AUDIA FLIGHT FL 3 S
Origine : Italie
Amplificateur intégré à transistors
Puissance sous 8 ohms : 2 x 100 watts
Puissance sous 4 ohms : 2 x 160 watts
Rapport signal / bruit : > 95 dB
Distorsion Harmonique : < 0,03%
Bande passante : 1 Hz à 450 kHz ± 3 dB
Impédance d’entrée asymétrique : 51 kohms sur 150 pF
Impédance d’entrée symétrique : 30 kohms
Gain de l’étage d’amplification : 26 dB
Vitesse de balayage (à puissance maximale) : > 80 V/µs
4 entrées haut niveau RCA dont 1 phono optionnelle
1 entrée haut niveau XLR
1 entrée numérique USB 24 bits / 192 kHz optionnelle
1 sortie enregistreur
1 sortie amplificateur externe
1 sortie casque en façade jack 6,35
En octobre 2012, l’occasion m’avait été donnée de tester l’amplificateur AUDIA FLIGHT Three Mk 2 dont vous pourrez lire ou relire le banc d’essai ICI.
En son temps, cet amplificateur m’avait fait forte impression, tant sur le plan de la conception, de la présentation que de la musicalité. Entre temps, le constructeur italien a « pris sur lui » de revisiter une grande partie de sa gamme et différentes améliorations ont conduit celui-ci à apporter des modifications assez significatives au modèle d’origine – des arguments suffisants pour lui donner la référence de FL 3 S.
Si un air de famille subsiste entre le Three Mk2 et le FL 3 S, la présentation aux lignes plus douces et épurées se matérialise par une façade en forme de sourire vraiment très accueillante. L’afficheur de couleur à intensité lumineuse réglable inspire immédiatement la sympathie et suscite l’envie d’écouter sans plus attendre cette électronique.
Cet afficheur trône à gauche de la façade en aluminium épais usiné avec soin dans la masse donnant cette élégance incomparable. Il est « souligné » par six micro touches de fonctions en forme de bille : mise en veille de l’étage de sortie, sélecteur de sources + / -, mise hors fonctions des enceintes (pour l’écoute au casque), fonction « SET » qui donne accès à un menu de 5 fonctions supplémentaires via la télécommande, et une fonction « MUTE » . L’ensemble des fonctions est reprise par la télécommande. A droite, on retrouve l’incontournable réglage de volume sonore dont la gestion est prise en charge par un potentiomètre motorisé d’origine Alps. On notera que le dernier réglage de volume restera en mémoire lorsque l’appareil est mis en mode standby ou en mode mute.
Soucieux d’offrir un confort d’utilisation et de larges possibilités d’exploitation à son propriétaire, AUDIA FLIGHT n’a pas fait abstraction de sa sortie casque au format jack 6,35 placée en façade.
La télécommande entièrement usinée dans un bloc d’aluminium offre une prise en main agréable. Elle rassemble les fonctions principales plus le réglage d’intensité lumineuse de l’afficheur en façade jusqu’à extinction totale : AUDIO FLIGHT a décidément pensé à tout !
A première vue, le schéma et la carte principale sont semblables à ceux du Three Mk 2. Cependant, AUDIA FLIGHT a porté son attention sur une alimentation de plus grande capacité et, plus précisément sur un nouveau transformateur torique de 576 VA encapsulé cette fois, ayant pour conséquence d’augmenter de 30% la puissance disponible de l’appareil. Le total capacitif d’une valeur 4 x 18 000 µF / 50V pour l’étage de sortie et 4 x 3300 µF / 63V pour les drivers, soit un total respectif de 72 000 µF + 13 200 µF confortera le « comportement » optimal de l’étage de puissance et plus généralement de l’appareil comme nous le verrons un peu plus loin. Certains autres composants ont également vu leur caractéristiques monter en « puissance ».
Nous retrouvons également le petit transformateur complémentaire d’une valeur de 15 VA pour assurer l’alimentation des fonctions annexes. La section de puissance à contre réaction en courant est configurée en mode double monophonie intégrale avec schéma symétrique.
L’ensemble de l’électronique est insérée dans un berceau en métal épais renforcé par rapport au modèle précédent afin de répondre aux nouvelles caractéristiques de l’alimentation. Une autre nouveauté : les trois pieds de découplage en aluminium massif laissent la place à un quatrième mousquetaire; point sur lequel le concepteur ne s’étend pas particulièrement.
