Origine : Grande Bretagne
Enceinte colonne 2 voies / 2 haut-parleurs
Charge : bass-reflex
Sensibilité : 88dB / 1 w / 1m
Impédance : 6 ohms (4,5Ω min. à 160 Hz)
Réponse en fréquences : 40 Hz à 100 kHz -6 dB
Fréquence de coupure : 3 kHz
MONITOR Audio fait partie des marques « incontournables » présentes sur le marché de la haute-fidélité depuis plus de trois décennies. MONITOR Audio s’est souvent distingué avec ses références de début et de milieu de gamme, dont la très prisée série Bronze – entre autres.
Mais, c’est oublier un peu vite que MONITOR Audio propose aussi des séries plus « évoluées », plus luxueuses, et de haut de gamme sont la série Platinium.
Le modèle Platinium PL 100 II qui fait l’objet de cette présentation fait partie de cette série. La présentation est effectivement luxueuse et appelle au respect. Les Platinum 100 II sont agréables à regarder car leur esthétique a également été soigné. Finitions laquées, cuir Inglestone par Andrew Muirhead, le coffret de ces enceintes requiert 144 heures de travail, et cela se voit ! Elles sont disponible en finition Noire Laquée, Ebony ou Rosewood.
Ce modèle compacte est une enceinte acoustique deux voies / deux haut-parleurs à charge bass-reflex. L’évent est placé en face arrière : cela induit qu’il faille placer cette enceinte assez loin des murs arrières et en aucune façon dans une bibliothèque.
Pour les hautes fréquences Platinum PL 100 II embarque une technologie, MPD, qui remplace le tweeter à ruban C-CAM, de l’ancienne génération.
Le haut-parleur Micro Pleated Diaphragm a été conçu après de longs mois d’écoute et de tests intenses par les ingénieurs Monitor Audio. À la différence de l’ancien tweeter à ruban, la technologie MPD utilise un diaphragme en accordéon, qui lui donne plus de surface, jusqu’à 8 fois plus comparé à un haut-parleur traditionnel. Cela résulte par un mouvement d’air plus rapide, donc la possibilité de maitriser les hautes fréquences jusqu’à 100kHz ! Enfin, cette plus grande surface se traduit également par une plus faible distorsion.
Les fréquences médium et grave sont prises en charge par un haut-parleur de type RDT II de 6,5″. Ce haut-parleurs est solidaire de face arrière de l’enceinte (technique Bolt-through) pour un son plus clair et une esthétique plus aboutie.
Cette enceinte bénéficie d’un mécanisme breveté DCF (Dynamic Coupling Filter) qui permet d’obtenir un son plus naturel.
Des bobines acoustiques courtes enroulées pour une plus grande efficacité du haut-parleur et des dynamiques réalistes avec moins de distorsion font partie de l’équipement. Le boîtier Boîtiers et composants de baffles médium en matériau ARC (Anti-Resonance Composite) pour une réduction des vibrations de l’ébénisterie et une sonorité de plus grande qualité.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués en auditorium avec le matériel suivant : Drive Moon 260 D, convertisseur Moon 380 D DSD, amplificateur intégré MOON 340 IX, câble numérique AUDIOQUEST AES/EBU, câbles de modulation symétriques NORDOST Red Dawn, câbles HP NORDOST Leif Red Dawn.
Des essais à postériori ont également été effectués dans les mêmes conditions avec l’amplificateur DEVIALET Expert 220 Pro.
Pour l’alimentation secteur : barrette NORDOST QB 8 Mk2, câbles secteur Lief Red Dawn de la même marque.
• CD sélectionnés : Naim ~ CD test Sampler N°6 – Marquises ~ Jacques Brel – Quiet Night’s ~ Diana Krall – « Prodiges » ~ Camille Berthollet – « La tradition symphonique » ~ Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire Volume 2 – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach ~ Transcription & Direction Léopold Stokowski – Les géants du Jazz jouent Georges Brassens – La Folia ~ Grégorio Paniagua – Collaboration ~ le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – The Last of the Mohicans ~ bande originale du film – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Meedle ~ Pink Floyd, etc…
Approche globale, découverte et premières impressions
Cette paire d’enceintes acoustiques Platinum PL 100 II a été auditionnées à deux reprises, sans parti pris, avec respectivement les amplificateurs décrits ci-avant. La source Drive Moon 260 D, convertisseur Moon 380 D DSD et l’ensemble du câblage étant identiques.
