Puissance : 2 x 90 Watts / 8 Ohms
Puissance : 2 x 130 Watts / 4 Ohms
Réponse en fréquence : 10 Hz à 50 kHz à -5 dB
Taux de distorsion : < 0,002 %
Rapport signal / bruit : 110 dB
Séparation des canaux : non spécifiée
3 Entrées ligne RCA
1 Entrée ligne XLR
1 Sortie casque symétrique jack 3,50
TEAC fait partie des plus anciennes marques Japonaises; de celles qui ont marqué la « grande époque » de la haute-fidélité des années 70, 80 et 90 notamment par la production de magnétophones à bobines libres et platines cassettes, sans oublier les premiers lecteurs de CD munis (ou non) des premiers mécanismes VRDS.
Le temps a passé et même si la marque n’a jamais cessé d’exister, la marque sœur ESOTERIC lui a fait pas mal d’ombre sur le créneau du haut de gamme.
Sans empiéter sur le terrain de chasse d’ESOTERIC, TEAC s’est frayé un chemin sur un marché de produits relativement accessibles, sans toutefois rien sacrifier à la qualité de fabrication et à la présentation.
L’amplificateur intégré AX-505 appartient à la gamme moyenne des électroniques du constructeur Nippon. Il s’agit d’un amplificateur intégré pur jus. Il ne possède pas de module phono, ni de module dac et réseau puisque TEAC propose des éléments dédiés en boîtier séparé. En revanche la sobre face avant adopte une sortie casque au format jack 3,5 symétrique 4 pôles de 2 x 360 mW / 32 Ohms.
Luxueuse et agréable à regarder, la face avant en aluminium brossé est pourvue d’un minimum de commandes : une commande de mise sous tension / standby, un sélecteur pour 4 sources haut niveau et un réglage de volume sonore motorisé. Ce qui fait son charme, ce sont assurément ses petits vumètres ronds rétroéclairés.
Cet amplificateur est animé par un module de puissance Hypex Ncore hautes performances et économe en énergie capable de fournir une puissance de sortie de 2 x 90 Watts / 8 Ohms à partir d’une unité compacte. Ce module développé par TEAC est fabriqué par aux Pays-Bas.
Les autres composants ont été sélectionnés avec un soin méticuleux. Depuis les amplis-op MUSE dans la section analogique – qui déterminent fondamentalement la qualité sonore de l’amplificateur – jusqu’aux commandes de volume de type résistance à échelle, les ingénieurs TEAC ont soigneusement choisi tous les composants clés des gammes « conçues pour la hi-fi », partout où cela était possible sur un trajet du signal le plus court possible.
La section d’alimentation se fonde sur un transformateur de puissance à noyau toroïdal de grande capacité ainsi que des diodes à barrière Schottky dans le circuit de redressement. Selon le constructeur, l’avantage des diodes barrière Schottky par rapport aux modèles conventionnels est qu’elles fournissent un courant plus propre et plus stable, réduisant ainsi le bruit du redresseur dans chaque partie du circuit de l’amplificateur.
Enfin, le constructeur met en exergue son système de refroidissement dit « passif » qui garantit un silence de fonctionnement très faible.
La face arrière se veut aussi dépouillée que la face avant. Outre les 4 bornes HP acceptant le câble nu de calibre AWG8, le fourches et fiches bananes, on dénombre 3 entrées Ligne haut niveau sur connecteur RCA doré ainsi qu’une 4ème entrée Ligne au standard XLR. Les possesseurs de magnétophones analogiques regretteront sans doute l’absence d’une sortie tape !
