MONITOR AUDIO Bronze 5
Origine : Grande Bretagne
Fabrication : Chine
Enceinte 2,5 voies, 3 Haut-parleurs
Charge : bass-reflex
Sensibilité : 90 dB pour 1 watt à 1 mètre
Impédance : 8 ohms
Fréquences de coupure : 600 Hz et 2,8 kHz
Réponse en fréquence : 37 Hz à 30 kHz
Dimensions : ( H x L x P ) 89,8 x 21,5 x 28,2 cm
Trouver une paire d’enceintes acoustiques colonnes de qualité « honorable » à moins de 1000 euros relève à l’heure actuelle presque du miracle. Si d’aventure, cette possibilité existe (heureusement elle existe), il faut tout de même s’assurer que cette paire d’enceintes requiert une minimum de critères « valables » dont celui de pouvoir s’associer avec un nombre d’électroniques qui revendiquent eux-mêmes des critères musicaux objectivement connus ou reconnus. Cela est déjà moins évident !
Pour réaliser un tour de force musicalement acceptable en restant dans une tranche tarifaire démocratique, quelques compromis ont été nécessaire : MONITOR AUDIO donc a été contraint d’externaliser sa production en Chine, mais quel constructeur n’opère pas cette démarche après tout ?
Pourtant, fort d’une expérience significative en matière d’acoustique (plus de 40 ans tout de même), le concepteur Anglais a su mettre des moyens œuvre pour réaliser une petite colonne qui revendique une qualité essentielle : la musicalité. De plus, on ne se plaindra pas de sa présentation de bonne facture et d’un encombrement réduit qui permettra de la placer astucieusement dans un environnement de faible à moyenne dimension. La Bronze 5 peut être livrée en de multiples finitions (noir mat, blanc, noyer naturel et bois de rose) qui « épouseront » le design de la pièce musicale à votre convenance.
La Bronze 5 est une enceinte de type 2,5 voies / 3 haut-parleurs à charge bass-reflex. Elle comporte deux évents : un en face avant et le second en face arrière. Chacun des haut-parleurs possède son compartiment propre et donc un évent HiVe indépendant.
Les hautes fréquences sont confiées à un tweeter C-Cam de 25 millimètres de diamètre et les fréquences médium / graves à 2 haut-parleurs de 13,9 centimètres à membrane concave en aluminium. Pour être plus précis, l’un est exclusivement dédié aux fréquences grave tandis que l’autre gère à la fois les fréquences médiums et graves.
Le filtrage fait appel à des condensateurs polypropylène et des selfs à air destinés à respecter au mieux l’intégrité du signal.
Pour l’ébénisterie, MONITOR AUDIO a adopté un coffret rigide fait de parroies en MDF de 18 millimètres d’épaisseur qui repose sur un socle de même matériau au quel on pourra, suivant les besoins, adjoindre des pointes de découplage fournies d’origine.
Outre le second évent placé en face arrière, l’heureux propriétaire de cette colonne bénéficiera de deux paires de borniers qui seront utiles au bi-câblage ou à la bi-amplification. Ces « solides » connecteurs acceptent le fil nu, les fourches, et fiches bananes.
ECOUTE :
Les tests d’écoutes ont été réalisés en auditorium avec le matériel suivant : amplificateur ATOLL IN 100 SE, CAMBRIDGE CXA 80 et lecteur CD ATOLL CD 100 SE, câble de modulation YBA Glass et HP Kimber Kable 4VS.
CD utilisés : « Collaboration » par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – CD test Naim Sampler N°6 – The Singing Clarinet par Giora Feidman – « Camille & Julie Berthollet » – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Chambre avec vue d’Henri Salvador – Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – volume 2 – The Glory That Was Gerschwin par Frank Chacksfield – La Folia de la Spagna par Gregorio Paniagua – etc…
• Slavonic Dances – Anton Dvorak – Antal Dorati
Assurément, cette suite de Danses Slaves signées Anton Dvorak et « mises en scène » par Antal Dorati m’a laissé perplexe. Il est difficile d’imaginer ce que peut sortir d’une si petite boîte. Le « grand son » évoqué dans le titre résume à lui seul les capacités de la Bronze 5 à reproduire aussi facilement les grandes masses orchestrales, à leur donner une dimension crédible à laquelle nous somme rarement habitués avec des enceintes colonne de cette dimension.
