YBA Héritage A 100
Conception : France
Réalisation : Chine
Amplificateur intégré à transistors
Puissance sous 8 ohms : 2 x 100 watts
Puissance sous 4 ohms : 2 x 150 watts
Rapport signal / bruit : -95 dB
Distorsion Harmonique : 0,04%
Bande passante : 20 Hz – 20 kHz ± 0,5 dB
5 entrées haut niveau RCA
1 entrée haut niveau XLR
1 sortie amplificateur externe
L’analyse et l’écoute des produits YBA de la nouvelle génération se poursuivent. Après l’amplificateur Passion IA 350, le lecteur Passion CD 430, le couple Genesis PR5 & A6, le lecteur Genesis CD 4, et le lecteur Héritage CD 100, il m’a paru opportun de jeter un coup d’oeil – et même plus – sur l’amplificateur intégré Héritage A 100 qui m’intriguait bigrement. Tout comme pour le lecteur Héritage CD 100, ma curiosité a été aiguisée par la dénomination « Héritage« . De quoi cet amplificateur peut-il bien être l’héritier ? Serait-il l’héritier du célèbre modèle Intégré Classic DT de l’ancienne génération ? ou bien faut-il chercher ailleurs ?
Ce qui est certain est que le A100 hérite du savoir faire de son concepteur. Il reprend en outre une esthétique connue depuis longtemps au travers de la gamme Passion. Mais pour le reste, il me semble que cet amplificateur serait davantage l’héritier du modèle Complete qui constituait le cœur de la défunte gamme Audio Refinement (conçue par YBA et réalisée en Chine).
Sur le plan esthétique, l’A 100 se singularise par une face avant des plus sobre qui soit. La façade en aluminium brossé d’un centimètre d’épaisseur rassemble deux uniques molettes de fonctions : le potentiomètre de volume numérique et le sélecteur pour six sources exclusivement analogiques. Ces deux boutons sont, eux aussi, taillés dans l’aluminium. Ces fonctions sont relayées par la télécommande commune aux autres produits de la série HERITAGE. Pour égayer cette façade, au milieu de celle-ci, un oeil renseigne le propriétaire de l’A 100 sur la source sélectionnée et le niveau de volume requis via un afficheur de couleur orange, dont l’intensité peut être réglé par la télécommande jusqu’à extinction.
Au chapitre des possibilités d’exploitation, j’ai regretté l’absence d’une sortie Ligne fixe qui aurait permis l’ajout d’un amplificateur pour casque d’écoute et / ou la connexion d’un enregistreur analogique, et éventuellement un réglage de balance parfois bien pratique.
Toute l’électronique prend place sur une plaque épaisse qui repose sur les traditionnels trois pieds dont la conception et la finalité sont similaires à celles des autres références YBA actuelles. Les deux pieds arrière sont des isolants tandis que l’unique pied « dur » à l’avant joue le rôle de terre mécanique, dont l’efficacité a été largement vérifiée. Le « couvercle » en U est entièrement en aluminium épais. Il a été ajouré sur le dessus pour évacuer efficacement les calories excédentaires. Rassurez vous, l’A100 chauffe peu. Ce couvercle contribue également à rigidifier la structure et à protéger l’électronique contre toutes formes de pollutions électroniques ou électromagnétiques extérieures. Tout cela respire le sérieux et traduit un attachement à la construction et la finition soignées.
Trois cartes entièrement séparées se chargent des différentes fonctions : la première cachée derrière la face avant prend en charge les fonctions et l’afficheur, la seconde au dos de l’appareil et placée derrière le radiateur de refroidissement regroupe les relais de commutation des entrées exclusivement haut niveau. La carte principale est naturellement dédiée à l’alimentation et aux circuits audio.
Contrairement aux références GENESIS, PASSION, et SIGNATURE, les composants électroniques retenus ne sont pas d’origine française réalisés sur cahier des charges YBA. Ceci ne constitue nullement un handicap, et on comprend aisément ce choix pour des raisons évidentes de coûts de revient. De même que contrairement à la tradition YBA, le transformateur n’est pas un modèle à double C à grains orientés. YBA a choisi d’implanter un transformateur torique d’une valeur de 320 volts ampères. Il est estampillé YBA, ce qui laisse supposer qu’il a été réalisé sur cahier des charges. Ce transformateur est accompagné par quatre condensateurs d’origine Nichicon de la série Gold Tune d’une valeur unitaire de 10.000 microfarads.
