ASR Emitter 1HD Origine : Allemagne Amplificateur intégré à transistors Puissance : 5 entrées haut niveau
ECOUTE Les tests d’écoutes ont été réalisés à domicile avec le lecteur YBA CD Classic Player 3, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles de modulation et HP ESPRIT Kappa et Aura, ALEF Libéro et Vérita. CD utilisés : CD test NAIM Sambler N° 6 – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Quiet Nights par Diana Krall – Celtic Spectacular par Erich Kunzel – » Air Varié » d’après Colombi (école de Madène 17ème siècle) – The Singing Clarinet par Giora Feidman – Sonate Kk 87 ‘’ de Scarlatti interprétée au piano par Mikhail Pletnev – Requiem de Mozart sous la Direction de Herbert Von Karajan – Double Jeux par Laurent Korcia – Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek – Les géants du Jazz jouent Georges Brassens – Porgy and Bess de Gershwin / suite orchestrale dirigée par Frank Chacksfield, etc… 1° Timbres – transparence – fluidité – harmoniques « L’étude » de l’ASR constitue pour moi une « première » car rien ne pouvait laisser présager que ce type d’appareil viendrait un jour « animer » mon environnement musical personnel. Les échos recueillis m’avaient vaguement permis de cerner le tempérament musical de l’Emitter, mais ce n’est que par une série d’écoutes que j’ai pu me faire une idée très précise de ses capacités et de son potentiel musical. Sans se distinguer par une bande passante subjectivement élargie, l’Emitter met davantage l’accent sur le registre médium et s’appuie intelligemment sur les fréquences extrêmes (grave ou aigues) pour asseoir l’analyse et donner à chaque note de musique ou à chaque phrase vocale une texture très naturelle où les notes s’épanouissent dans le temps et l’espace sans coupure audible apparente. Sur ce point, et avant de donner des détails sur la qualité des timbres, vous comprendrez aisément que l’Emitter 1 est une référence en matière de « gestion » des harmoniques qui dépassent le seuil audible. Cette caractéristique rend chaque phrase musicale d’une richesse rarement ou peu rencontrée ! Le registre aigu Ce registre aigu associe finesse, précision, sens du détail avec la douceur : un joli tour de force qui fait totalement abstraction de toute forme de crispation ou d’acidité. Vous me rétorquerez que beaucoup d’amplificateurs de haut ou très haut de gamme savent faire cela, mais forcément à un moment donné, et selon la source, les câbles, ou les enceintes acoustiques on peut parfois se heurter à certaines limites ou écueils. Toutefois, je trouve que l’ASR transcrit quelque chose de gracieux que d’autres amplificateurs à transistors ne délivrent pas systématiquement. L’aspect informatif associé à la douceur sera apprécié sur les cuivres en général et la trompète en particulier, les coups de cymbales, et sur des violons dont le jeu est particulièrement « affûté ». On retrouve sur ces instruments de musique des accents minéraux qui ne passent pas inaperçus. Par ailleurs, la très belle douceur associée à un sens de l’analyse poussée seront aussi très appréciées sur les vocaux qui dont les « S » ne sifflent jamais. Le registre médium Le registre médium « s’intercale » et assure une transition impeccable entre les fréquences graves et aigues. On décèle immédiatement une expression d’une excellente linéarité, sans décrochage ou « accident » quelque soit le niveau d’écoute requis. Ce constat aboutit à une restitution très « propre », travaillée avec minutie, qui attire réellement l’attention et donne le sentiment d’une musicalité extrêmement pure. On appréciera la franchise, notamment au travers des vocaux de Diana Krall (Quiet Nights), comme sur les différents vocaux de Tri Yann avec l’orchestre national des pays de Loire, ou encore sur le Requiem de Mozart. Cet équilibre sur l’ensemble du spectre audible, le dosage impeccable de chaque fréquences, reflètent la facilité d’expression, et une fluidité incontestable. Par ailleurs, l’Emitter sait faire la part des choses : il peut être à la fois léger et aérien sur certains extraits, et avoir le poids nécessaire lorsque la situation le requiert : une sorte de caméléon musical qui sait s’adapter à toutes situations et à toutes les formes d’expressions musicales. Le registre grave Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le registre grave ne descend pas aussi profondément que l’on pourrait le croire ou le souhaiter. Mais, là où l’Emitter est très adroit, c’est que les fréquences basses ne semblent ni limitées ou rabotées. Ce grave a quelque chose de magique dans la mesure où il est présent avec la profondeur nécessaire, et il brille davantage par sa souplesse, sa tenue, sa lisibilité. On savourera sans retenue, les articulations des notes de contrebasse ou de basse électrique qui revêtent un comportement étonnant. 