Fondée en 2010, MELODIKA est une entreprise Polonaise dont l’usine de fabrication est située à Bialystok dans le Nord Est de la Pologne. C’est un outil industriel qui produit du cuivre en très grande quantité. On y réalise des câbles à « grande échelle » pour l’industrie militaire, les plateformes pétrolières, le secteur de la recherche scientifique ou encore le secteur automobile avec notamment des faisceaux de câbles pour les véhicules hybrides.
Par ailleurs, le constructeur Polonais développe depuis plusieurs années des câbles audio et secteur. L’utilisation de cuivre désoxygéné à 99% dans le domaine de l’audio est reconnu pour être beaucoup moins sujet à l’oxydation et offre une meilleure conductivité des fréquences sonores. La capacité de production de cet outil industriel est très importante : elle lui permet de réduire les couts de fabrication; le seul et unique cahier des charges de MELODIKA étant de pouvoir proposer des câbles de qualité pour l’audio avec le meilleur rapport qualité-prix possible.
Une nouvelle gamme est venue se positionner entre la série entrée de gamme « Purple Rain » et la série « Brown Sugar ». La firme polonaise a cherché à améliorer très qualitativement sa gamme « Purple Rain » (qui reste disponible au catalogue) avec des tarifs contenus et un rapport qualité prix le meilleur possible.
La série se décline en différents modèles pour les câbles de modulation (RCA, XLR, Phono) les câbles coaxiaux, Subwoofer et pour les câbles haut-parleurs. Ceux-ci sont proposés avec trois sections disponibles (1,5 – 2,5 et 4 mm² ). Tous les câbles de la gamme Sky Blue bénéficient de nouveaux connecteurs Neutrik pour les câbles symétriques et d’un nouveau blindage avec un élément diélectrique supplémentaire avec les technologies comme le «BassCore» et le «Solid Grip».
La série embarque trois nouvelles technologies :
• La technologie « BassCore » propose une construction du câble avec différentes épaisseurs de conducteurs pour extraire un son de la plus haute qualité à partir des basses, moyennes et hautes fréquences. De cette façon, le signal audio est mieux équilibré et reproduit avec plus de précision, ce qui améliore la définition notamment dans les registres graves.
• La technologie « Solid Grip » : le câble et le connecteur plaqué or 24 carats sont compressés en une seule unité, ce qui améliore la stabilité et assure un bien meilleur contact électrique.
• Les câbles Sky Blue comportent un élément diélectrique supplémentaire sous forme de fibres de polypropylène, qui possèdent une perméabilité électrique plus faible. Cela rend les signaux transmis via le câble moins sujets aux retards et aux distorsions. L’utilisation de fibres de polypropylène améliore non seulement les propriétés diélectriques du câble, mais augmente également sa flexibilité et sa résistance mécanique.
Petit détail qui a son importance : tous les câbles de la gamme Sky Blue sont désormais disponibles dans un packaging en carton recyclé.
Ce banc d’essai a été rendu possible grâce au concours du distributeur La République du Son – Melodika France qui a mis à ma disposition ces paires de câbles pour une durée de huit semaines afin d’évaluer sérieusement leur comportement et leur potentiel musical au sein de différentes configurations et vous livrer les conclusions de mon analyse.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400 VA
– Amplificateur intégré JBL SA 550
– Amplificateur intégré ALLUXITY Int One mkII
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian & cable de tête Knack Mk2, barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD repères : Barry Lyndon ~ bande originale du film – Jazz på svenska par Jan Johansson – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – Ainsi parla Zarathoustra – Ouverture : Richard Strauss ~ Lorin Maazel – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Travelin’ ~ Chet Atkins – Legends ~ James Galway & Phil Coulter – Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Prodiges ~ Camille Berthollet – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates Kk 87 de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les Marquises ~ Jacques Brel – Epics : The History of World ~ Orchestre Philharmonique de Prague & Chœurs – Double jeux ~ Laurent Korcia – Lully & l’orchestre du roi soleil ~ Concert des Nations – direction Jordi Savall, etc…
• Vinyles utilisés : Quiet Nights ~ Diana Krall – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Barry Lindon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten – Holliwood – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Ted Heath salutes Benny Goodmann – The Complete ~ Mike Oldfield – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Contrastes ~ Pachacamac – Guitar Genius ~ Chet Atkins – All Time Favorite Melodies of Japan – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain, etc…
Mise en œuvre – Comportement général & philosophie musicale
Pour faire un large tour d’horizon de ces deux câbles, ceux-ci ont été associés avec les produits à ma disposition pendant cette période. Le câble de modulation étant relativement sensible au sens de branchement, cette notion est scrupuleusement à prendre en considération, faute de quoi vous passeriez à côté de l’essentiel et même du meilleur. Rassurez-vous, le constructeur « flèche » le sens de branchement.
