JEAN-MARIE REYNAUD Offrande
(Essai No 2)
Caractéristiques :
• Origine : France
• Rendement : 88 dB
• Nombre de voies : 2
• Bicâblage : oui
• Dimension (H x L x P) : 110 x 21,6 x 41 cm sur pied
• Poids (unité) : 20 kg
• Finitions : hêtre massif naturel ou teinté
• Distribution : Jean-Marie Reynaud

J’aime les interprétations musicales qui capturent l’immédiat et la présence d’un interprète et pour cela Jean Marie Reynaud est devenu mon homme – Il est L’Homme. Les Offrande sont chaudes, riches, claires, détaillées, dynamiques, immédiates, tactiles, fermes et expressives. Clairement la chaleur est la chose essentielle et inespérée qu’elles possèdent. Un certain nombre d’enceintes acoustiques que je connais sont claires, détaillées et immédiates mais sont-elles également chaleureuses ? , comme la musique vivante est chaleureuse ? Oui, c’est l’atout de toutes les enceintes Jean Marie Reynaud.
Elles sont capables d’expressivité et de clarté mais aussi de chaleur. Et parce qu’elles possèdent cette chaleur et cette précision naturelle elles n’ont pas besoin d’y ajouter une « extra » liquidité pour nous plaire, pour adoucir l’impact des instruments de musique. Elles peuvent nous plaire avec leur son si proche de celui que nous pouvons entendre avec la musique vivante. Elles ne veulent pas nous donner « plus » de beauté mais ce que nous sentons comme « l’exacte » beauté du violon. Sur les quatuors à corde de Schumann 1 et 3 joués par le St Lawrence quartet (EMI) vous pouvez entendre la respiration des violons. Des rubans sonores apparaissent qui possèdent une épaisseur et une substance mais aussi une enveloppe. Chaud, dynamique, clair. Pas particulièrement joli. Pas particulièrement raffiné. La franchise, la présence, la force puissante ne peuvent pas être niées ou ignorées.
Exactement comme le quartet écouté récemment dans la salle de concert de Bezanson à Amherst. Je me souviens m’être dit à ce concert « c’est plein d’énergie, de puissance et d’éloquence mais ce n’est pas particulièrement joli. Cela ne sonne pas comme un système haute-fidélité raffiné et très cher ; mais cela sonne merveilleusement ! »
Cet enregistrement est juste un peu plus joli sur les Trenté mais il n’a pas tout à fait la dynamique et la puissance pour vous propulser et c’est ce à quoi les Offrande parviennent.
L’adaptation que vous devez faire en passant des Trenté aux Offrande c’est comme si vous passiez d’un studio à un espace ou vous pourriez entendre les instruments tels qu’ils sonnent en concert. La balance tonale devient plus chaude, le son est à la fois plus dynamique et plus réverbéré sans perdre de sa clarté. C’est un son très différent de celui auquel beaucoup d’entre-nous sont habitués en écoutant nos systèmes audio, beaucoup plus impliquant, excitant et dramatique. Encore une fois le violon n’est pas seulement un ruban sonore mais une pièce massive faite de bois et d’acier et « avec un dos ».
Ou bien les Offrande ont « mûri » depuis que je les aie écoutées, ou bien j’ai mûri ou alors ce sont les deux à la fois.
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ECOUTE
Kim Kashkashion, Robert Levin, Georgy Kurtag : hommage à schumann (ECM)
C’est peut-être le plus bel enregistrement d’alto que je connaisse. L’édition récente de la musique de Baschnet par Gubaidulina et Kancheli l’égale probablement mais ici nous avons de la musique de chambre où l’alto est plus lui-même. L’alto psalmodie, s’enchevêtre, gronde ; le piano sonne et tinte comme une cloche d’église. La palette sonore est étonnante et dans cet enregistrement nous découvrons de temps en temps combien les Offrande peuvent être délicates si besoin est. Schumann ne pourrait pas croire qu’il a écrit quelque chose d’aussi beau.
Malher symphonie N° 4 (EMI)
Sur les Trenté c’est beau, doux, le haut médium est aéré et particulièrement doux. Le violon entre à 8’40s du début du 3ème mouvement et il est exquis. J’ai noté ce passage pour faire la comparaison. Avec les Offrande tout est légèrement plus chaud, moins beau en général, mais je note que le hautbois est plus riche. Les masses de cordes ne sont pas à proprement parler délicieuses mais pleines et claires et les contrebasses plus évidentes. Le violon qui entre à 8’ 40s est beau mais pas aussi exquis. C’est une différence intéressante que je ne sais pas analyser, alors je ne fais que la noter.
Peuvent- elles « balancer » (Can they rock ?) m’a demandé mon Ami internaute en relisant mes dernières notes ? J’ai écouté le dernier enregistrement paru de Christian McBride, un nouvel orchestre plus jazz rock fusion que ce à quoi il m’avait habitué : violence, fort impact, percussions qui repoussent les murs : c’est très impressionnant. Oui Ami elles « balancent ». Quelques extraits de Bad Plus’s « these are the Vistas » (Columbia) confirment cette observation. Et finalement pour être honnête vis à vis des lecteurs du précédent banc d’essai de l’Offrande, en écoutant Patti Smith’s « horses » (Arista), oui, tout est là cette fois ci !
Conclusion :
Où en sommes nous ? là ou les Trenté me paraissent comme une recommandation facile dans leur gamme de prix et au delà pour un auditoire qui souhaite quelque chose d’un peu plus vivant et excitant que ce que procurent leurs principales concurrentes, je pense que l’Offrande trouvera son auditoire plus difficilement.
Si vous aimez les Trenté et que vous souhaitez seulement un peu plus de grave et de plénitude je pense que l’Evolution 3 est un choix logique. Mais si vous aimez les Trenté et que vous souhaitez plus de « tout », plus d’immédiat, plus de dynamique, plus de grave, entendre davantage le « dos de la musique » et si vous n’êtes pas effrayé de vous trouver un peu plus près de la musique, aussi près que le souhaite lui-même Jean-Marie Reynaud, les Offrande pourraient bien être, pour vous, les seules enceintes au monde.
Banc d’essai réalisé avec un Blue Circle AG 3000 pour le préamplificateur et AG 8000 pour l’amplificateur avec un lecteur CD Naim CDS2 et un lecteur DVD Audience (Sony modifié) qui lit à la fois les CD et les SACD.
Les Offrande ont été très à l’aise avec ces deux lecteurs. Les câbles de modulation étaient des Audience AU 24 et le câble haut-parleur le HP 216 A de Jean Marie Reynaud utilisé en bi-câblage.
Prix : 4040 € (04/2003)
RLB
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