Câble de modulation asymétrique
Origine : Etats-Unis
Inconnue sur le territoire français, la marque de câbles PURIST Audio Design « sévit » pourtant depuis plus de 35 ans dans son pays d’origine. Que l’on se rassure, çà n’est pas une marque « exotique » de câbles comme on en rencontre ça et là aux quatre coins du monde.
Entièrement assemblée à la main aux Etats-Unis à l’aide des meilleurs matériaux disponibles, la gamme est suffisamment complète pour répondre à toutes les « applications » du moment : câbles de modulation sources haut niveau et platines vinyle, câbles numériques, câbles HP, câbles secteur, barrettes secteur et câbles plus spécifiques (USB, Ethernet, HDMI, adaptateurs) et quelques accessoires.
Parmi les câbles de modulation, nous trouvons en seuil de gamme le modèle Jade Diamond qui fait l’objet de la présente analyse. C’est un câble de qualité audiophile blindé par fluide muni d’une gaine en filet. Par ailleurs, il fait l’objet d’un traitement cryogénique Cryomag© (3 X Cryo).
Le conducteurs multiples sont en cuivre désoxygéné très pur. Il bénéficie d’un blindage en mylar d’aluminium particulièrement efficace. Le traitement diélectrique est assuré par un enrobage en polypropylène. Ce câble a la particularité d’avoir une capacité de 30 pF/Ft et une résistance de 0,2876 Ohms.
Je remercie Alchemy of Sound d’avoir mis ce câble à ma disposition pour une durée de 3 mois me permettant d’en faire une analyse la plus complète possible et de vous faire partager mes impressions au travers ce banc d’essai.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec le matériel suivant :
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Convertisseur N/A AUDIOMAT Maestro 4
– Platine vinyle GOLD NOTE Valore 425 Plus & Cellule MC Donatello Red
– Préamplificateur phono GOLD NOTE PH-5
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400 VA
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
– Câbles HP YBA Diamond
Alimentation secteur du système : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• Vinyles sélectionnés : I Cover the Waterfront ~ Art Tatum – Jean-Sébastien Bach : œuvres pour grandes orgues ~ Marie-Claire Alain – « Va où le vent te mène » ~ Angelo Branduardi – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Gwendal volume 4 – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Les 4 Saisons » ~ Antonio Vivaldi : Renaud Capuçon et l’Orchestre De Chambre de Lausanne – Nameless ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – All Time Favorite Melodies of Japan – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing (édition Rega) – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3,4, 5 et 6 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Breakfast at Tiffany’s ~ Henri Mancini – A mémorial for Glenn Miller : the original members – « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – The Complete ~ Mike Oldfield – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Contrastes par Pachacamac – Toccata & Fugue en Ré mineur de Jean-Sébastien Bach ~ Direction Tutti Camarata & Kingsway Symphony Orchestra – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – Crucifixus ~ Jean-Christian Michel – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Concertos pour guitare & pour mandoline ~ Direction Paul Kuentz – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…
• CD sélectionnés : Jazz på svenska par Jan Johansson – Naim ~ CD test Sampler N°6 – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Meedle ~ PinkFloyd – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Russian, Klezmer & Gipsy Music ~ Sirba Orchestra – Stereo Concert Series ~ Decca Phase 4 – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – Ainsi parla Zarathoustra – Ouverture : Richard Strauss ~ Lorin Maazel – La Tradition Symphonique vol. 1 & 2 ~ Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Slavonic Dances ~ Anton Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Les Marquises ~ Jacques Brel – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Quiet Nights ~ Diana Krall – Les Marquises ~ Jacques Brel – Portrait ~ Angèle Dubeau & la Pieta – Lully / l’orchestre du roi soleil ~ Concert des Nations / direction : Jordi Savall – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Mademoiselle in New-York & The Voice of the Trumpet ~ Lucienne Renaudin Vary & BBC Concert Orchestra etc…
Comportement général & philosophie musicale
Un câble parmi d’autres ? certes non ! Après une période rodage assez longue (environ une centaine d’heures), ce câble se font dans la masse de votre système, si je puis dire, qu’il épouse à merveille. Il en est un complément harmonieux car il se montre neutre. Cette caractéristique revêt une grande importance. Je ne peux pas dire qu’il soit hyper sensible au sens de branchement. Cependant, il est recommandé d’effectuer des essais afin de trouver la posture idéale.
Une fois rodé, le Jade Diamond sera en mesure de relier des sources diverses (analogiques, numériques). Il a, entre autres) apporté sa contribution au test du préamplificateur phono GOLD NOTE PH-5, de la platine Valore 425 Plus accompagnée de la cellule Donatello Red du même constructeur que vous pourrez lire ou relire ICI.
C’est justement sa neutralité qui l’autorise à mettre en valeur les éléments audio qu’il a pour mission de relier et, dans une moindre mesure, la qualité des enregistrements et pressages lorsqu’il s’agit de disques vinyles.
