ESPRIT CELESTA
Câble secteur
Origine : France
Le CELESTA secteur est le modèle qui se place juste au-dessus de l’ALPHA testé ICI. Il reprend le concept appliqué à son cadet. ESPRIT a toutefois optimisé le blindage, les isolants et les écrans autour des trois groupes de conducteurs dont la section est portée à 2 millimètres par polarité. Nous retrouvons le même type de fiches de connexions secteur d’une qualité irréprochable, ainsi que le bourrelet autour du câble qui renferme des ferrites différentes de celles du modèle ALPHA.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec le matériel suivant : platine vinyle REGA RP 8, cellule MM REGA Elys 2 et MC Ania, préamplificateur AUDIOMAT Phono 1.7 et MOON 310 LP, préamplificateur YBA Classic 3 Delta, bloc de puissance YBA Classic 3 Delta DT, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles de modulation VAN DEN HUL The Orchid, ESPRIT Beta, et YBA Glass, câbles HP YBA Diamond et ESPRIT Aura.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur de tête G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câble secteur de tête complémentaire : ESPRIT Eterna.
• CD sélectionnés : Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – « Portrait » par Angèle Dubeau & La Pietà – Ainsi parla Zarathoustra sous la Direction Lorin Maazel – Sonates pour piano de Domenico Scarlatti – piano : Michel Pletnev Stéréo – Concert Séries – Decca Phase 4 – Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – Rummadou / Générations de Tri Yann – Swinging the Big Band par Quincy Jones – Meedle de Pink Floyd – « Prodiges » par Camille Berthollet –Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach dirigé par Léopold Stokowski – etc…
• Vinyles sélectionnés : Breakfast at Tiffany’s par Henry Mancini – Quiet Nights par Diana Krall – « Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss » – Direction Zubin Mehta – Bach Spectacular par The Kingsway Symphony Orchestra : Direction Camarata – The Complete par Mike Oldfield – Le Vaisseau de Pierre par Tri Yann – Barry Lindon – bande originale du film – « Jalousie » par Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach, par The English Chamber orchestra – Direction Benjamen Britten – etc…
Impressions et réflexions d’ensemble
La montée en gamme et le passage du modèle ALPHA au modèle CELESTA se justifiera en fonction des électroniques choisies. Avec le système utilisé, nous assistons à une sorte de « transformation » de la restitution musicale par rapport au modèle ALPHA. Dans une configuration mûrement réfléchie, vous oublierez bien vite le cordon secteur fourni d’origine avec vos appareils. Il n’est d’ailleurs plus question de comparer des câbles ordinaires avec le CELESTA. L’idée de ce test est plutôt de mettre l’accent sur les différences entre l’ALPHA et le CELESTA sans pour autant dénigrer le premier qui reste une valeur sûre pour tout système un tant soit peu expressif et ouvert.
Couleur des timbres – harmoniques
• « Jalousie » par Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli (disque vinyle)
Le tandem Yehudi Menuhin / Stéphane Grappelli constitue un duo artistique vraiment original. Deux cultures musicales différentes s’opposent et se mêlent avec un talent fou !. Cependant, ce talent ne serait rien si le système, dans son intégralité, n’assurait pas son rôle de « relais » entre les musiciens et l’auditeur.
Parmi les éléments utilisés pour cette écoute, on y trouve le câble secteur ESPRIT CELESTA qui apporte son lot en matière de justesse des timbres. Les deux violons sont reproduits avec une subtilité, une onctuosité assez remarquable, et une teinte naturelle étonnante. Nous sentons les archets glisser majestueusement sur les cordes respectives de chacun des violons délivrant une couleur typique fort différente de l’un par rapport à l’autre – le contraste « tonal » est très perceptible. Les notes filent haut, sans cependant accuser de traces d’une quelconque agressivité avec toute la finesse attendue. La rythmique est assurée par de petites « touches » de cymbales qui rendent la musique chatoyante et finalement très joyeuse; un effet moins évident à déceler avec un câble traditionnel.
