Conception : France
Assemblage : Chine
Amplificateur intégré à transistors
Puissance sous 8 ohms : 2 x 110 watts
Puissance sous 4 ohms : 2 x 165 watts
Rapport signal / bruit : > 95 dB
Distorsion Harmonique : < 0,04%
Bande passante : 20 Hz à 20 kHz -0,5 dB
5 entrées haut niveau RCA
1 entrée haut niveau XLR
1 liaison Bluetooth
1 entrée optique
1 entrée USB C
1 sortie amplificateur externe
YBA, un nom qui rime depuis longtemps avec perfection. YBA Heritage A 200 : la musicalité avant tout car un produit YBA est avant tout un instrument à restituer la musique avec pureté et naturel. Sa puissance conséquente lui permet d’alimenter et de maîtriser quasiment toutes les enceintes, qu’elles soient de format bibliothèque ou colonne. Son équilibre musical lui permet aussi de se marier avec toutes les enceintes, quelle que soit leur esthétique sonore. Cet amplificateur Hifi permettra d’exploiter les enceintes à leur juste valeur, tant au niveau de la dynamique et des montées de puissance que dans la tenue du grave et de l’ouverture de l’espace sonore qui seront d’ailleurs développées dans les lignes qui vont suivre.
Bien au delà de la technologie pure, le concepteur s’applique depuis plus de 40 ans à concevoir et réaliser des électroniques et des sources numériques « simplement musicales« . Depuis plus de 20 ans, je suis régulièrement les évolutions, et il était bien naturel que je m’intéresse à ce nouvel amplificateur intégré A 200 qui complète la gamme Héritage.
Cet amplificateur à la façade dépouillée est identique – à la référence près – à celle de l’A100 testé ICI.
Il n’y a d’ailleurs pas que la façade qui se veut commune aux deux appareils. La conception d’ensemble est similaire. Cependant, le concepteur a souhaité adapter cette nouvelle mouture aux sources dématérialisées du moment. Ainsi, une carte de conversion numérique / analogique prend sa place au sein du berceau en aluminium. Cette carte adopte un convertisseur AKM AK4490EQ pouvant « traiter » les signaux 32 bits / 768 kHz et s’ouvrir ainsi aux signaux haute résolution. Toujours soucieux de « protéger » toutes formes d’interférences indésirables de quelque nature qu’elle soit, le concepteur précise qu’il est possible de mettre hors circuit la section numérique via l’interrupteur positionné au verso de l’appareil.
Les « évolutions visibles » par rapport à l’A100 se trouvent en face arrière. Certes, nous retrouvons les mêmes entrées analogiques de l’étage Ligne (six au total) dont une au standard symétrique XLR. Une sortie pré-out variable autorisera l’ajout d’un bloc de puissance supplémentaire ou d’un caisson de grave.
En ce qui concerne, les entrées numériques nouvelles, YBA a prévu une entrée USB de type C, une entrée optique et une liaison Bluetooth compatible avec le standard aptX-HD. Je regrette juste l’absence d’entrée S/PDIF. Le module de conversions numérique / analogique peut être mis hors service (originalité YBA) afin de privilégier « l’analogique ».
Par ailleurs, le concepteur n’a pas implanté de carte phono – et pour cause : la gamme Héritage a désormais un préamplificateur MM/MC dévoilé en même temps que cette mouture.
Quatre « sérieuses » bornes HP complètent cette face arrière. Solidement arrimés au châssis, ces bornes de belle facture, acceptent du fil nu de forte section, des fourches et fiches bananes.
Toujours attentif au moindre détail, le concepteur n’a pas oublié la question de la phase secteur : la prise IEC comporte une pastille de couleur rouge qui fera gagner un temps précieux au propriétaire pressé de mettre de rendre rapidement opérationnel son amplificateur. La mise sous tension générale s’effectue par un interrupteur placé à portée de main sous la façade avant.
« L’animation » de cet amplificateur a été confiée à une alimentation de forte capacité chargée de garantir l’énergie nécessaire à tout type d’enceintes acoustiques. Pas de transformateur à double C à grains orientés, mais un transformateur torique de 330 VA estampillé YBA réalisé sur cahier des charges strict. Il est secondé par une quatre condensateurs électrolytiques d’origine Nichicon Gold tune avec amortissement spécial intérieur et extérieur destiné à limiter les effets de mémoire. Le total capacitif est porté à 40.000 micro farads.
