Origine : Canada
Amplificateur intégré – Dac – Lecteur réseau
Puissance : 2 x 50 Watts / 8 Ω
Puissance en crête : 2 x 135 Watts
Réponse en fréquence : 10 Hz à 80 kHz +0 / -3 dB
Rapport signal / bruit : 100 dB
Taux de distorsion : 0,02 % (de 20 Hz à 20 kHz à pleine puissance)
Taux de distorsion d’intermodulation : 0,005 %
Diaphonie : -100 dB
Gain : 37 dB
Fréquences d’échantillonnage PCM : 16 à 32 bits / 44.1 à 384 kHz
Fréquences d’échantillonnage DSD : DSD64, DSD128 & DSD256
2 entrées Ligne RCA
1 entrée phono MM
1 sortie Ligne variable pour bloc de puissance complémentaire.
2 entrées numériques coaxiales S/PDIF
2 entrées numériques optiques
1 entrées USB-B pour l’audio haute résolution
1 récepteur Bluetooth avec support Qualcomm Aptx
1 port Ethernet RJ45
1 prise antenne Wifi
1 entrée nomade au format jack 3,5
1 sortie casque jack 6,35
Vouloir « rationaliser » son équipement haute-fidélité tout en conservant une qualité de reproduction de haut niveau est légitime. Beaucoup d’audiophiles et mélomanes ont porté leur choix sur un phénomène de société qui prend la définition de « tout-en-un ». Les mêmes tendent à délaisser les systèmes audio multi-châssis au profit d’un unique produit qui incorpore les fonctionnalités les plus courantes.
J’en profite pour rappeler que pour obtenir la musicalité ultime, il est préférable d’opter pour une configuration composée d’éléments totalement séparés ayant chacun leur propre fonction, leur propre alimentation, leur propre boîtier comme il en a été question ICI.
On peut toutefois comprendre qu’un audiophile ou un mélomane ne souhaite pas s’encombrer de multiples produits, ne serait-ce que pour des raisons de praticité, de place physique, de choix de câbles, voire d’ergonomie. Ainsi, beaucoup de constructeurs de renom ont pris l’initiative de développer un ou plusieurs produits rassemblant différentes fonctionnalités incluant l’exploitation des fichiers musicaux dématérialisés.
Pour répondre à cette demande croissante, MOON n’a pas hésité à s’inscrire dans cette démarche « osée », pour le moins ambitieuse en créant, il y a près de 7 ans, l’amplificateur – dac – lecteur réseau ACE. Cela constituait alors une véritable gageure pour le constructeur Canadien, plutôt habitué à concevoir et réaliser des éléments séparés.
ACE reprend à son compte la présentation et la sobriété de bon ton des autres produits de la marque avec trois finitions possibles : entièrement noire, entièrement gris aluminium. Un mixte des deux couleurs est possible : panneau frontale noir complété par deux larges blocs d’aluminium finement, usinés par le constructeur lui-même, de couleur gris aluminium. De part et d’autre de l’afficheur Oled, cette sobre face avant regroupe les fonctions principales, ainsi qu’une sortie casque au format jack 6,35. Une anecdotique fiche jack 3,5 pour une source nomade fait aussi partie de la panoplie de connecteurs. Toutes les fonctions sont prises en charge par la télécommande intuitive et pratique d’utilisation.
ACE est un produit très complet. Autours de sa fonction principale d’amplificateur intégré, ACE est muni d’une section dac – lecteur réseau de compétition, et pas des moindres. MOON y a installé sa technologie propriétaire MiND (MOON Intelligent Network Device). Elle est en outre combinée à une interface graphique puissante et flexible, qui facilite l’accession sans effort à votre collection de musique numérique. Et pour être totalement complet, le futur acquéreur bénéficiera également d’une section phono de type MM.
