Conception & réalisation : Suisse
Lecteur réseau – Dac
Résolution en streaming : PCM jusqu’à 32 bits / 384 kHz, DSD jusqu’à 256 x (11.2896 MHz)
Résolution en entrée S/PDIF : PCM jusqu’à 24 bits / 192 kHz
Niveau de sortie RCA (0dB FS) : 2.1 V RMS
Niveau de sortie XLR (0dB FS) : 4.2 V RMS
Rapport signal sur bruit, pondéré (SNR-A) : typ. 124 dB
Distorsion harmonique (THD+N, 0 dB FS) : typ. 0,001 %
Sortie casque : 2 x 100 mW sur 32 ohms, 2 x 25 mW sur 150 ohms
1 entrée réseau : Ethernet 100 Mbit/s
1 entrée numérique : S/PDIF sur connecteur RCA
1 entrés numérique : S/PDIF sur connecteur Toslink
1 sortie analogique symétrique XLR
1 sortie analogique asymétrique RCA
1 sortie casque jack 6,35
Après le grand succès que connaît depuis 2 ans à l’international le lecteur réseau – Dac Emerson, l’entreprise Suisse WATTSON basée à Yverdon-les-Bains au cœur de la Suisse Romande se devait de donner une suite à une aventure initiée il y a plus de 20 ans.
Madison arrive à point nommé pour compléter la gamme Emerson Digital et Emerson Analog dont vous pourrez retrouver le banc d’essai ICI.
De taille un peu supérieure à celle de l’Emerson, toujours logé dans un boîtier compact en aluminium, Madison est un véritable concentré de technologie dévoué à la reproduction musicale.
Construit dans l’esprit de l’horlogerie suisse, cette nouvelle référence accueille un streamer / DAC conçu dans la pure tradition des appareils haut de gamme.
Prenant en charge le nouvel algorithme de sur-échantillonnage propriétaire, le processeur de traitement du signal embarqué dans le Madison est doté de multiples talents.
Du contrôle de volume numérique LEEDH Processing, en passant la conversion DSD vers PCM et le calcul des filtres de correction des basses fréquences, ce DSP est un élément fondamental dans la conception et le fonctionnement du Madison.
Sous son boîtier ultra compact et rigide (174 x 185 x 47 mm) en aluminium usiné dans la masse, se cache une technologie de pointe qui repose sur un assemblage méticuleux effectué entièrement à la main. Le circuit et les composants ont bien évidemment été étudiés avec tout le professionnalisme requis pour ce type d’électroniques.
La face avant comporte une unique molette multi-fonctions assortie d’une couronne de 10 micro Leds rouges, une prise casque au format jack 6,35 et de 4 Leds rouges indiquant l’entrée sélectionnée (réseau : Ethernet 100 Mbit/s, S/PDIF sur connecteur RCA, S/PDIF sur connecteur Toslink et Standby). Ce contrôleur rotatif permet la sélection des entrées numériques, le réglage fin du volume sonore Ligne et casque ainsi qu’un égaliseur de graves.
Cette petite merveille technologique bénéficie d’un nouvel algorithme de sur-échantillonnage propriétaire, optimisé en réponse temporelle, héritage des légendaires modules de sur-échantillonnage d’Anagram Technologie. En outre, le constructeur a implanté un générateur d’horloge à très faible bruit de phase. De plus, les circuits d’alimentation à très faible bruit ont été pensés dans le but de garantir une reproduction la plus authentique et la plus naturelle possible.
Avec son entrée réseau Ethernet 100 Mbit/s et ses deux entrées numériques, une coaxiale S/PDIF et une Toslink, le Madison est suffisamment complet pour s’adapter à la plupart des sources présentes dans une installation haute-fidélité.
Chaque canal est constitué de son propre convertisseur numérique-analogique en double différentiel et d’étages de sorties analogiques entièrement symétriques.
Que ce soit sur connecteur XLR ou RCA, le Madison peut directement se brancher sur un amplificateur de puissance ou le pré-amplificateur d’un setup traditionnel, et même sur une paire d’enceintes actives.
