AUDIA FLIGHT – Three Mk 2 Origine : Italie
ECOUTE Grâce au distributeur et à son « relais Eurodio », que je remercie au passage, me voici donc parti pour une série d’écoutes longue durée de cet amplificateur et du lecteur CD de la même gamme, lecteur dont le compte rendu est également publié en page ECOUTES / SOURCES. Les tests d’écoutes ont été effectués avec un lecteur CD YBA Classic Player 3, AUDIA FLIGHT CD Three, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles modulation ESPRIT Beta, VAN DEN HUL 3T Rock XLR et ESPRIT Célesta XLR, câbles HP YBA Diamond. 1° Timbres – Transparence
Pour tout vous confier, l’approche d’un nouveau produit m’effraie toujours un peu : on ne sait pas s’il va sonner correctement, s’il va s’associer correctement avec les autres éléments en place, et à la mise en service de l’appareil une sorte d’appréhension s’installe…. Après une heure de mise sous tension, avec l’AUDIO FLIGHT Three, les doutes et les craintes se dissipent très rapidement. Cet amplificateur entre dans le jeu musical et à ce titre, il mérite une attention particulière. Le CD » Fantaisies et impromptus » édité par Channel Classics pour et en collaboration avec concepteur de câble VAN DEN HUL rassemble des thèmes tirés de compositeurs connus et interprétés à la seule harpe par Lavinda Meijer. J’ai jeté mon dévolu sur la Fantaisie Opus 95 de Saint-Saëns. Cette « Fantaisie » m’a permis de faire connaissance avec l’AUDIA FLIGHT sur les deux critères que sont la qualité des timbres et la transparence. A n’en pas douter un seul instant, l’amplificateur a immédiatement livré une musicalité élégante et raffinée que l’on attribue généralement à des produits de gamme très supérieure. Chaque note est décortiquée et analysée par un soin extrême, plongeant l’auditeur au sein d’une musique à la fois légère et pleine d’émotion. On ressent aisément le contact des doigts de l’interprète sur chacune des cordes, et cette délicatesse que requiert la pratique de l’instrument. De fait, la transparence ne fait pas défaut, et la harpe est restituée avec luminosité. Aucune trace d’aigreur ou d’agressivité ne vient entacher l’écoute. D’ailleurs l’AUDIA FLIGHT va jusqu’au bout des choses, et on appréciera une extinction très propre des notes, qui valide la propension de cet amplificateur à rendre la musique crédible.
Ici, c’est le violon qui est à l’honneur et quel bonheur de retrouver les timbres francs et fruités de l’instrument. Une teinte très douce, mais d’une précision redoutable, permet de faire ou refaire connaissance avec l’instrument. L’audition est captivante, car les variations du violon sont astucieusement complétées par l’accompagnement d’une contrebasse et de quelques notes d’accordéon. Le vibrato du violon est formidablement perceptible, et donne un ton de nostalgie supplémentaire à vous faire frissonner lorsque l’on écoute « Minor Waltz » – l’effet est saisissant….. et, je tiens à préciser qu’il est impossible de rester indifférent à ce genre de sensations. Dans le même esprit, il serait inconvenant de passer sous silence le « frottement » de l’archet sur les cordes du violon. Si l’agressivité n’a pas voie au chapitre ici, j’ai pu apprécier à sa juste valeur l’aspect matérialisé du contact de l’archet sur les cordes, rendant le phrasé et la richesse des timbres satisfaisants. A travers des capacités d’analyse poussées, j’ai relevé la remarquable limpidité qui émane des quelques notes d’accordéon, m’incitant à dire que cet instrument respire. 2° Dynamique – réactivité – rigueur
Au niveau du comportement général, et plus précisément de la dynamique et de la réactivité, n’essayez pas de prendre en défaut cet amplificateur : vous n’y arriverez tout simplement pas ! Pour la circonstance, je n’ai pas hésité à faire appel à Meddle de Pink Floyd (One Of These Days) afin de vérifier jusqu’où le modèle Three pouvait aller. Je dois bien avouer que cet amplificateur « digère » la formidable « puissance » de cet extrait sans « sourciller ». La guitare basse rugit avec une lisibilité sans équivoque, doublée par les impacts de grosse caisse qui émergent de façon inébranlable. L’AUDIA FLIGHT gère la dynamique de manière souple, sans trace de compression, sans paraître étriquée, quelque soit le niveau sonore requis. Mieux encore, l’ensemble s’exprime sans aucune forme d’agressivité – tout est restitué avec netteté, sans accroc. Je peux ainsi affirmer que les effets de traînage n’ont pas cours ici. Sur d’autres extraits de cet album, les « fans » du groupe Anglais apprécieront à leur juste valeur les vocaux fort bien mis en valeur. Les jeux de guitare électrique sont restitués avec une beauté qui semble être le reflet recherché par les auteurs.