La première approche ne m’a pas semblé des plus enthousiasmante. Ces enceintes qui visent à être mariées avec des systèmes de haut niveau ne semblent pas forcément à l’aise avec tous les amplificateurs pour procurer une réelle satisfaction. Pourtant linéaires, homogènes, les Platinum PL 100 II ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. La description assez fidèle qui suit présente point par point les qualités et les manquements que j’ai trouvé à ces enceintes acoustiques.
Timbres
Registres aigus / médium
• « Prodiges » ~ Camille Berthollet
La première approche sur ce critère s’avère quelque peu décevante. Certes, j’ai bien senti que cette enceinte acoustique pouvait filer haut avec finesse, mais l’ensemble médium / aigu n’a pas les caractéristiques requises pour délivrer une sonorité haute en couleurs. Une fois, n’est pas coutume chez Monitor Audio, le violon et l’ensemble orchestral qui accompagne Camille Berthollet s’affiche d’une pâleur en définitive assez déroutante. La texture lisse et cependant dépourvue d’agressivité n’est pas parvenue à retenir mon attention, ni à cerner le grain des instruments.
Sans toutefois exagérer, l’Eté des quatre saisons de Vivaldi ne m’a pas convaincu. J’ai globalement perçu un manque de pertinence. La reproduction ne manque pas de finesse; c’est certain, mais l’ensemble n’a rien de chaleureux. Au contraire, la sonorité qui règne dans l’auditorium apparaît froide, ce qui conduit à une musicalité quelque peu « simplifiée », et donc décevante. En clair, il manque à cette enceinte un soupçon d’humanité.
Transparence
• Les géants du jazz jouent Georges Brassens
Côté transparence, la Platinium PL 100 II ne se défend pas trop mal, sans toutefois dépasser certains modèles de la même marque ou d’autres modèles de gamme et de prix voisins. Cette sorte de confinement autours du registre médium dessert certainement la transparence cristalline à laquelle je m’attendais en écoutant Géants du jazz jouent Georges Brassens.
Toutefois, l’analyse globale s’avère globalement correcte avec le système MOON qui accompagnait cette enceinte, mais beaucoup moins inspirante avec l’amplificateur DEVIALET.
Globalement, pour ce qui a trait à la transparence, les frets de guitares sont reproduits nettement : ils me sont « parvenus » sans pousser le volume sonore, ni tendre l’oreille pour capter leur substance. Les cymbales, les cuivres, le violon délivrent une teinte sonore assez riche, mais qui devient à la longue un peu monocorde, voir monotone, bref ça manque un peu de variété.
Registre grave
• Meedle ~ Pink Floyd
Au niveau du registre grave, la Platinium PL 100 II ne se défend pas si mal pour une enceinte de ce gabarit. Les fréquences graves que la guitare basse de Roger Waters sur One of These Days sont correctement prises en charge.
La texture « brutale » de cette guitare basse est bien maîtrisée. La capacité à réagir est ne fait pas l’objet de critiques négative; aussi la reproduction est conforme à mes attentes. Si, la Platinium ne fait pas mieux que ses concurrentes, ce n’est tout de même pas sur ce registre que l’on pourra lui affliger de quelconques reproches.
Par ailleurs, si les fréquences graves ne sont pas abyssales, elles revêtent tout de même une lecture dépourvue de bavures ou formes d’approximation. Le jeu de guitare basse, tout comme les impacts de la grosse caisse sont soutenus, clairement définis, et d’une bonne lisibilité.
Fluidité – harmoniques
• La Folia ~ Grégorio Paniagua
Au chapitre des bons points, associées avec les électroniques MOON citées, j’ai senti que ces enceintes étaient plutôt à leur aise pour laisser s’écouler la musique de manière libre. Le délié des notes est satisfaisant. Pas d’accrocs ou de dysfonctionnements notables ne viennent perturber le déroulé des divers instruments qui caractérisent La Folia de Grégorio Paniagua. Les notes des différents instruments baroques s’enchaînent fort bien.
C’est vrai, cette enceinte réagit avec une fluidité qu’il serait mesquin de prendre en défaut, sans freins, à l’image des autres références de marque. La gestion des harmoniques contribue à donner un peu de saveur supplémentaire, selon les extraits musicaux, ce qui est loin d’être déplaisant.
Espace et scène sonores
• Toccata & Fugue de Jean-Sébastien Bach – Transcription : Léopold Stokowski
Je n’aurais pas à me plaindre de la « composition » de la scène sonore, qui constitue, soyons sincères, un point fort de cette enceinte acoustique.