La face arrière de FL 3 S ressemble à s’y méprendre à celle du Three Mk 2. Elle accueille quatre fiches RCA pour les entrées haut niveau, dont une peut être convertie en entrée phono MM / MC par ajout d’une carte optionnelle dont les réglages sont accessibles directement via des micro réglages. Une cinquième entrée haut niveau au standard XLR autorisera la connexion d’une source en mode symétrique. Une sortie enregistreur et une sortie pour un bloc de puissance complémentaire complètent ce tableau bien fourni. Enfin, deux paires de bornes HP protégées par un capuchon en plastique autoriseront le câble nu, les fourches, et fiches bananes. Une mention spéciale pour ces tous ces connecteurs de qualité supérieure. La version du FL 3 S comporte en plus une fiche USB pour la section Dac optionnelle.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués avec à domicile avec le matériel suivant : lecteur YBA CD Classic PLayer, enceintes acoustiques PEL KANTOR, câbles de modulation ESPRIT Beta et Aura, YBA Glass et HP ESPRIT Aura.
Des essais ont été effectués en « mode vinyle » avec la platine REGA RP8 et une cellule MM REGA Elys2, via l’entrée phono optionnelle configurée pour la circonstance.
La sortie casque a été également largement testée avec un casque SENNHEISER HD 430.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque.
Je remercie Eurodio & Tecsart de m’avoir fait bénéficier de cet amplificateur pour une durée de trois semaines afin de pouvoir réaliser ce test d’écoute et vous faire partager mes impressions au travers ce banc d’essai.
CD et disques vinyles utilisés : Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – Meedle par Pink Floyd – Requiem de Mozart ~ direction Herbert von Karajan – Chambre avec vue par Henri Salvador – Porgy And Bess de Gershwin : suite orchestrale par Frank Chacksfield (CD et vinyle) – Les géants du jazz jouent Georges Brassens – Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire Vol. 2 – Also Sprach Zarathoustra, Opus 30 de Richard Strauss – Direction Zubin Metha (vinyle) – « Prodiges » par Camille Berthollet – La Folia de la Spagna par Gregorio Paniagua, etc…
1° Prise en mains – musicalité et impressions d’ensemble
Je ne surprendrais personne en disant que le FL 3 S est un pur produit AUDIA FLIGHT. La filiation avec le Three Mk 2 est une évidence. Cependant, la dernière mouture a une « bouille » plus souriante, avenante, craquante, qui inspire immédiatement la sympathie. Je ne m’étendrai pas sur la construction et les matériaux employés dont la qualité est inattaquable comme cela est une tradition chez le constructeur transalpin. De plus, derrière cette physionomie avenante se cache une musicalité qui va de pair avec cette présentation très réussie : merci à AUDIA FLIGHT.
Les aficionados d’AUDIA FLIGHT ne seront pas déconcertés lorsqu’ils prendront contact avec le FL 3 S : tous les ingrédients qui ont fait la réputation du Three Mk 2, et plus généralement des autres produits de la marque, retrouveront avec bonheur les traits de caractère musicaux aux quels ils sont habitués et / ou qu’ils ont pu apprécier. Il n’est d’ailleurs pas très compliqué de cerner le tempérament musical de cet amplificateur que je qualifie de « volontaire » sur un grand nombre de paramètres.
Tout d’abord, le caractère enjoué de cette nouvelle mouture se retrouve sur l’intégralité des plages et disques (CD et vinyles) qui illustrent ce banc d’essai. La franchise et l’ouverture montrent que le FL 3 S a du caractère et une véritable personnalité. Cet amplificateur intégré se montre disponible à tous les instants et en toutes circonstance. Sa « docilité » fait plaisir à entendre, mais le FL 3 S sait aussi se montrer fougueux lorsqu’on lui demande de « monter dans les tours » et montrer ses capacités, comme nous le verrons un peu plus loin : un pur sang en quelque sorte !
• Couleur des timbres – définition – transparence
° Registres médium et aigu
Ceux qui attendent un amplificateur à consonance plutôt ronde et chaleureuse n’y trouveront pas leur compte. D’ailleurs, bien souvent derrière cette caractéristique se cache souvent un tempérament musical qui atteint vite certaines limites, et au final ce type d’électroniques pêchent en matière d’analyse.
Le moins que je puisse dire est que cet amplificateur s’impose comme un champion en ce qui concerne la définition et la clarté du message sonore. Son sens de l’analyse poussé aboutit à un détourage des notes et des voix particulièrement bien « réussi ». Nous sentons que le concepteur a particulièrement travaillé son sujet : pour l’exemple, la sonorité des violons est finement aiguisée au point d’en oublier, peut-être, un tout petit peu leur texture soyeuse. A ce titre, il faudra absolument prendre un soin extrême à associer cet amplificateur avec des câbles, des enceintes acoustiques, et des sources d’une neutralité absolue. La moindre excentricité en ce domaine pourrait se traduire par une reproduction parfois un peu sèche. Attention, pas de conclusions hâtives ou systématiques : le FL 3 S file haut, mais le degré de finesse est toujours maîtrisé.