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor & RECITAL Audio Mutine HEFA EX
– Câbles de modulation asymétriques, ESPRIT Beta 8G 2019, VAN DEN HUL the Orchid
– Câbles HP ESPRIT Beta 8G 2019
Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian, barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Indiscretion ~ The Curious Bards – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Prodiges ~ Camille Berthollet – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Ainsi parla Zarathoustra : Richard Strauss ~ Direction Lorin Maazel – Meedle ~ PinkFloyd – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Quiet Nights ~ Diana Krall – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Barry Lyndon ~ bande originale du film, etc…
Signature sonore – nature des timbres – philosophie musicale
Registre médium et aigu
• Naim CD test Sampler N°6 (CD)
Au-delà de l’effet de séduction purement esthétique, on a hâte de voir de quelle façon se comporte cet amplificateur bien sympathique d’aspect. Je me garderai bien de critiquer d’emblée son registre aigu. Celui-ci semble filer assez haut, sans toutefois aiguiser les notes les plus élevées. De prime abord Tears of Joy d’Antonio Forcione nous donne le sentiment d’une reproduction assez riche. Toutefois, l’écoute d’autres extraits de ce CD Naim Sampler N°6 laisse à penser que cet amplificateur ne va pas forcément fouiller en profondeur le signal sonore.
Je dirai même que sur le haut médium / aigu, nous avons affaire à une musicalité relativement « monolithique », certes linéaire et neutre, mais manquant de nuances et de variations. La transparence apparaît appréciable, sans toutefois être aussi « brillante » que souhaitée. Le détourage des instruments est proprement « réalisé » et il n’y a pas à craindre d’approximation ou de flous sur les contours des instruments et des voix. Les harmoniques sont sont de bon ton : ils laissent s’échapper des fins de phrases musicales qui s’éteignent dans le temps et l’espace sans coupures néfastes.
Le grain des instruments me paraît recevable, avec une légère tendance à simplifier le message sonore. Je regrette singulièrement un manque de fruité. L’expression musicale gagnerait à avoir davantage de « contenu » sur les micros détails. En revanche, les vocaux et plus généralement tous les sons qui se concentrent sur les fréquences intermédiaires, et c’est heureux, apparaissent naturels.
Registre bas médium et grave
• Pazz på svenska ~ Jan Johansson (CD)
Le registre grave, quant à lui, se contente de faire le travail sans, non plus, chercher à épater la galerie. Après le test d’usage Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss qui consiste à juger de la tenue de l’orgue sur le début et la fin de l’Ouverture, on peut douter des possibilités d’aller « tutoyer » les octaves les plus profondes – dont acte !
Certes, l’amplificateur EX-505 y va, mais avec une certaine retenue qui limite les effets de surprises. En revanche, pas d’effets d’emballement ou de confusion liés au mélange de l’orgue et de l’orchestre. Ce TEAC arrive à démêler tout ça, comme en témoignent les montées en puissance imposées par une orchestration puissante.
Ce qui est plus intéressant, c’est le jeu de contrebasse qui accompagne le piano de Jan Johansson sur l’album Pazz på svenska. On peut dire que les notes sont savamment distillées avec, à la clef, une excellente précision. On y retrouve cette sonorité emprunte d’une belle fermeté et d’une étoffe feutrée qui sied parfaitement. De surcroît, la restitution de l’ensemble piano et contrebasse se traduit par une base pas mal charpentée. La reproduction d’ensemble est dégraissée. L’assise est impeccablement conservée. Elle plaide en faveur d’une musicalité qui n’a pas à rougir face à des électroniques de gamme supérieure.
Scène sonore – spatialisation
• The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film (CD)
La bonne surprise de cet amplificateur intégré nous arrive par l’ampleur de sa scène sonore. L’espace sonore est généreux. Son ampleur remplit confortablement la pièce d’écoute. Nous l’apprécierons notamment sur certaines musiques de films dont cette bande originale du film The Last of the Mohican.
La scène sonore est déliée et la notion d’aération prend ici tout son sens. cet amplificateur a une aptitude à s’organiser pour « démêler » les passages chargés en informations multiples. Les instruments solistes – tels que les percussions ou le violon – émergent fort bien de la masse orchestrale. L’écoute est visiblement confortable, agréable, même s’il manque un peu de profondeur de champ et d’une organisation tridimensionnelle plus marquée. Cependant, nous arrivons à bien distinguer l’agencement des plans. Le pupitres prennent leur place logiquement et nous arrivons à cibler parfaitement les instruments de premier plan de ceux de second plan. Pas d’effets de contraction ou de compression notable : au contraire, la musique prend assez facilement du « volume » lorsque la situation le requiert. On notera aussi qu’en toutes circonstances, l’image conserve une excellente stabilité.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Meedle ~ Pink Floyd (CD)
En ce qui concerne les capacités de réaction, le TEAC AX-505 se comporte comme un chef. Il accélère comme une Ferrari sur les extraits fougueux tels que One of These Days tiré de l’album Meedle de Pink Floyd.