Rigueur : voilà un mot qui peut surprendre dans le monde de la haute fidélité. Mais quel sens peut donc prendre la rigueur lorsque l’on écoute de la musique ? Dans le cas qui nous occupe, il s’agissait de vérifier comment se comportaient les instruments « clef » de ce morceau. L’instrument le plus complexe est bel et bien ce « sacré » vibraphone dont l’intensité varie fortement en fonction des notes de musique, et de leur fréquence respective. Selon les systèmes utilisés ou les éléments qui le composent (câbles inclus), les vibrations de cet instrument de musique ont parfois tendance à vriller sous forme de distorsion. L’exercice est complexe, mais il en faut à mon avis davantage à l’AUDIO FLIGHT pour capituler devant les difficultés. Incontestablement, cet amplificateur m’a livré le jeu de vibraphone sans brusquerie, avec, de surcroît, une très belle assurance. Les montées et descentes de notes, les variations m’ont permis de savourer de subtiles intonations et le comportement très sain de l’instrument. La rigueur se concrétise également avec les jeux de piano et de contrebasse qui forment alors un duo de choc, et offrent un excellent contraste. Sans descendre inconsidérément des les abysses, la contrebasse ne rechigne pas à marquer le tempo, avec fermeté, lisibilité, qui lui confèrent un rythme tout simplement endiablé !. On se prend alors à imaginer le déplacement des doigts de la main gauche sur le manche de l’instrument, et les « attaques » de la main droite sur les cordes de l’instrument. Le même traitement de faveur est accordé au piano dont le martellement des touches se traduit par des variations nettement audibles, et un poids sur les notes graves qui n’ont rien de ridicule. Ce piano s’invite dans la pièce d’écoute et prend alors une dimension respectable par sa présence. 3° Fluidité – ouvertureJ’ai bien le sentiment que AUDIA FLIGHT s’est aussi attaché à mettre un point d’honneur sur le côté fluide de ses produits. L’intégralité des CD écoutés, ainsi que les vinyles démontrent un écoulement et un enchaînement des notes qui se traduisent par un bien-être fou. Cette fluidité constitue un complément harmonieux à cette forme d’ouverture qui se caractérise par une facilité d’expression, et permet un contact charnel avec la musique, voir avec ses interprètes. Au fil des écoutes, on s’aperçoit que les notes s’égrainent et s’enchaînent sans contrainte avec facilité et une réelle liberté. Les nuances et l’aération ne peuvent à aucun moment faire l’objet d’une remise en question. L’AUDIA FLIGHT Three délivre exactement le contraire d’une restitution réputée bouchée. Quelques soient les morceaux choisis, la musique s’écoule avec une aisance que l’on peut fort bien comparer à celle d’un ruisseau au printemps après la fonte des neiges. Pas un faux pas, pas une fausse note, tout cela se passe avec une remarquable sérénité. Fluidité et ouverture : voici deux critères qu’il convient de classer à l’actif de cet amplificateur. 4° Scène sonore
