ATOLL PR 200 SE et AM 100 SE Origine : France Puissance : Bande passante amplificateur : 5 Hz à 200 kHz Bande passante préampli : 5 Hz à 200 kHz
ECOUTE Les tests d’écoute ont été effectués en auditorium avec un lecteur ATOLL CD 100 SE, REGA Saturn, – enceintes acoustiques B & W CM 8 et CM 9, REGA RS 5 et RS 7, câbles de modulation et HP YBA Glass et Diamond.
1° Timbres – transparenceOn a beaucoup épilogué, beaucoup critiqué, on s’est pas mal interrogé sur les forums (y compris celui qui accompagne ce site) quant à la qualité des timbres des produits ATOLL. J’ai lu pas mal de choses sur ce sujet, et beaucoup d’inexactitudes lorsqu’il s’est agit de définir le haut du spectre. Des témoignages peu ou mal fondés ont souvent définis les produits ATOLL comme » froids » dénaturés, aseptisés, agressifs, rendant l’écoute difficile à haut niveau. Je tiens ici à rectifier le tir : si les enceintes acoustiques, les câbles, la source, sont soigneusement choisis, je n’ai jamais retrouvé au travers de mes longues et patientes heures d’écoutes le type d’empreintes musicales décrites ci-avant. En ce qui concerne le couple PR 200 et AM 100, certes, on peut oublier l’aspect rond et chaleureux de certaines électroniques concurrentes ou à tubes. En dépit de cette remarque, il apparaît que cet ensemble « SE » s’est pas mal adouci au fil des années. Cependant, il conserve et pousse encore plus loin le degré d’ouverture, de finesse, et de précision qui font la réputation de la marque depuis plus de 15 ans. Si le registre aigu file haut, il traduit une excellente finesse d’ensemble, il n’est jamais insistant ou acide. Avec certaines enceintes acoustiques (mal appropriées), le registre aigu peut apparaitre légèrement ascendant, mais loin d’être insistant comme certains scripteurs veulent bien nous le laisser entendre. Les nappes de violons des grandes orchestrations vont dans le sens d’une belle clarté et quelque chose « d’ascensionnel » d’un très bel effet. Le violon de Laurent Korcia (‘’ Double Jeu ‘’) reflète la couleur boisée de l’instrument. Le frottement de l’archet sur les cordes de l’instrument conjugue la douceur et la précision. L’articulation entre les registres médium et aigu contribuent à mettre en exergue la transparence, remarquable pour des produits de cette catégorie et de ce prix. Je vous garantis que l’on est loin d’une musicalité aseptisée ou au contraire bouchée. Du flot orchestral émergent une multitude de petites nuances, une foule de détails. Les instruments de « second rang » prennent alors la place qu’il leur revient. Vous l’aurez compris, ATOLL a misé sur les principaux critères que sont la richesse et l’analyse. Le registre grave est comme à l’accoutumée chez ATOLL, d’une admirable lisibilité. Il se définit comme ferme et tendu. Les notes de contrebasse sur ‘’ Valéria ‘’ interprété par le Modern Jazz Quartet offrent par exemple de nombreuses nuances. Bien qu’il revête de nombreuses qualités, j’aurais apprécié que ce registre descende un cran plus bas. En tout état de cause, le bas du spectre est totalement dégraissé et dépourvu de rondeurs intempestives – et ça c’est important ! 2° Dynamique – réactivité – rigueurDepuis l’origine, ATOLL s’est toujours fait un point d’honneur à réaliser des produits dynamiques. Le PR 200 et l’AM 100 ne dérogent pas à la règle « maison » et c’est un vrai bonheur de retrouver sur ce point ce tandem en grande forme. Avec lui, la musique est tonique, vive, et dépourvue d’ennui. Dans tous les cas de figure, les phrases musicales font l’objet d’une magnifique séries d’articulations et d’impeccables enchainements. Les charges complexes que l’on peut observer sur ‘’ Celtic Spectacular ‘’ – direction Erich Kunzel révèlent un comportement sain et un bon répondant face à de grands écarts de dynamique. Rien à redire non plus sur le poids des notes et