Autours de la carte principale, les différentes fonctions sont prise en charge par des cartes dédiées accueillant des composants de la meilleure qualité qui soit et triés sur le volet. Comme tout produit MOON, la part belle revient à l’alimentation. Celle-ci repose sur un imposant transformateur toroïdal de 250 VA secondé par une paire de condensateurs d’origine Nichicon d’une valeur unitaire de 10 000 µF sous 63 Volts. L’étage de sortie s’appuie sur une double paire de modules intégrés par canal LM 3886. Avec 2 x 50 Watts sous 8 Ohms, la puissance de sortie peut paraître modeste. Toutefois, ce sont de « véritables » Watts, et comme nous le verrons plus loin, nous pouvons considérer cette puissance comme étant le minimum vital. A noter que cette valeur peut atteindre 2 x 135 Watts en crête.
Pour la section Dac, MOON a choisi une puce ESS Sabre ES9010 k2m capable de traiter les formats DSD jusqu’au DSD256 et PCM jusqu’à 32 bits / 384 kHz. La section pré-phono est loin d’être anecdotique. Certes, cette carte est moins « sophistiquée » que celle du préamplificateur phono 110LP (voir banc d’essai ICI), mais elle remplira bien son rôle avec des platines vinyles et cellules MM de bonne qualité. Le constructeur a fait le choix d’amplis opérationnels Op NE 5532 de chez Burr Brown secondés par de nombreuses capacités au polypropylène. Chez MOON, c’est avant tout le bon composant implanté au bon endroit.
Pour avoir des possibilités d’exploitation étendues, ACE comporte un large panel de connecteurs numériques et analogiques. Nous pourrons donc compter sur 2 entrées numériques coaxiales S/PDIF, 2 entrées numériques optiques, 1 entrées USB de type B pour l’audio haute résolution, 1 port Ethernet RJ45, 1 prise antenne Wifi et 1 récepteur Bluetooth intégré avec support Qualcomm Aptx.
ACE comporte 2 entrées Ligne analogiques, 1 entrée phono MM déjà mentionnée, ainsi qu’une sortie destinée à accueillir un bloc de puissance complémentaire ou éventuellement un Subwoofer. Les 4 bornes HP ne permettent pas le bi-câblage. Elles acceptent tout type de connexion : câble nu, fiches bananes, fourches.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués au sein de l’auditorium Audiofréquences-Hifi Nancy mis à ma disposition pour la circonstance, en deux séquences totalement distinctes avec les éléments suivants :
– Enceintes acoustiques APERTURA Sensa
– Enceintes acoustiques MOON Voice 22 (testées ICI)
– Câbles HP NORDOST Norse Heimdall 2
Pour l’alimentation secteur : barrette NORDOST QB 8 Mk2, câbles secteur Norse Heimdall 2 & Frey 2 de la même marque.
• Extraits dématérialisés Qobuz & Tidal : Golden Brown ~ The Stranglers – Take Five ~ Dave Brubeck Quartet – Mademoiselle in New-York & The Voice of the Trumpet ~ Lucienne Renaudin Vary & BBC Concert Orchestra – We Get Requests ~ Oscar Peterson trio – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – The Thomas Crown Affair : The Windmills Of Your Mind ~ bande originale du film – Sonate Kk 87 ~ Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock – Russians ~ Sting – The Incomparable Jérôme Kern ~ Frank Chacksfield Orchestra & Chorus – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Quiet Nights ~ Diana Krall – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Les Marquises ~ Jacques Brel – Balalaïkas Favorites ~ Osipov State Russian Folk Orchestra – Naim ~ test Sampler N°6 – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – The Fantastic Stokowski : transcriptions for Orchestra ~ Erich Kunzel & Cincinnati Pops Orchestra – Meedle & the Wall ~ Pink Floyd – Slavonic Dances ~ Anton Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction Antal Dorati – « Prodiges » ~ Camille Berthollet – etc…
Moon ACE & Apertura Sensa : un ensemble harmonieux
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Esthétique sonore – philosophie musicale
Registres aigu & médium
• « Prodiges » ~ Camille Berthollet
Étant pourvu d’une section Dac – lecteur réseau de haute résolution, il aurait assez étonnant de passer à côté du fabuleux degré d’analyse qui caractérise ACE. La performance respective de chaque module qui compose cette électronique ne laisse aucun doute sur le comportement des fréquences aigües et intermédiaires.
