Amplificateur intégré – Dac
Origine : Grande-Bretagne
Puissance : 2 x 55 Watts / 8 Ohms
Puissance : 2 x 110 Watts / 4 Ohms
Réponse en fréquence : 5 Hz à 50 kHz à +/-3dB & 10 Hz à 20 kHz à+/-1dB
Taux de distorsion : < 0,045%
Rapport signal / bruit : 105 dB
Séparation des canaux : >68 dB à 1 kHz
2 Entrées ligne RCA
1 Entrée ligne XLR
1 Entrée numérique S/PDIF coaxiale
1 Entrée numérique optique
1 Entrée USB-2
1 Port Bluetooth 5.0
1 Sortie casque jack 6,35
Il y a plus de 40 ans de cela (en 1982 pour être précis), le concepteur Britannique Mike CREEK donnait naissance à un amplificateur intégré qui allait faire le tour du monde. Le CAS 4040 a eu (et a encore) une réputation musicale enviable surpassant alors la plupart de ses concurrents de l’époque.
Amplificateur intégré CAS 4040 de 1982
Cet amplificateur intégré de puissance relativement modeste (2 x 30 Watts / 8 Ohms), configuré en Classe B, était déjà bien pourvu sur le plan de l’alimentation. A l’époque, le constructeur avait conçu une alimentation sur rail unique conjointement avec un couplage CA aux haut-parleurs via une paire de condensateurs électrolytiques d’une valeur 3300 μF.
40 ans plus tard, le tout nouvel amplificateur intégré 4040 A a été pensé pour reprendre l’essence de l’original et le propulser dans le 21ème siècle.
Evidemment, sur le plan technique, le nouveau venu n’a plus grand chose à voir avec le modèle d’origine. L’amplificateur – Dac 4040 A vient compléter la nouvelle gamme inaugurée par l’amplificateur Voyage i20 et le lecteur CD – Dac Voyage qui ont fait l’objet d’un banc d’essai détaillé ICI en 2021.
De format nettement plus réduit que son aîné Voyage i20 (21,5 x 6 x 25,5 cm) et plus léger (2 kg), le 4040 A est un amplificateur intégré doté d’un convertisseur N/A. Sa face avant en aluminium de 8 millimètres d’épaisseur regroupe un afficheur qui donnera tous les renseignements sur les fonctionnalités mises à la disposition de l’utilisateur. Son bandeau noir inclut une sortie casque au format jack 6,35. Il est complété par deux molettes actionnant une série de relais. Celles-ci intègrent différentes possibilités de réglages et de sélections reprises par la télécommande fournie d’origine incluant la fonction Standby.
La molette de gauche sert de « navigateur ». Intuitive et simple d’utilisation, elle donne accès à un menu visuel déroulant bien lisible pour l’accès à toutes les fonctions et l’ensemble des nombreux réglages disponibles. Celle de droite assure le volume sonore ainsi que la mise hors service des enceintes acoustiques par une simple pression.
Parmi ses possibilités, on pourra compter sur des réglages de tonalités grave et aigu séparé, débrayables, ainsi qu’un précieux réglage de balance.
Les entrailles de l’amplificateur montrent un haut coefficient de compacité et de performance en utilisant la technologie de pointe MERUS TM. Le constructeur précise que c’est la première fois sur un appareil « audiophile », que la section d’amplification est basée sur une pure Class D MERUS de chez Infineon. L’idée est de lui permettre de conduire même les charges les plus difficiles à des niveaux d’écoute réalistes. La clé des performances de cet amplificateur intégré 4040 A réside dans son alimentation à découpage « propriétaire » haute fréquence, optimisée pour l’électronique audio. Celle-ci s’inspire de celle de l’amplificateur Voyage i20.
Les performances du 4040 A ne sont pas affectées par la qualité du courant secteur ou la stabilité de la tension. Contrairement à la plupart des amplificateurs conventionnels, son alimentation de 350 watts est stabilisée en tension, ce qui lui permet de doubler sa puissance à chaque fois que l’impédance de charge est divisée par deux, quelle que soit la tension secteur. Sa carte Dac embarque une puce ES9023 Sabre.
