REGA JUPITER
( version 2004 )
Lecteur CD
Origine : Grande Bretagne
Bande passante : > 5 Hz à 21,1 kHz
Rapport signal/bruit : > 115 dB
Niveau de sortie : 2 volts sur 75 ohms
Conversion : 24 bits delta sigma
Voilà quelques années que je n’avais pas écouté le lecteur CD REGA JUPITER, et la dernière écoute que j’avais pu en faire ne m’avait pas laissé de souvenirs mémorables. Pourtant, ce modèle qui figure au catalogue depuis 1996 a été revisité et amélioré par le constructeur et c’est sa toute dernière mouture qui fait l’objet du présent banc d’essai.
La présentation de ce lecture haut de gamme peut paraître surprenante au premier abord, mais avec l’habitude on s’y fait. Cette présentation s’avère simple mais finalement de bon goût : une face avant dépouillée qui ne reçoit que l’afficheur de couleur rouge vif, l’interrupteur de mise en veille et quatre commandes pour les fonctions principales. Point de tiroir de chargement : la mise en place du CD s’effectue par le dessus, ce qui évite d’avoir un surcroît de » matière mécanique » pouvant entrer en vibration. La trappe de fermeture du couvre CD contient un palet presseur qui se révèle très efficace. Les plus attentionnés remarqueront la présence d’ailettes de refroidissement sur le dessous de l’appareil, ce qui permettra de dissiper les calories excédentaire dégagés par une électronique au demeurant fort bien conçue. Malgré une construction soignée, on pourra regretter une face avant en matière moulée. Le Rega Jupiter est disponible en 2 couleurs : noire ou gris argent au choix et sans supplément de coût.
La face arrière ne comprend que l’essentiel : une prise d’alimentation IEC, 2 prises analogiques au format RCA, une sortie numérique cinch doublée toslink favorisant des possibilités de connexion d’un convertisseur externe ou d’un enregistreur numérique.
Sur le plan technique, le concepteur a ressemblé sous un seul châssis en aluminium le meilleur de ce qui avait fait la réputation du transport JUPITER et de son convertisseur IO, qui étaient en leur temps séparés. L’idée d’avoir abandonné cette séparation des sections analogique et numérique est plutôt positive dans la mesure ou l’on résout désormais le difficile problème de liaison numérique entre les appareils. Le trajet du signal s’en trouve également écourté ce qui ne peut qu’avoir des effets bénéfiques sur le jitter et donc la musicalité.
A l’intérieur un unique circuit imprimé rassemble toute l’électronique, dont le montage est très soigné. L’alimentation fait appel à un gros transformateur torique à 2 enroulements chargé de distribuer le courant à 7 sections distinctes : 1 pour le gestion de la mécanique d’origine Sony dernière génération, 1 pour l’étage numérique, 1 pour le micro-processeur, 1 pour l’affichage, 1 l’étage analogique, 1 pour les filtres, 1 pour les boucles de verrouillage de phase. On observe ici, que chaque section a fait l’objet d’une attention particulière.
La conversion s’effectue via 2 convertisseurs ( 1 par canal ) 24 bits IC40 configurés en delta/sigma. Pour le côté technique, on s’arrêtera là, le concepteur n’étant pas très bavard sur le sujet.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : un pré-amplificateur REGA CURSA, et 2 blocs monophoniques REGA EXON. Nous avons pu entendre ce système avec les nouvelles enceintes acoustiques REGA R 7. Les câbles sont des modèles YBA et REGA.
– Test N°1 Dardanus de Jean-Philippe Rameau par John Eliot Gardiner
La première impression qui se dégage de ce lecteur et plus généralement du système REGA est sa « fidélité ». J’attendais avec impatience l’accompagnement au clavecin : je n’ai pas été déçu. Il m’est rarement arrivé de pouvoir suivre de façon si aisée les lignes mélodiques de l’instrument au milieu d’un orchestre déjà riche en instruments. Le clavecin se dégage du reste de l’orchestre avec un belle présence et une restitution lumineuse à souhait. D’autre part, les violons et violoncelles sont bien distincts et restitués avec finesse et une belle lisibilité. Dans le morceau » Tambourin » , les percussions font preuve de rapidité et de précision, même si elles manquent légèrement de profondeur – sur ce point, je pense que ce petit » manque » est à imputer à l’enceinte R7 plus qu’au lecteur lui même. A fort niveau d’écoute, ce lecteur ne fait aucunement preuve d’agressivité : sa principale force réside dans sa fluidité exemplaire. Malgré un registre médium aigu très riche, ce lecteur n’est pas fatiguant après une écoute prolongée. On est à 100 000 lieues d’une écoute aseptisée. Autre caractéristique, le JUPITER apporte une certaine chaleur, sans excès toutefois – juste ce qu’il faut. Le Rega Jupiter fait preuve d’un équilibre et d’une grande générosité à mettre à son actif. Les plans sonores sont bien respectés dans l’espace, ainsi la scène sonore large et profonde, se caractérise par une belle hauteur permettant à ce lecteur de dégager une musique plutôt aérée.
– Test N° 2 : Legends par J. Galway et P. Coulter
Sur ce test, c’est la flûte traversière et le piano qui sont à l’honneur. La flûte de James Galway est restituée avec une grande spontanéité : on sent la respiration et la technique du musicien très communicatives.
Mais ce qui est le plus impressionnant est la sonorité de l’instrument qui frôle la perfection avec un réalisme assez troublant ( je puis en parler pour avoir moi-même joué de cet instrument ). Le côté métallique de certaines notes de musique ou fins de phrases musicales sont tout simplement saisissantes, et en tout cas rendent un bel hommage à l’interprète et à l’instrument.
Pour le piano joué par Phil Coulter, on plonge dans une euphorie totale. Les notes sont pleines, le jeux est franc et d’une netteté « proche de l’instrument de musique ».
Ce qui m’a également surpris, c’est le côté très matérialisé de ce piano. On notera aussi que ce lecteur se singularise par une grande rapidité d’exécution, effet on ne déplore aucune bavure ou boursouflure. Les notes de musiques s’enchaînent avec facilité et aisance, ce qui confirme bien le côté fluide et délié propres à la marque.
Les autres instruments qui accompagnent la plupart des morceaux sont aussi très savoureux à entendre et l’âme celtique de ce disque est ici bien marquée.
Conclusion
Il fut un temps où l’on ne peut vraiment pas dire que j’étais un fan de la marque REGA. Mais, le temps a passé et le REGA JUPITER s’est amélioré ( moi aussi, je crois ). J’ai donc redécouvert ce lecteur CD dans un environnement nouveau qui me fait dire qu’aujourd’hui, ce produit peut figurer parmis les plus grands de sa catégorie, grâce à ses qualités musicales incontestables et qui en font un lecteur léger, fluide, lumineux, nerveux, et dépourvu d’agressivité.
En toute franchise, le REGA JUPITER procure un bien être sans équivoque car il a un petit quelque chose de plus que beaucoup de lecteurs CD n’ont pas : une âme.
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : env. 1950 € (10/2004)
Test d’écoute réalisé par
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