ESOTERIC K-07
Origine : Japon
Bande passante : 5 Hz à 55 kHz
Rapport signal/bruit : 115 dB
Distorsion : 0,0015 % à 1 kHz
Conversion : 24 bits – 192 kHz
Sorties analogiques asymétriques : 1 RCA
Sorties analogique symétrique : 1 XLR
Sorties numériques :
1 S/PDIF coaxiale RCA
1 S/PDIF optique Toslink
Entrées numériques :
1 S/PDIF coaxiale RCA
1 S/PDIF optique Toslink
1 port USB asynchrone 24 bits / 192 kHz
1 BNC pour horloge externe
On ne présente plus ESOTERIC : la marque japonaise inspire le respect depuis longtemps, notamment lorsque l’on évoque les sources numériques (CD, SACD, DAC). Même si ESOTERIC a des origines communes non dissimulées avec TEAC, elle s’en démarque en proposant des produits exclusivement haut de gamme et prestigieux tant sur le plan cosmétique que musical. Vous trouverez dans nos colonnes de nombreux bancs consacrés à certaines références, dont le lecteur CD-SACD-DAC K-03 qui trône au sommet d’une gamme comprenant cinq références, dont le K-07 qui fait l’objet du présent banc d’essai.
L’originalité du K-07, si je puis dire, se concrétise par un prix de vente qui, à défaut d’être accessible, est inférieur à 10.000 €. Il va s’en dire que les ingénieurs de chez ESOTERIC ont du se creuser la tête pour concevoir un produit dont la qualité musicale et la fiabilité ne pouvaient trahir la réputation de la marque. Pari tenté, pari gagné. Aucun sacrifice n’a été consenti, et c’est une surprise que de trouver un dérivé de la célèbre mécanique VRDS NEO. Cette mécanique propriétaire, baptisée VOSP, est réalisée à partir d’un alliage en aluminium et polycarbonate avec un pont d’acier destiné à juguler les erreurs de lecture inhérentes aux vibrations du mécanisme lui-même. C’est donc du « lourd » qui est implanté au cœur de ce nouveau lecteur de CD-SACD.
Le K-07 n’est pas uniquement un simple lecteur de galettes irisées, c’est aussi un convertisseur à part entière qui travaille en mode synchrone 24 bits / 192 kHz, avec à la clef une connectique suffisamment étendue destinées à exploiter un grand nombre de supports numériques aux « formats » 44,1 – 88,2 – 176,4 kHz – 10/22,5792 MHz et en USB 44,1 – 48 – 88,2 – 96 – 176,4 – 192 kHz – 10/22,5792 MHz. Il est précisé que le K-07 pourra lire indifféremment les CD, CD-R et RW, les SACD et le format DSD dans les meilleures conditions qui soient.
Divers réglages bien pratiques sont accessibles à l’utilisateur, dont le réglage de gain en sortie et un variateur d’intensité de l’afficheur en façade, via la très complète et massive télécommande taillée, elle aussi, dans l’aluminium. Le cas échéant, l’utilisateur pourra faire évoluer sa machine à l’aide du DAC D-05 et / ou d’une horloge externe, dont ESOTERIC s’inscrit également en tant que spécialiste.
Une très belle connectique analogique & numérique avec sorties symétriques
La présentation est à la fois imposante, sobre, et somme toute d’une grande classe. Rien que des matériaux nobles composent le châssis et la façade : acier épais et aluminium avec pour seul et unique objectif de s’affranchir de toutes formes de parasites mécaniques et électroniques. Le berceau / châssis repose sur trois pieds de découplage d’une l’efficacité largement éprouvée. Chaque section électronique est séparée. Chacune d’entre elle reçoit des composants triés pour leurs performances musicales. Dans la foulée ESOTERIC ne s’est pas privé d’une alimentation de forte capacité, dont le centre nerveux est un transformateur toroïdal qui n’a rien d’anecdotique.
Enfin su le plan pratique, le K-07 hérite d’un niveau de sortie réglage via la télécommande et on pourra y associer un simple bloc de puissance en sortie, et ainsi se passer le cas échéant de préamplificateur intermédiaire si besoin s’en fait sentir.