Bien que de format exigu, l’arrière du coffret comprend un nombre de connexions numériques et analogiques assez large. On dénombre une entrée analogique symétrique et deux entrées asymétriques dont l’une d’entre elle peut être transformée en entrée phono par implantation de la carte phono optionnelle Sequel Mk-4 prévue pour les cellules MM et MC à haut rendement.
Le 4040 A dispose de trois entrées numériques : une entrée numérique S/PDIF coaxiale, une entrée numérique optique et une entrée USB-2, complétées par un plot de connexion pour antenne AptX Bluetooth 5.0.
La connexion des enceintes acoustiques s’opère via quatre sérieuses bornes HP interdisant le bi-câblage. Ces bornes acceptent exclusivement les fiches bananes et les fourches.
Un point de détail important : CREEK a eu la bienveillance d’apposer un point rouge à côté de la prise IEC afin de repérer instantanément la phase secteur.
Je remercie Stentor Distribution d’avoir mis à ma disposition cet amplificateur pour une durée de quatre semaines afin de réaliser ce banc d’essai et partager avec vous le contenu de cette analyse.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Lecteur CD YBA Classic Player 2 (mode intégré & mode drive)
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Préamplificateur phono GOLD NOTE PH-5
– Platine vinyle GOLD NOTE Valore 425 Plus & cellule GOLD NOTE MC Donatello Red
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
– Casque d’écoute AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z
– Câbles de modulation asymétriques PURIST Audio Jade Diamond, ESPRIT Beta 8G 2019, VAN DEN HUL the Orchid
– Câbles numériques coaxiaux LUNA Orange & ESPRIT Eterna
– Câbles HP ESPRIT Beta 8G 2019
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Prodiges ~ Camille Berthollet – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Ainsi parla Zarathoustra : Richard Strauss ~ Direction Lorin Maazel – Meedle ~ PinkFloyd – Tri Yann – la tradition symphonique avec l’Orchestre National des Pays de la Loire Vol.1 & Vol.2 ~ Direction d’orchestre : Hubert Soudant – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Quiet Nights ~ Diana Krall – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Barry Lyndon ~ bande originale du film, etc…
• Vinyles sélectionnés : Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain – Quiet Nights ~ Diana Krall – Barry Lyndon ~ bande originale du film – Contrastes ~ Pachacamac – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – Barry Lyndon ~ bande originale du film – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – All Time Favorite Melodies of Japan – Concertos pour guitare & pour mandoline ~ Direction Paul Kuentz – The Guitar Genius ~ Chet Atkins ~ A mémorial for Glenn Miller : the original members, etc…
Signature sonore – nature des timbres – philosophie musicale
Registre aigu
• Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens (CD)
A titre personnel, je ne peux pas affirmer être un fervent partisan des amplificateurs de Classe D. Cependant, l’amplificateur CREEK 4040 A pourrait bien rebattre les cartes dans mon jugement personnel.
A première vue, cette nouvelle « création » signée CREEK ne sonne pas comme l’amplificateur Voyage i20. Mais, je ne peux pas dire pour autant que les fréquences moyennes et hautes s’apparentent à celles des amplificateurs Classe D de la concurrence.
Le CREEK 4040 A se situe un peu à part dans le dédale des nouvelles électroniques de Classe D. La première approche est plutôt positive. Analytique par nature, il va droit au but en proposant un registre aigu fort bien « affûté ». Celui-ci laisse les hautes fréquences « monter » sans altération. Pas de surlignage intempestif non plus. Le 4040 A s’applique à préserver l’équilibre subjectif en délivrant des tonalités « patinées » que l’on apprécie notamment sur les cuivres. La trompète ainsi que la trompète bouchée offrent la teinte éclatante attendue. Le violon sono file haut avec une précision et un détourage qui ne laissent jamais de place à l’approximation. Les coups de cymbales sont bien nets. Le vibraphone brille de toutes ses couleurs. Ces couleurs sont justement assorties d’une série d’harmoniques qui les font perdurer dans le temps et l’espace avec une excellente liberté.