Cet amplificateur intégré porte bien son nom car il est l’héritier des anciens Passion et par voie de filiation du mythique Intégré Classic. Ainsi, l’A 200 reprend le schéma éprouvé des moutures qui ont fait le succès et la réputation musicale de la marque, avec toutes les « astuces » et optimisations développées par Yves-Bernard ANDRE depuis plusieurs décennies – les petits amortisseurs en bois placés sur les condensateurs et autres composants sujets à vibrations en sont les témoins concrets.
Par ailleurs, nous retrouvons les très efficaces trois pieds sur lesquels repose le châssis. Leur conception a été pensée dans le seul but d’assurer une immunité parfaite contre toute forme de vibration. Les deux pieds arrière sont des isolants tandis que l’unique pied avant joue le rôle de terre mécanique.
L’étage de sortie est confié à huit transistors de puissance d’origine Sanken configurés en double push-pull. Il sont directement boulonnés sur l’imposant radiateur de refroidissement. Ils peuvent délivrer près de 50 ampères en crête. Cet étage de sortie « travaille » en Classe Alpha (brevet YBA) avec un minimum de contre réaction et une maîtrise absolue de la température y compris à fort niveau d’écoute. Les quelques calories « résiduelles » peuvent s’évacuer par les stries d’aération du capot en « U » taillé dans l’aluminium massif.
Cette mouture HERITAGE offre une puissance un peu supérieure à celle de l’A100; juste ce qui est nécessaire pour gagner en confort d’écoute et « s’adapter » aux enceintes plus complexes à alimenter.
Tout comme l’A 100, cet amplificateur se pilote via la télécommande livrée d’origine : sélection des sources avec commutation par relais, réglage du volume sonore, et réglage ou coupure totale de l’intensité lumineuse de l’afficheur en face avant – ça c’est important !.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués avec à domicile avec le matériel suivant : lecteur YBA CD Classic PLayer 3, enceintes acoustiques PEL KANTOR, platine vinyle REGA RP 8 & celule REGA MC Ania, préamplificateur phono YBA Héritage PH 100, MOON 310 LP, câbles de modulation ESPRIT Beta, YBA Glass, câbles HP ESPRIT Aura et YBA Diamond.
Pour l’alimentation secteur : barrettes FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur YBA Diamond, ESPRIT Celesta & Eterna.
Je remercie l’importateur JFF Diffusion et le concepteur Yves-Bernard ANDRE de m’avoir fait bénéficier de cet amplificateur pour une durée de cinq semaines afin de pouvoir réaliser ce test d’écoute et vous faire partager mes impressions au travers ce banc d’essai.
CD utilisés : Stéréo Concert Séries ~ Decca Phase 4 – Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – Marquises de Jacques Brel – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – The Glory that was Gerschwin – par Franck Chacksfield – Quiet Nights par Diana Krall – La Folie de Gregorio Paniagua – Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – Portrait de Tri Yann – Jazz på svenska par Jan Johansson – Sirba Orchestra – Meedle de Pink Floyd – « Prodiges » par Camille Berthollet – Symphonies N° 1 à 9 de Beethoven ~ Direction Rudof Kempe / réédition Esoteric – CD test Naim Sampler N°6, etc…
Vinyles utilisés : Concerto Brandebourgeois N°1, 2 et 3 de Jean-Sébastien Bach – Direction : Benjamin Britten – Molière (bande originale du film) par René Clemencic – Piano Trio No 2 in Mi Bémol majeur Op. 100 Andante con moto du D.929 de Franz Schubert (Barry Lindon bande originale du film) – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée par Marie-Claire Alain – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach orchestrée par Camarata – Quiet Nighs par Diana Krall – Crucifixus par Jean-Christian Michel – Hunter Shadow par Davy Spillane – Breakfast at Tiffany’s par Henri Mancini – The Complete par Mike Oldfield – Ainsi parla Zarathoustra : Direction Zubin Mehta, etc…
Supports dématérialisés : Thriller de Michael Kackson (Wav) – Jungle par Emma Louise – The Wall par Pink Floyd – La Folia de la Spagnia par Gregorio Paniagua – Celtic Spectacular par Erich Kunzel – Marquises de Jacques Brel, etc…
Musicalité d’ensemble et premières impressions
Avec l’Héritage A 200, le temps du « tout venant » est terminé ! Avant de décrire les caractéristiques de cet amplificateur, je souhaitais en m’attarder un peu sur le module de conversion numérique / analogique et plus précisément sur l’entrée Bluetooth aptX-HD. Celle-ci offre des performances qui se démarquent de la plupart des « modules » que l’on trouve habituellement sur les amplificateurs de gamme similaire. Même avec des fichiers MP3, nous arrivons à une qualité de reproduction très acceptable. Sur ce point, je dois même avouer que je me suis pris au jeu des voix d’Emma Louise et Husky Gawenda lorsqu’ils interprètent the Sound of Silence. Ce duo de vocaux ainsi que l’accompagnement à la guitare acoustique se sont révélés d’une belle pureté. Par ailleurs, plusieurs versions de Jungle interprétées par Emma Louise vous donnent également un sentiment d’évasion, pour ne pas dire de « plénitude ».