Si ça se trouve, Anton Dvorak n’en reviendrait pas lui-même, tant cette enceinte s’applique à rendre hommage aux œuvres qui lui sont confiées. Au fil des notes qui s’enchaînent, nous allons de surprises en surprises : la musique est « enveloppante » : elle s’épanouit dans la pièce d’écoute avec une générosité sans précédent. La spatialisation et l’ampleur sont d’un niveau égal et même parfois supérieur à celles d’enceintes plus volumineuses. On sent qu’il y a de l’air entre les différents groupe d’instruments. Les plans sont bien structurés, distincts et « aménagés » avec méthode. J’ai pu objectivement discerner sans peine les instruments ou groupes d’instruments de premier plan de ceux de second ou troisième plan. L’étendue de la scène sonore en largeur s’avère réellement étendue. Même la hauteur de scène n’a rien à envier aux enceintes de gabarit et de prix largement supérieurs.
Si le registre grave peu apparaître un « peu court », il est cependant présent : la fréquence de coupure est gérée avec parcimonie n’occasionnant aucune frustration à l’auditeur ou manquement apparent.
• The Singing Clarinet – Giora Feidman
Grâce aux « prestations » poussées de cette colonne, le maître de la clarinette, Giora Feidman, révèle ici son immense talent. On se surprend à découvrir des timbres particulièrement goûteux, des teintes sonores d’une beauté doublée d’une justesse parfois inattendue. Il faut reconnaître que la Bronze 5 a un sacré pouvoir de résolution doublé d’une fluidité qui n’échappera pas à un auditeur attentif.
Les accrocs ou autres « incidents de parcours », la Bronze 5 ne les connaît pas. Sa linéarité s’appréciera comme il se doit et cela accrédite l’expression musicale. The Singing Clarinet est un album bourré de nuances, de subtilités et d’émotions. Au delà de la sonorité de la clarinette, les autres instruments qui l’accompagnent montrent leur présence affirmée. Un grand bravo pour la sonorité très pure du hautbois et des quelques arpèges de harpe qui viennent délicatement ponctuer la partition de quelques extraits.
• Dance intro Eternity – Omar Faruk Tekbilek
Ces couleurs si chatoyantes, si variées, à la fois étincelantes, aux multiples facettes apparaissent sur cet album comme « dépoussiérées » de toute forme d’impureté. Nul doute, la couleur des timbres et leur subtile dosage nous mettent en regard d’une musicalité riche. La « gestion » des harmoniques s’associent avec cette richesse que l’on observe de bout en bout d’une phrase musicale à l’autre, et plus généralement d’un extrait à l’autre. Rien à dire, la sonorité boisée de la flûte baroque apparaît très réaliste. La reprise de souffle du musicien, le mouvement de ses lèvres sur le bec de l’instrument sonnent vrais. La coloration typique du oud, la précision avec laquelle chaque corde est « frettée » ne laisse aucun doute sur la précision et les capacités à formuler chaque note avec une sorte de perfectionnisme qui anoblit l’instrument.
De nature plutôt chantante, cette petite colonne montre une « insolente » aisance pour mettre en évidence les petites percussions (triangle, cymbales, etc…) et toutes nuances visant à rendre la musique fruitée, « attrayante » et, bien entendu, agréable à écouter. La douceur générale relevée par mes soins contribue aussi à rendre la musique naturelle.
• Camille & Julie Berthollet
Vous l’aurez compris, la Bronze 5 s’applique sans retenue à « tutoyer » harmonieusement toutes les fréquences audibles. Ses transducteurs et le soin apporté au filtrage constituent des éléments essentiels pour assurer une transparence du meilleur effet.