Pour le câble HP, il faudra s’en remettre à des essais. Pour ma part, je n’ai pas trouvé un quelconque dysfonctionnement qui contraindrait l’utilisateur à consacrer des heures à trouver le branchement optimal.
Ces câbles peuvent indifféremment être utilisés ensemble ou séparément. Pour assurer une bonne cohérence, je préconise d’en faire un usage simultané.
Globalement, la première approche est très positive. Bien que ces câbles soient davantage destinés à accompagner du matériel de milieu de gamme (amplificateur intégré JBL SA 550), je n’ai pas décelé de limites subjectives lors de leur association avec le matériel YBA et ALLUXITY.
Couleurs tonales – nature des timbres
La série Blue Sky sort du lot sur ce créneau de produits et de prix. Assez neutres, ces câbles modifient peu la texture des timbres. Ils la préservent, ou plus précisément, ils garantissent la philosophie musicale des électroniques, sources et enceintes qu’ils ont pour mission de relier. Leur utilisation n’occasionne pas de surlignage dans le haut du spectre ou au contraire une simplification du message sonore. On peut tout de même relever que le câble HP laisse les basses fréquences s’aventurer un peu plus bas, si on le compare avec des concurrents plus coûteux.
Pas de caricatures qui laisseraient penser que les fréquences aigües soient agressives, ou au contraire totalement ternes. Sur les cordes, les cuivres, nous identifions une texture de bon ton qui laisse chaque instrument ou groupe d’instruments trouver sa « voix » et sa tonalité. La sonorité des violons est affûtée, les coups d’archet sont francs, nets, précis – sans traces d’agressivité. Il en résulte une texture soyeuse et un beau grain.
Le contenu musical est riche, aucun voile ne vient ternir l’éclat des frets de la guitare d’Antonio Forcione. Les petites percussions, coups de cymbales qui agrémentent les différents thèmes orchestraux de Georges Gershwin sont « éclatants »; ils nous confortent sur le côté pétillant que l’on est en droit d’attendre.
Le milieu du spectre sonore (médium) complète admirablement bien les hautes fréquences. Nous obtenons une excellente transition entre les aigus et le grave. Je n’ai pas relevé d’éléments tangibles qui viendraient dénaturer le message sonore.
S’agissant du registre grave, celui-ci bénéficie avantageusement à l’amplificateur intégré JBL SA 550. Le câble HP lui permet de descendre d’une octave supplémentaire, là où je le trouvais un peu « court » avec d’autres câbles HP. Cela est notamment perceptible sur la contrebasse et sur les grandes orgues.
Transparence
Pour aller dans le sens de ce qui est rapporté précédemment, chacun de ces câbles assure un suivi mélodique et une transparence incontestables. Je dirais même que ces câbles dépoussièrent en quelque sorte le message musical. Le voile se lève sur un bon nombre de détails. Sur ce point, le Blue Sky modulation et le Blue Sky HP ne diffèrent pas. Aussi ils se complètent harmonieusement de façon à assurer une bonne cohérence d’ensemble et surtout la cohérence du système auquel ils sont reliés.