Le fonctionnement en Classe D nous gratifie également d’une musicalité d’une belle douceur, avec une emprunte légèrement chaleureuse. Ces traits de caractère ne gâchent aucunement le plaisir de l’écoute et ne nuit pas pour autant à la clarté générale.
Registre médium & transparence
• Naim CD test Sampler N°6 (CD)
Les fréquences médium bénéficient d’un traitement sans faille où rien n’est laissé au hasard comme en témoigne l’extrait Tears of Joy d’Antonio Forcione. Le jeu de guitare et sa précision sont au rendez-vous. On y décèle facilement les changements d’accords et les quelques frets qui en découlent.
Autours de cette guitare, quelques percussions bien « amenées » viennent enrichir subtilement la reproduction avec une excellente présence. Cela m’amène à mentionner la belle transparence qu’en en capacité de produire cet amplificateur au « cœur tendre ».
D’autres extraits musicaux démontrent qu’il n’y a pas de « décrochage » entre les fréquences les plus élevées et les fréquences médium. Aussi, le 4040 A se montre d’une bonne cohérence sur tout le spectre audible, et plaide largement en faveur d’une musicalité loin d’être « dépareillée » comme on peut s’en rendre compte pas mal d’amplificateurs de Classe D qui délivrent assez souvent une musicalité, souvent monocorde, parfois décharnée, et j’en passe. Cet amplificateur sait fort bien nuancer les phrases musicales en leur donnant un sens.
Registre grave
• Ouverture Ainsi parlait Zarathoustra : Richard Strauss ~ Lorin Maazel (CD)
Ainsi parlait Zarathoustra est une rude épreuve pour certaines enceintes acoustiques et amplificateurs, notamment ceux qui se situent en début de gamme. Il est vrai que l’Ouverture de cette œuvre signée Richard Strauss est complexe à reproduire dans de bonnes conditions.
Sur ce chapitre, le petit nouveau se montre surprenant. Tout commence par la profondeur de l’orgue en début et fin de partition. Ce « petit diable » est capable de descendre très bas pour tutoyer les plus basses fréquences autorisées par la prise de son. Mieux encore, on prêtera attention à la fin de phrase de cette Ouverture : la note finale de l’orgue est largement agrémentée de micro nuances.
Par ailleurs, cet amplificateur est doué pour démêler les montées en puissance imposées par une orchestration puissante. Le roulement des coups de timbales qui viennent ponctuer la phrase musicale sont « percutants ». Cet amplificateur gère à la perfection la texture consistante, pleine, organique de ces percussions. Le poids attendu est bien significatif, et renforce l’extraordinaire panache de cette composition.
• Pazz på svenska ~ Jan Johansson (CD)
Cet amplificateur mérite grandement que l’on fasse un second focus sur son registre grave. Sur un répertoire totalement différent de celui qui précède, mon attention fut portée sur la contrebasse qui accompagne le jeu de piano de l’album Pazz på svenska.
Nous retrouvons la belle profondeur de l’instrument, sa fermeté et un sens de la mélodie prononcé. Pas de sensation intempestive d’embonpoint, mais une ligne mélodique remarquablement suivie. Nous sentons aisément que chaque note est choisie pour accompagner un piano qui ne manque pas non plus de profondeur sur les notes les plus graves.
Ainsi, nous avons affaire à une restitution de l’ensemble piano et contrebasse charpentée. Les fréquences qui « gravitent » dans le bas du spectre sont en permanence bien « tenues » et font preuve d’une assise incontestable.
Scène sonore – spatialisation
• Contrastes ~ Pachacamac (vinyle)
Tel un condor, le 4040 A déploie ses ailes avec une majestuosité impressionnante. C’est, entre autres, sur ce rare disque vinyle que l’on peut se rendre compte à quel point la scène sonore est étendue en largeur. Cet amplificateur constitue même un cas de figure, si je puis dire. Si les instruments sont bien ciblés sur chaque enceinte acoustique, le centre de l’espace sonore est également bien documenté. Chaque interprète prend la place qui lui a été assignée au sein du studio d’enregistrement : cela se voit et s’entend.