Ses capacités dynamiques sont incontestables. A tout dire, la « nervosité » c’est son « truc » ! Nous sentons bien que TEAC a souhaité nous proposer un produit vivant. Outre, la guitare basse de Roger Waters qui a du répondant, les coups de batterie et les riffs de guitare électrique ne se font pas prier pour marteler la rythmique endiablée qui caractérise la musique de Pink Floyd.
Vigoureux de nature, l’AX-505 n’hésite pas à « monter dans les tours » sans, toutefois, trop en faire. Il ne sombre pas pour autant dans le démonstratif. C’est un amplificateur simplement rempli de ressources. Il « travaille » avec une rigueur incontestable à verser à son crédit, et on y prend vite goût.
Séquence émotion – sens de l’expression
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek (CD)
S’agissant de la séquence émotion, ce TEAC ne correspond pas tout à fait à ma demande spécifique qui consiste à faire vibrer l’auditeur en quête de grandes et belles sensations.
En fait l’écoute de ce CD ne laisse pas réellement transparaître un attachement profond à l’expression sensuelle de certains extraits, qui pourtant, n’en manquent pas. J’ai le sentiment que cet amplificateur laisse de côté la texture pétillante du jeu de oud, celle des percussions et même la finesse et l’aspect envoutant de la flûte baroque. Les effets captivants ne font pas réellement recette ici. Certes, nous retrouvons avec bonheur la couleur boisée des instruments qui font la richesse et la poésie des phrases musicales les plus « colorées », mais le comportement « monolithique » déjà évoqué plus haut gâche un peu la magie et le plaisir d’une écoute prolongée. Le manque de nuances me laisse assurément sur ma faim.
• Les Marquises ~ Jacques Brel (CD)
Fort de ce qui précède, n’allez pas croire non plus que je trouve cet amplificateur « plat » ou ennuyeux. Toutefois, je me dois de souligner qu’il manque un peu de conviction sur des paramètres subjectifs. Sur Les Marquises de Jacques Brel, j’ai toutefois retrouvé un bon nombre de mes repères habituels, notamment sur l’expressivité de l’orchestration qui accompagne l’artiste. Le vocal est pourtant expressif, ce qui suggère que cette mouture TEAC se concentre essentiellement sur le milieu du spectre. Les autres registres sont moins harmonieux.
Néanmoins, on se laisse « guider » et prendre au jeu des « délicats » pizzicatos et nappes de violons et du perlé de la harpe dont les notes s’égrènent spontanément dans l’espace sonore. On en vient alors à oublier quelque peu les infimes détails qui pourraient faire la différence avec la concurrence.
Selon mon point de vue, je trouve que cet amplificateur à la présentation charmante ne « module » pas suffisamment. Aussi, il n’arrive pas totalement à émouvoir un auditeur qui recherche avec son amplificateur un élément qui l’aiderait totalement à s’évader en écoutant de la musique.
Conclusion :
Derrière une présentation qui rompt avec les standards habituels, se cache une fabrication digne des meilleurs productions. Les choix technologiques n’ont pas réussi à me convaincre que l’AX-505 surclasse les amplificateurs intégrés de la concurrence. Pour l’exemple, les amplificateur ATOLL IN 200 Signature, REGA Elex Mk IV et même le CREEK 4040A ont davantage de choses à raconter.
Néanmoins, l’AX-505 a tout de même quelques atouts musicaux qu’il faut avoir à l’esprit : sa dynamique, l’étendue de la scène sonore, sa neutralité et la cohérence d’ensemble.
Prix : 1500 € (01/2024)