Les plus attentifs reconnaîtront l’une des astuces du concepteur : chaque condensateur reçoit à son sommet une pastille anti-vibratoire. Cette optimisation qui montre le soin porté à chaque détail afin de réduire au minimum toute forme de pollution d’origine mécanique.
La stabilité en courant et la puissance annoncées de 2 x 100 watts sous 8 ohms sont largement garanties. La réserve en courant autorise d’associer sans difficultés à cet amplificateur des enceintes de moyen à faible rendement .
Boulonnés directement sur le gros radiateur de refroidissement, huit transistors de puissance en mode double push-pull d’origine Sanken fonctionnent en Classe dite Alpha (brevet YBA).
La face arrière reçoit les fiches de connexions pour les six sources haut niveau : cinq au standard RCA, et une au standard XLR. En complément, YBA a implanté une sortie à niveau variable pour un bloc de puissance – non disponible dans la gamme HERITAGE.
A titre personnel, je regrette un peu qu’YBA n’ait pas monté ses connecteurs de haut de gamme comme cela fut le cas avec les modèles Intégré Classic, Initial, et Audio Refinement Complète.
En revanche, le « réalisateur » du produit ne s’est pas privé d’implanter de très beaux connecteurs HP : ils peuvent recevoir le fil nu, les fourches, et fiches bananes. Ils sont recouverts par un capuchon en plastique qui peut s’enlever facilement. Limitées à quatre, ces connecteurs n’autorisent pas le bi-câblage.
Enfin, la prise IEC comporte une pastille de couleur rouge qui nous indique la phase secteur et fera gagner un temps précieux au propriétaire pressé pour mettre en « action » rapidement cet amplificateur. Dans le même esprit, la mise sous tension générale s’effectue par un interrupteur placé à portée de main sous la façade avant, en lieu et place de celui placé autrefois en face arrière. C’est un détail, mais il compte !
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués avec à domicile avec le matériel suivant : lecteur YBA CD Classic PLayer, enceintes acoustiques PEL KANTOR, câbles de modulation ESPRIT Beta, YBA Glass et HP ESPRIT Aura et YBA Diamond.
Quelques essais ont été effectués en « mode vinyle » avec la platine REGA RP8 et une cellule MM REGA Elys2, et le nouveau préamplificateur ETALON SupraFono.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque.
Je remercie l’importateur JFF Diffusion de m’avoir fait bénéficier de cet amplificateur pour une durée de six semaines afin de pouvoir réaliser ce test d’écoute et vous faire partager mes impressions au travers ce banc d’essai.
CD et disques vinyles utilisés : Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach par Trevor Pinnock – Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Double Jeux par Laurent Korcia – Requiem de Mozart – direction Herbert von Karajan – Marquises de Jacques Brel (CD et vinyle) – Porgy And Bess de Gershwin : suite orchestrale par Frank Chacksfield (CD et vinyle) – Bach’s Music par Richard Galliano – Suite symphonique « Lieutenant Kué » : Romance et noces de Kué de Serge Prokofiev dirigée par Yuri Simonov, etc….
1° Prise de contact – Impressions d’ensemble – musicalité
Après une mise sous tension de plusieurs heures (recommandée) et une stabilisation de l’électronique, cet amplificateur intégré s’est fixé comme unique objectif de vous inviter à déguster la musique. Le premier tour d’horizon nous indique que l’A100 ne rechigne pas devant des styles musicaux éclectiques. A ce titre, j’ai admiré son aisance à s’adapter sans caricatures, sans déformations, à un vaste répertoire de musiques qui vont du baroque au jazz, en passant par le « classique » et la « musique pop ». Le A100 ne sort pas forcément des sentiers battus, mais fait le travail sans concession.
A mon avis, il constitue un beau compromis entre l’Audio Refinement Complete et le mythique Intégré Classic DT ou feu son frère cadet Initial. Par rapport au premier, et si mes souvenirs sont exacts, l’A100 va bien plus loin sur de nombreux paramètres. Par rapport au second, (là, mes souvenirs sont intacts), cet amplificateur montre des différences. Ne me demandez d’énumérer ces différences; vu l’attachement que je porte à l’Intégré Classic DT, je manquerais d’objectivité.