De fait, le « format » spectral induit une formidable aération dans la présentation du message musical. Pas le moindre signe de confinement n’est perceptible. D’ailleurs, lorsque l’on se nomme CREEK, ce principe n’est pas admis. Il n’était pas question de déroger à la règle « maison » et de faire moins bien que les millésimes précédents.
• Quiet Nights ~ Diana Krall (CD & vinyle)
Marchant sur les traces de son ainé Voyage i20, le 4040 A constitue une référence en matière de spatialisation, donnant le sentiment d’une reproduction d’une ampleur inversement proportionnelle à sa taille.
J’irais même jusqu’à dire que la présentation holographique qui nous est proposée est d’un des principaux « marqueur » de cette nouvelle mouture CREEK.
L’organisation de la scène sonore est méthodiquement structurée. Chaque « intervenant » ou groupe d’intervenant est positionné précisément au sein de l’espace sonore. Chaque plan est immédiatement identifiable. Certes, Diana Krall se trouve au premier plan. Cependant, il est impossible de ne passer à côté des musiciens qui l’accompagnent. L’écoute révèle une reproduction bien contrastée. On observe assurément de superbes reliefs. Ceux-ci mettent en évidence la présence non dissimulée de tous les instruments de musique dans l’espace d’écoute.
La prestation vocale et orchestrale respire l’authenticité, d’autant que l’amplificateur « retranscrit » bien les réverbérations du lieu de l’enregistrement. Sur ce point, le 4040 A est d’une générosité qui rend le d’autant plus attachant, qu’il n’y a pas forcément lieu de pousser le volume sonore pour tirer le meilleur parti du contenu d’une excellente prise de son.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de la Loire – La Tradition Symphonique Vol. 1 & 2 (CD)
Loin d’être l’amplificateur le plus rapide du moment, le 4040 A tient cependant la comparaison avec la concurrence à transistors ou en Classe D présente sur ce segment de produits.
Si, au début, je lui ai trouvé une légère forme de « timidité » sur quelques extraits, je dois avouer que mon jugement a évolué au fil des semaines et des écoutes.
L’écoute de Tri Yann accompagné de l’Orchestre des Pays de la Loire démontre que l’amplificateur tient la cadence. Ses capacités de réaction ne laissent pas de doutes sur les thèmes les plus fougueux où se mêlent la puissance d’un orchestre symphonique, la force des chœurs et une rythmique rock. Le 4040 A est, finalement, empreint d’une très bonne dynamique. Pas de trace de traînage ou manque de vivacité n’a été relevée. De plus, les charges complexes (et il y en a) sont gérées avec une rigueur, sans concession où chaque pupitre, chaque soliste sont instantanément identifiés. Cela laisse transparaître les petites touches d’instruments de musique parfois noyés dans la masse orchestrale, tels que celle d’un triangle, du cromorne ou de la mandoline. Ceux-ci prennent ici une formulation claire et détachée.
Quoi qu’il en soit, notre challenger se montre d’une sacrée belle agilité. J’ai été ravi de constater que le « test d’effort » est plus que probant. D’ailleurs, j’ai immédiatement remarqué qu’en dépit d’écarts de dynamique importants, l’image demeurait d’une stabilité inébranlable.
Cet amplificateur a des ressources dynamiques qui permettent à ce genre de musique fusion d’être reproduite avec toute l’énergie et la vigueur attendues. Les grands écarts de dynamique sont notablement pris en charge : cela contribue à rendre ce spectacle musical vivant !
Séquence émotion – sens de l’expression
• Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain (vinyle)
Cette fabuleuse version de la Toccata & Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain illustre la notion d’authenticité qu’est en mesure de reproduire cet amplificateur CREEK. Toute la pureté de l’orgue parvient à l’auditeur sans voile, sans déformation. Aussi, il a toutes les prédispositions pour plonger l’auditeur dans l’univers du compositeur.
