Jean-Marie REYNAUD HP1132
Câble HP
Cela fait longtemps que le concepteur français propose des câbles HP pour accompagner ses enceintes acoustiques. Le HP1132 succède au modèle HP 216 B testé dans cette même rubrique il y a près de 10 ans. Depuis cette époque, on peut mesurer le chemin parcouru au travers ce banc d’essai.
Développé dans sa configuration de base, pour des applications aérospatiales où les performances doivent être extrêmes, ce câble de liaison est capable de véhiculer des hyperfréquences ce qui le rend particulièrement performant dans la bande audio en raison de son parfait temps de propagation de groupe.
Ses tolérances de fabrication extrêmement rigoureuses, la qualité parfaite de ses éléments constitutifs et leur traitement anti-oxydation le rendent d’autre part absolument fiable dans le temps.
En dépit d’une faible section apparente, JMR a tout mis en œuvre pour assurer un respect des timbres, une grande linéarité, et plus généralement ne pas dénaturer la texture du signal sonore ni modifier les caractéristiques des enceintes acoustiques et électroniques qu’il est chargé de relier.
Sa technique de tréfilage ainsi que sa résistance linéique très faible n’imposent ni sens d’utilisation, ni longueurs égales pour les deux canaux stéréophoniques.
Le HP1132 est un câble de type multi brins – 19 brins au total – torsadés en cuivre OFC. Ils bénéficient d’un traitement anti-oxydation et sont recouverts d’un placage en argent, lui aussi traité contre l’oxydation. Chaque section est insérée dans une gaine en PTFE, et l’ensemble reçoit un efficace blindage cuivre / argent. Le produit de cet assemblage est recouvert d’une gaine en téflon elle-même insérée dans en cylindre en PVC souple très agréable à manipuler lors de l’installation. Le jeu mis à ma disposition était muni de connecteurs bananes de qualité assurant un contact optimal.
Conditions d’écoute :
Les tests d’écoutes ont été effectués avec à domicile avec le matériel suivant : lecteur CD YBA Classic Player 3, platine vinyle REGA RP8 & cellule REGA Elys2, préamplificateur YBA Classic 3 Delta, bloc de puissance YBA Classic 3 Delta DT, amplificateurs intégrés ATOLL IN 100 SE et ETALON SupraA, préamplificateur phono ETALON Supra Fono (nouveau modèle) câbles de modulation YBA Glass et ESPRIT Aura et Beta, enceintes acoustiques PE LEON Kantor et JMR FOLIA.
CD utilisés : NAIM Sambler N° 6 – Seal Soul – Tri Yann « La belle enchantée » et avec l’Orchestre National des Pays de Loire – Collaboration par the Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Dance intro Eternity par Omar Faruk Tekbilek.
– Porgy And Bess de Gershwin : suite orchestrale par Frank Chacksfield – Bach’s Music par Richard Galliano – O Fortuna Carmina Burana par l’orchestre philarmonic de Prague and Chorus – Water Music de Georg Friedrich Haendel par Trevor Pinnock – Fantaisie pour un Gentilhomme de Joaquin Rodrigo par Erich Kunzel dirigeant l’Orchestre Philharmonique de Naples – Dardanus de Jean-Philippe Rameau dirigé par John Eliot Gardiner – Requiem de Mozart par Hebert Von Karajan – Danses Slaves Op. 46 et Op. 72 Anton Dvorak – Direction Antal Dorati ré-édition Mercury Living Presence – La Folia de la Spagna par Gregorio Paniagua….
ECOUTE :
Les différentes configurations mises en œuvre pour tester ce câble montrent que sous sa présentation on ne peut plus « discrète », le HP1132 se révèle être un câble très abouti sur le plan technique. Il n’a pas à rougir de la concurrence dans cette gamme de prix, voir de prix largement supérieurs. Le HP1132 fait le job et fait même un peu plus….
De prime abord, quelque soit la configuration choisie, le HP1132 a toujours un comportement linéaire qui aboutit à des caractéristiques musicales homogènes. Il va dans le sens de l’expression. Nous pourrions alors en déduire que ce câble n’est pas spécialement influencé par les électroniques et les enceintes acoustiques qu’il a pour objectif de relier. Nous pourrions aussi souligner qu’il n’influence pas les électroniques et les enceintes acoustiques.
J’ai relevé que ce câble ne déforme pas la texture des timbres, et, chose importante à mentionner, il ne favorise jamais tel ou tel registre. Son comportement s’avère très sain en toutes circonstances. Il assure un lien idéal et cohérent entre les éléments qui lui sont confiés. D’ici à penser qu’il s’inscrit comme un câble neutre, il n’y a pas loin, et ça n’est pas une vue de l’esprit.
Ce câble a, bien entendu, été pensé pour accompagner les enceintes acoustiques de la marque JM REYNAUD, mais, de surcroît, il s’associe brillamment avec des enceintes acoustiques de marques différentes, ce qui n’est pas une de ses moindres qualités.