La reproduction se traduit par un « savant » mélange de douceur et une ascension sans limites subjectives vers les fréquences les plus élevées. L’agilité de l’archet de Camille Berthollet conduit à déguster avec un plaisir illimité le répertoire sélectionné par la jeune violoniste. On y apprécie la franchise de l’exécution, tout comme le filé des notes, la souplesse avec laquelle les phrases musicales s’enchaînent dans un dédale de couleurs variées. ACE est un « instrument » qui invite l’auditeur à s’imprégner de la partition, du contenu intégral de l’enregistrement et du talent de l’artiste. La sonorité du violon affiche finesse exceptionnelle sans rien laisser dans l’ombre.
Fort de son excellente neutralité, ACE nous fait aussi bénéficier d’un très bon détourage et du grain de l’instrument. Cela contribue à bien mettre en valeur la prestation artistique. Le niveau de résolution joue un rôle primordial sur ce comportement chantant et la belle transparence d’ensemble. J’ai réellement senti que ce « combiné » avait des prédispositions pour lever le voile sur les micro détails. Les différents timbres ressortent avec une pureté qui, généralement, n’appartient qu’aux ensembles audios constitués d’éléments séparés. De fait, j’avoue ne pas avoir bouder mon plaisir à l’écoute de l’Été des Quatre Saisons de Vivaldi, du Concerto pour deux violons BWV 1043 de Jean-Sébastien Bach, de la Passacaille de Johan Halvorsen. Riches en substance, ces compositions se montrent nuancées.
Transparence – harmoniques
• The Incomparable Jérôme Kern ~ Frank Chacksfield Orchestra & Chorus
Dans la continuité de ce qui précède, j’ai aussi relevé qu’ACE traitait particulièrement bien les fins de phrases musicales : leur extinction progressive dans le temps et l’espace démontre que le constructeur n’a rien laissé au hasard pour procurer à l’auditeur exigeant une musicalité la plus naturelle possible. Riche en harmoniques, cet amplificateur est un amplificateur qui se montre nuancé sur le contenu de cet excellent et rare album consacré à Jérôme Kern édité chez Decca en Phase 4.
La notion de mélodie prend ici tout son sens. ACE a cette vertu première de faire chanter ce répertoire bien orchestré. Grâce à ses sections Dac et lecteur réseau, il s’efforce d’aller fouiller le message sonore en profondeur pour en extraire l’intégralité du contenu qui rend le message riche en informations de toutes natures. Cet appareil a tous les éléments permettant d’être une référence en matière de transparence.
Qu’il s’agisse de la limpidité de la flûte traversière, du délié des quelques notes de harpe, des fines vibrations de cymbales, le tintement d’un triangle, la reproduction est totalement « détachée », libre de ses mouvements. Elle ne reste pas « collée » aux enceintes acoustiques. La musique semble ainsi s’envoler dans un élan de pureté particulièrement agréable. Chaque instrument de musique soliste ou groupe d’instruments a le privilège d’être mis en lumière. Les couleurs sont vives pour cette « sucrerie » à la saveur musicale fruitée.
Registre grave
• Meedle ~ Pink Floyd
Les fréquences graves sont « honorablement » explorées, tout au moins avec les enceintes acoustiques MOON Voice 22 et APERTURA Sensa. Loin de descendre à des valeurs ultra profondes, ACE fait bien son job.
La fameuse basse de Roger Waters sur One of These Days descend suffisamment bas pour apporter le « peps » qui convient bien à ce type de répertoire. La ligne de basse est totalement dépourvue de caricatures et de trace de boursoufflure. Sa lisibilité est d’une justesse sans concession. J’ai aussi apprécié la tenue avec laquelle chaque note est appréhendée. Aucune forme de bavure ou d’approximation n’est à déplorer.
Ce « combiné » multi-sens se montre à l’aise avec les charges complexes. Il a su déjouer tous les pièges imposé par le style Pink Floyd. J’ai retrouvé cette rectitude sur les impacts du marteau sur la peau de la grosse caisse. Celle-ci a le poids attendu. Aussi, ACE ne joue dans le superficiel ou la légèreté : il prend le taureau par les cornes, si je puis dire. On pourra largement compter sur lui pour obtenir une excellente assise, doublée d’une constance infaillible, quel que soit le niveau de sollicitation.