En « format » Flac et surtout Wav, nous obtenons une reproduction de qualité supérieure, assez semblable à celle d’un CD. Bien évidemment, je me suis autorisé à effectuer une comparaison de la Folia de la Spagna par Gregorio Paniagua entre l’enregistrement CD et celui en mode dématérialisé. Les différences sont finalement assez ténues. Dès lors, nous nous rendons compte que cet amplificateur s’applique à traiter les signaux numériques de manière à donner de la couleur, de la vie, des reliefs, une teinte la plus proche possible de celle des instruments baroques originels. Le but recherché par le concepteur est donc, à mon sens, largement atteint. La section purement « numérique », l’étage de conversion, complétés par une électronique bien conçue, de surcroît réalisée avec soin réconcilieront les plus réfractaires aux supports dématérialisés. Outre la facilité d’exploitation permise par cet amplificateur, vous pourrez goûter aux joies d’une musicalité riche en substances, pleine de nuances, et aux antipodes d’une reproduction fade ou dénaturée.
Couleur des timbres
Registres aigus et médium
• Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek
Si vous attendez réellement de votre système audio des couleurs multiples, variées, des teintes reproduites avec une teinte la plus naturelle qui soit sur des thèmes « sensibles », alors l’Héritage A 200 ne devrait en aucun vous décevoir. En ce qui me concerne, j’ai réellement savouré la façon dont cet amplificateur arrivait à rendre le message sonore d’une grande pureté.
Sans faire de l’auto-suggestion, cet amplificateur s’y entend pour rendre la musique limpide de laquelle émergent des couleurs cristallines qui renforcent l’authenticité de la reproduction, et par définition, la « crédibilité » des instruments. Les lignes mélodiques du oud sont magnifiques : chaque note est « décortiquée » avec la même attention et le même soin qu’un sculpteur porterait à la confection de son objet à vocation artistique. Oui, je pense que l’on parler d’art en écoutant l’expression du jeu de flûte baroque. La façon dont l’interprète travaille avec sa bouche sur le bec de l’instrument pour faire vibrer les sons et leur donner une expression singulière m’est apparue absolument prodigieuse. J’ai senti qu’il y avait beaucoup de réalisme et de ferveur qui émanaient aux travers de certains extraits; des sensations qui donnent ce petit frisson de plaisir, difficile à décrire d’ailleurs.
• The Glory that was Gerschwin par Franck Chacksfield (CD & Vinyle)
Toute l’âme de la musique de Gerschwin se trouve concentrée dans cet album et l’amplificateur YBA Héritage A200 compte bien vous faire partager cette impression. Ce mélange de musique classique et de jazz constitue à véritable régal à entendre. On ne se lasse pas de découvrir et d’entendre de nouvelles inflexions, de nouvelles couleurs : de petites touches de harpe viennent vous susurrer leur doux chant, quelques notes de flûte traversière, légères et « fraîches, émergent du flot orchestral aux côtés du bruissement d’une cymbale ou encore du tintement d’un triangle. De tout cela, nous retiendrons une « partition » bien documentée, riche en harmoniques, remplie de couleurs étincelantes, variées, avec de véritables surprises à la clef. De nature enjouée, cet amplificateur pousse réellement très loin le degré de « finition » des timbres. En version vinyle, la suite Porgy and Bess gagne encore en délicatesse avec tout le contenu que peut apporter ce « support ». Sur ce point, le préamplificateur phono PH 100 apporte sa touche personnelle en matière de réalisme.