Dynamique
Il m’est parfois arrivé de croiser le chemin de câbles qui constituaient de véritables « bouchons » à l’expression musicale. Sur des répertoires baroques, lyriques, musique chambre, cela ne s’entend pas obligatoirement. Mais lorsque l’on aborde des thèmes plus énergiques, c’est une autre histoire. Les Blue Sky ne sont pas des « filtres » qui stoppent le frénésie des musiques dynamiques et encore moins les capacités de réactions des sources, électroniques et enceintes chargées de les reproduire.
De Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, on retiendra le magnifique élan de l’orchestre, la stabilité, ainsi que la rigueur avec laquelle les percussions ponctuent énergiquement la phrase musicale de l’Ouverture. A aucun moment, je n’ai perçu de fléchissement ou une forme d’hésitation. Le déroulé de la partition s’effectue conformément à mes attentes. Pas de « flou artistique » sur les cuivres qui rugissent avec une vigueur incontestable. Les impacts de marteau sur la peau des timbales est franche et nette. On y décèle une texture organique qui fait honneur aux électroniques et enceintes acoustiques utilisées.
Le « monde » de Pink Floyd ne sera pas davantage frustré. Si l’amplificateur est à la hauteur de ses ambitions, alors nous bénéficierons de toute la fougue « occasionnée » par One of these Days – morceau clef de l’album Meedle. La rythmique « décapante » qui illustre cet extrait mythique est en tous points « engageante ».
Ces câbles permettent de bien « coller » au tempérament musical des électroniques qui ont servi à ce test. Ils n’ont pas permis de donner davantage de punch à l’amplificateur JBL SA 550, mais ils ont permis aux amplificateurs YBA et ALLUXITY de montrer leurs muscles. Aussi, sur les coups de batterie, les riffs de guitare électrique et surtout la guitare basse de Roger Waters, la réactivité et le punch sont assurés.
Scène sonore – spatialisation
Sur ce chapitre consacré à la « présentation » de la scène sonore, le câble de modulation et le câble HP ne présentent pas tout à fait les mêmes caractéristiques. Le câble de modulation est peut-être, à la marge, un peu moins « généreux » que son frère HP en ce qui concerne la largeur de la scène sonore. Paradoxalement, c’est avec l’amplificateur JBL SA 550 que cela s’entend le plus. Il est vrai que l’amplificateur est avantagé par une scène sonore extrêmement large. Le câble HP lui emboîte docilement le pas, proche des « valeurs » relevées avec un câble de plus « sophistiqué ».
Le modèle HP offre une belle extension en largeur permettant d’obtenir une meilleure holographie et une aération assez surprenante. Cela est d’autant plus audible au sein d’un espace sonore de moyenne à grande dimension.
Avec les différents thèmes contenus dans ce coffret Decca Phase 4, je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir une scène sonore « ramassée » et / ou qui manque d’étoffe. Les Blue Sky font honorablement leur travail et laissent les électroniques et sources prendre leurs marques. La scène sonore affiche une bonne ampleur. La séparation des canaux est excellente. Cette faculté à différencier les informations dirigées vers chaque canal nous permet de goûter à une répartition bien organisée des instruments ou voix. Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’installe un vide au milieu de la scène sonore. Le centre de la scène sonore est tout aussi bien documenté.
La Toccata et Fugue en Ré Mineur de Jean-Sébastien Bach transcrite pour orchestre symphonique par Léopold Stokowski nous donne une excellente idée de l’étendue du spectre en largeur. L’étagement des plans s’assortit de reliefs conformes à la prise de sons. Les contrebasses et violoncelles en bas et en avant, les violons au-dessus, les cuivres et autres instruments un peu en retrait à l’étage supérieur. Certes, la profondeur de champ est plus limitée qu’avec d’autres câbles de gamme et de prix supérieurs. Toutefois, gardons les pieds sur terre : ces câbles ne sont pas « prévus » pour accompagner des produits de gammes démesurées.
En outre, ces câbles contribuent à donner une bonne respiration à l’expression musicale. Les pupitres sont clairement positionnés et, de fait, les instruments plus discrets tirent bien leur épingle du jeu sans être noyés dans la masse orchestrale.