Dans les grandes ligne, cet amplificateur a un tempérament musical montrant une forme de douceur, traduisant l’attachement que porte son concepteur à la restitution analogique – ce qui est à mon sens plutôt positif. Pour être plus précis, l’A100 n’a pas cette fâcheuse tendance à »intellectualiser » la musicalité comme peuvent le faire certaines électroniques fonctionnant en Classe D très « tendance » en ce moment. Non, l’A100 cherche plutôt à aller immédiatement à l’essentiel et procurer à son propriétaire une musicalité riche et dépourvue de caricatures. Sa puissance conséquente et sa réserve en courant autoriseront de lui associer des enceintes acoustiques de sensibilité moyenne, voir faible, sans problèmes.
• Couleur des timbres et transparence
L’amplificateur intégré HERITAGE propose une palette de couleurs tonales étendue – une constante chez YBA. Vous ne vous ennuierez jamais avec cet amplificateur car sa bande passante subjective permet d’aller tutoyer les fréquences « nécessaires » lorsque cela est nécessaire.
Ses registres médium et aigu sont complémentaires et sont ordonnancés de façon à analyser le message sonore sans forcer le trait en préservant une belle douceur générale : on pourra alors parler d’onctuosité. Le lien entre chaque note, chaque phrase musicale tisse assurément une trame musicale dépourvue « d’accidents », de creux, de bosses. Ce lien s’associent alors à cette fluidité chère à YBA qui autorise la musique à s’écouler sans contraintes et n’occasionne aucun stress pour l’auditeur.
Le détourage des instruments et des voix est réalisé de manière à ne laisser subsister aucune forme de bavure qui viendrait gâcher le plaisir de l’écoute. Mais, entre toutes les caractéristiques, ce que l’on peut retenir est le degré de perfectionnisme qui « tourne » autours de la transparence. On sent que l’A100 va fouiller assez loin pour exhumer un grand nombre de détails, variations et de multiples nuances.
S’agissant du registre grave, je me suis aperçu que cet amplificateur « remplissait honorablement son contrat ». Le registre grave est bien articulé, particulièrement lisible, et cela s’apprécie sur des notes franches de contrebasse ou de guitare basse. Là, où l’A 100 se démarque un peu plus de la concurrence, c’est au niveau de sa profondeur et surtout sa facilité à aller explorer les basses fréquences de façon très linéaire. L’A 100 a aussi un sens profond de la recherche en matière de matérialisation. Les percussions ou les notes de piano par exemple apparaissent bien en chair, organiques, consistantes même, qui renforce alors la texture d’ensemble.
• Dynamique – réactivité – rigueur
Loin d’être l’amplificateur le plus rapide du moment, l’A 100 n’a pas non plus à rougir de ses prestations en matière de réactivité. Chez YBA, la mollesse a toujours été proscrite du cahier des charges et j’ai pu vérifier que les grands écarts de dynamique n’accusaient aucune hésitation ou autres formes de timidité. Cet amplificateur s’est d’ailleurs montré particulièrement à l’aise sur le Requiem de Mozart où les attaques de percussions sont bien maîtrisées, notamment en régime transitoire où la cadence ne fait nullement défaut. En toutes circonstances, l’A 100 réagit plutôt bien et s’emploie à reproduire la musicalité avec justesse, une tonicité et une vigueur qui conviendront à un grand nombre de « répertoires » et styles musicaux.
• Scène sonore – étagement des plans
Sur ce paramètre, l’héritier des anciens millésimes n’est nullement en reste par rapport à son statut d’appareil à tarif démocratique. La conception de son schéma, son alimentation « confortable », le choix des composants l’autorisent à se hisser à un niveau élevé et proposant une scène sonore suffisamment ample pour être citée en référence et associer l’auditeur à la musique qu’il affectionne. Cette ampleur s’apprécie dans les trois dimensions, avec une séparation des canaux bien marquée et un étagement des plans bien structuré. C’est un véritable plaisir de pouvoir discerner les instruments de premiers plans de ceux de second plan ou de troisième plan. Comme sa faculté d’analyse est loin d’être anecdotique, on se plaira à entendre tous les petits détails qui « ponctuent » la suite orchestrale Porgy And Bess de Gershwin par Frank Chacksfield qui s’avère totalement savoureuse, si l’on retient simplement la richesse qui émane de cette écoute.
