CYRUS 8VS
Origine : Angleterre
Ampli-préampli intégré à transistors
Puissance :
2 x 70 Watts / 8 Ohms,
2 x 110Watts / 4 Ohms
Réponse en fréquence : à 3 dB, 0.2Hz à 85 kHz
Distorsion : 0,003%, 1kHz (8 Ohms) 0.005%, 1kHz (4 Ohms)
Facteur d’amortissement : 150 à kHz
Puissance absorbée : 340 watts
6 entrées haut niveau,
1 entrée monitoring,
1 sortie enregistreur,
1 sortie casque jack 6,35 en face arrière
Voici quelques années, qu’à titre personnel, je n’avais plus eu l’opportunité d’écouter de façon approfondie et de publier un compte rendu sur les produits CYRUS, compte tenue des aléas de la distribution. C’est fort dommage, car les produits CYRUS méritent qu’on leur donne l’importance qu’ils méritent et peuvent répondre à des attentes musicales très variées. Ainsi, Eric1966 a bien voulu contribuer à enrichir cette rubrique en nous confiant ses impressions avec l’amplificateur intégré 8VS.
Les puristes ou aficionados de la marque pourraient rétorquer que l’amplificateur répondant à la référence 8VS a été remplacé par le modèle 8XP, réputé plus performant et plus musical. Certes, mais le modèle 8VS présenté ici incarne réellement les « fondamentaux » et la philosophie technique et musicale reprise sur les versions les plus récentes. Il n’y aura donc pas de mauvaises surprises ou d’évolutions diamétralement opposées entre la version 8VS et les versions actuelles.
Quelques fonctionnalités et la présentation de la façade changent un peu, mais nous sommes toujours en présence d’un produit compact, solidement construit, bien pensé, et fait pour durer, bref faisant totalement abstraction des effets de modes. De plus, nous avons pensé aux audiophiles qui se penchent sur la question des produits d’occasion, et c’est aussi en ce sens que ce compte rendu d’écoute prend alors tout son sens.
Lionel Schmitt
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Nous sommes face à un ampli format shoes box, dans la plus pure tradition Cyrus. Le moule sert à faire TOUS les appareils, du tuner à l’ampli HC, il doit être amorti depuis longtemps !
Le boitier est fait d’un métal qui respire la robustesse, grâce à sa conception monobloc et son apparente épaisseur. malheureusement les boutons et le potentiomètre de volume, sont en pur plastique cheap de chez crise de 1974 !
Cyrus a poussé le concept du ré-use, cher à l’automobile très loin :
– le boitier est le même sur tous les appareils
– la façade est très proche de conception : le bouton On/Off, le récepteur IR, le potentiomètre, les switchs de sélection sont tous au même endroit, que l’on regarde Tuner, Ampli ou CD.
– la télécommande n’est ni très belle, ni très bien finie, ni très ergonomique, mais ce n’est pas une horreur non plus, et elle permet de commander tous les appareils de la marque.
La connectique en face arrière est complète, mais les fiches de connexion sont très serrées.
Les fiches spécifiques permettant le raccord des enceintes sont au standard CamCon, et nécessitent l’utilisation de fiches bananes spécifiques à Cyrus, mais fournies avec l’appareil.
En outre, le Cyrus 8VS pourra recevoir en option une alimentation séparée de type PSX R.
Une prise casque au format jack 6,35 fait aussi partie de la panoplie des connecteurs.
Le CYRUS 8VS possède deux caractéristiques étonnantes : un poids plume pour une conso record ! |
ECOUTE
Les tests d’écoutes sont réalisés avec mon matériel, des disques à mon goût et mes oreilles, à mon domicile.
Enceintes JMR Euterpe, Lecteur Cyrus CD8X. Câble de modulation Real Câble master CA OCC 90, câbles d’enceinte no name en 2.5 mm .
La pièce d’écoute est un bureau de 20-25 m, bas de plafond amorti, plancher + tapis au sol, bien meublé, bien fourni en livres. Ma seule limite concerne l’image stéréo, mes enceintes étant trop proches l’une de l’autre (1.2 mètre environ).
Les disques utilisés pour l’écoute sont représentatifs de mes goûts musicaux, et chacun choisi pour correspondre à 1 critère.
Mes goûts vont vers le rock (beaucoup), le jazz (de plus en plus) mais je n’écoute pas de classique.
Disques utilisés : Brad Meldhau : love songs avec Ann Sofie von otter , Deep Purple : Live in Japan, Queen a night at the opera, Radiohead : In Rainbows et My Iron Lung, Stacey Kent : Breakfast in a morning tram, Pat Metheny: what’s is all about, Dire Straits : Love over Gold, et bien sur Massive Attack Mezzanine et Patti Smith Twelve!
Les Basses :
2 albums clés pour tester les basses : In Rainbows de Radiohead et Mezzanine de Massive Attack.