Registre grave
• Ainsi parla Zarathoustra ~ Direction Lorin Maazel (CD)
• Ainsi parla Zarathoustra ~ Direction Zubin Mehta (vinyle)
Les grandes orgues du premier mouvement de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss : tout un symbole ! Sans toutefois faire trembler les murs, vous pouvez vous attendre à une « extension » vers le bas du spectre qui vaut la peine de décerner une mention.
Je puis vous assurer que ce registre descend bas, très bas même. Contrairement à d’autres amplificateurs, ni de surépaisseur « intempestive » ou de faux semblant, et encore moins d’effet « physiologique » sur ce registre ne sont à relever.
Les grandes orgues descendent à des fréquences qui révèlent bien « l’envergure » de l’instrument. En complément, nous assistons à une magnifique « explosion » des coups de timbales qui marquent la puissance de ce premier mouvement. Celles-ci se distinguent par leur « contenu », leur matière, leur corps et leur profondeur. Nous sentons que l’électronique et l’alimentation accompagnent le déroulement de la partition avec une facilité avec une ponctualité singulières. Nous sommes bien loin d’un contenu musical décharné.
Les attaques méritent également le prix de l’excellence. Pas une once de débordement, pas plus que de « dérapage » plus ou moins contrôlé. Pour l’anecdote, j’ai retrouvé les mêmes sensations avec la version vinyle sous la direction de Zubin Mehta. Cet YBA Héritage maîtrise donc parfaitement la situation dans cet exercice particulier, pas forcément des plus simples.
Définition – transparence
• Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini
J’apprécie cet album, tant sur le plan artistique sur la plan de la prise de son. A la fois gaies et réjouissantes, ces « reprises » des Noces de Figaro et de Don Giovanni vues par Alfredo Bernardini et l’ensemble Zefiro sont superbement mises en valeur par l’amplificateur au pouvoir de résolution pas souvent rencontré dans cette gamme de tarifs et de produits.
Lorsque l’on écoute ce genre d’œuvres où hautbois et clarinettes font corps et mènent habillement la danse, nous sommes en droit d’attendre de pouvoir tout entendre. Avec le A 200, nous sommes servis ! La fameuse transparence cristalline propre à YBA est bien au rendez-vous. Le menuet de Don Giovanni est absolument succulent : il est le reflet des grandes capacités en matière de transparence qui caractérisent cet amplificateur. Nous entendons clairement les bruits, rires, applaudissements, ambiances de studio qui sont en quelque sorte les temps fort de cet extrait. Ainsi, nous nous surprenons à participer à cette séance d’enregistrements dont on perçoit souvent les bruits mécaniques de clefs de hautbois et clarinettes. Par sa faculté à extraire un grand nombre de détails et de nuances, la musique se propage dans la pièce d’écoute de façon fort bien documentée, sans voile ou autres formes d’altérations qui seraient contraires à la richesse musicale attendue.
Fluidité – onctuosité
• Quiet Nights par Diana Krall (CD & Vinyle)
Vous souhaitez vous laisser « planer » en compagnie de Diana Krall ? Pas de problèmes, cet amplificateur intégré aux multiples qualités musicales vous fera déguster cette succession d’interprétations sans failles. Cet amplificateur plein de ressources vous fera en outre bénéficier de tout le charme inhérent à une prise de son bien réalisée. L’A200 vous fera profiter de la « patine » typique et propre à la voix de Diana Krall entourée d’une orchestration tout aussi onctueuse que cette voix « divine ».
La fluidité est ici portée à son comble. Le délié des mots, des syllabes, rend le phrasé réaliste et nous permet de goûter et de bénéficier à chaque instant de la moindre nuance. Cette fluidité s’apprécie aussi au travers du jeu de piano et plus généralement de l’accompagnement orchestral dans son ensemble. On entend les doigts glisser habillement sur les cordes de la contrebasse avec cette magie qui n’appartient qu’aux électroniques très « pointues ». Paroles et musique coulent ainsi de source, sans accrocs, sans approximation, conformément à la volonté et à la philosophie du concepteur qui n’a pas varié depuis les origines.