2° Communication avec l’auditeur
• Concertos Brandebourgeois N°1,2,3 – Jean Sébastien Bach par Trevor Pinnock
Je m’incline volontiers devant cette série de Concertos Brandebourgeois menés d’une main de maître par Trevor Pinnock. Certes, la mise en orchestration est une référence, mais la manière dont l’A100 « traite le sujet » est loin de laisser l’auditeur indifférent. Cet amplificateur pousse l’analyse très loin et s’applique à mettre en exergue l’intégralité des instruments mis en scène. Le dosage et l’équilibre sont minutieusement reproduits de façon étonnante. Les flûtes côtoient les trompètes avec un discernement et un détourage qui m’ont permis d’entendre l’intégralité des notes et leurs variations respectives. Sur l’Andante du Concerto N°2, par son grain et l’éventail de ses teintes, le clavecin atteint un degré de perfectionnisme poussé et très naturel.
Le Concerto N°3 respire par sa fraîcheur et communique sa joie de vivre; la sonorité très « analogique » proposée par l’A 100 complète harmonieusement ce tempérament musical enjoué. Un grand bravo pour les violoncelles, les « attaques » d’archets sur les cordes des instruments et les différences d’intensité qui contribuent à donner beaucoup de vie à la restitution.
• Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida
C’est, entre autres, par ce CD que l’on pourra juger des « capacités dynamiques » de cet amplificateur. Incroyable ! l’A100 montre pleinement tout le potentiel dont il est capable. Avec lui, la musique pulse et vous entraîne carrément dans son « sillage ». Tempo et sérénité s’apprécient sur le jeu réaliste du piano qui se singularise par le « poids » des notes et sa présence. La contrebasse qui dicte une partie du rythme montre la réactivité et la lisibilité que l’on est en droit d’attendre. De la première note à la dernière note, le rythme est bien soutenu. Cet amplificateur ne traîne pas en route comme le démontre »l’infernal » jeu de vibraphone dont les multiples facettes aux couleurs et variations étendues vous émerveilleront à coups sûrs. Les différences d’intensité et le délié n’accusent aucune faiblesse et renforcent la beauté du jeu de l’instrument.
• Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek
Par ce très bel album, l’A100 montrera qu’il s’inscrit comme une interface vivante entre les interprètes et l’auditeur. Cet amplificateur n’a pas son pareil dans cette gamme de prix pour vous livrer la musique la plus authentique possible. Sur le plan émotionnel, je peux même dire que l’A100 joue dans la cour des grands – c’est un YBA pur sang. Tout d’abord, le jeu de flûte baroque qui procure immédiatement le « grand frisson » dès les premières notes du thème Ayasofya. Un véritable souffle d’air pur souffle dans votre pièce d’écoute et procure ainsi des sensations de bien être mémorables. La suite « d’accords perlés » de oud (instrument à cordes pincées), savamment distillés, vous prendra aux tripes par son délié, sa saveur, sa justesse. L’application de son interprète nettement perceptible m’a laissé admiratif.
La sonorité veloutée et le grain du violon doublés de percussions astucieusement « placées » plongent instantanément l’auditeur dans un univers musical rempli de sensibilités qui vous fera bien vite oublier un grand nombre d’électroniques bien en peine sur leur manquement en la matière.
• Doubles jeux par Laurent Korcia
Si vous êtes sensible au charme de la musique tzigane, vous vous apercevrez bien vite que cet album n’est pas une illusion ou encore le fruit de votre imagination ou encore ce que vous croyez entendre. De Minor Swing à Minor Waltz en passant par une reprise des Parapluies de Cherbourg de Michel Legrand, vous vous rendrez compte Oh combien cet amplificateur s’attache à édifier la teinte sonore du violon de Laurent Korcia. Certes, cet amplificateur YBA n’est pas le seul à reproduire les timbres onctueux du violon de Laurent Korcia, mais reconnaissons que la plupart du temps, vous devrez débourser davantage pour obtenir des sensations à minima équivalentes. Les prestations de l’A 100 pourront même vous faire monter quelques larmes aux yeux sur les extraits les plus communicatifs. A l’image des produits YBA, l’A100 a tout de même hérité de ce don de pouvoir « véhiculer » une sacrée dose d’émotion, à l’image du talent de cet interprète.
