NAIM Superline
Origine : Grande Bretagne
Pré-amplificateur phono transistorisé MC
Caractéristiques techniques : non spécifiées
Avec le SUPERLINE, le constructeur britannique NAIM nous indique le chemin de la « voie royale » en matière reproduction analogique. Alors que NAIM ne produit ni platines vinyles, ni cellules, cela ne l’a nullement empêché depuis de longues années de mettre l’accent sur ce genre de produits que sont les préamplificateurs phono – témoin le Stageline passé à la moulinette des bancs d’essais et que vous pourrez lire ICI.
Le SUPERLINE n’est pas un préamplificateur ordinaire; ne nous mentons pas, c’est une référence haut de gamme qui requiert les meilleures platines, les meilleures, bras, les meilleures cellules et plus généralement les meilleurs systèmes du moment.
Alimentation séparée FlatCap XS
Pour tirer un profit maximum de ses prestations musicales, nous avons mis en œuvre les moyens qui s’imposaient : les nombreux tests se sont déroulés avec l’alimentation FlatCap XS du même constructeur afin d’assurer une autonomie complète destinée au fonctionnement optimal du SUPERLINE.
D’autres alimentation peuvent aussi lui être associées telles que la HI-Cap DR ou Super Cap. Les possesseurs d’amplificateurs intégrés Supernait et Nait Xs2 pourront utiliser ce préamplificateur phono en utilisant leur alimentation interne respective.
Sous le capot trône une unique carte qui comporte 25 « alimentations » régulées avec un total capacitif de plus de 32.000 microfarads. Ce circuit est monté sur une embase en laiton découplée du châssis par une système de suspension à six ressorts. Chaque transistor est installé sous une « cloche » de protection ayant pour objectif de les isoler des perturbations parasites d’origine électrique ou électronique. On notera une configuration asymétrique et une polarisation des transistors en Classe A. Ne cherchez pas de circuits intégrés, NAIM n’a implanté que des composants discrets choisis et triés sur le volet.
L’arrière du coffret révèle des surprises – de bonnes surprises même. Tout d’abord, l’excellence des fiches d’entrées RCA plaquées or doublées de fiches BNC (plutôt rares). La sortie Ligne demeure au seul standard DIN. L’ajustement de l’impédance de la cellule MC est réalisé par quatre prises de charge résistives et trois prises de charge capacitives. En association avec la charge d’entrée interne du SuperLine, vingt combinaisons de charge standards différentes sont alors possibles.
Le SuperLine est également disponible dans un modèle avec un gain plus faible : le SuperLine E. Le SuperLine E est identique au SuperLine standard, si ce n’est qu’il a été conçu pour être utilisé avec des cellules à plus forte tension de sortie que les bobines mobiles les plus utilisées.
ECOUTE :
Les tests d’écoutes se sont déroulés en auditorium en plusieurs épisodes avec le matériel suivant : platine vinyle BERGMANN Magne System, REGA RP 8, cellule MC REGA Apheta et ORTOFON Cadenza Black, préamplificateur NAIM Nac 202, bloc de puissance NAIM Nap 200, alimentation FlatCap XS, enceintes acoustiques B&W 802 Diamond, câbles modulation NAIM Snaic 5 et ESPRIT Kappa, câbles HP YBA Diamond.