Je remercie le distributeur Rhapsody Hifi d’avoir mis à ma disposition ce modèle et son application nécessaire pour une durée de quatre semaines afin de réaliser en profondeur ce test et vous faire part de mes impressions.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile dans différentes configurations avec les éléments suivants :
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 400 VA,
– Lecteur CD YBA Classic Player 2 utilisé en mode Drive
– Amplificateur intégré EXPOSURE 3510
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
– Enceintes acoustiques PE LEON Toscane
– Casques d’écoute AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z & SENNHEISER HD 430
– Câble numérique coaxial ESPRIT Eterna
– câbles de modulation ESPRIT Beta 8G 2019, ESPRIT Aura, YBA Glass,
– câbles HP ESPRIT Beta 8G 2019, ESPRIT Aura, YBA Diamond.
Alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
Extraits dématérialisés Qobuz : La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Naim Sampler N°6 – The Thomas Crown Affair ~ bande originale du film – Golden Brown ~ The Stranglers – Take Five ~ Dave Brubeck Quartet – Balalaïkas Favorites ~ Osipov State Russian Folk Orchestra – Les Marquises ~ Jacques Brel – Dvorak : Slavonic Dances ~ Minneapolis Symphony Orchestra : Direction Antal Dorati – Sonate Kk 87 ~ Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock – Sonate Kk 87 – Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – The Music of Leroy Anderson ~ Frederick Fennell – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – The Last of the Mohicans ~ bande originale du film – The Epics ~ The City Prague Philharmonic Orchestra and Chorus – Quiet Nights ~ Diana Krall – « Prodiges » ~ Camille Berthollet – Meedle & the Wall ~ Pink Floyd – If I should fall from grace with God ~ The Pogues – Café du bon coin ~ Tri Yann – Russians ~ Sting – The Voice of The Trumpet & Mademoiselle in New York ~ Lucienne Renaudin Vary – Portrait ~ Angèle Dubeau & la Pietà – A Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Cécile ma fille ~ Claude Nougaro – We Get Requests ~ Oscar Peterson – Trio Shadow Hunter ~ Davy Spillane, etc…
WATTSON Madison – EXPOSURE 3510 – PE Léon Toscane
Exemple d’un système qui tombe sous le sens !
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Conditions du test
Cet appareil comprenant plusieurs fonctionnalités, il m’est apparu intéressant de passer en revue chacune d’elle. La section Dac et la section casque ont fait l’objet d’une attention spécifique.
Section Dac
Si nous nous référons au modèle Emerson Analog, il aurait été étonnant de trouver une forme de dissonance sur le degré d’analyse. Qu’il s’agisse d’extraits dématérialisés pris directement en charge via Qobuz ou à partir d’un CD lu via le lecteur YBA en mode drive, on se rend rapidement compte que cet « objet » traite tous les signaux numériques avec une bienveillance toute particulière. Attention cependant, aux enregistrements et prises de sons qui manquent de rigueur et de soin (et il y en a malheureusement). Madison ne fera pas de quartier.
Assurément, le concept général, la précision de l’horloge, les méthodes employées pour convertir les données numériques en données analogiques et les composants sélectionnés conduisent ce produit à donner une seconde jeunesse à des lecteurs CD intégrés qui ne sont pas de première jeunesse et / ou de gamme actuelle positionnés sur un premier segment. Pour les lecteurs CD de gamme supérieure tels que l’YBA Classic Player 2 par exemple, muni d’une alimentation séparée conséquente, Madison soutient sans équivoque la comparaison et offre une restitution assez voisine, peut-être supérieure.
Philosophie musicale & esthétique sonore
Si je devais en mot définir le caractère musical de Madison, je le qualifierais volontiers d’un tempérament de type analogique avec tout ce qui s’y apparente. En effet, je me suis aventuré à effectuer différentes comparaisons avec des disques vinyles. J’y ai trouvé des points de convergence significatifs tels que la douceur, mais aussi cette fluidité qui est le principal élément distinctif des disques noirs. En outre, je lui reconnais un tempérament chaleureux loin d’être déplaisant. Je pense que ce trait de caractère est important. Madison est en opposition avec une restitution qui peut parfois paraître décharnée, aseptisée, manquant de naturel.
Madison a ainsi cette caractéristique particulière de réduire la frontière entre le « son » numérique et le « son » analogique. A ce titre, les nombreuses comparaisons effectuées entre des pressages vinyles et leurs homologues dématérialisés sont révélatrices de cette similitude confondante.
Registres aigu & médium – transparence
• Sonate Kk 87 – Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock
C’est avec une joie non dissimulée que j’ai retrouvé la texture analogique relevée ci-avant et qui sied à merveille à ces différentes Sonates de Domineco Scarlatti et plus particulièrement la Sonate Kk 87.