• Marquises de Jacques Brel (CD et disque vinyle)
Sur cet album, Jacques Brel chantait « la ville s’endormait« . L’HERITAGE A 100, ne s’endort pas. Au contraire, cet amplificateur s’applique à éveiller la curiosité de l’auditeur tant il s’applique à « travailler » sur les détails tels que l’orchestration de la quelle émane une sorte de bien-être qui se traduit par des phrases musicales qui collent sans détachement avec les mots et leur signification.
Là, où cet amplificateur marque des points, c’est au niveau de l’expression vocale : l’A 100 n’a aucune tendance à simplifier la diction de l’interprète. Au contraire, cet amplificateur m’a fait un immense plaisir en mettant en valeur la texture gutturale de la voix de Jacques Brel; une sorte d’hommage au chanteur, à sa façon d’évoquer des thèmes et des situations fort bien perçues.
• Bach’s Music par Richard Galliano
Les « intéressantes » et originales interprétations de Jean-Sébastien Bach par Richard Galliano contiennent ici une part de magie musicale « décrite » de manière succulente par l’amplificateur YBA. J’ai retenu, entre autres, le concerto pour violon – Allégro ou encore le prélude du concerto pour violoncelle BWV 1056, dont les instruments d’origine ont été astucieusement et respectivement remplacés par l’accordéon (il fallait tout de même oser). Ils sont divinement accompagnés par un quatuor à cordes de haute volée qui a sa part de responsabilité à vous immerger dans les œuvres du compositeur. Mieux que cela : l’instrumentiste s’emploie à sa manière à vous faire vivre mes moments d’émotion intense. Le jeu d’accordéon « bien entouré » insuffle des notes qui respirent l’authenticité et l’amour que porte à sa manière l’interprète à Jean-Sébastien BACH. On se prend réellement à imaginer que YBA, Richard Galliano et Jean-Sébastien Bach se sont accordés pour donner à la musique classique les lettres de noblesse qui lui reviennent.
• Suite symphonique « Lieutenant Kué » : Romance et noces de Kué de Serge Prokofiev
Allez, soyons audacieux ! Voyons comment se comporte cet amplificateur avec la Romance Lieutenant Kué signé Prokofiev. Le pari était peut-être risqué, mais je l’ai tenté et je n’ai pas été déçu du résultat. Sans aucune forme de complaisance, j’avoue avoir été « remué » par la teneur de ce passage si « prenant » et si émouvant que l’on comprend qu’il eut inspiré en son temps le chanteur Sting. La beauté des timbres, la reproduction de l’ensemble de violoncelles, les quelques fines notes de glockenspiel qui flirtent avec quelques arpèges de harpe délicatement effleurés donnent un ton tout à fait insolite. La très appréciable « gestion » des harmoniques se concrétise par une extinction progressive des phrases musicales : les notes de harpe et glockenspiel s’éteignent naturellement dans le temps et l’espace avec une élégance qui n’échappera pas à une oreille attentive.
La transparence raffinée qu’est capable de délivrer l’A 100 m’a laissé le souvenir d’un jeu de hautbois et de basson clairement identifiés au sein de la masse orchestrale.
Les noces de Kué s’ouvrent sur un ensemble enjoué, plein de gaité, rythmé, et délicatement doublé d’une présence affirmée dans la pièce d’écoute. L’A 100 s’y entend pour donner à l’auditeur tout ce qu’il attend d’une œuvre musicale de « haute tenue », tant sur le plan artistique que sur le plan de la prise de son – tout ce qu’il y a de plus naturel est ici « retranscrit » !
Conclusion :
Sous sa robe sobre et discrète, se cache une électronique mûrement réfléchie et savamment mise au point par YBA. Les « capacités » musicales de l’amplificateur intégré HERITAGE A 100 sont sans équivoque : il vous montrera sa loyauté sur tous les styles de musique. Grâce à une alimentation bien dimensionnée, sa belle réserve en puissance l’autorisera à driver un grand nombre d’enceintes acoustiques. Enfin, son tempérament fruité et chantant sera un gage de satisfaction pour un vaste public en quête de réalisme et de belles sensations.
Synthèse : | Musicalité : riche et harmonieuse Appréciation personnelle : très touché par les prestations d’ensemble Rapport musicalité – prix : remarquable |
Prix : 1790 € (11/2016)