Vinyles utilisés : Barry Lyndon ~ B.O. du film – Toccata et Fugue en Sol Mineur BWV 578 de Jean-Sébastien Bach par Marie-Claire Alain – Haendel : oeuvres pour clavecin Vol. 2 par Huguette Grémy-Chauliac – Hunter Shadow par Davy Spillane – « Cécile, ma fille » par Claude Nougaro – A mémorial for Glenn Miller (the Original Members Of Glenn Miller’S Orchestra), etc…
• Barry Lyndon – bande originale du film
Commencer une écoute par cet album vinyle vous plonge immédiatement dans l’ambiance du film avec des images musicales bien structurées et qui collent à la perfection avec celles des scènes du film. La Sarabande de Haendel ne montre aucun faux pli. L’orchestre resplendit et se déploie avec une aisance et un réalisme plaisants : il emplit votre pièce d’écoute avec un confort et une ampleur assez déconcertantes. Ce préamplificateur s’affranchit totalement de toute forme de limites subjectives. Les percussions sont franches, nettes, pleines. La dynamique se montre à la hauteur des meilleures prises de sons numériques. Le roulement bien « huilé » traduit le comportement rapide et vif du déroulé. L’orchestration de l’ensemble vous prend aux tripes par l’attaque de ces notes. Le solo au violoncelle se passe de commentaires : le vibrato est impeccablement reproduit avec ce qu’il faut en matière réalisme. L’assise des contrebasses et violoncelles nous montrent l’étendue de la bande passante dans le bas du spectre. Le clavecin affiche sa présence tantôt matte tantôt, tantôt étincelante (sans excès) et bigrement naturelle.
• Toccata et Fugue en Sol Mineur BWV 578 de Jean-Sébastien Bach par Marie-Claire Alain
Si vous n’aimez pas l’orgue et / ou Jean-Sébastien Bach, je pense de toute façon, que vous vous prêterez au jeu de lé séduction. Si au contraire, vous appréciez l’instrument et, qui plus est, le compositeur, là, vous allez pleurer de joie et d’émotion. Que d’air pur, que de puissance, de la grande classe et en prime. Une grande bouffée d’oxygène émane de cette interprétation de la Toccata & Fugue pour le moins grandiose signée Marie-Claire Alain. On dirait que la musique émane de vos enceintes acoustiques de façon analogue à celle qui s’échappe des tuyaux de l’orgue. Le sentiment de liberté d’expression atteint ici des sommets. Vous savourerez chaque note, chaque inflexion, chaque « bruissement » avec le même enthousiasme qui a été le mien lors de ces différentes phases d’écoute.
• Haendel : oeuvres pour clavecin Vol. 2 par Huguette Grémy-Chauliac
Ces oeuvres de Haendel « jouées » au clavecin par Huguette Grémy-Chauliac sont tout simplement éblouissantes. Nous percevons aisément l’attaque de chaque corde de l’instrument doublée d’une redoutable précision; mieux encore, la gestion des harmoniques est absolument parfaite : les notes évoluent dans le temps et l’espace avec une liberté et une aisance exemplaires.
Le Superline fait ici des prouesses extraordinaires en matière de transparence, ce qui rend, entre autres, cette interprétation si attachante. Les « dégradés » sonores, les multiples inflexions, la nuance des couleurs tonales rendent la reproduction riche, enjouée, souple, articulée. Ce clavecin bien « tempéré » aux timbres chaleureux (mais trop typés) se veut pétillant et d’une finesse extravagante, sans parler du grain qui renforce la vraisemblance et constitue l’une des principales qualités de ce préamplificateur. La présence réaliste de l’instrument dans la pièce d’écoute m’a permis de goûter sans frustration aux subtiles compositions de Haendel. Croyez moi, de l’émotion, il y en a ici à revendre !
• Shadow Hunter par Davy Spillane
Avec ce disque vinyle, j’ai pu réellement juger et apprécier le « potentiel émotionnel » élevé de ce préamplificateur. Le degré d’expression immerge l’auditeur au cœur du sujet sans détours, sans caricatures, sauf fausses notes. Les notes de uillann pipes ou low whistle s’enchaînent avec aisance et fluidité. Le détourage des instruments est géré de façon à mettre l’accent sur d’infimes subtilités telles que le doigté, et plus généralement la pureté de chaque instrument de musique. Le Superline va très loin sur les harmoniques; ainsi, on peut se rendre compte que le déroulement des notes s’effectue sans contraintes dans le temps et l’espace. Ce préamplificateur se veut ouvert par une forme de transparence qu’il est important de souligner. D’autres préamplificateurs sont capables de délivrer de l’émotion, mais celui-ci se démarque par une matérialisation toute particulière, caractéristique des électroniques NAIM. Ainsi, la richesse des timbres rend cette succession de ces « pages celtiques » particulièrement attachante; vous fermez les yeux et vous retrouvez en quelques instants au milieu des décors somptueux des landes d’Ecosse et d’Irlande – une sensation de bonheur et de bien-être incroyables vous envahit.