Au-delà de la douceur, ce lecteur réseau-Dac a cette faculté de monter haut dans les fréquences sans pour autant que celles-ci ne fassent preuve d’agressivité. La sonorité « enrobée » du clavecin nous montre aussi que cet appareil travaille avec un degré de résolution élevé permettant d’avoir une vision précise sur chaque note et sur cette finesse absolument extravagante qui attire l’attention. L’interprétation se montre étincelante. Certes le clavecin n’est pas l’instrument qui file le plus haut. Cependant, toute limite sur ce point de la part d’une source aboutirait à une reproduction monocorde. Ici, c’est bien le contraire : chaque note est en permanente évolution dans le temps et l’espace avec une facilité déconcertante, suggérant une musicalité riche en harmoniques.
En sa qualité d’analyste d’exception, Madison pointe exactement chaque intonation, chaque inflexion de la manière la plus naturelle qui soit. Nous entendons parfaitement la manière dont le marteau effleure ou frappe les cordes selon la technique utilisée par Trevor Pinnock et en fonction de la partition. Le piqué est d’une ferveur qui colle parfaitement au son de l’instrument et à la manière dont le musicien qui exerce son art. La musicalité d’ensemble se montre étincelante, lumineuse, particulièrement fruitée. Elle se singularise, en outre, par une texture veloutée qui n’est pas pour me déplaire.
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek
Particulièrement bien timbré, Madison affiche une musicalité fruitée, délicieuse, où la teinte de chaque instrument de musique résulte d’une analyse portée à un degré de résolution élevé.
Si la tonalité boisée et chatoyante de la flûte et du oud font preuve d’une remarquable élégance, il est incontestable que notre protagoniste sait mettre l’accent sur les fréquences riches en informations sur les moyennes et hautes fréquences. Il est donc en capacité de mettre en exergue le moindre frémissement du jeu de cette flûte ou les discretes sonorités d’un triangle ou d’un crotale.
En outre, la sonorité du oud révèle à quel point les concepteurs ont axé leurs travaux de recherche et de développement pour étendre le spectre sonore; le résultat étant d’obtenir des nuances et des variations qui donnent davantage de « sens » et de justesse à la teinte sonore. Nous bénéficions d’une reproduction épurée, d’une transparence qui ne se dément à aucun moment où chaque instrument fait l’objet d’un détourage exceptionnel.
En définitive, cette mouture affiche des aptitudes à se concentrer sur l’essence du message sonore, tout en omettant jamais de privilégier les détails qui rendent l’écoute subtile et surtout très agréable.
Registre grave
• We Get Requests ~ Oscar Peterson Trio
Le registre grave est un cas ! Il est d’une profondeur n’accusant aucune limite subjective. Qu’il s’agisse de l’ouverture aux grandes orgues de Ainsi Parla Zarathoustra de Richard Strauss en passant par les extraits les plus expressifs à la basse de The Wall et Meedle de Pink Floyd, on s’aperçoit que Madison n’a aucune peine à explorer les octaves les plus profondes avec une formidable extension.
Ce registre grave ne se limite pas à descendre bas. Il permet une résolution absolument déconcertante si l’on prend comme référence la contrebasse qui m’a réellement bluffé à l’écoute de We Get Requests interprétée par Oscar Peterson Trio. On y appréciera un fabuleux et habile jeu de contrebasse particulièrement éloquent.
Chaque note est travaillée avec une minutie telle que l’on se plait à suivre la moindre inflexion, la moindre variation, la manière dont le contrebassiste plaque ses accords et pince chaque corde de son instrument. De plus, Madison arrive très bien à doser le poids de chaque note. Par ailleurs, une grande place à la nuance et à la souplesse de chaque accord. La texture se montre ferme, sans excès pour autant, totalement dégraissée, palpable et organique. Ce comportement renforce ce sentiment de réalisme qui nous rapproche d’une écoute d’une magnifique authenticité. Pas de surépaisseur outrancière, au contraire Madison met principalement l’accent sur la matière.
Et puis, il y a ce rythme soutenu, cet entrain permanent, sans perte d’énergie – reflets de la musique vivante, bigrement enthousiasmante.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• The Wall – Another Brick in the Wall Pt2 ~ Pink Floyd
A ceux qui pourraient de la sincérité de ce « petit » appareil, je tiens tout de suite à les rassurer. Si Madison travaille toujours dans la finesse, il réagit sans l’ombre d’une hésitation lorsque la situation le requiert.