De surcroît, le pressage vinyle apporte un gain en matière de naturel, grandement relayé par cette électronique qui, décidément, a quelque chose à raconter. On se prend facilement au jeu d’une écoute captivante, prenante. Si l’organiste se fait un malin plaisir à extraire mille informations des entrailles de l’instrument, vous pourrez aussi compter sur l’amplificateur pour n’en passer aucune sous silence.
La musique s’invite dans votre pièce d’écoute comme si vous l’écoutiez au cœur d’une cathédrale, la rendant encore plus captivante.
L’orgue n’est pas toujours simple à reproduire. Ce CREEK « new age » excelle pour en extraire ses multiples facettes. Les notes s’échappent des tuyaux de l’orgue avec une grande latitude, une excellente fluidité et une foule de tonalités qui vous procurent ce frisson de satisfaction tant attendu de la part des mélomanes sensibles à ce type de répertoire..
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé ( vinyle 30 cm / 45 tr/m)
Comme je me plais souvent à le rappeler : Écouter la musique est une chose. L’apprécier en est une autre. Ce n’est pas l’auditeur qui doit aller chercher le contenu musical. Au contraire, le rôle d’un bon produit est de transmettre à l’auditeur toute la substance auditive et d’ordre artistique. Après des dizaines d’heures d’écoutes, il apparaît que l’amplificateur CREEK 4040 A sait faire ça.
Il ne se limite pas à diffuser des sons, de la musique. Non, il va plus loin en s’inscrivant comme une véritable interface entre le (s) interprète(s) et l’auditeur. Si je me réfère à l’écoute de l’album vinyle Nameless de Dominique Fils-Aimé, j’ai réellement eu l’impression que cet amplificateur avait été « taillé » pour symboliser la musique vivante.
Tout d’abord, la présence de Dominique Fils-Aimé dans la pièce d’écoute est inouïe. Avec certains amplificateurs, nous avons parfois la désagréable sensation que l’expression reste « collée » aux enceintes, traduisant ainsi une certaine retenue. Celle-ci nous incite alors à monter un peu le volume. Si cet amplificateur n’affiche pas son excentricité, il déploie facilement le contenu d’une prise de son et d’un pressage qualitatif.
L’expression vocale revêt une texture naturelle prodigieuse. La voix de l’interprète est chaleureuse, sensuelle. Ne nous méprenons pas : cette voix n’est pas pour autant « sirupeuse ». On y décèle une forme de pureté qui vous invite à découvrir tout son talent. La diction et les respirations nous sont présentées sans une once de caricature. Animée par une sonorité raffinée, cette voix « rayonne » dans votre pièce d’écoute.
Le jeu de contrebasse prend, à son tour, toute sa place dans le sobre arrangement qui accompagne l’artiste. Ce que l’on peut en retenir, c’est sa « robustesse », son assise et sa sonorité organique. Nous y décelons alors l’agilité du contrebassiste qui s’applique à faire vibrer chaque corde pour obtenir une sonorité amplifiée par une table d’harmonie aux dimensions réalistes. Nous pouvons ainsi suivre la ligne mélodique, la façon dont le musicien plaque ses accords, fait glisser ses doigts sur la touche de l’instrument afin de modifier la longueur de la corde vibrante et, de fait, la « hauteur » des sons émis.
• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani (CD)
Au terme de cette longue analyse, je peux conclure que l’amplificateur CREEK 4040 A sait canaliser harmonieusement les multiples teintes sonores qui lui sont soumises. Nous sentons que le concepteur maîtrise la technologie Classe D. Grâce à une alimentation particulièrement étudiée et des optimisations adaptées, cette « petite boîte à musique » se démarque singulièrement de la plupart des autres amplificateurs configurés en Classe D.
Au fil des écoutes, je me suis aperçu que cet appareil savait sensibiliser l’auditeur et lui procurer toute l’émotion qu’il en droit d’attendre d’un répertoire qui, au demeurant, n’en manque pas. Cet album Les Égarés de Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani en est une illustration.
