L’édito de Lionel
Une platine vinyle, mais pour quelle utilisation ?
Je ne saurais pas dire si les années 2010 constituent l’ère nouvelle de la platine vinyle. Cependant, il ne fait plus de doute que depuis près de 10 ans maintenant, la plupart des marques qui, jadis, réalisaient des platines vinyles reviennent à ce support – nous l’avons d’ailleurs évoqué à différentes reprises. Par ailleurs, les spécialistes en la matière et, qui plus est, les manufacturiers de renom n’ont pas hésité à enrichir leur catalogue avec des références toujours plus sophistiquées et plus performantes afin d’offrir à un public sensible aux joies de la « belle musique » une sonorité bien différente et sans doute plus humaine que celle délivrée par les supports numériques en tous genres. Je ne parlerais pas forcément de réalisme…
Mais ce regain d’intérêt pour les disques noirs a suscité d’autres vocations, et c’est ainsi que certaines platines se voient dotées de fonctionnalités complémentaires et pas inintéressantes pour autant. Les constructeurs qui privilégient la souplesse d’utilisation n’ont pas hésité à livrer leurs dernières moutures avec une section phono intégrée. Le plus souvent, cette section n’autorise que l’utilisation de cellules à aimant mobile (MM). Bien que ces sections phono fassent leur travail correctement, elles ne peuvent cependant rivaliser avec des préamplificateurs phonos entièrement dédiés à la correction RIAA. Il faut donc être attentif à ce sujet d’une part, et veiller à ce que l’amplificateur intégré ou préamplificateur ne soit pas déjà pourvu d’un tel module.
Ensuite, les platines les plus « tendance » embarquent en plus une section de conversion destinée à numériser vos disques vinyles. Si les spécialistes de la lecture vinyle s’interdisent cette option, force est de constater que les constructeurs généralistes de matériels haute fidélité n’hésitent pas à offrir cette nouvelle possibilité afin de vous permettre la sauvegarde du contenu de vos précieuses galettes noires. Il est précisé que le signal issu de la cellule transite toujours par le circuit de correction RIAA, puis il est envoyé à un circuit qui va convertir le signal analogique en signal numérique le plus souvent en format 16 bits – 48 kHz.
Cette nouvelle et » géniale » possibilité soulève tout de même quelques questions et suscitent bien des interrogations dont celle de la légitimité réelle du support vinyle. Pourquoi opter pour une platine vinyle et acquérir des disques vinyles neufs ou d’occasion si la seule destination est leur numérisation ?
J’admets que la numérisation des précieux enregistrements et leur stockage sur un PC, disque dur, clef USB, etc… permet de gagner de la place physique, de composer des programmes musicaux de longue durée, et d’effectuer des copie à gogo sur » supports » nomades, etc… Toutefois, nous pouvons dès lors nous interroger sur la qualité audio qui en résulte réellement, et cela constitue une véritable question. A cette question, les spécialistes de la platine vinyle audiophile (haut de gamme) ont finalement déjà répondu en refusant d’implanter ce type d’accessoires.
En toile de fond, se pose alors la question clef des objectifs recherchés : quel choix de platine vinyle et pour quel type d’utilisation – Il est important de bien cerner le sujet pour faire le bon choix
C’est sur cette réflexion que débute cette nouvelle année audiophile que nous espérons riche en nouveautés et évènements.