Ce Dac – lecteur réseau se montre à la hauteur des situations les plus complexes, tant au niveau d’un orchestre symphonique à la « charge » complexe que sur les extraits fougueux qui constituent le plus souvent la marque de fabrique du groupe Pink Floyd. L’écoute de Another brick in the Wall Pt2 tiré de l’album The Wall ainsi que One of these Days tiré de l’album Meedle sont les illustrations parfaites des capacités dynamiques de cette « petite machine » au cœur d’or que l’on ne pourra, décidément, jamais prendre en défaut.
La musique surgit des enceintes sans retenue. Madison n’a pas non plus pour vocation d’en mettre plein la vue à l’auditeur. La basse et la batterie marquent fermement le rythme, tandis que la guitare électrique s’exprime avec sa célérité qui autorise une écoute à fort niveau d’écoute. En outre, on appréciera « l’enveloppe » impressionnante, la forte personnalité qui se traduisent, en toutes circonstances, par un comportement absolument rigoureux. Les accélérations, les montées en puissance affichent une vigueur impressionnante. Les variations d’intensité sont traitées avec une habilité et un perfectionnisme absolument prodigieux : qu’on se le dise.
Espace et scène sonores
• Balalaïkas Favorites ~ Osipov State Russian Folk Orchestra
Le catalogue Mercury Linving Présence regorge d’un grand nombre d’enregistrements « précieux » dont la prise de son était, pour leur époque, une référence.
C’est avec un bonheur non dissimulé que j’ai retrouvé celui-ci : Balalaïkas Favorites ~ Osipov State Russian Folk Orchestra. Madison vous plonge au cœur d’un répertoire absolument fantastique qui montre la puissance d’expression de la balalaïka.
Madison dessine devant vous un paysage musical crédible, doté d’une structure scénique particulièrement bien organisée, à l’image de la prise de son originale. Le déroulement des phrases musicales se traduit par une reproduction aérée, ample où nous n’aurons aucun mal à cibler chaque instrument soliste ou groupe d’instruments. L’image de la masse orchestrale est toujours stable quel que soit son intensité, faisant preuve d’un stoïcisme à toutes épreuves.
Pris individuellement, les plans sont clairement définis et judicieusement positionnés. Cela induit un excellent contraste entre chacun d’eux : cela se matérialise par une graduation ordonnée dans l’évolution des phrases musicales. Le contraste entre l’orchestre et les instruments solistes ou isolés est particulièrement évident. Les balalaïkas, le triangle, la flute traversière ou le hautbois prennent une place privilégiée au sein de l’espace sonore avec un « coefficient de dispersion » et une formulation toujours aérée, tout en conservant une superbe homogénéité qu’il n’est pas inutile de souligner.
Le degré de résolution de Madison permet ainsi de bénéficier du réalisme des réverbérations du lieux de la prise de son et la manière dont celle-ci a été effectuée.
Séquence émotion – sens de l’expression
• The Thomas Crown Affair ~ bande originale du film
La bouffée d’oxygène tant attendue passe par certains extraits de la bande originale du film The Thomas Crown Affair remasterisée et plus particulièrement The Windmills Of Your Mind dans sa version instrumentale et dans sa version vocale.
L’extraordinaire version instrumentale révèle une expression de « haute tenue », et même craquante. Le clavecin se détache des grandes envolées de violons par sa sonorité et par son agilité étonnante. Le côté aérien est tout aussi intense avec la version vocale. Cette version se montre « prenante » et rappelle des images inouïes. On se prête facilement au jeu de l’imagination en nous replongeant au cœur de l’intrigue. Wattson Madison est donc un instrument capable de vous immerger dans une aventure où la musique prendra une place à part. Tout comme Emerson Analog, Madison a toujours cet aspect « chantant » qui diffère de biens des produits de la concurrence qui finissent par lasser à la longue. On se laisse facilement prendre au jeu d’une écoute de longue durée et de séances qui se prolongent inlassablement.
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua
Magistrale ! est le terme qui convient le mieux lorsque l’on écoute la Folia de la Spagnia par Gregorio Paniagua. Ce lecteur réseau – Dac fait très exactement ce qu’il faut pour rendre la musique la plus authentique possible.
