MARANTZ CD 6005 Origine : Japon Entrées numériques : 1 USB en façade Sorties analogiques : Sorties numériques :
ECOUTE Les tests d’écoutes ont été effectués dans des conditions assez différentes : en plusieurs séances en grande surface multi-média, complétées par une séance à domicile avec l’équipement audio en place. Matériel utilisé : Amplificateur intégré MARANTZ PM 6005, enceintes acoustiques DAVIS Matisse 3 D, ensemble YBA Classic 3 Delta DT, enceintes acoustiques PEL Kantor, et des câbles modulation et HP ESPRIT Kappa. CD utilisés : Quiet Nights par Diana Krall – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Tri Yann avec L’orchestre National des Pays de Loire – Requiem de Mozart dirigé par Karajan – Double Jeux par Laurent Korcia – Celtic Spectacular par Erich Kunzel. Une impression de déjà vu ! Même dans des « conditions de travail » ou d’écoutes difficiles, il est incontestable que ce lecteur CD revêt un caractère musical agréable et volontariste qu’il ne faudrait pas sous-estimer. Toutefois, les grands changements évoqués par les sites de vente en ligne, les forums, ou la presse spécialisée ne sont peut-être pas aussi fondés qu’il y parait. Pour tout dire, je n’ai pas trouvé de différences très significatives avec le CD 6004. Cependant et pour être tout à fait franc, j’avoue ne pas avoir effectué de comparaison directe me permettant d’être ultra précis sur ce point. Néanmoins, les diverses écoutes m’autorisent à dire dans les grandes lignes, que l’on retrouve la même signature musicale qui caractérise l’ensemble des produits MARANTZ. La couleur des timbres pour le moins séduisante, voire aguichante, reflète un tempérament musical davantage orienté vers la douceur, la chaleur, et la rondeur plutôt que sur la précision et la pertinence. Le registre médium à vocation chatoyante assure une bonne cohérence avec un registre aigu relativement fin et un registre grave qui, à défaut de descendre dans le grave, prend une épaisseur assez caractéristique. Cette forme de caricature a davantage tendance à enjoliver le bas du spectre plutôt qu’à le mettre en valeur. On appréciera l’aspect velouté qui lisse le message musical et arrondit les angles des hautes fréquences qui seraient susceptibles de « sortir des clous ». Ainsi, la voix de Diana Krall au travers de son album » Quiet Night » prend des teintes fort agréables, suaves, avec une bonne diction, et un soupçon d’émotion. L’ensemble MARANTZ complété par les enceintes DAVIS est globalement harmonieux, voir équilibré, ce qui nous permet d’en obtenir une restitution équilibrée et cohérente. La sonorité de violon de Laurent Korcia sur l’album » Double Jeux » revêt un caractère sympathique. La sonorité fruitée de l’instrument est bien audible, et le suivi mélodique est réellement satisfaisant. Le contact entre l’archet et les cordes de l’instrument fait preuve d’une belle douceur qui suggère aussi une excellente fluidité. Le jeu de contrebasse est précis, et sa lisibilité m’a semblé délivrer une belle prestation. Un lecteur qui fait preuve de discernement. Avec le CD Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire, je ne peux pas dire que ce lecteur ne sait pas faire face aux charges complexes. J’ai trouvé qu’il faisait preuve de discernement, et qu’il s’employait à analyser correctement chaque instrument ou groupe d’instruments de manière à les rendre audible, à défaut de bien les mettre en valeur. Les vocaux sont bien restitués avec ce qu’il faut de chaleur et un brin d’humanité qui retiendra le cas échéant votre attention. Une dynamique au cœur du débat grâce au » Requiem » de Mozart dirigé par Karajan. Sur cet extrait, le CD 6005 ne tire pas mal son épingle du jeu lorsque l’on « secoue » un peu l’amplificateur MARANTZ. Le CD 6005 ne reste pas en queue de peloton et montre une bonne volonté pour affirmer sa présence face à ses auditeurs. Les montées en puissance de l’orchestration et des chœurs ne sont certes pas foudroyantes : elles obéissent plutôt à une forme de déroulement progressif et logique qui ne bouscule jamais l’équilibre général. Une scène sonore contenue et une présence soutenue me confortent dans l’approche subjective lorsque l’on évoque la communication avec l’auditeur. Le lecteur MARANTZ a des choses à dire et il démontre sa bonne volonté à communiquer avec l’auditeur. La scène sonore peut paraître légèrement plus étriquée qu’avec d’autres lecteurs CD de même catégorie ou dans des tranches de prix voisines. Néanmoins, ce lecteur ne met pas de distance entre la musique et l’auditoire. Il invite ce dernier à participer à l’expression musicale ; le fameux » Requiem » de Mozart en est un bon exemple. La cadence est soutenue et les rythmes sont correctement cadencés. Dans un autre registre, » Valéria » interprété par le Modern Jazz Quartet répond globalement à mes attentes et mes exigences. Le jeu de piano affirme aussi sa présence par une prestation de belle envergure et bonne dimension. Le jeu de vibraphone nous cache certainement ses innombrables facettes, mais bon nombre de nuances s’en échappent tout de même. Le CD 6005 a su déjouer les variations rapides des multiples fréquences et les écarts de dynamiques qui en résultent, et c’est déjà une belle performance en soi. Ça se gâte un peu lorsque l’on change de système audio. Associé quelques heures à l’amplificateur GRANDINOTE Shinai ou à la Ligne YBA Classic 3 Delta, la chanson n’est plus tout à fait la même. J’ai eu l’impression que ce lecteur CD manquait un peu de souffle. Par ailleurs, j’ai été un peu frustré par le manque de précision qui résulte d’une écoute à niveau moyen du » Requiem » de Mozart par Karajan. Il demeure des zones d’ombre facilement identifiables avec un système ouvert et / ou d’une grande transparence. Le bas du spectre apparaît lui aussi un peu plus « léger » et la tenue dans le grave est aléatoire. Cela s’entend notamment sur le jeu de violoncelles et de contrebasse. J’ai aussi trouvé que les chœurs n’avaient pas le panache, la conviction, et l’aspect naturel qui est crée un véritable lien entre les interprètes et l’auditeur. Pourtant « boosté » par l’amplificateur GRANDINOTE Shinai et le couple YBA Classic 3, ce lecteur ne parvient pas à tenir la cadence lorsque je lui ai demandé de me faire « chanter » les meilleurs extraits de » Celtic Spectacular » par Erich Kunzel. L’écoute de ce même CD m’avait pourtant davantage convaincu lors des écoutes effectuées avec l’amplificateur MARANTZ PM 6005 et les enceintes DAVIS. Les harmoniques trouvent rapidement leurs limites et les notes s’éteignent un peu prématurément dans le temps et l’espace. Par ailleurs, malgré une alimentation de qualité significative, la spatialisation ne fait pas de prouesses. On ressent une scène sonore un peu confinée, dont le déploiement s’avère limité, surtout à faible niveau d’écoute et / ou dans une pièce de petite dimension. Conclusion : Le nouveau lecteur MARANTZ est loin d’être dépourvu d’intérêt. Il fait correctement son travail sous condition d’être associé exclusivement avec des éléments de sa catégorie. Globalement sain et « complet » sur le plan musical, il offrira un agrément et un confort d’écoute sur tous les styles de musique. En définitive, le CD 6005 est un lecteur facile à vivre.
Prix : 600 € (02/2014)
Test d’écoute réalisé par |