Origine : Japon
Lecteur réseau
Réponse en fréquence : 4 Hz – 90 kHz (-3 dB)
Rapport signal/bruit : > 114 dB (RCA, 1 kHz, 0 dB)
Rapport signal/bruit : > 117 dB (XLR, 1 kHz, 0 dB)
Plage dynamique : 117 dB (1 kHz, 0 dB)
Distorsion harmonique totale : 0,0012 % (RCA, 1 kHz, 0 dB) et 0,008 % (XLR, 1 kHz, 0 dB)
Diaphonie : > 110 dB (1 kHz, 0 dB, fs 192 kHz)
Niveau de sortie : 2,2 V RMS (1 kHz, 0 dB)
1 sortie modulation RCA
1 sortie modulation XLR
1 sortie casque jack 6,35 en façade
1 sortie S/PDIF coaxiale (192 kHz / 24 bits)
1 sortie S/PDIF optique (192 kHz / 24 bits)
1 port pour adaptateur bluetooth AS-BT200
1 port USB (face arrière) pour adaptateur WiFi optionnel
1 port USB pour dispositifs USB (FAT16/FAT32) pour iPod / iPhone / iPad
1 port USB type B pour connexion à un ordinateur ou NAS (mode DAC USB)
1 port RJ-45 Ethernet
1 entrée S/PDIF optique
1 entrée S/PDIF coaxiale
Nous pouvons dire qu’à travers ses sources numériques de dernière génération, le constructeur Japonais PIONEER est bien décidé à renouer avec le monde de la haute fidélité; y entrer à nouveau et par la grande porte. Ayant eu des échos favorables (mais ce n’était que des échos), je me suis dit qu’il était peut-être temps de me pencher sur le sujet et me faire une idée par moi-même des performances d’une source de « bonnes capacités musicales » et qui s’était fait remarquer à différentes reprises.
J’avais en son temps fait connaissance avec le lecteur réseau N-50A, mais c’est davantage le N-70A, réputé plus performant, qui m’attirait.
Ce lecteur réseau qui n’est pas de toute première jeunesse se distingue de son « petit » frère par une alimentation plus « conséquente », des composants de qualité supérieure, et une configuration symétrique de l’étage de sortie.
Sa présentation sobre inspire la confiance : une façade en aluminium brossé de forte épaisseur assure la rigidité de « bâti » en tôle pliée qui repose sur trois pieds de découplage.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le constructeur Japonais a installé des cloisons au sein de son châssis afin de minimiser toute forme de perturbations entre la section d’alimentation, la section numérique, et l’étage de sortie analogique. Ces cloisons renforcent également la rigidité de l’ensemble.
La face avant regroupe l’essentiel des commandes, heureusement relayées par une télécommande, un écran LCD de 3,5 pouces, une prise USB, et une prise casque au format jack 6,35 complétée par un réglage de volume.
La façade arrière comprend une série de connecteurs numériques fort complète décrite ci-avant. J’ai été assez surpris d’y découvrir une paire de sorties analogiques au format XLR trahissant une configuration de l’étage de sortie symétrique. PIONEER a fait les choses en grand avec des connecteurs RCA dorés de qualité plus qu’honorable.
Côté électronique, le constructeur Japonais donne assez peu de détails techniques – secrets de fabrication oblige ! Nous savons toutefois que l’étage analogique fait appel à des composants discrets et bénéficie de sa propre alimentation.
Nous observons surtout que ce produit intègre des puces de conversion de la plus haute qualité d’origine ESS SABRE 901 avec séparation des canaux, un traitement parfaitement symétrique des signaux, les technologies propres à PIONEER comme le PQFA (Precision Quartz for File-based Audio) pour limiter les bruits de fond et le jitter, la technologie Hi-Bit 32 (suréchantillonnage 32 bits /192 avant conversion N/A) et la mise en service du « Lock Range Adjust » (réglage pour affiner au plus juste le verrouillage sur la fréquence d’échantillonnage du signal audio numérique).