La finesse procurée par cet amplificateur devient même l’une des principales qualités de cet amplificateur au tempérament plutôt chantant et qui va dans le sens du plaisir d’écoute.
° Registres bas médium et grave
Le FL3 S nous gratifie d’un registre grave de premier ordre : tout d’abord, il descend suffisamment bas pour aller explorer les soubassements d’excellents enregistrements – ouf !, nous sommes rassurés, et même comblés. Ensuite, ce registre grave est très bien « conduit » : il se singularise par une superbe lisibilité et une articulation appréciées de bout en bout sur le jeu de contrebasse de Valéria interprétée par le Modern Jazz Quartet, mais aussi le roulement des timbales d’un orchestre symphonique avec tout le poids et le « volume » et la consistance attendus. La texture charnelle et organique remarquées sur le piano, la contrebasse, les percussions, montre que la « matière » des instruments ressort naturellement. Ces instruments ont un « coffre » réellement identifiable.
• Dynamique – réactivité – rigueur
La réserve en puissance de cet amplificateur intégré constitue un point fort sur le quel je souhaitais mettre l’accent. Il ne fait pas de doute que l’alimentation survitaminée dont est pourvu le FL 3 S l’autorise à faire « bouger » les enceintes les plus compliquées à mettre en action : ça se voit, ça se sent, ça s’entend. La puissance de 2 x 100 watts sous 8 ohms ne constitue pas une fin en soi, cependant le nouveau transformateur de près de 600 VA et le total capacitif jouent ici un rôle déterminant. Le FL 3 S n’est sans doute pas l’amplificateur le plus rapide de la catégorie à laquelle il appartient, mais ses capacités dynamiques sont au dessus de tout soupçon. Le FL 3 S réagit de manière impeccable à toutes les sollicitations : sa superbe réactivité sur les transitoires s’appréciera aussi bien sur Meedle de Pink Floyd que sur le Requiem de Mozart qui requièrent l’un et l’autre de la souplesse et un excellent potentiel à réagir vite et bien. Le FL 3 S sait faire : la « force de frappe » qu’est capable de produite l’amplificateur au travers de ces deux CD répond totalement à mes attentes. De ce point de vue, aucune critique n’est à formuler. Les « attaques » sont proprement reproduites, sans bavures, ni aucune hésitation. Le FL 3 S se montre toujours disponible par sa réserve d’énergie.
• Scène sonore – étagement des plans
Par rapport au modèle Three Mk 2, j’ai immédiatement relevé une forme d’extension de la scène sonore notamment en largeur. La séparation des canaux est réellement bien supérieure : elle se traduit par une scène sonore holographique d’une dimension généreuse. Avec cette mouture, la construction de la scène sonore est méticuleusement agencée. On décèle aisément les reliefs et un étagement des différents plans permettant de situer les interprètes et les différents groupe d’instruments dans l’espace. Ainsi la spatialisation et l’enveloppe conduisent à distinguer aisément les instruments de premier plan de ceux de second ou troisième plan, et à faire émerger des instruments plus discrets bien souvent noyés dans une masse orchestrale chargée et / ou complexes.
• Ouverture – fluidité
Fort d’une scène plutôt généreuse et aérée, l’amplificateur intégré AUDIA FLIGHT FL 3 S fait preuve d’un degré d’ouverture qui laisse la musique respirer à sa guise, sans contraction, sans anicroches. Les notes et les phrases musicales les plus complexes s’enchaînent avec une facilité confondante : le FL 3 S « roule pour vous ! » . Ces capacités à laisser la musique s’exprimer librement nous mettent en permanence face à une musicalité toujours délicieuse à écouter. Sans apparaître démonstratif, le FL 3 S fait toujours preuve de spontanéité de sincérité, en maintenant le cap sur la cohérence et sur l’homogénéité sur toute l’étendue de la bande passante audible.
• Ecoute au casque
Comme cet amplificateur comporte une « section casque » munie d’une prise au format jack 6,35 en façade, il m’est apparu intéressant d’en vérifier ses caractéristiques musicales. L’écoute « intimiste » au casque révèle que cette sortie dédiée n’a rien d’anecdotique. Cette sortie casque très réussie montre que le concepteur ne s’est pas contenté d’implanter une fonction considérée comme accessoire. L’écoute au casque est savoureuse et nous plonge au plus près des artistes, de leurs instruments, de leurs voix. Le descriptif des prestations musicales décrites ci-après a été effectué en alternance enceintes / casque.