Dynamique – réactivité – rigueur
• Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida
Comme l’ensemble des électroniques YBA – toutes générations confondues – cet amplificateur s’appuie sur ses capacités dynamiques pour véhiculer une expression franche et affirmée. Ses capacités dynamiques peuvent, au demeurant, se vérifier et s’apprécier sur tous les styles de musiques. J’ai choisi cet album Collaboration du Modern Jazz Quartet car il rassemble un certain nombre de « passages » assez complexes à restituer.
Sur Valéria, le piano affiche un entrain non dissimulé et une « ponctualité » irréprochables qui confirment la réactivité de cet amplificateur – réactivité « attachée » au concept et aux composants utilisés pour l’étage d’amplification. Pour ce qui a trait au jeu de contrebasse, je peux affirmer que le « Maestro » affiche sa rigueur sur le suivi des notes, leur lisibilité, leur profondeur. Mieux encore, le pouvoir d’analyse qui caractérise l’A200 m’a permis de percevoir le pincement de doigt sur les cordes de l’instrument et même la manière dont le musicien plaque ses accords sur le manche de son instrument.
Au chapitre des passages complexes, la « délicate épreuve » du jeu de vibraphone a été passée avec succès : la manière d’enchaîner aussi facilement et rapidement les jeux de doubles croches est absolument étonnant : les couleurs du vibraphone apparaissent éclatantes. Ce comportement amène un surcroît d’informations et de sensations.…..enfin, pas tout à fait, car en ce domaine la Ligne 3 Delta du même concepteur demeure encore à ce jour une référence que l’on ne peut décemment pas reléguer à une époque passée révolue.
Scène sonore – étagement des plans
• Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach ~ Transcription & Direction Léopold Stokowski (version Decca 1973)
C’est sur cette transcription de la Toccata & Fugue en Ré mineur de Jean-Sébastien Bach signée Léopold Stokowski que cet amplificateur sort le « grand jeu », notamment pour ce qui a trait au panorama, à l’expansion et à la « structure » de la scène sonore.
Généreux de nature, sans toutefois trop en faire, l’A200 déploie la partition avec une aisance et une spontanéité prodigieuses. Cette « divine » transcription de la Toccata & Fugue emplit votre pièce d’écoute avec une dimension en phase avec l’œuvre du compositeur. « L’enveloppe » permet carrément de vous immerger au cœur de l’orchestre et de goûter pleinement à la magie du compositeur; un vœux qu’auraient sans aucun doute souhaité partager Jean-Sébastien Bach et Léopold Stokowski.
Il est indéniable que le concepteur de cet amplificateur a compris ce que l’auditeur attendait. Au delà de l’aspect holographique dans les trois dimensions, nous bénéficions d’un agencement de la scène sonore fort bien structuré : nous arrivons à repérer sans efforts les groupes d’instruments; qu’ils fussent de premier, de second ou de troisième plan. Au dessus des contrebasses placées physiquement au premier plan, se positionnent clairement les pupitres de violons et violoncelles (grandes envolées) qui se répondent en écho avec une synchronisation qui a fière allure, et une grande classe.
La scène sonore étant particulièrement aérée, nous pouvons alors entendre une multitude de bruits ambiants dont les pages des partitions qui se tournent. Le vibrato de violons est clairement audible ; il n’échappera pas à une oreille attentive, pas forcément expérimentée au demeurant, mais sensible à la qualité d’interprétation – l’évidence est là tout simplement !
Pouvoir d’expression et communication avec l’auditeur
• Concertos Brandebourgeois N° 1, 2, 3 de Jean-Sébastien Bach ~ Trevor Pinnock (CD)
• Concertos Brandebourgeois N° 1, 2, 3 de Jean-Sébastien Bach ~ Benjamin Britten (Vinyle)
Qu’ils sont beaux, tendres, flamboyants ces Concertos Brandebourgeois signés Jean-Sébastien Bach. Sans flatteries déplacées de ma part, je classerais cet amplificateur dans mon « Panthéon musical personnel ». L’A 200 s’y entend à merveille pour faire chanter les instruments d’époque, les faire sonner comme il se doit . Les trompètes se mêlent aux violons et violoncelles par un enchaînement des notes bien cadencé. Celles-ci s’égrènent habillement, et, me semble-t-il, en adéquation avec la volonté du compositeur. En tout cas, l’esprit est bien là.