A cela s’ajoute une belle capacité à détourer les instruments. Avec un soin méthodique, la Bronze 5 s’évertue à « sculpter » soigneusement et précisément les note de musique. Il est assez étonnant de se prendre au jeu des violons ou du violoncelle de Camille et Julie Berthollet – un duo de choc qui ne manquera de vous étonner à chaque instant, tant la reproduction s’avère vivante et dépourvue de toute forme de voile. Les capacités d’analyse vous permettront de percevoir la respiration des interprètes, le bruit des pages de la partition qui se tournent, ainsi qu’une foule de nuances, le pizzicato impeccable du violon, le suivi mélodique de la guitare de Thomas Dutronc qui accompagne les jeunes virtuoses sur l’extrait Yeux Noirs. On décèle même une forme de passion et un enthousiasme débordement de la part de chacun des protagonistes qui mettent leur art au service de la musique. Vous aimez la belle musique, la Bronze 5 aussi.
• La Belle Enchantée – Tri Yann
Le choix de ce CD n’est pas le fruit du hasard dans la mesure où l’on peut « associer » le titre de cet album et son contenu à la « convivialité » musicale qui singularise la Bronze 5. En effet, sur ce point cette « petite » colonne s’enorgueillit d’une « force de persuasion » en matière d’expression. En marge des qualités décrites ci-avant, la Bronze 5 s’affiche comme un vecteur puissant sur le plan de la communication avec l’auditeur. La Bronze 5 vous associera pleinement à la musique que vous affectionnez. Si celle-ci est « prenante », cette colonne ne ménagera pas ses efforts pour vous faire profiter du talent des interprètes et de leur volonté à exprimer des « messages » musicaux poétiques, hauts en couleur, généreux en vitalité.
Aussi, le terme de « Belle Enchantée » peut donc s’appliquer à cette enceinte acoustique, lorsque l’on évoque des vocaux et chœurs « puissants » et travaillés, des rythmes parfois endiablés, des instruments baroques qui se mêlent aux instruments plus contemporains (batterie, basse, guitares électriques) pour former un ensemble très contrasté.
On reconnait instantanément la couleur et le timbres de chaque instrument de musique, la pureté des vocaux et un certain charme relatif à la manière de les restituer simplement et sans défauts. Vous l’aurez compris, l’émotion est au rendez-vous à chaque instant !
• The Glory That Was Gerschwin par Frank Chacksfield
Plutôt énergique, et faisant preuve d’une ouverture non dissimulée, cette enceinte acoustique au tempérament « volontaire » nous fait bénéficier de la richesse que l’on est en droit d’attendre d’un album à la prise de son et au re-mixage soignés.
On ressent particulièrement bien le caractère enjoué de cette suite pour orchestre Porgy and Bess signée Georges Gerschwin. Je vous confie m’être délecté des nombreuses informations qui émanent de cette écoute et cette propension à communiquer librement avec l’auditeur. Cette colonne « idyllique » s’exprime toujours avec un respect des timbres, un souci du détail, qui pointe chaque variation, un éventail de détails qui rend assurément la musique attachante et vous incite à repasser en boucle vos extraits favoris. Avec la Bronze 5, le message est reçu 5 sur 5.
Conclusion :
Sous ses allures on ne peut plus « classiques », la MONITOR AUDIO Bronze 5 se veut simple à « mettre en action ». Elle ne requiert pas d’amplificateurs à la puissance démesurée et encore moins typés. Elle s’accorde sans difficultés à un nombre étendu d’électroniques à qui elle rendra hommage si ceux-ci sont un tant soit peu expressifs. De nature plutôt neutre, cette enceinte acoustique proposera une musicalité vive, enjouée, et naturelle. Elle sera en quelque sorte une « amie qui vous veut du bien » qui pourrait peut-être bien vous porter au firmament de la reproduction musicale. Pour le prix proposé, la Bronze 5 constitue une belle réussite de la part du concepteur britannique.
Synthèse : | Musicalité : sympathique et attachante Appréciation personnelle : agréablement surpris Rapport musicalité – prix : très bon |
Prix : 690 € (11/2017)