Sur ce thème, on sent réellement que l’amplificateur intègre une alimentation destinée à combler tous les audiophiles qui recherchent une musicalité épanouie, sans traces de compression, ou autre forme d’altération. La scène sonore prend, avec le Requiem de Mozart, une dimension respectable. La focalisation est excellente au niveau de chacune des enceintes, et lorsque la soliste Maria Stader » prend la parole « , elle s’exprime réellement au milieu de la scène sonore. Le positionnement dans l’espace des différents plans est bien délimité, ce qui nous permet de visualiser aisément chaque groupe d’interprètes. L’étagement des plans est également fort satisfaisant et il m’a semblé bien appréhender les différents groupes d’instruments et chœurs dans l’espace. La scène sonore prend également une excellente dimension en hauteur. Autant le dire tout de suite, l’AUDIA FLIGHT Three est performant sur ce point, et s’agissant d’éventuels effets de tassement, il n’y a rien à craindre de ce côté, même lors de la montée en puissance des chœurs et de l’orchestre. L’enveloppe musicale est généreuse, en dépit des grands écarts de dynamique ou les sollicitations demandées. 5° Communication avec l’auditeur
Tout commence par une variation de cordes de laquelle émerge le thème principal aux violoncelles dont la matière et le contour m’ont impressionné, et même ému ! Viennent se superposer en contre-chant une section de violons qui s’en détache nettement, puis les cuivres prennent le relais avec le même détachement et la même contraste. On distingue sans peine, les petites « pincées » de harpe qui viennent ponctuer la partition avec une subtile légèreté. Le glockenspiel qui prend la suite prend une teinte exceptionnelle, de par sa matérialisation. Les interventions sporadiques d’un duo de flûtes traversières et le solo de basson sont tout simplement prodigieuses. Le côté analytique inhérent aux multiples performances de cet amplificateur nous permet d’entendre la reprise de souffle de chacun des musiciens. Ainsi, l’AUDIA FLIGHT Three a été conçu pour procurer une forte dose d’émotion, et s’évertue à « retranscrire » la partition avec une extrême agilité, dont le l’objectif est d’immerger l’auditeur au sein d’une sphère musicale dont les grands compositeurs ont le secret.
L’entrée en matière des chœurs en dit déjà long, sur les prouesses musicales dont est capable cet amplificateur intégré. Dès les premières mesures, l’auditeur est instantanément plongé au cœur de la musique lyrique. L’amplificateur Three est vraiment doué faire partager l’émotion et la joie qu’ont du avoir les interprètes lors de la séance d’enregistrement. Le calme et le sérénité s’installent progressivement et l’ensemble vocal se caractérise par sa forte présence au sein de la pièce d’écoute. La communication avec l’auditeur est ici à son apogée et me rappelle les meilleurs moments que j’ai pu passer en compagnie des meilleurs électroniques qu’il m’a été donné d’entendre. Mon attention a été retenue par le « degré de pertinence relatif au « souffle » des choristes lors de leurs inspirations et de leurs expirations. Chaque syllabe, chaque mot sont articulés avec « sincérité », et sur ce point cet amplificateur accomplit de véritables prouesses. Les quelques interventions de tambours qui ponctuent la partition offrent une texture pleine et matérialisée, qui donne un ton très singulier à ce type de musique. Cas de l’entrée phono MMLe modèle Three mis à ma disposition était doté d’une carte phono, entièrement paramétrable par l’utilisateur selon un protocole précis et détaillé dans sa notice. A l’origine cette entrée phono a été réglée pour tirer le meilleur parti de la cellule à aimant mobile (MM) REGA Elys 2 montée sur une platine THORENS TD 166 Mk 2 optimisée.