Il est quasiment certain qu’avec des enceintes acoustiques un peu plus volumineuses munies d’un haut-parleur de plus grande dimension, les fréquences graves s’aventureront dans des « sphères » un peu plus profondes.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela
Pour reprendre une expression datant du Moyen-Age, ACE a été « soumis à la question ». Sans vouloir lui infliger des tortures musicales abracadabrantesques ni vouloir le pousser dans ses derniers retranchements, plusieurs albums au « format » complexe dont 11:11 de Rodrigo Gabriela lui ont été imposés. L’idée était de mesurer sa résistance et la réactivité.
Si je devais faire une synthèse en deux mots, je dirais simplement : action, réaction ! Sans afficher un tempérament hyper nerveux, qu’on laissera aux modèles supérieurs de la marque, ACE tire bien son épingle du jeu. Je lui reconnais une agilité qui vous feront bénéficier d’une prestation tonique. Les rapides changement d’accords et la dextérité de l’interprète permettent de suivre, sans cafouillage, le fulgurant enchaînement mélodique.
Ses capacités dynamiques sont incontestables. Elles sont à corréler avec les enceintes acoustiques MOON Voice 22 et APERTURA Sensa, qui au passage, n’en manquent pas. Oui, ACE n’hésite jamais à « monter dans les tours » lorsque la situation le nécessite. C’est un amplificateur plein de ressources, vigoureux à ses heures comme j’ai pu m’en rendre compte avec le jeu de guitare flamenco plutôt alerte, percutant. Il affiche une bonne humeur où la concession n’a pas sa place. C’est un amplificateur facile à vivre : il « travaille » la musique sans vergogne, avec une rigueur inattaquable. Il privilégie aussi la fluidité du message sonore, ce qui n’est pas une de ses moindres qualités.
Scène sonore – spatialisation
• The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film
Sans prétendre « crever l’écran », les différents thèmes de cette bande originale du film The Last of the Mohicans sont bien loin de « faire figure de parent pauvre ». L’espace sonore est généreux. Son ampleur remplit confortablement la pièce d’écoute. Il est, au demeurant, frappant de constater le contraste entre les différents plans. De surcroît, les instruments solistes – notamment les percussions – ressortent fort bien de la masse orchestrale. La profondeur de champ est réellement perceptible, ce qui induit que cette électronique « évolue » facilement vers une reproduction tri-dimensionnelle.
En complément de la présentation panoramique que nous procure cet amplificateur, il émane de l’ensemble orchestral une foule d’informations. Il n’y a donc aucune difficulté à différencier les groupes d’instruments de premier rang, de ceux de second et tout ce qui va avec. De plus, je dirais aussi que cet amplificateur sait parfaitement s’organiser pour « digérer » les passages chargés en informations multiples.
La mise en scène se montre holographique, l’image est stable de bout en bout. Ces critères sont parfaitement en symbiose avec différentes scènes de ce film, d’autant que ce petit « prodige » Canadien nous gratifie d’une reproduction plutôt aérée, démunie de toute forme de contraintes.
Séquence émotion – sens de l’expression
• Sonate Kk 87 – Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock
Cette sonate Kk87 composée par Domineco Scarlatti, jouée au seul clavecin par Trevor Pinnock est une révélation. Que dire de plus, sinon que la sonorité du clavecin est lumineuse, précise, nuancée, et colorée. Pas d’excès ou de flatteries qui, peu ou prou, s’entendraient. ACE sonne « vrai ». Le méticuleux jeu de Trevor Pinnock reflète une musicalité bien éloignée de la « grisaille hivernale » qui habite souvent les produits de la concurrence (souvent d’origine exotique), commercialisés il est vrai à des tarifs souvent inférieurs. D’ailleurs, les audiophiles qui se gargarisent de ce genre de produits d’origine Asiatique trouveront une autre réponse à leurs attentes.