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ECOUTE
Les tests d’écoutes ont été effectués en auditoriums au cours de différentes séances : avec l’amplificateur GRYPHON Diablo, OCTAVE V110, ESOTERIC I-03, ensemble NAIM Nac 282 et Nap 250 , enceintes acoustiques LEEDH E2 et B & W 802 Diamond, câbles HP ESPRIT Kappa et YBA Diamond, et conditionneurs de courant FURMANN Elite 16 PF.
CD utilisés : Symphonies de Beethoven par Rudolf Kempe réédition Esoteric en SACD – Requiem de Mozart dirigé par Karajan – La Folia par Gregorio Panagua – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach dirigé par Camarata – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Quiet Nights par Diana Krall – Double Jeu par Laurent Korcia – » Le Carnaval des Animaux » de Saint-Saëns dirigé par Charles Dutoit – Misa Criolla par Ariel Ramirez – » Cool Jazz « interprété par Arthur H. – Air Varié d’après Colombi (école de Madène 17ème siècle) – Porgy and Bess / suite orchestrale par Franck Chacksfield.
1° Timbres – Transparence – Fluidité
Quel que soit le système auquel le K-07 est relié, celui-ci nous gratifie immédiatement d’une sonorité à la fois juste et pourvue d’une belle richesse de timbres, parachevée d’harmoniques auxquels un audiophile attentif sera sensible à leur juste valeur. Sur l’intégralité des extraits écoutés, on observe beaucoup de nuances doublées par une palette de couleurs musicales. La suite orchestrale de » Porgy and Bess » – direction Franck Chacksfield met en lumière cette foule de nuances et de petits détails qui viennent vous susurrer aux oreilles leur doux chant. ESOTERIC n’a pas son pareil pour aller fouiller le message sonore, et le degré d’analyse qui caractérise ce lecteur CD-SACD est excellent.
Si le registre grave n’est pas le plus abyssale (en comparaison avec le K-01) des lecteurs de cette catégorie, on ne pourra pas lui reprocher de descendre bien bas avec une assise, une stabilité, et une lisibilité de premier ordre. Ceci est appréciable à l’écoute de » Valéria » interprétée par le Modern Jazz Quartet ou la contrebasse est à citer en référence. Le piano offre des « symptômes » identiques.
Le registre médium est riche : il s’articule autour d’un registre aigu qui diffuse un millier de détails qui aboutissent forcément à l’excellent détourage des instruments et des voix, avec en toile de fond cette transparence qui est la marque de fabrique du constructeur japonais. Si ces caractéristiques sont synonyme de pureté musicale, elles se placent aux antipodes d’une restitution qui se voudrait agressive et / ou aseptisée. La musique est diffusée avec douceur et perspicacité. Les instruments en bois tels que ceux agrémentent la » Folia » de Gregorio Panagua sonnent de manière naturelle. Le jeu de clavecin offre un grain et un aspect étincelant vraisemblable, et de surcroît appréciable. On sent qu’il y a beaucoup de finesse et de rigueur – le bon déroulement des enchainements laissent à penser que la remarquable fluidité joue aussi un rôle important dans cette restitution réellement conviviale, et en tous les cas dépourvue de crispations.
2° Dynamique – réactivité – rigueur
Sur ces paramètres, même si le K-07 ne va pas aussi loin que son aîné le K-03 testé dans ces mêmes colonnes, on ne pourra pas le prendre en défaut en matière de dynamique et de réactivité. Il n’y a qu’à faire des essais sur le » Requiem de Mozart » par Karajan. Le K-07 réagit vite et bien, et un amplificateur GRYPHON Diablo (par exemple) lui viendra alors en point d’appui pour faire « monter la pression » et rendre la partition vivace, vivante, et, j’en suis certain, conforme aux souhaits du compositeur et du chef d’orchestre.