Couleurs tonales – nature des timbres
• Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield (vinyle)
• The Glory that was Gerschwin ~ Frank Chacksfield (CD)
S’agissant des fréquences aigu et médium, le Jade Diamond joue parfaitement son rôle « d’intégrateur » au sein d’un système audio performant. Quelle soit d’origine analogique (disque vinyle) ou d’origine numérique (CD), pas une information n’échappe à la vigilance de ce câble.
Il est vraiment satisfaisant de retrouver l’intégralité des « composantes » de ces deux enregistrements identiques consacrés à Georges Gershwin édités d’abord en vinyle, puis en compact disc. A titre personnel, j’ai été réellement ravi de retrouver l’univers musical plaisant de Georges Gershwin à travers ces quelques compositions interprétées avec une connotation jazz du plus bel effet.
Avec ce câble, la suite orchestrale Porgy and Bess ou un Américain à Paris se montrent « brillantes ». Le côté pétillant, enjoué ne se fait pas attendre. La texture lumineuse de l’ensemble, le sens de l’ouverture sont immédiatement perceptibles. On se délecte de la fraîcheur de ces interprétations et de l’excellente prise de son (et pressage pour la version vinyle). Ce câble ne simplifie pas le message sonore qu’il a pour objet de véhiculer. Aussi, c’est sans surprise que le « délicat » tintement du triangle, l’impact des coups de cymbale, ou encore le doux perlé de quelques notes de harpe traduisent une reproduction minérale.
Les fréquences aigües ne sont pas contractées, et à l’inverse, ne font pas preuve d’agressivité, si l’on se réfère notamment à la texture de la trompète soliste.
De nature effervescente, ce « petit » câble, bien sous tous rapports, assure une excellente transparence ainsi qu’un judicieux contrastes entre les fréquences les plus élevées et intermédiaires en préservant la cohérence d’ensemble.
• Meedle ~ Pink Floyd (CD)
Sur le plan des basses fréquences, le Jade Diamond répond parfaitement aux attentes. Il descend aux valeurs « dictées » par les différentes éditions vinyles ou CD qui ont servi d’illustrations pour ce test. Les configurations audio mises en œuvre n’ont pas eu à souffrir du comportement de ce câble, qui décidément m’a montré différentes facettes de son potentiel.
J’ai toutefois souhaité le mettre à l’épreuve en lui imposant One of These Days – extrait fulgurant de l’album Meedle de Pink Floyd. Ce câble démontre son aptitude à descendre bas et à maîtriser sans « sourciller » le jeu de double guitare basse de Rogers Waters avec toute la fougue qui le caractérise. On y décèle, en outre, la densité, la fermeté attendues et un suivi des notes absolument infaillible.
• Ainsi parla Zarathoustra : Richard Strauss ~ Zubin Mehta & The Los Angeles Philharmonic Orchestra (vinyle)
Dans un registre totalement différent, je n’ai pas de critiques à formuler en ce qui concerne l’écoute de l’ouverture de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss mise en « action » par Zubin Mehta & The Los Angeles Philharmonic Orchestra.
Pour être précis, Jade Diamond est particulièrement doué pour prendre en charge les fréquences les plus profondes de l’orgue qui marquent les premières et les dernières mesures de cette Ouverture grandiose. De surcroît, il a cette facilité à formuler les roulements et attaques de timbales. Celles-ci affichent une force et une constitution organique excellentes et de bon ton.
Sur ce critère, il a d’ailleurs démontré démontré toute son efficacité et son expressivité lors du banc d’essai de l’ensemble GOLD NOTE comprenant la platine Valore 425 Plus, la cellule MC Donatello Red et le préamplificateur phono PH-5.
Dynamique
• Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann (vinyle & CD)
Lorsque l’on possède un ensemble audio dont les éléments affichent une bonne dynamique, il serait dommage de passer à côté en choisissant un câble qui n’irait jusqu’au terme d’une démarche d’optimisation. Qu’on le veuille ou non, un certain nombre de câbles font souvent preuve de retenue sur ce paramètre.
Sur ce point, ce câble de modulation laisse s’exprimer la musique avec toute la fougue requise par cet opéra folk-rock le Vaisseau de Pierre du groupe Tri Yann. Qu’il s’agisse du pressage vinyle ou de la version CD, nous ne pourrons que nous réjouir de bénéficier de toute la fougue d’une rythmique endiablée, ou de chœurs éloquents. L’écoute retient l’attention et, elle s’opère avec une spontanéité remarquable, sans fatigue auditive, mais sans excès non plus.
Jade Diamond travaille sur une répartition de la modulation et des écarts de dynamiques sont traités avec une rigueur sans faille. Les attaques de la batterie sont franches et nettes, la guitare basse s’exprime avec une prestance et une souplesse affirmées, les riffs de guitare électrique démontrent que ce câble peut aller très loin.