ACE nous invite à explorer sans barrières le monde de la musique, c’est entendu. Dans le cas qui nous occupe, il va aussi chercher l’information au cœur de l’instrument lui-même. Ainsi, nous entendons sans détour le sautereau pincer, voir effleurer, délicatement les cordes, tout comme le bruissement mécanique qui anime ce mouvement méticuleusement cadencé par Trevor Pinnock. Chaque note est soupesée avec un soin extrême. Cela contribue à rendre la partition « étincelante » et simplement émouvante.
• Les Marquises ~ Jacques Brel
Sur le plan vocal, ACE est un allié précieux pour qui attend de lui une expressivité proche de l’auditeur, et un tant soit peu réaliste. De consonance douce, la reproduction ne manque toutefois pas de « piment ». Les Marquises de Jacques Brel attestent parfaitement de la « fidélité » et de la justesse de l’expression vocale. Qu’il soit associé aux enceintes acoustiques Voice 22 spécialement conçues pour lui, ou les APERTURA Sensa, nous percevons aisément le message que nous adresse l’artiste; cette sorte de partage d’un répertoire rempli de poésie.
Sans se focaliser sur le registre médium, ACE met l’accent sur le phrasé de l’artiste. Nous pourrons apprécier la diction, les respirations et plus généralement le style Jacques Brel à travers un tempérament rempli de chaleur humaine. Les plus tatillons remarqueront en outre l’absence de sifflantes sur les « S » donnant davantage de crédibilité à la voix.
La sobre et non moins magnifique orchestration accompagnant la section vocale donne le ton avec son côté délié, et, pourquoi ne pas le dire, romantique. Vous vous laissez bercer par la prestation d’ensemble qui évolue au rythme du jeu « délicat » des pizzicatos et nappes de violons, ou encore du perlé de la harpe dont les notes s’égrènent librement dans l’espace sonore, rendant ainsi l’écoute simplement bouleversante.
Finalement, ce produit bien « ficelé » prend l’initiative de vous emmener simplement là vous souhaitez aller. Son emprunte fine et naturelle est une composante qui fait de lui une des références du moment en matière de « tout-en-un ».
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek
ACE est un produit qui garantit une belle linéarité sur l’ensemble de la bande passante audible. Il se montre également neutre. A ce titre, il ne privilégie nullement tel ou tel registre. Il ne faut pas en déduire non plus qu’il est un produit « passe-partout » qui, nécessairement, serait amené à faire des compromis sur des critères subjectifs, néanmoins audibles. Il a une identité qui lui est propre et une personnalité suffisamment affirmée pour délivrer une musicalité fruitée comme celle que l’on découvre, par exemple, avec cet album Dance into Eternity.
Sans atteindre la verve de l’amplificateur MOON 340i X testé ICI, notre compétiteur va plus loin que le méritant amplificateur 240i avec lequel il a pourtant des points communs. A titre personnel, je trouve qu’il se montre plus ouvert et plus « accessible » sur le vecteur de communication avec l’auditeur.
Quoi qu’il en soit, l’écoute de cet album d’Omar Faruk Tekbilek se solde par un véritable plaisir. Si le « timbrage » est magnifique, on pourra aussi retenir son souffle en suivant à la lettre la ligne mélodique et pétillante de jeu de oud. La couleur boisée reflète les paramètres sur lesquels cet appareil souhaite assurément se fiocaliser. Nous y retrouvons également un superbe jeu de flûte au souffle que je qualifierai de « péremptoire » : il vous prend aux tripes. La prestation d’ensemble en devient même exaltante. La « posture » d’ACE incite à enchaîner les titres et écouter de la musique pendant de longues heures, sans se lasser.
Conclusion :
Faire cohabiter plusieurs « fonctionnalités » au sein d’un même boîtier est un exercice difficile. Répondre sérieusement à cette demande devient un véritable challenge si l’on ne retient que pour seul critère la musicalité. Pour MOON, la réalisation du « tout-en-un » ACE fut une véritable gageure qui, au final, prend la forme d’un appareil complet, facile à loger, simple à utiliser à la musicalité avérée. Pas de déception à attendre sur ce point : ACE coche toutes les cases. Il se hisse en haut du podium des produits qui chantent et apportent une haute valeur ajoutée à la musique que vous affectionnez. A découvrir de toute urgence !
Prix : 4050 € (03/2023)