Le sens du détail et de la matérialisation sont les premières qualités que j’ai pu relever. Elles sont facilement identifiables dès que l’on branche le HP1132. Le contour et le piqué des instruments ou des voix démontrent les facultés d’analyse en profondeur du message sonore. Son comportement révélera à coups sûrs le contenu des meilleurs enregistrements. Quelle satisfaction d’entendre les coups de cymbales avec cette précision et ce comportement qui visent à les faire vivre dans le temps et l’espace. Ce câble fera honneur à un grand nombre d’électroniques et d’enceintes acoustiques à commencer par celles utilisées pour ce test. La même satisfaction m’est apparue sur les percussions, les jeux de batterie, charnelles, la matière, le volume, et le poids attendus.
Oui, ce câble favorise l’expression, et je lui reconnais volontiers ses prédispositions à « donner de la matière » aux percussions. L’aspect « plein et enveloppé » de celles-ci s’apprécieront aussi bien avec les roulements de timbales d’un orchestre symphonique que sur les fûts d’une batterie.
Le sens de l’ouverture et de l’aération fait intégralement partie « vocabulaire musical » de ce câble : avec lui, la musique semble se libérer naturellement et facilement des enceintes acoustiques. Le côté un peu coincé de certains câbles « exotiques » et / ou plus ou moins bien conçus ne se retrouve pas ici.
Avec le HP1132, la musique semble « s’envoler » sans contraintes passagères ou permanentes. Les ensembles de violons ou un violon soliste sont particulièrement mis à l’honneur avec un beau respect des timbres et des articulations. Il en va de même avec le cuivres et des instruments de musique plus contemporains (guitares électrique, basse).
Avec le HP1132, nous aurons la garantie d’une scène sonore étendue. Ce câble assure une spatialisation de premier ordre et aucune critique n’est à mentionner sur l’ampleur. Le message sonore très aéré fait plaisir à entendre. La variation de la géométrie va seulement dépendre des électroniques et des enceintes acoustiques utilisées. En tout état de cause, le HP1132 sait s’adapter aux différentes configurations aux quelles il est associé et se sort aisément de toutes situations.
Le HP 1132 a d’autres points forts : il « travaille » avec un objectif de préserver minutieusement la couleur des timbres, sans modifier la philosophie musicale des produits qu’il a pour mission de relier. Les différents « cocktails » aux quels je me suis essayé ont démontré que ce câble se comportait de manière linéaire et plus précisément avec droiture et rigueur avec des amplificateurs d’origine et de philosophie musicale assez différentes. Nous pouvons donc imaginer sans peine, que ce câble pourra « raccorder » un nombre de produits bien plus étendu que ceux cités en amont.
Par ailleurs, certains câbles ont une influence négative sur la « gestion » des harmoniques. Cela se solde souvent par un appauvrissement qui rend à la longue la musique monotone et dépourvue de vie. Avec le câble proposé par JMR, c’est tout le contraire : les sons s’éteignent très proprement dans le temps et l’espace. Nous pouvons bénéficier des multiples petites nuances qui font les richesse d’un enregistrement bien réalisé.
A propos des couleurs tonales, celles-ci sont respectées de la plus façon qui soit. Le côté fruité propre à certains instruments de musique baroques ou classique m’a réellement interpellé. Le registre grave n’accuse ni altération ni boursoufflure artificielle : la contrebasse, comme la guitare basses sont reproduites avec une lisibilité à prendre en référence. Les registres médium et aigus nous mettent en condition pour savourer le « fruité » aussi bien d’une « pièce » de jazz que d’une composition classique. La richesse, la finesse et la transparence propres aux enceintes acoustiques et électroniques sont impeccablement reproduites.
Les produits utilisés pour ces test ont une faculté d’expression reconnue et validée. Il n’était pas question de se rater en utilisant un câble au comportement aléatoire ou incertain. Le JMR HP1132 a assuré sa mission d’une manière divine. Il a largement contribué à véhiculer une foule de sensations qui ont permis de bien cerner le tempérament expressif des produits utilisés et apporter ce petit « plus » qui rend la musique en quelque sorte « dévotieuse » et tellement émotionnelle.
Conclusion :
Ce câble effectue son travail « honnêtement » et peut s’offrir le luxe de s’associer à des électroniques et des enceintes acoustiques de « gamme audiophile » reconnue. Visiblement, ce câble ne rechigne pas non plus à s’associer avec des produits d’origines et de marques assez éclectiques. Musicalement, ce câble se fait remarquer par sa bonne neutralité, le respect des timbres, et sa bonne « tenue » générale qui le place en excellente position pour accompagner efficacement un système musical digne de figurer au palmarès des ensembles audio expressifs et vecteurs d’émotions.
En outre, le HP1132 peut être proposé en version modulation et numérique. Pour le sens de branchement, aucune consigne particulière n’est à mentionner.
Synthèse : | Musicalité : à niveau pour les meilleures électroniques et enceintes Appréciation personnelle : musicalité « prodigieuse » Rapport musicalité – prix : excellent |
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Prix : env. 79 € le mètre (07/2016)