la matérialisation des instruments : c’est tout bon. 3° Scène sonoreLes fortes capacités de l’alimentation du préamplificateur et du bloc de puissance conduisent à élaborer une scène sonore suffisamment étoffée pour un environnement domestique de moyenne à grande dimension. A titre personnel, j’ai réellement apprécié la présence des musiciens au sein de la pièce d’écoute, même si l’étagement des plans n’est pas aussi marqué que je l’aurais souhaité. En dépit de cette remarque, le relief sonore m’est apparu comme satisfaisant et va de pair avec la transparence évoquée ci-avant. Fort de son alimentation sur-vitaminée, il ne fait pas de doutes que le bloc de puissance AM 100 montre toutes ses capacités à reproduire une véritable enveloppe musicale. On appréciera la belle largeur de la scène sonore sur différents extraits de ‘’ Celtic Spectacular ‘’ – direction Erich Kunzel, car l’orchestration investit la pièce d’écoute avec une souplesse, une spontanéité, et un confort épatants. La hauteur de scène sonore me paraît également très crédible. 4° FluiditéDe tous temps, les produits ATOLL se sont distingués par la leur fluidité. Le couple PR 200 / AM 100 ne déroge pas à la règle. La musique s’écoule avec une belle « liquidité » et sans accrocs. Les notes de musiques, les phrases musicales glissent avec facilité et sur ce registre, j’ai adoré écouter » Quiet Nights » de Diana Krall. L’orchestration en « fond de page » complète et forme un excellent contraste avec la voix de l’artiste. L’écoute s’affranchit de toute forme de crispations avec la clef un délié particulièrement savoureux et très naturel qui mettent bien en valeur le « fruité » de chaque instrument ou groupe d’instruments de musique. 5° Communication avec l’auditeurAvec des enceintes acoustiques, une source, et des câbles méticuleusement choisis, le couple ATOLL peut frapper fort en ce qui concerne sa facilité à communiquer à l’auditeur des émotions et des sensations. Les différentes qualités décrites dans les paragraphes précédents deviennent alors des critères qui s’additionnent pour établir un véritable dialogue avec les auditeurs. Un » Air Varié » d’après Colombi (école de Madène 17ème siècle) est un extrait qui ne laissera à mon avis personne indifférent. Mon attention a été retenue par la texture du clavecin, qui se veut riche, pertinente, et même percutante. Le » Kyrie » de la Misa Criolla d’Ariel Ramirez présente à son tour beaucoup d’émotions, de par l’aspect de la qualité de la diction du soliste et des chœurs qui l’accompagnent. La musique respire, elle s’émancipe, ce qui donne du sens à l’interprétation. Sur ce même extrait, nous sommes à cent lieux d’une restitution simplifiée et / ou décharnée. La matière est omni présente : on entend distinctement les ponctuations, le mouvement de la peau du tambour et ses différentes oscillations. Enfin, je pense réellement que le beau tour de force an matière de gestion des harmoniques contribue à rendre la musicalité naturelle ; j’en veux pour preuve la façon dont les notes s’éteignent proprement dans le temps et l’espace. Sur » La Folia » par Gregorio Panagua, on ne pourra rester de marbre face au jeu des instruments baroques que sont les flûtes à bec, le cromorne, la viole de gambe, ou encore le clavecin qui s’entendent à « mettre en contact » l’auditeur avec une musicalité simplement naturelle. Conclusion :Simples, bien pensés, remarquablement construits, et pas chers du tout le PR 200 et l’AM 100 s’y entendent pour vous faire « vibrer ». Plutôt réactif, ce couple a une foule d’arguments en sa possession pour monter au créneau et s’imposer face à une concurrence étrangère, d’ailleurs pas si féroce que cela sur le plan purement musical.
Prix : Préamplificateur PR 200 SE : 690 € (03/2014)
Test d’écoute réalisé par
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