2° Pouvoir d’expression et communication avec l’auditeur
• Chambre avec vue par Henri Salvador
Cette série d’analyses débute par ce CD à la prise de son fort bien réalisée – une mise en bouche qui démarre sous les meilleurs auspices. Autant vous le confier, notre Henri Salvador est ici absolument éblouissant. Par cette mouture AUDIA FLIGHT, il ne fait aucun doute que son concepteur a bien compris la mission qui lui incombait, et c’est avec bonheur que je découvre que le FL 3 S a un sacré pouvoir d’expression qui établit immédiatement la connexion entre l’artiste et son auditoire. Non content d’être présent dans la pièce d’écoute, Henri Salvador nous chante sa joie de vivre avec une conviction non dissimulée. L’orchestration « réglée » avec minutie est absolument délicieuse. Le FL3 S est une véritable loupe : on entend avec distinction toutes une série de petits détails et de nuances qui enrichissent la partition : accords et frets de guitare, basse, petits coups de cymbales, et surtout la formidable définition dans la diction de l’interprète, sa respiration et son expressivité qui n’appartiennent qu’à lui.
• The Glory That Was de Gershwin par Frank Chacksfield (CD et vinyle)
Cette suite de sublimes « reprises » de Georges Gershwin « révisées » par Frank Chacksfield m’ont démontré que l’amplificateur AUDIA FLIGHT soigne avec une attention toute particulière tout ce qui a trait aux subtilités. Vraiment le FL 3 S nous invite à vivre la musique avec les interprètes. A vrai dire, j’ai nettement le sentiment que le concepteur a misé en priorité sur la pureté du message sonore. C’est avant tout la reproduction des instruments solistes ou isolés qui interpelle : la flûte traversière m’a semblé « aérienne » avec son souffle « nouveau » qui se singularise par une magnifique pureté d’ensemble. Quelques notes de harpe délicatement ciselées donnent aussi ce sentiment de liberté concrétisant par des harmoniques qui apportent leur contribution à cette reproduction immaculée de la suite orchestrale Porgy And Bess.
• Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida
Sur CD, le FL 3 S n’avait pas droit à l’erreur, et il a même prouvé qu’il appartenait à une cuvée d’exception si j’en juge par le comportement du jeu de vibraphone qui brille de ses multiples facettes, ses couleurs tonales étendues, et ses écarts de dynamique plutôt complexes. Sans l’ombre d’une hésitation, ce super champion de l’expression naturelle relève ce défi en prenant soin de respecter les couleurs, le tempo, et plus généralement le tempérament musical de chaque instrument de musique. L’extrait Valéria prend ainsi toute sa saveur par le jeu de piano et celui de la contrebasse, « traités » avec une minutie et des égards qui donnent une bonne idée du degré de perfection avec lequel cet amplificateur intégré s’applique à faire chanter la musique.
• Les géants du jazz jouent Georges Brassens
Les géants du jazz se sont rassemblés autours de Georges Brassens pour lui rendre un hommage bien mérité à travers quelques extraits de son répertoire. Les versions jazz sont magistralement interprétées, certes, mais grâce à l’amplificateur AUDIA FLIGHT, elles sont magnifiquement reproduites. Les cuivres sonnent « vrai » : la trompète bouchée et le trombone sont d’un réalisme absolument saisissant. La précision et l’onctuosité se mêlent de façon à aboutir à une musicalité on ne peut plus naturelle. La batterie et la rythmique guidée par l’accompagnement de Goerges Brassens à la guitare montrent que cet amplificateur a du répondant à tout instant. Le jeu de contrebasse ponctuent les phrases musicales avec une lisibilité dont on peut suivre à la trace chaque note. On entend aisément le glissement de main du contrebassiste (Pierre Nicolas) lors des changement d’accords et la dextérité qui en découle – bien joué !
• Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire Vol. 2 – Direction Hubert Soudant
Toute la chaleur, la splendeur, la puissance des chœurs magistralement « orchestrés » se trouvent rassemblées autours de l’Orchestre National des Pays de Loire parfois aussi rugissants que les quarantièmes du même nom. Oui, ce style de « musiques fusions » convient bien à ce amplificateur au caractère affirmé qui prend pourtant tous les égards possibles à ne pas dénaturer les vocaux solistes ou les instruments traditionnels / anciens. Certains extraits de cet album en public prennent des allures aériennes, tandis que d’autres plus rock traduisent la « fulgurance » qu’est capable de délivrer cet amplificateur vigoureux. Les coups de timbales ont une matière et une corpulence « diaboliques » mais n’écrasent en aucun cas les subtiles interventions du violon soliste, d’un triangle, d’un cromorne, ou du jeu de mandoline. Toutes les phrases musicales se déroulent de manière totalement contrôlées avec un discernement impeccable.