En écoutant cette version de la Toccata & Fugue de Jean-Sébastien Bach, transcrite et dirigée par Léopold Stokowski, je dois admettre que j’y ai retrouvé mes petits : un positionnement des pupitres au sein d’un espace sonore ample.
Les plans sont bien structurés, l’aération est à l’opposé d’une masse orchestrale confinée. Nous arrivons à distinguer aisément les groupes d’instruments de premier plan de ceux de second plan. Le jeu de harpe ou de flûtes traversières se positionnent au-dessus de la « mêlée orchestrale » avec beaucoup de finesse. Globalement, la scène sonore s’affiche comme holographique, spacieuse et assez bien documentée au centre. Je peux considérer que sur ce point, le flot musical pourtant bien fourni est « traité » avec une bienveillance qui m’a fait participer aux grandes envolées de violons, violoncelles, contrebasses, qui n’accusent aucunes limites apparentes.
Dynamique – réactivité – rigueur
• Collaboration ~ Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida
La Platinium PL 100 II n’est pas l’enceinte la plus rapide du monde. Rassurez vous, ce n’est pas non plus ce modèle qui altérera la dynamique d’un extrait musical vivace comme nous pouvons en trouver sur l’album Collaboration ~ Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida.
Le comportement général est honorable, et bien associée à un ensemble audio « puissant », j’ai bien senti que cette enceinte avait du répondant et s’évertuait à réagir agilement aux écarts ou vastes sauts de dynamique.
Sur Valéria, le jeu de contrebasse et les attaques de piano sont précises et n’accusent aucune lenteur dans l’interprétation. Comme cela est généralement le cas chez Monitor Audio, cette mouture de haut de gamme se montre rigoureuse : elle appréhende le jeu de vibraphone avec délicatesse. Ainsi, le passage rapide d’une fréquence à l’autre s’effectue de manière souple, ordonnée, sans dérapage incontrôlé.
Communication avec l’auditeur – sens de l’expression
• Marquises ~ Jacques Brel
Ce test avec Marquises de Jacques Brel aboutit à une certaine déception. Non pas que la présence de l’artiste fasse défaut dans la pièce d’écoute.
Pourtant, il ressort de cette audition, une reproduction froide, à la limite décharnée qui nuit à une reproduction totalement communicative. L’aspect monocorde ne rend pas franchement hommage aux différents thèmes abordés par le compositeur / interprète. Le manque de vie rend l’écoute assez ennuyeuse à la longue. Les très belles subtilités et la richesse de l’orchestration apparaissent bien pâles. Se sont justement toutes ces nuances qui mettent en évidence le côté poétique de ce disque et la voix de Jacques Brel.
Cependant, je dois reconnaître que la voix est bien restituée, mais manque tout de même de chaleur. La voix gutturale de l’artiste, les articulations, et la diction sont correctement « prises en charge ». Le détourage me paraît également bon. Quelques « sifflantes » nuisent cependant au bon équilibre de l’ensemble, et au côté totalement naturel. Franchement, et cela n’engage que ma perception personnelle, le cœur n’y est pas !
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek
Loin de simplifier la texture sonore, cette enceinte acoustique ne réussit pas réellement à reproduire l’image colorée de Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek. Les saveurs musicales relevées avec bien d’autres produits me semblent fades ce qui m’a paru frustrant sur le plan émotionnel.
Pourtant, je ne peux pas dire que la Platinium PL 100 II fait défaut dans l’analyse ou la transparence. Il y a ce qu’il faut, mais j’ai eu le sentiment d’une forme de simplification du message sonore. Le petit « plus » qui fait la différence n’est pas spontanément identifiable. Oui, le jeu de oud était reproduit avec précision. De même que le jeu de flûte baroque, habituellement si prenant, si beau, si communicatif se montre travaillé, mais il ne m’est pas parvenu sous son meilleur jour et la magie ne s’est pas opérée.
Conclusion :
A tout dire, cette enceinte acoustique ne m’a pas enthousiasmé. Il lui manque cruellement cette étincelle qui font le charme d’une musicalité colorée. Même si, objectivement, j’ai pointé du doigt quelques qualités, la Platinium PL 100 II n’a pas réussi à me convaincre, surtout si on la compare avec des modèles Monitor Audio de gammes inférieures. Peut-être qu’avec des amplificateurs à tubes de consonance plus chaleureuse, on pourrait peut-être en tirer une meilleure substance. En tout, cas les quelques tests effectués avec l’amplificateur Devialet 220 n’ont pas contribué à « transformer » l’essai.
Prix : 4300 € (04/2020)
Test d’écoute réalisé par