Les éventuelles craintes qui auraient pu s’installer avec des extraits plus ou moins bien enregistrés sont vite dissipées sur les grandes ensembles tels que la » Toccata et Fugue » de Jean-Sébastien Bach dirigée par Camarata, ou les » Symphonies de Beethoven » dirigées par Rudolf Kempe réédition Esoteric en SACD. Sur une charge un peu complexe, on aurait pu redouter une forme de cafouillage; que nenni : ce lecteur s’en sort à merveille et fait preuve d’un très beau discernement. Chaque groupe d’instrument et chaque instrument soliste sont parfaitement reproduits sans une once de confusion.
3° Scène sonore – ouverture
Ici encore, lorsque l’on a en mémoire le comportement du K-03, on est bien obligé de se rendre à l’évidence : le K-07 délivre une scène sonore moins ample que son grand frère. Toutefois, il faut savoir replacer le produit dans son contexte et l’apprécier à sa juste valeur. Si on oublie quelques minutes les caractéristiques propres au K-03, le K-07 n’a rien de ridicule et c’est même tout le contraire dans la mesure où son sens de l’ouverture va de pair avec une forme de générosité et une spatialisation dont les effets sont garantis. La musique respire à pleins poumons avec une structure ample et aérée. Aucune forme de compression ne vient ternir le paysage musical. La structure de chaque plan est construite avec intelligence et logique.
Les effets stéréo gauche / droite sont impeccables et ne sont pas focalisés sur l’une ou l’autre des enceintes acoustiques. Les instruments ou les voix qui interviennent au milieu de la scène sonore sont bien à leur place. On appréciera en outre l’ordonnancement de chaque instrument sur le thème » Minor Waltz » de Laurent Korcia mais également sur d’autres extraits tels que » l’Air Varié d’après Colombi (école de Madène 17ème siècle) » ou la spontanéité et l’enthousiasme des interprètes sont simplement prodigieux.
4° Communication avec l’auditeur
Au fil des écoutes le lecteur K-07 montre bien toute sa capacité à livrer la musique avec une bienveillance inattaquable. » Quiet Night’s » par Diana Krall reflète parfaitement ce souci qui tient à cœur l’équipe de concepteur lorsqu’il s’agit de véhiculer des émotions. La voix de la chanteuse apparait naturelle et réaliste : on entend chaque mot et leur articulation respective ainsi que les reprises de souffle entre chaque phrase.
Dans le même ordre d’idée, la communication entre les interprètes et l’auditoire s’établit naturellement lorsque l’on écoute la » Misa Criolla par Ariel Ramirez » dont il n’est pas difficile de percevoir jusqu’à quel point les chœurs ont mis toute leur conviction à transmettre leurs émotions lors de la prise de son – c’est « bath » comme disait jadis Jean Gabin.
Les » Symphonies N° 5 et N° 9 » de Beethoven vous transportent littéralement dans l’univers du compositeur, tant la force d’interprétation et l’énergie sont débordantes. Ainsi, je me suis régalé face au fruité des groupes d’instruments ou d’instruments solistes : des cordes aux cuivres en passant par les percussions, la très bonne matérialisation de ces instruments, la justesse de leurs timbres et leurs nuances m’ont ravi : dès lors, il me sera bien difficile de cacher ma joie au vu de ce bonheur que je qualifie d’explosif. Plus généralement, le très grand nombre de CD qui se sont succédés confirment que le K-07 est un lecteur qui sait transmettre toute l’effervescence d’interprètes consciencieux et motivés.
Conclusion :
Bien que moins onéreux que le K-03, le K-07 n’a rien perdu des fondamentaux qui font la réputation de la marque ESOTERIC. Le K-07 a beaucoup d’atouts pour faire chanter un ensemble haute fidélité de haut de gamme. Performante et hautement musicale, cette source joue la carte de la sincérité et de la justesse en matière de timbres et de transparence. Sa conception et sa construction sont destinées à défier les modes et les outrages du temps. Enfin, ce lecteur intègre une section Dac de grande qualité (non testée spécifiquement), et de surcroît ce lecteur est évolutif. Le K-07 est une source de référence que je recommande sans restriction.
Cotations : |
Musicalité : remarquable
Appréciation personnelle : hautement musical
Rapport musicalité – prix : très bon |
Prix : 4090 € (12/2013)
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt
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