Sur « all I need », les basses de l’intro sont somptueuses, mais ne viennent jamais empiéter sur la voix (merveilleuse) de Tom Yorke. Sur Angel, de Massive, la ligne de basse est parfaite. A la fois tendue, présente, mais pas baveuse, On ressent bien la présence, les infra sont présentes, très présentes. C’est le but du morceau. Un test ultime.
Les Mediums et les voix :
Mon registre préféré, celui qui me fait fondre : La version de Helpless de Patti sur Twelve est sublime. Tout le grain de voix, toutes les intonations sont là, pas de projection. White Rabbit fait revisiter la voix magique de Grace Slick. Les 70’s sont de retour ! Pourquoi ai-je raté Woodstock ? parce que je n’avais que 6 ans, pardi !
Sur Pastime paradise, le grand Stevie doit être fier. La voix de Patti file, donne envie de taper du pied. Les Guitares de Dire straits sont également un régal : chaque corde vibre, chaque touché est ressenti.
Le Breakfast in a morning Tram de Stacey Kent est également restitué avec toute la sensualité et la délicatesse qu’il nécessite. Les intonations, émotions sont retranscrites sans jamais exagérer ni , pire, occulter certains détails. Le médium est globalement très supérieur à ce que j’avais pu avoir avec mon Mira 3. A la fois aussi détaillé, mais encore plus chaleureux et présent. Les voix sont toujours reproduites avec sensualité, précision et punch !
Les Aigus et les morceaux « Durs » :
Sur In Rainbows, Le Faust Arp et le Reckoner sont également reproduits avec une vigueur, une précision et à la fois une forme d’ »arrondi » extraordinaire. Aucun morceau n’est dur, alors que l’album se prête volontiers à ce jeu !
Sur Black Bird par Brad Meldhau et Ann Sofie Von Otter: Un test imparable pour la dureté dans les aigus. La voix d’Anne Sofie est cristalline, le piano travaille à merveille, les aigus ne sont jamais criards, jamais agressifs. Bref, le Cyrus s’en sort à merveille. Le Cyrus s’en sort également très bien avec les enregistrements de Portishead, pourtant difficiles à restituer.
Rock n’ Roll :
on commence par LE deep purple live, Live in Japan, avec Child in Time. Ian Gillan peut laisser libre cours à ses exploits: sa voix est remarquablement maitrisée, à tel point que je n’ai qu’une envie: monter le volume. Ça en devient alors extraordinaire : le Cyrus envoie la puissance avec une aisance diabolique, la voix resplendit, mais les cymbales , la basse et le rythme de la batterie sont toujours distincts. Jamais de confusion.
Smoke on the Water : la guitare de Richie Blackmore se met en place, avec toute l’énergie qu’elle doit déployer. Puis tous les instruments la rejoignent, jusqu’à la voix. Aucune faute de goût.
Les Guitares et les morceaux acoustiques :
J’adore le son de la guitare, surtout en mode acoustique. Il me semble donc évident de tester mon système la dessus aussi. Test réussi : sur la version de The Sound of Silence interprétée par P Metheny, les cordes ne vibrent pas. L’artiste est devant ! Peut être une petite crispation sur certains sons très aigus. Enfin un défaut !
Sur Private Investigations, de Dire Straits, on tourne au somptueux. Tout est détaillé, spatialisé, le nirvana n’est pas loin. Je m’arrête là les guitares, pour en avoir testé des dizaines de morceaux !
Le Creep de Radiohead sur My Iron Lung est parfaitement restitué, plus plein me semble t’il qu’avec mon Atoll. La voix est aussi présente, mais plus sensuelle et jamais agressive. Comme avec Deep Purple, on a envie de monter le volume.
Complexité (pour moi !) :
Je passe Bohemian Rapsody. Ce morceau un brin pompier reste à mon sens un monument du Rn’R et un système médiocre vomira sans doute une infâme bouillie plus proche de l’horreur que de la musique ! Les instruments sont bien distincts, la voix aussi. Freddy est aux anges. J’avais perçu quelques « brouillonneries » en première écoute, mais une re disposition des enceintes a remédié à tout ça. A méditer.
Conclusion :
Si je devais comparer cet ampli à ses 2 prédécesseurs, un Atoll IN100 et un Rega Mira 3, je dirais en substance qu’il a su canaliser les qualités des 2, soit la puissance, le punch, la douceur, la finesse, le détail et la restitution magique des mediums en laissant de côté les défauts qu’on leur trouve parfois : sécheresse pour l’un, mollesse pour l’autre, tout en rajoutant encore de la matière, qui fait que sur du rock n roll, on n’a qu’une envie : PLAY IT LOUD !
Et quant à son mariage avec mes JMR, il me fait mieux comprendre ce qui a pu pousser Alienor d’Aquitaine à franchir la manche !
Cotations : |
Musicalité : 9 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 1500 € lors de sa première commercialisation
Ecoute réalisée par
Eric1966 (2007)
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