• Also Sprach Zarathoustra, Opus 30 de Richard Strauss – Direction Zubin Metha (vinyle)
Absolument fabuleuse, cette interprétation est révélatrice du potentiel musical de cet amplificateur et de sa section phono configurée ici en mode MM. L’ouverture aux grandes orgues nous met déjà en condition. Le grave abyssale de l’instrument, doublé par la « puissance » des percussions bien matérialisées frisent l’excellence et ne constituent qu’une mise en bouche. Les cuivres étincelants et l’ensemble de cordes s’en donnent à cœur joie pour accompagner l’énergie intense qui illustre cette œuvre mythique. La suite, plus romantique jouée au violon solo par David Frisina n’a pas son pareil pour procurer toute l’émotion attendue – une émotion intense qui tiendra en haleine du début à la fin tout mélomane sensible à cette composition grandiose signée Richard Strauss.
• « Prodiges » par Camille Berthollet
Les coups d’archets de notre nouvelle « jeune prodige » française vous donnent carrément le frisson. Son interprétation de l’Eté des quatre saisons de Vivaldi est une pure merveille que le FL 3 S m’a fait partager sans retenue. Dans le même esprit, le Concerto pour deux violons de Jean-Sébastien Bach m’a littéralement bouleversé par la « tenue » des notes, la transparence, la justesse des notes, les nombreuses nuances et autres vibrations. Ces interprétations respirent la joie de vivre : un véritable feu d’artifice dont cet amplificateur est le vecteur et qui a tous les ingrédients techniques pour que la musique arrive à l’auditeur sans détours. De plus, nous pourrons savourer la délicatesse avec la quelle cet amplificateur analyse les instruments classiques et acoustiques : cela se remarque notamment au travers des harmoniques qui viennent enrichir la reproduction. Les notes de violon, de violoncelle ou de clavecin s’éteignent dans le temps et l’espace avec une grâce remarquable qui donnent assurément la chair de poule.
• La Folia de la Spagna par Gregorio Paniagua
La Folie de la Spagna arrive à point nommé pour clôturer ce tour d’horizon de ce test consacré à l’amplificateur AUDIA FLIGHT FL 3 S. Histoire de rester sur une bonne impression, je dirais que cet amplificateur n’a pas son pareil pour insuffler des brassées d’air pur par cette succession de « pièces espagnoles » du 16ème et 17ème siècle. Vous serez conquis comme je l’ai été par la douceur et la fraîcheur des instruments baroques et plus particulièrement celle des flûtes à bec et cromornes. J’ai remarqué ici l’excellent déroulement des phases musicales qui montrent le degré de fluidité élevé, cultivé par cet amplificateur. La sonorité du clavecin par son piqué, sa précision, sa couleur si typée constitue un véritable régal. Le délice arrive à son comble par le biais des petites percussions subtilement amenées de façon à agrémenter l’écoute. Elles apparaissent et disparaissent comme par enchantement et scintillent telles une pluie d’étoiles un soir clair de Noël – l’effet est saisissant et bien agréable. Là encore, la présence des instruments dans la pièce d’écoute trahit l’exaltation des musiciens et leur application à interpréter cette suite d’extraits musicaux aux « couleurs » variées.
Conclusion :
L’AUDIA FLIGHT Three m’avait en son temps laissé un excellent souvenir. La nouvelle mouture me laissera cette fois un souvenir mémorable, et pour cause. Les optimisations et améliorations réalisées sur cette mouture sont parlants : plus rapide, plus ouvert, plus incisif, le FL 3 S ne laisse rien au hasard. Il s’applique à reproduire la musique avec tout ce qu’il y a de plus sincère et avec toute la fougue requise lorsque cela est nécessaire. Il demande à être associé aux meilleures sources numériques et analogiques, aux meilleures enceintes acoustiques, et aux meilleurs câbles de liaison. Ces précautions prises, le FL 3S vous conviera à une reproduction musicale que je qualifie d’exception.
Synthèse : | Musicalité : prenante et communicative Appréciation personnelle : totalement convaincu Rapport musicalité – prix : très bon |
Prix :
Version ligne 2900 € (12/2016)
Option phono MM / MC : 300 €
Option convertisseur USB : 400 €