Scène sonore – spatialisation
• Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music (CD)
Sans contestation, je peux certifier que le Jade Diamond a cette caractéristique de pouvoir libérer le message sonore, lui laisser toute la latitude afin de remplir votre pièce d’écoute d’une reproduction musicale de grande dimension. Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck ouvre la perspective d’une écoute d’une bonne ampleur. La scène sonore se déploie avec majestuosité dans les trois dimensions, laissant apparaître tout ce qui fait le charme de cette orchestration méticuleusement enregistrée. Nous sommes en regard d’une reproduction aérée où chaque musicien trouve sa place dans l’espace. Les plans sont suffisamment bien agencés pour arriver à « cibler » précisément qui fait quoi. A la clef : de superbes reliefs qui font honneur aux excellentes prises de sons, dont évidement, celle-ci
Nous pourrons aussi bien déguster la sonorité cuivrée du saxophone, que l’accompagnement de la contrebasse au suivi mélodique rigoureux. L’ambiance « feutrée » façon Cotton Club n’a rien d’anecdotique, puisque ce câble s’assure pleinement de la prise de son et s’avère être un excellent conducteur des informations qui transitent par lui : pour illustration, j’ai trouvé par exemple que les réverbérations du lieu de cet enregistrement étaient fort bien ressenties.
Séquence émotion – sens de l’expression
• Shadow Hunter ~ Davy Spillane (vinyle) • All Time Favorite Melodies of Japan (vinyle) • Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle) • Jean-Sébastien Bach : œuvres pour grandes orgues ~ Marie-Claire Alain (vinyle)
Ce câble est-il en réalité un élément audio capable de faire vibrer un auditeur en quête de grandes émotions ? Jusqu’à quel « niveau » de matériel peut-on lui faire confiance pour tirer la subtile moelle d’un contenu numérique ou analogique qualitatif ? Voilà des questions légitimes qui vont bien au-delà des caractéristiques abordées ci-avant.
Quel que soit le matériel utilisé, ses origines, son emprunte musicale respective, ce câble de modulation fait honorablement le travail qui lui est assigné : relier dans les meilleures conditions qui soient une source numérique ou analogique à un amplificateur. Je peux même témoigner de la démarche « jusqu’au-boutiste » qui préserve la cohérence des éléments reliés. Il est vrai que ce câble contribue à rendre la musique attachante.
Par ailleurs, son silence de fonctionnement met très bien en valeur les harmoniques : les note durent dans le temps et s’éteignent « proprement » avec une délicatesse non dissimulée. Les très belles mélodies qui figurent sur l’album All Time Favorite Melodies of Japan nous font découvrir un répertoire mélodieux, illustré par un jeu de Koto au timbrage fin et précis. On y appréciera en outre l’excellent détourage des notes et la précision des tous les instruments de musique intervenants.
Le sens de l’expression qui résulte de la conception de ce câble nous conduit à boire les paroles de Dominique Fils-Aimé dont on reconnaîtra le talent mais également le phrasé et la voix gutturale, profonde et diablement envoutante. Le Jade Diamond n’agit pas du tout comme un filtre. Les signaux de faible amplitude font l’objet d’une attention particulière qui apporte ce petit supplément d’émotion qui vous glace de dos de plaisir.
A ceux qui pourraient craindre un comportement coincé, je tiens à les rassurer sur ce point et leur suggère de « prendre attache » avec les œuvres pour grandes orgues de Jean-Sébastien Bach interprétées par Marie-Claire Alain. Ils verront et, surtout, entendrons que notre compétiteur est paré pour affronter les arcanes d’un jeu d’orgue qui regorge de subtilités et de détails. Les multiples facettes qui en découlent sont parfaitement maîtrisées et, de fait, audibles. Pas de simplification ou au contraire des effets de manche qui feraient croire que… Au contraire, ce câble suit la ligne mélodique et ses innombrables nuances avec une belle rigueur.
Enfin toute l’âme de la musique celtique vue par Davy Spillane est mise au grand jour. C’est un véritable plaisir de pouvoir retrouver la sonorité si typique du uilleann pipes et du tin whistle qui donnent ce sentiment si particulier d’évasion vers d’autres contrées musicales et artistiques. Vous l’aurez compris, Jade Diamond sait aussi faire ça et, je dois reconnaître, qu’il le fait plutôt bien.
Conclusion :
Simple d’apparence, mais techniquement abouti, le câble de modulation PURIST Audio Design Jade Diamond peut rejoindre le peloton de tête des câbles de référence de sa catégorie. De tempérament neutre, il permet de relier des éléments audio qui adopte une philosophie musicale expressive, sans pour autant dépenser des sommes inconsidérées.
Ce câble assure un très bon comportement du système audio qui a pour conséquence de restituer un grand nombre d’informations et préserver l’homogénéité de ce système audio pour un bonheur musical sans concession.
Prix en 2 x 1,50 mètre : 500 € la paire (06/2023)