La sonorité du clavecin se montre sous son meilleur jour. Le grain particulier vient « contraster » les interventions du hautbois et du piccolo en donnant leur donnant de la noblesse et une saveur toute authentique. Le hautbois donne aussi le ton avec sa sonorité réaliste : nous nous apercevons immédiatement qu’il s’agit d’un instrument à anche; cela s’entend : cela démontre les capacités d’analyse de cet amplificateur et le respect de la prise de son. Sur la façon de communiquer avec l’auditoire, cette mouture YBA possède un potentiel de résolution enviable.
• The Singing Clarinet par Giora Feidman
• « Cinéma » par Renaud Capuçon
• « Marquises » de Jacques Brel (CD & dématérialisé)
En matière de sensations et d’émotions, l’A200 incarne rigoureusement la philosophie YBA depuis ses débuts. Si le violoniste Renaud Capuçon accompagné par l’orchestre philharmonique de Bruxelles s’en donne à cœur joie; aussi, je vous prie de croire que l’A 200 ne lui fera jamais faux bon sur ce point. Il vous en fera profiter pleinement de l’enthousiasme de cet artiste.
Le grand frisson ne se fait nullement attendre dans cette suite de pièces dédiée aux musiques de films. Pour l’exemple, la liste de Schindler est absolument « gigantesque », prenante, au point de vous procurer des sensations des plus « touchantes » qui soient. Ce violon joué avec une très grande application et une rectitude vous fera « vibrer » de bonheur. Toute l’âme de ces compositions fort bien « reprises » par des interprètes enthousiastes vous invitent à déguster la musique pendant des heures.
La « prestation » de The Singing Clarinet par Giora Feidman est tout aussi fascinante. Décidément, l’A 200 incarne réellement la musique vivante. C’est tout en finesse, que les notes de clarinette fredonnent des airs traditionnels ou plus contemporains : une sucrerie musicale qui possède beaucoup de substance, des suites de notes qui s’éteignent dans le temps et l’espace avec une magnifique distinction, trahissant les aptitudes de cet amplificateur à « gérer » les harmoniques comme il se doit. Grâce à cette électronique, vous vibrerez de plaisir, je vous le garantis. La sonorité du basson, douce et mesurée, par exemple est un modèle du genre en matière de réalisme. On se surprend à savourer chaque note de musique, à reprendre sa respiration avec Giora Feidman. Vous fermez les yeux et vous aurez le sentiment d’avoir l’artiste à vos côtés, l’artiste qui joue exclusivement pour vous !
La « grande évasion » passe inévitablement par Marquises de Jacques Brel. Si la Ville s’endormait….., c’est loin d’être le cas de cet amplificateur qui met très bien en valeur la probité de Jacques Brel en matière d’expression. C’est un « sans faute » dans ce parcours musical où l’émotion symbolise le comportement de l’A 200. J’ai très bien ressenti la « sincérité » de Jacques Brel à travers ses textes et leur diction « caractéristique ». Cette diction est immédiatement reconnaissable : l’accent typique et le roulement sur les « R » du chanteur illustrent cette faculté d’analyse qui n’appartient souvent qu’à des électroniques de gamme et de prix bien supérieurs. Sur Marquises , on se surprend à rêver, à s’évader, à sortir de notre quotidien pour nous plonger totalement dans l’univers du chanteur – compositeur – interprète. Quelles sensations de bonheur pour ce « message » rempli de poésie !
Conclusion :
Dans la lignée des nouvelles références de la marque, l’amplificateur intégré A 200 « marche » sur les traces de ses prédécesseurs et des moutures actuelles. Nous sentons bien que les « recettes » appliquées par son concepteur aboutissent à une musicalité chantante de très haut niveau, qui ne cesse de surprendre d’un extrait à l’autre. Son étage de conversion bien pensé et savamment mis au point « traite » les fichiers dématérialisés avec un soin méticuleux de façon à vous faire bénéficier du meilleur de leur contenu.
Oui, l’A 200 est réellement l’héritier des superbes réalisations YBA. Cet amplificateur intégré est le théâtre de la rencontre de l’art, de la musique, et de la sensibilité. Conçu pour les amoureux de la musique, cet amplificateur intégré lui donne une « dimension » réaliste, humaine, naturelle, sensationnelle. L’YBA Héritage A 200 est une référence hautement recommandable !
Prix : 2390 € (04/2019)