Il est rassurant de constater que notre protagoniste n’a pas tendance à simplifier le message musical. Au contraire, je lui reconnais de grandes facultés à bien moduler les instruments respectifs de chacun des musiciens qui « œuvrent » pour partager un répertoire d’une belle « fraîcheur ».
Par sa spontanéité, il arrive à révéler aussi bien le talent des musiciens de ce quatuor que la sonorité pure et riche de leurs instruments de musique respectifs. Parmi eux, la kora (instrument à corde Malien constitué d’une volumineuse demi-calebasse en guise de caisse de résonance et de 21 cordes. Je me suis délecté en écoutant cet instrument étincelant dont chaque tonalité est minutieusement ciselée. Les autres instruments évoluent dans le temps et l’espace avec un excellent détachement qui va dans le sens d’une écoute confortable et réaliste.
Sortie casque
L’amplificateur étant pourvu d’une sortie casque au format jack 6,35, il m’a aussi semblé intéressant de procéder au test de son module. La mise en service de cette sortie s’effectue simplement par l’introduction de la fiche dans la prise en face avant. Cette action met automatiquement l’étage de sortie hors service.
Cette sortie accepte les casques d’une impédance comprise entre 30 et 300 Ohms.
Sans atteindre les performances d’un amplificateur pour casque séparé, le module développé par le constructeur n’a rien « d’anecdotique ». Il remplit correctement son rôle. On peut sans restriction porter son choix sur un casque d’écoute de qualité supérieure.
Nous retrouvons les principaux « traits de caractère » décrits dans les chapitres précédents. Ce qui interpelle est la séparation des canaux bien marquée. La spatialisation offre, elle aussi, un panorama d’une belle ampleur scénique. La présentation holographique est, en tous points, excellente. Si le message sonore est bien aéré, l’allure tri-dimensionnelle est plus limitée qu’avec un amplificateur pour casque séparé, toutes choses égales par ailleurs.
La « pression acoustique » sur les oreilles est relativement modérée, sans être totalement absente. Nonobstant cette observation, nous pouvons allègrement procéder à une écoute au casque prolongée, sans fatigue auditive. La couleur des timbres est assez semblable à celle relevée avec des enceintes acoustiques neutres et linéaire.
Le module Dac & Bluetooth
Cette petite « machine » est dotée d’une carte Dac animée par une puce Sabre ES9023. Il aurait été négligeant de ne pas profiter de cette possibilité d’exploitation. Aussi, tous les tests d’écoute à base de supports numériques ont été « doublés ». Ainsi, le lecteur CD a été relié en mode direct à l’entrée coaxiale. Les performances obtenues ont abouti à des résultats de bon niveau. Ce signifie que la section Dac a été murement réfléchie et incite grandement à associer à cet amplificateur un lecteur CD Drive, lecteur réseau de qualité afin de tirer pleinement profit d’une écoute similaire à celle décrite dans les paragraphes précédents.
Pour aller jusqu’au bout de la démarche, j’ai poussé le test jusqu’à utiliser la fonction la fonction Bluetooth en association avec le téléphone portable qui comprend quelques fichiers non compressés 16 bits / 44,1 kHz. L’appairage est instantané, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce mode de transmission. Bien que je ne sois pas forcément fan de ce genre d’exercice, j’ai été agréablement surpris par la qualité audio qui est bien « formatée » avec, à la clef, des résultats plutôt positifs.
Conclusion :
Sous sa livrée de taille réduite, l’amplificateur intégré – Dac CREEK 4040 A s’appuie sur un étage de sortie configuré en Classe D, assorti de circuits et d’une alimentation « propriétaires ».
A travers cette évaluation, j’ai retrouvé un grand nombre de paramètres musicaux qui, assurément, font la différence avec les soi-disant « référents » de la concurrence. Parmi les principaux critères retenus, on dénombre la grande pureté des timbres, l’étendue de la scène sonore et des sensations d’émotion avérées.
Au tarif auquel il est proposé, cet amplificateur se place au sommet du podium des produits de sa catégorie. A écouter de toute urgence !
Prix : 990 € (11/2023)