Ici, le charme de l’écoute vinyle prend un sens et une saveur toute particulière. Parole !, c’est un vrai bonheur de redécouvrir ce chanteur qui nous fait partager au travers d’un texte et d’une interprétation très imagés ses propres émotions. L’orchestration simple, dépouillée, mais de bon ton emmènent l’auditeur vers des terres, des océans, voire des époques inconnus ou oubliés. L’âme de Jacques Brel semble surgir au milieu de la mélodie, bercée par quelques arpèges de harpe qui se mêlent à quelques notes de guitare. Le solo de hautbois surgit à son tour au milieu du flux et reflux des nappes de violons mettant l’accent sur l’aspect très nostalgique que m’évoque cet extrait. Jacques Brel avait un talent incroyable pour communiquer avec les auditeurs sensibles à ses messages et sa vision de la vie ou du monde. L’AUDIA FLIGHT Three a vraiment toutes les qualités requise pour faire partager ces émotions de la manière la plus pure qui soit.
Très sincèrement, je me suis vraiment régalé en écoutant l’intégralité des Concertos Brandebourgeois sous la direction de Benjamin Britten, joués sur instruments d’époque. L’entrée phono révèle des « possibilités musicales insoupçonnées qui permettent à la musique de prendre une dimension ne trahissant à aucun moment l’œuvre du compositeur. Chaque instrument se révèle à sa place, et s’exprime avec un délié et une liberté totale. Le hautbois ou les flûtes baroques fleurent bon le bois, tandis que le clavecin donne le tempo avec une précision redoutable, et un fruité qui se veulent enchanteurs, mais toujours respectueux des couleurs d’origine. L’AUDIA FLIGHT prend un soin extrême à respecter les couleurs tonales originales. Les trompettes s’expriment avec un velouté vraiment agréable, et leurs moindres inflexions ou variations sont instantanément perceptibles. Elles aboutissent toujours sur musicalité franche, matérialisée, et pleine d’entrain. On notera que la texture des timbres est douce, mais pas mielleuse pour autant. Cas de la sortie casqueDécidément, cet amplificateur est très complet : doté d’une prise jack 6,35 en façade, et d’un module casque intégral, il eut été dommage de ne pas en faire mention. Les tests d’écoutes ont été effectués avec un casque Sennheiser HD 430. Je signale que cette sortie casque n’a rien d’anecdotique, et qu’elle constitue une « section » casque à part entière, qui délivre sa part d’émotion. Pour ceux qui sont amenés à écouter la musique de manière intime, ils pourront apprécier les prestations poussées de cette sortie casque. Ils retrouveront la plupart des caractéristiques musicales très positives évoquées dans les chapitres précédents, avec un registre grave qui confirme ici sa belle assise, sa lisibilité, et une précision qui ne feront jamais défaut. Le registre aigu file haut, sans aucune trace d’agressivité, et s’articule autours du registre médium en accréditant la matière et la richesse des timbres, décrites dans les lignes précédentes. Conclusion :Richement doté sur le plan des possibilités d’exploitation, l’AUDIO FLIGHT Three gagne à être connu pour ses prestations musicales. Son rapport musicalité/ prix est difficilement contestable dans ce créneau d’amplificateurs intégrés. Le modèle Three est très représentatif du concept et du savoir-faire des concepteurs italiens de la marque. Le Three a son caractère propre, et on ne lui reprochera pas d’avoir tout simplement DU caractère. Dynamique, chantant, varié, le modèle Three n’est ni ennuyeux, ni agressif, et encore moins démonstratif. Son crédo se résume au respect de la musique. On pourra lui associer des sources diverses et variées, qui mettront en lumière son tempérament et son talent musical, car on peut reconnaître que ce modèle fait preuve d’une bonne neutralité générale. Cet amplificateur sera à l’aise avec des enceintes d’origine française : la PEL Kantor en est un exemple, mais les JMR Cantabile ou Euterpe, ou encore MULIDINE sauront lui donner aussi ses lettres de noblesse. Pas de doutes, le produit est abouti, et s’avère hautement recommandable !
Prix :
Ecoute réalisée par
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