Le registre médium regroupe un nombre de fréquences laissant « filer » une multitude de nuances venant enrichir les phrases musicales pour aboutir à l’essentiel : une musicalité en tous points naturelle.
• Ainsi parla Zarathoustra – Direction Lorin Maazel
En ce qui concerne le registre grave, celui-ci est conforme à la philosophie musicale de chaque élément du système audio pris individuellement. L’utilisation de ce câble avec chacun d’eux apporte une valeur ajoutée notamment sur les fréquences graves. Celles-ci devient plus fermes, plus lisibles, mieux définies.
Sur l’ouverture de « Ainsi parla Zarathoustra« , les grandes orgues tutoient sans équivoque les fréquences les plus profondes – fréquences qui font trembler les murs.
Les percussions s’annoncent avec une densité, un « volume » et une profondeur qui démontrent que ce câble ne fait jamais obstruction aux fréquences les plus basses. Sur ce registre, nous sommes dans un « environnement » semblable à celui du modèle ALPHA. Au vu des éléments « observés », je dirais que ce câble joue simplement son rôle : libérer l’énergie contenue sur enregistrement de bonne qualité et des électroniques généreuses à tous points de vue. Ce test sur les fréquences graves est réellement positif et en étonnera plus d’un.
Résolution – transparence
• Dance intro Eternity – Omar Faruk Tekbilek
Sur ce CD, on appréciera notamment le superbe grain du oud (luth oriental) qui se veut plus « abouti ». Nous sentons mieux la façon dont le musicien fait sonner une à une les cordes de son instrument. Ainsi, le chapelet de notes « joue » dans le temps et l’espace avec une plus grande docilité : du côté des harmoniques, l’expression est savoureuse et devient encore plus attachante.
Avec ce câble, la notion de transparence cristalline prend tout son sens : le souffle d’air pur procuré par la flûte baroque et la talent de son interprète ainsi que les multiples percussions qui « agrémentent » ces pièces musicales prennent ici une saveur qui ne laissera personne indifférent aux charmes de cette musique orientale.
La précision grimpe aussi d’un cran : elle s’apprécie sans tendre l’oreille. Elle s’apparente au degré d’ouverture du système. Bien évidemment, le silence de fonctionnement autour de chaque instrument gagne en efficience – c’est, après tout, la marque de fabrique du constructeur. C’est bien sur ce thème que le concepteur se démarque des autres constructeurs de câbles en général.
Dynamique – réactivité – rigueur
• Requiem de Mozart par Herbert Von Karajan
Ce « Requiem de Mozart » montre que ce câble respecte en tous points, non seulement le tempo imposé par le chef à son orchestre, mais aussi la prise son, et bien entendu les électroniques qu’il a pour mission de relier au courant secteur. Je dirais que le CELESTA joue le rôle de catalyseur d’énergie. Ainsi, il assure une régulation optimale du courant dans les électroniques leur permettant une réactivité que l’on appréciera sur la montée en puissance de l’orchestre, des chœurs et de l’intervention des percussions. La notion de réactivité est au rendez-vous.
Plutôt dynamique, nous sentons réellement que ce Requiem a beaucoup d’informations à produire : ce câble contribue pleinement à rendre l’écoute vivante sans pour autant être envahissante. Plus encore, la texture charnelle est également un point à ne pas omettre lorsque l’on utilise ce câble aux nombreuses vertus musicales.
Aussi, et c’est important de le souligner, la reproduction d’ensemble reste toujours contrôlée : je n’ai pas relevé des « débordements déplacés » qui viendraient perturber le bon comportement du système audio.
Onctuosité – fluidité
• Breakfast at Tiffany’s par Henry Mancini (disque vinyle)
Ce câble réussit un tour de force que nous lui reconnaîtront lorsqu’il est associé à un préamplificateur phono de haute volée tel que l’Audiomat Phono 1.7 ou le Moon 310 LP. Une pure merveille que cette suite de titres composés par Henry Mancini. Outre la transparence déjà évoquée, les cuivres sont reproduits avec une onctuosité et une délicatesse qui prennent bien en compte l’enregistrement et le pressage qualitatifs, d’où ce paragraphe spécifique.
