REGA EAR
Amplificateur pour casque
Version 2004
Origine : Grande Bretagne
Puissance maxi :
525 mW sur 32 ohms
55 mW sur 600 ohms Bande passante : 20 Hz à 35 kHz
1 entrées haut niveau
1 sortie vers préampli
1 sortie casque jack 6,25 mm
Beaucoup de constructeurs de préamplificateurs ou d’amplificateurs intégrés ont exclus purement et simplement la sortie casque de leurs équipements. En effet, la plupart de ces constructeurs ont préféré concentrer leur efforts et optimiser les « fonctionnalités » courantes de leur appareils, plutôt que d’offrir un maximum de fonctionnalités qui s’avèrent souvent de qualité moyenne ou médiocre. Par ailleurs, il est courant que certains audiophiles recherchent ou préfèrent une écoute plus intimiste et plus discrète.
Pour répondre à cette clientèle, quelques manufacturiers ont su concevoir avec talent des amplificateurs destinés à une écoute au casque. Parmi eux, REGA, qui propose un amplificateur de compétition au rapport qualité/prix tout à fait remarquable.
Le EAR se présente sous la forme d’un boîtier qui reprend l’esthétique actuelle des électroniques actuelles REGA, avec un boîtier en aluminium aux dimensions toutefois plus discrètes : 18 cm x 14cm x 5 cm. La face avant se résume au logo de la marque, au bouton de mise sous tension, à la touche Mute, au réglage de volume, et à un unique prise casque jack 6,25 mm. La face arrière accueille une entrée ligne et une sortie destinée à réinjecter le signal dans une boucle monitoring. A noter que la fonction Mute ne fonctionne que dans cette dernière configuration. REGA a eu l’excellente idée de doter son ampli d’une alimentation totalement séparée sous forme de transformateur/prise de courant 24 volts/240 mA : la stabilité du courant s’avère donc parfaite.
Comme tous les appareils REGA, 2 coloris sont disponibles : noir et gris alu.
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ECOUTE
Les test d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : lecteur CD YBA Intégré, préamplificateur YBA Ligne 3 Delta, câble de modulation YBA Glass, et casque SENHEISER Hd 430.
Test N° 1 : DARDANUS de Jean Philippe RAMEAU par John Eliot Gardiner
Le morceau » Tambourins 1 & 2 » fait la part belle aux percussions. Sans être envahissantes, celles ci sont retranscrites avec beaucoup de précisions et de réalité. Les violons sont fins et légers et se détachent bien des percussions. Les violoncelles et les contrebasses apportent un grave plein, charnu, et particulièrement fluide.
Le morceau » l’entrée des guerriers » ne fait que confirmer des registres bien détachés, et un ensemble parfaitement cohérent, jamais agressif, néanmoins plein de précisions : on retiendra des détails du clavecin qui viennent chatouiller l’oreille; la ligne de cet instrument mélodique peut se suivre de façon aisée.
Test N° 2 : CTO BRANDEBOURGEOIS N° 2 par Trévor Pinnock
Sur cette interprétation avec instruments d’époque, on est véritablement transporté au 18ème siècle. La trompette, qui s’avère souvent agressive dans les hautes fréquences est reproduite avec une douceur qui n’a d’égal que sa précision. Les flûtes baroques sonnent de manière chaleureuse et ne sont pas noyées dans la masse des cordes. Le clavecin revêt ici une sonorité tout à fait proche de la réalité. Le jeu des cordes est majestueux, et est interprété avec beaucoup de talent et de punch.
Test N° 3 : MARINES – Tri Yann
Sur le morceau » Sein 1940 », l’introduction me permet de découvrir qu’il y a plus d’instruments utilisés que lors de l’écoute avec enceintes acoustiques : un superbe accompagnement de violoncelle complète merveilleusement bien la phrase musicale. Le cromorne alto donne un ton très moyen âge particulièrement savoureux, la guitare acoustique noyée dans la masse ressort davantage.
La ligne mélodique de la mandoline et du violon peuvent se suivre sans peine. La guitare basse utilisée est pleine et charnue, sa sonorité est d’une précision hors du commun. Les vocaux sont particulièrement prenants, chaleureux et communicatifs.
Test N° 4 : JARDIN D’HIVER – Henri Salvador
Clou du spectacle, cet album particulièrement bien enregistré rend un bel hommage à cet ampli casque. On est littéralement pris par la voix suave d’Henri Salvador.
L’esprit de communication atteint ici des sommets : chaque instrument est détaché, précis, et d’une présence à vous faire frémir. On plonge directement dans le studio d’enregistrement, dans un univers musical très réaliste au point que l’on a l’impression d’être au milieu des interprètes, pour peu, on se surprendrait à chanter ou à jouer avec eux.
Conclusion :
En clair, l’EAR est un amplificateur casque très naturel dont la sonorité s’avère réellement plus complète que ce que REGA nous avait habitué jusqu’à présent. Attention, l’EAR pousse à faire un choix méticuleux dans les casques d’écoute. Comptez aussi un rodage d’une quinzaine d’heures, et testez le sens de branchement à la prise secteur, car l’EAR y est sensible. Pour le reste, on a affaire à un produit très très musical.
Essayer, c’est l’adopter; c’est ce que j’ai fait d’ailleurs !
Cotations : |
Dynamique subjective : 9 / 10
Définition : 10 / 10
Effet stéréo : 10 / 10
Cohérence d’ensemble : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix indicatif : Préampli : 225 € (2004)
Essai réalisé par
Lionel Schmitt
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