Séquence émotion – sens de l’expression
L’utilisation de câbles qualitatifs n’étant pas un mythe, j’invite les audiophiles à effectuer des essais avec l’un et / ou l’autre de ces câbles en remplacement des « bouts ficèles », livrés avec les appareils audio, ou pire des câbles « exotiques » afin d’évaluer la différence. Leur très bonne neutralité garantit à mon sens un plaisir d’écoute inégalée pour un tarif décent.
Bien que MELODIKA propose des câbles spécialement conçus pour platines vinyles, il m’est apparu intéressant d’insérer le câble de modulation entre le préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2 chargé de recueillir les signaux en provenance de la platine vinyle REGA RP 8 accompagnée de la cellule à bobine mobile REGA Ania, et le système YBA 3. Les essais se sont poursuivis avec l’amplificateur intégré ALLUXITY Int One mkII.
Grand bien m’en a pris : le câble de modulation fait ici le job de manière impeccable. Les petits signaux en provenance de la gravure ne sont jamais affectés par des bruits parasites. Nous obtenons une très belle résolution sur les micros informations tout comme sur les grandes masses orchestrales. Les albums sélectionnés sont bien enregistrés, bien gravés et surtout sont réputés pour générer une émotion vive. L’insertion de ce duo Blue Sky dans le système garantit ainsi de beaux moments d’écoutes.
La voix sensuelle de Dominique Fils-Aimé fait ici sensation. Elle est naturelle, bien articulée, chaleureuse et insuffle une bonne dose de réalisme et une présence non dissimulée dans la pièce d’écoute. Les Blue Sky se montrent exemplaires lorsqu’il s’agit de faire un focus sur l’expression vocale.
Ces câbles sont « flexibles » dans tous les sens du terme. Ce sont d’excellents alliés. Le câble de modulation est un partenaire plus qu’intéressant pour relier un préamplificateur phono au système. Il véhicule harmonieusement les « fragiles » signaux en provenance d’un disque vinyle, mais aussi d’une source numérique. J’ai relevé à cet effet un silence de fonctionnement autours des instruments de faible intensité. Les harmoniques permettent aux sons de s’éteindre « proprement » dans le temps et l’espace. Cela renforce davantage la véracité des bonnes prises de sons et des pressages méticuleusement réalisés.
Nous recouvrons la beauté et la richesse du contenu de ces différents albums. Pour l’exemple, l’authenticité, la beauté des timbres et le très beau grain du Koto sur l’album All Time Favorite Melodies of Japan. J’ai également savouré les différents thèmes qui illustrent la bande originale du films Barry Lyndon. Je pense notamment à la Sarabande de Haendel Piano Trio Opus 100 de Schubert qui font mouche à tous les coups sur le plan émotionnel. Cela tente à prouver que ces câbles traitent le signal sonore avec une bienveillance particulière.
Conclusion :
Pour un prix très compétitif, la série Sky Blue de chez MELODIKA n’a pas à rougir face à des câbles de la concurrence. Au contraire, le constructeur a misé sur l’essentiel : garantir la performance des éléments qu’ils ont en charge de relier. A la clef, leur utilisation au sein d’une composition audio expressive apportera le petit « plus » musical qui fait frémir de bonheur. « L’objet est rempli ! »
Prix de la paire (12/2024) :
Câbles de modulation RCA 1 mètre : 120 €
Câbles de modulation XLR 1 mètre : 199 €
Câbles de modulation phono 1 mètre : 149 €
Câbles HP 2,5 mm² : 2 x 2 mètres : 180 €
Câbles HP 2,5 mm² : 2 x 3 mètres : 210 €
Câbles HP 2,5 mm² : 2 x 5 mètres : 265 €
Câbles HP 4,0 mm² : 2 x 2 mètres : 210 €
Câbles HP 4,0 mm² : 2 x 3 mètres : 250 €
Câbles HP 4,0 mm² : 2 x 5 mètres : 340 €