L’ensemble des instruments classiques et baroques sont reproduits avec une justesse qui dépasse mes attentes. Le déroulement de la partition s’effectue de manière déliée : elle est totalement libre de toute contrainte. On appréciera en outre le grain du cromorne, la couleur des flûtes baroques et des multiples percussions qui crépitent dans l’espace sonorité, leur légèreté et leur cortège de nuances qui donnent à ces pages musicales une forme de prestige supplémentaire et un gain qualitatif par rapport aux versions CD et vinyles.
Si Gregorio Paniagua a souhaité nous faire profiter d’une musique colorée, vivante, communicative, il faut admettre que Wattson Madison constitue un « vecteur » de référence pour nous en faire profiter et, surtout nous procurer ce petit frisson de plaisir qui fait toute la différence.
Franchement, l’écoute de cet album ne m’a laissé aucun doute sur le fait que ce petit bijou a un don inné pour valoriser l’art musical dans ce qu’il a de plus noble.
• Les Marquises ~ Jacques Brel
Nous les voyons arriver de loin ces vagues musicales en provenance des Iles Marquise (ou d’ailleurs, qui sait ?), portées par la voix de Jacques Brel et par la magie procurée par le brio du Madison.
Madison nous offre ce bonheur presque unique d’écouter Jacques Brel dans un contexte d’une authenticité qui vous procure ce sentiment d’émotion intense. Le perfectionnisme du vocal « fait tout le morceau ». L’orchestration met astucieusement l’accent sur la section vocale, formant un ensemble cohérent et bigrement poétique. Oubliez les restitutions très ou trop numériques, enjolivées à souhait, et même parfois trop parfaites pour être totalement crédibles.
Ce lecteur numérique éveille la curiosité de l’auditeur tant il s’applique à « travailler » sur les éléments essentiels de l’orchestration, de la diction ou encore la consonance gutturale de la voix de l’interprète. Le phrasé est clair, articulé et, pour tout dire, captivant. Il y dans l’expression quelque chose de particulièrement physiologique. Pour qui est sensible au talent de Jacques Brel, il émane de cette séquence d’écoute un bien-être qui se traduit par des phrases musicales qui collent sans détachement avec le texte et sa signification.
Plus j’écoute cet album, plus je trouve que Madison est une sorte « perle musicale ». Vous pourrez ainsi compter sur lui pour être en contact direct avec le ou les interprète.
Sortie casque
Bien que la sortie casque admette une étendue assez large de « diffuseurs », j’ai effectué mes essais avec deux casques d’impédance différente : SENNHEISER HD 430 (600 Ohms) et le récent AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z (44 Ohms).
WATTSON Madison affiche sa préférence pour les casques d’impédance moyenne et faible. Pour fixer les idées, les casques allant de 32 à 150 Ohms seront les mieux à même de tirer le meilleur parti de cette section d’écoute intimiste.
Le réglage de volume s’effectue via le potentiomètre présent en façade ou grâce à l’application WATTSON.
Sur le plan musical, cette sortie casque va un peu plus loin que les sorties casques généralement prévues sur des produits similaires. Sans atteindre les performances d’amplificateurs pour casques prévus à cet effet, la section casque s’en tire plus qu’honorablement. Les caractéristiques musicales sont conformes à celles décrites dans les rubriques précédentes. L’écoute est confortable, généreuse et agréable à faible comme à fort niveau.
Nous sentons que WATTSON a mis des moyens pour réaliser une section casque qui ne transige en rien sur la musicalité. C’est avant tout l’aspect mélodieux qui ressort immédiatement et un équilibre préservé sur l’ensemble de la bande passante audible. La texture des timbres reflète bien cette faculté à coller le plus possible à la philosophie propre à l’analogique, privilégiant une reproduction la plus naturelle possible.
L’image est un peu plus focalisée sur chaque canal, mais la présentation holographique est assurée pour une écoute immersive. Le mélange d’élégance, de raffinement, d’ouverture est remarquable. Les ambiances de studio apportent un supplément d’âme qui est le propre de l’écoute au casque.
Conclusion :
Dans cette course effrénée aux produits numériques à prestations musicales réputées élevées, il faudra désormais composer avec WATTSON. S’appuyant sur une technologie de pointe, le lecteur Réseau – Dac Madison constitue un instrument de précision conçu et réalisé dans l’esprit et la tradition de l’horlogerie Suisse. Rigoureux dans le traitement des flux numériques, Madison met avant tout l’accent sur le côté émotionnel. Fort de son analogie avec le monde du disque vinyle, Madison devient ainsi un acteur incontournable dans le monde de la musique dématérialisée.
Prix : 3199 € (06/2022)