• « Cécile, ma fille » par Claude Nougaro
C’est du « grand Claude Nougaro » qui vous attend ici. La voix est claire, distincte, articulée. Les reprises de souffle sont impeccablement reproduites et nous sentons aisément l’enthousiasme de Monsieur Nougaro « monter » sans limites jusqu’à l’auditeur.
Les moments les plus savoureux passent par la rythmique à la fois sobre et bien amenée. L’impact des balais sur la caisse claire est tout bonnement remarquable; il en est de même pour les coups de cymbales et leur saccades bien « ordonnées » qui montrent le degré de finesse et de transparence qui vont très loin. Les quelques notes de guitare jazz qui ponctuent la partition avec en « fond de page » l’orgue hammond ne laissent plus aucun doute sur la beauté des timbres qu’est capable de « distiller » ce préamplificateur phono. Je peux le certifier : le Superline est un relai efficace pour affirmer la présence du chanteur et de ses musiciens dans la pièce d’écoute.
• A mémorial for Glenn Miller (the Original Members Of Glenn Miller’S Orchestra)
Enregistré à la fin des années 70, cet « opus » édité en son temps en 3 doubles albums vinyles n’a rien perdu de ses qualités artistiques et acoustiques. Au premier plan, les cuivres bien sûr ! : rutilants et doux à la fois, ils s’affichent par leur « contenu » et leur sonorité dépourvus d’agressivité. Le rythme est soutenu : il trahit la réactivité du préamplificateur et ses capacités à rendre la musique vivace et communicative : ça swing avec un entrain qui incite à taper du pied pour accompagner l’indémodable In the Mood. Le trombone à coulisse de Glenn Miller se montre très présent et détaché du reste de la formation. L’orchestration « fournie » ne laisse pas de place à la confusion : tout est reproduit distinctement. Chaque instrument ou groupe d’instrument prend sa place dans l’espace avec une spontanéité toute particulière. De fait, la scène sonore est aérée, la spatialisation est bien « développée », l’ampleur sur les trois plans n’amène que de bonnes surprises. Le jeu de contrebasse est d’une précision « top niveau »; le suivi des notes montre une rigueur à toutes épreuves. Les coups de cymbale sont francs, clairs et pétillants à souhait. Il résulte de cet enregistrement une richesse qui résulte d’une somme de détails qui n’échapperont à personne et démontre des capacités d’analyse inversement proportionnelles à la taille de ce préamplificateur.
Conclusion :
Certes, ce préamplificateur phono n’est pas donné. Si l’on rajoute une alimentation séparée pour doper sa musicalité, le prix atteint un niveau qui en dissuadera plus d’un !. Cependant, il faut reconnaître qu’avec un pareil « attelage », la reproduction de vos disques vinyles sera transcendée : elle vous apportera un bien-être musical qui dépassera vos attentes. Vous bénéficierez alors d’une reproduction musicale de grande classe pour de nombreuses années. Il est convenu que ce préamplificateur s’adresse en priorité aux détenteurs de platines vinyles et cellules MC de haute volée, et par le fait même d’équipements de même catégorie.
Enfin, sachez qu’avec une alimentation séparée, il n’est pas rédhibitoire d’associer ce préamplificateur phono à des systèmes audio de marques différentes de NAIM. Les mêmes caractéristiques musicales et les mêmes effets seront alors constatés.
Synthèse : | Musicalité : fabuleuse, mémorable Appréciation personnelle : « vertigineux » Rapport musicalité – prix : reste justifié |
Prix préamplificateur : 3000 € (07/2017)
Prix alimentation FlatCap XS : 1200 €
Prix alimentation HiCap DR : 1700 €