2° Transparence – sens de l’ouverture Léger, aérien, mais bien matérialisé, le message sonore laisse filer un très grand nombre d’informations sur l’ensemble de la bande passante audible. Le dosage des différentes fréquences (évoquées ci-avant) nous met en face d’une restitution plutôt lumineuse, qui, toutefois, laisse une large place à l’aspect soyeux qui donne une certaine « classe » à bon nombre d’enregistrements qualitatifs. Le moins que l’on puisse dire est que la musique est bien « documentée » et laisse le chant libre à une expression particulièrement transparente, totalement dépourvue de caricatures. En effet, l’Emitter 1 ne force jamais le trait sur telle ou telle fréquence, telle ou telle note. Le ton est toujours juste et me laisse penser que cet amplificateur est dépourvu de toute forme de coloration intempestive. Le sens de l’ouverture est réel dans la mesure où l’Emitter se distingue par sa faculté à faire respirer la musique. Il est plus que probable que son alimentation et la « force » qui en résulte y sont pour beaucoup dans ce comportement que je qualifie de très « sain ». A chaque extrait musical, l’Emitter apporte quelque chose de nouveau, pour ne pas dire « d’innovant ». Le masque tombe sur les envolées de violon du » Requiem de Mozart , mais aussi sur l’expression de la soliste Maria Stader dont la superbe voix s’ouvre sur une restitution musicale qui respire. Les chœurs magistraux viennent renforcer cette présence et ce sens de l’ouverture à tous les instants donnant encore plus de crédibilité à la reproduction musicale. 3° Scène sonore – dynamique – réactivité – rigueur Si la scène sonore n’apparaît pas comme la plus holographique du moment, en comparaison avec d’autres amplificateurs de même catégorie, l’Emitter 1 HD ne rechigne pas à délivrer une masse musicale impressionnante lorsque la situation le nécessite – l’ampleur de la scène sonore n’accuse donc aucune limite subjective et la musique emplit la pièce d’écoute avec une réelle liberté d’expression. Point, sur lequel l’Emitter 1 HD se démarque, est sans aucun doute sa réactivité un peu hors du commun, et sa dynamique foudroyante. La réserve en énergie et la stabilité due à l’utilisation d’une alimentation séparée sur-vitaminée autorise l’amplificateur à monter en puissance sans une once d’hésitation avec une rectitude rarement rencontrée. Pas d’effets de contraction, de compression, encore moins de distorsion sur les passages complexes ou les orchestrations « chargées », l’Emitter 1 est d’une parfaite linéarité. Poussé jusque dans ces derniers retranchements (à la limite de l’audible), je n’ai perçu aucune faille, aucune forme d’essoufflement : l’Emitter répond à toutes les sollicitations en restant toujours stoïque et d’une rigueur exceptionnelle. La très grande réserve en courant et en puissance lui confèrent un potentiel quasiment inépuisable et une réponse sur les transitoires sans failles. 4° Communication avec l’auditeur En concevant cet amplificateur, Friedrich Schäfer le concepteur, sait bien à quel public il s’adresse. Je ne suis même pas certain que seuls les audiophiles (avertis ou non) soient visés ; je crois que le concepteur a souhaité toucher un public de mélomanes davantage sensibles à la qualité d’interprétation qu’à la seule qualité de restitution. Il est certain que cet amplificateur a tous les ingrédients pour offrir une musicalité très réaliste, qui va bien au-delà de la neutralité absolue que j’évoque assez souvent au travers mes bancs d’essais. Cet amplificateur va chercher très loin chaque nuance, chaque subtilité. La moindre variation est mise en évidence et rend la musique absolument palpitante. Il « parle » à l’auditeur comme un livre ouvert. Le moins que l’on puisse dire est que cet amplificateur a du caractère, et il ne le prouve pas seulement par sa générosité, mais aussi par l’aspect très « organique » et la matière des différents instruments de musique. On ne regrettera pas le jeu de piano de ‘’ Valéria ‘’ interprété par le Modern Jazz Quartet qui ressort avec une densité palpable, tout comme la contrebasse qui se singularise par sa présence dans la pièce d’écoute. A n’en pas douter, il s’installe rapidement une véritable « complicité » entre les interprètes et l’auditeur. J’ai pu l’observer sur tous les extraits écoutés : aussi, on ne restera pas insensible à l’écoute de » Lieutenant Kué » de Serge Prokofiev – Direction Yuri Simonov dont les magnifiques contrastes et l’articulation des instruments rendent une reproduction réellement authentique. Cela aboutit à une « adhésion » immédiate et permanente de l’auditeur. Enfin, on sera conquis par la souplesse du jeu de piano de Mikhaïl Pletnev lorsque celui-ci interprète la ‘’ Sonate Kk.87 ‘’ de Scarlatti. La restitution à la fois sensuelle et franche m’a permis de découvrir avec quel talent le pianiste maîtrise son instrument, et avec quel engouement il « s’exécute » magistralement. Conclusion :Le test de l’ASR Emitter 1 dans sa version HD constitue pour moi une véritable découverte. Avec cet amplificateur, la musique n’est pas seulement belle ou agréable, elle devient prestigieuse. En toutes circonstances et quelques soient les styles de musiques écoutées, c’est toujours l’aspect naturel qui prend le dessus. Doué pour « booster » les enceintes les plus récalcitrantes ou difficiles, cet amplificateur vous plongera dans un univers musical d’exception et en toutes circonstances.
Prix : env. 6000 € (11/2014)
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