Ce câble joue un rôle déterminant en ce qui concerne la fluidité et la douceur. Le gain en fruité est perceptible par rapport au modèle ALPHA. Les drums sont détaillés : ils accompagnent l’orchestration avec une finesse qui rend la musique plus attachante et pour tout dire attrayante. La flûte traversière, le jeu de saxophone, ainsi que les nappes de violons apparaissent aériennes. Elles vous feront en outre « bénéficier » d’une texture veloutée doublée d’une excellente onctuosité qui accompagnent le déroulé, l’enchaînement des notes pour aboutir à une cohérence d’ensemble significative.
Scène sonore – étagement des plans
• Stéréo Concert Séries – Decca Phase 4
La plupart des grands chefs d’orchestre ont été en son temps sollicité pour participer à l’aventure Decca Phase 4. Nous pourrons extraire de « ce puits sans fond » un grand nombre de pièces classiques aux fins d’analyser tous les paramètres d’un système audio et de l’apport d’un bon câble secteur. La prise de son assez panoramique de ces enregistrements nous permet de bien cerner la structure de la scène sonore. Il ne fait pas de doute que le câble CELESTA veille scrupuleusement à respecter la « gravure ». Il en découle une reproduction holographique. Je ne dirais pas qu’il va plus loin que le modèle ALPHA, mais j’y décèle quelques petites différences qui accentuent légèrement le relief tant au niveau des groupes d’instruments que de la profondeur de champ. L’enveloppe sonore et les effets stéréophoniques (séparation des canaux) bien calibrés sont réellement séduisants et restitués avec forme artistique réellement plaisante.
L’orchestre offre une ampleur remarquable. L’image et l’aération de la scène sonore nous laisse entrevoir une foule de nuances et des micro détails parfois enfouis dans la masse orchestrale. Nous pouvons être rassuré, le câble CELESTA ne fait pas office de filtre. Il accompagne subtilement et efficacement le comportement des électroniques généreuses en matière de spatialisation.
Communication avec l’auditeur
• Sonates pour piano de Domenico Scarlatti – piano : Michel Pletnev
Parmi les sonates pour piano qui « illustrent » ce CD, il y a la Sonate Kk.87 magistralement interprétée par Michel Pletnev. Bien au-delà de l’interprétation d’exception qui ravira les mélomanes, la prise de son nous met face à une musique à l’émotion intense prise en charge par le système audio, qui s’appuie sur le modèle CELESTA, lequel contribue à mettre en valeur cette œuvre magnifique.
Le silence de fonctionnement autour du piano, réduit à sa plus simple expression, permet à une foule d’harmoniques de faire leur apparition. Chaque note « s’évapore » dans le temps et l’espace avec une vraisemblance très proche de celle d’un piano écouté en « live ». Ces notes apparaissent très détachées les unes des autres : elles s’enchaînent avec une liberté et une « logique » réalistes.
J’ai senti l’application et l’implication de Michel Pletnev comme rarement auparavant; la concentration du musicien sur sa partition et sur son instrument transparaît clairement. Cette sonate n’est pas seulement belle, elle devient, avec ce câble, bouleversante. Utiliser le câble CELESTA, c’est entrer simplement dans le monde émotionnel de Scarlatti.
Conclusion
Avec le modèle CELESTA de chez ESPRIT, vous ferez « progresser » votre système audio sur bien des paramètres. La musique devient alors une évidence. L’absence de colorations donne beaucoup de crédit au message sonore, reproduit pour la circonstance avec des teintes on ne peut plus naturelles et une dose supplémentaire d’émotions .
On retrouve avec ce câble un réel plaisir de l’écoute, dans la mesure où celui-ci prend toute sa place au sein du système audio : dès lors, il s’inscrira à mon sens comme un « référentiel » et même le « premier de cordée » de votre installation.
Synthèse : | Valeur ajoutée musicale : significative Appréciation personnelle : éloquent Rapport musicalité – prix : excellent |
Prix : 380 € (06/2018)