JBL K2 S9800 – (2003)
Enceinte 3 voies / 3 HP – bass reflex
Rendement : 94 dB / 1w / 1m
Impédance nominale : 7 ohms
Puissance admissible maxi : 400 watts
Réponse en fréquence : 45 Hz à 50 kHz
Dimensions : ( H x L x P ) 129,5 x 50,8 x 37,5
Poids : 90 kg
Origine : États – Unis

Cette enceinte acoustique est à classer dans ce qu’il est convenu d’appeler la catégorie très haut de gamme, eu égard à un prix de vente astronomique, des dimensions qui la rende inlogeable dans un salon standard, et un poids qui ne facilitera pas les déplacements. Esthétiquement, ce monstre de couleur noire est effrayant : si la construction paraît irréprochable, sur le plan cosmétique on a plus affaire à une enceinte de sonorisation qu’à un produit audiophile.
L’ébénisterie de la K2 est réalisée par l’assemblage de haute précision de panneaux de 26 mm à 45 mm en particules haute densité avec des tasseaux internes de renfort. A l’intérieur on a affaire à une architecture faisant appel à un système de cloisons ayant pour but d’isoler la charge bass-reflex du haut parleur de grave qui débouche sur une paire d’évents tubulaires en face arrière. Ce haut-parleur de grave est un modèle de 38 cm de diamètre – membrane papier à suspension souple.
La partie haute de l’enceinte est fabriquée à partir d’un matériau composite de haute densité, qui reçoit le tweeter de 7,5 cm dont la sensibilité atteint 95 db. Un haut-parleur médium complète cette partie supérieure de l’enceinte. Ce modèle à pavillon bi-radial à directivité contrôlée possède un diaphragme de 7,5 cm en béryllium qui reçoit un traitement particulier amortissant.
A noter des borniers de connexion acceptant un câblage de très forte section. Je n’en dis pas plus sur les spécifications techniques, cela n’offre pas vraiment d’intérêt et le constructeur n’en dit pas plus. Place aux impressions d’écoute. |
ECOUTE
Pour la circonstance, on avait sorti » l’argenterie », c’est à dire le genre d’électroniques que l’on ne voit qu’en photos, dont on rêve, et dont seuls certains privilégiés ( dont je fais partie) ont pu écouter dans quelques rares auditoriums.
En effet, les K2 étaient alimentées par 4 blocs monophoniques PASSION de chez YBA en mode bi-amplification totalisant 2 x 500 watts, le préampli YBA PASSION et son inséparable alimentation, et ce n’est pas tout : le lecteur CD1 YBA avec 2 alimentations, une pour la section numérique, et l’autre pour la section analogique.
Les câbles d’alimentation et modulation étaient des YBA DIAMOND. Ces électroniques étaient parfaitement rôdées et se trouvaient à bonne température, et sont réputées pour leur qualité de restitution. Tout était fin prêt pour une écoute hors du commun.
• Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens
La montagne a ici accouché d’une souris. Tout à coup, les géants du Jazz sont devenus des nains. Les électroniques YBA qui d’habitude dégagent une authenticité, une fluidité, un naturel, et une présence à vos côtés, se sont heurtées contre un mur. Les interprètes jouent sans vie, le message est précis certes, mais manque singulièrement de conviction et d’ampleur.
Dans ce cas précis, la K2 n’est pas communicative, on dirait que cette enceinte joue pour elle. On ne ressent pas du tout le souffle des musiciens jouant des cuivres, à croire qu’il ne reprennent jamais leur respiration.
Le violon présent sur le morceau » le Pornographe » à l’air d’un vieux crin-crin de marché aux puces. La contrebasse de Pierre Nicolas n’a rien d’excitant. La guitare acoustique de Joël Favreau était isolée sur le canal de gauche et ne pouvait s’exprimer avec l’agilité que je lui connais.
En fait, ces enceintes sont très directives et oublient un peu que le message peut provenir du milieu de la scène sonore.
• Toccata et Fugue de Bach – transcription pour orchestre symphonique par Léopold Stokowski
Cette oeuvre a été réengistrée par Léopold Stokowski pour Decca en 1971. Sa prise de son exceptionnelle remasterisée procure habituellement un bien être fabuleux qui rappelle les images du dessin animé Fantasia.
Malgré un volume sonore assez élevé, je n’ai pas ressenti un orchestre qui me faisait partager les émotions habituelles dont Stokowski avait le secret. Les effets de profondeur de la scène sonore sont bien perceptibles, mais cette scène paraît un peu éloignée de l’auditeur, et de la réalité pour tout dire.
L’ensemble du message sonore est retranscrit avec sécheresse, manquant de souplesse et d’harmonie.
Sur certains passages, un ensemble de contrebasses descend assez profondément, avec un accent particulier par rapport au reste de l’orchestre. Je n’ai pas saisi ici cette » descente aux enfers » qui me fait vibrer habituellement. De même que les timbales à la fois rondes, précises, et percutantes qui singularisent cet enregistrement paraissent bien légères. Seules les interventions sporadiques d’un couple de harpes m’a interpelé, car elles avait l’air de sonner vrai.
Sur les passages complexes ou l’orchestre joue au grand complet, on a un peu de mal à discerner les registres. Beaucoup de micro détails sont absents, et les grandes envolées de violons n’ont pas vraiment l’entrain habituel, malgré un certain grain et une certaine finesse.
Conclusion :
Quelle n’a pas été ma surprise et pour tout dire ma déception devant un résultat aussi peu probant. Il m’a été indiqué que les enceintes n’étaient pas totalement rôdées, mais l’ensemble reste plutôt » fade « . Je pense plutôt que ces enceintes feront merveille dans le domaine de la sonorisation.
Vous avez dit subjectivité ? oui peut être, mais son prix de vente hors normes, ne joue pas en faveur de cette »référence « .
Cotations : |
Dynamique subjective : 7 / 10
Définition : 7 / 10
Cohérence d’ensemble : 5 / 10
Rapport qualité – prix : 4 / 10 |
Prix : 32000 € / approximativement 209906 FF (2003)
Essai réalisé par
Lionel Schmitt
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