Vous aurez en outre l’opportunité de choisir parmi des millions de titres sur le serveurs des services de streaming en ligne comme Spotify, Deezer et Tidal. Vous pourrez également écouter des milliers des radios web gratuitement ou écouter vos musiques stockées localement en profitant de la qualité audio haute résolution sous les formats DSD et HiRes. Si la musique est diffusée depuis une tablette ou un smartphone, les connexions AirPlay et la technologie Chromecast intégrée + PlayFi permettront de restituer une qualité audio optimale à partir de n’importe quelle source de fichier audio mobile. Grâce aux entrées numériques optiques et coaxiales et entrées USB, des sources externes comme le PC, le récepteur satellite ou un lecteur CD classique, peuvent aussi profiter de la technologie de conversion exclusive du lecteur N-70.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectuées avec le préamplificateur ROTEL RC-1572, bloc de puissance RB-1572, enceintes acoustiques B&W CM9, câbles de modulation et HP ESPRIT Aura.
Pour l’alimentation secteur : câbles secteur ESPRIT Alpha, Celesta, Eterna sur barrette secteur ordinaire.
Extraits dématérialisés sélectionnés : L’Aigle Noir de Barbara (24 bits / 96 khz) – Naim Sampler N°6 – Epics by The City Of Prague Philharmonic Orchestra – På svenska par Jan Johansson – Thriller de Michael Kackson (24 bits / 88,20 kHz) – Prodige par Camille Berthollet (24 bits / 96 kHz) – Jungle par Emma Louise – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek, etc…
Approche objective
• Thriller – Michael Jackson (format haute résolution 24 bits / 88,20 kHz)
Petite mise en bouche avec Billie Jean tiré de l’album culte de Michael Jackson pour bien montrer que le N-70 traite les fichiers haute résolution avec circonspection dans la façon de les reproduire sans les déformer. A n’en pas douter, ce lecteur va très loin dans l’analyse comme en témoignent notamment les coups de cymbales, et les cuivres, d’une franchise et d’une netteté des plus abouties, tout comme l’ensemble des instruments et vocaux qui illustrent cet extrait.
La dynamique et la « rigueur d’interprétation » montrent que ce lecteur « en veut » sur un large éventail de paramètres. Le registre grave est à la fois profond et bien maîtrisé, sans bavures ni boursoufflures exagérées; pas d’effets de lenteur ou mollesse à craindre. Les vocaux sont clairs, articulés, et nous ressentons parfaitement « l’atmosphère » du studio d’enregistrement, mais aussi le travail de l’ingénieur du son et les effets qui en découlent.
• L’Aigle noir – Barbara
Tout le charme de la voix de Barbara prend une tournure d’une belle pureté au travers de l’aigle noir . Les notes de piano tournoient devant l’auditeur avec la même grâce que l’aigle dont il est question. L’ensemble de la prestation musicale apparaît aérée, libre, et d’une fluidité remarquable.
La musique respire avec une « texture » naturelle. On ne perçoit rien d’artificiel, tout est reproduit avec somme de substances riches et étendues en variations de toutes natures. La rythmique me semble un peu mise en avant sans pour autant que cela apparaisse néfaste au bon déroulement des phrases musicales et « lyriques ». La diction et le phrasé de Barbara sont très bien « appréhendées » : il en découle ainsi une belle impression d’humanité, une authenticité crédible et une articulation relativement proches de celle de l’écoute d’un vinyle.
• Dance Into Eternety
La « légèreté » de certaines « pièces » de cet album traduisent une fidélité en matière d’analyse. Le décodage est réalisé un soin qui permet alors de pointer du doigt la transparence, l’excellence du détourage des notes, et juger de la qualité de la richesse de cet album. Les variations et autres vibrations de la flûte baroque sont très perceptibles. J’ai bien « senti » les nuances que l’interprète réalisait à l’aide de sa bouche sur le bec de l’instrument; cette façon de faire vibrer les sons pour véhiculer le souffle de la partition en lui donnant le souffle d’une brise orientale si typique qu’elle en donne la chair de poule.
L’accompagnement au oud est tour simplement splendide. Chaque note est décortiquée de manière à donner à l’instrument une teinte parfaitement naturelle. On y remarque un détourage des notes en adéquation avec la formulation boisée et purement acoustique qui en découle.
• Jazz på svenska par Jan Johansson
Nous retrouvons ici un enchaînement des notes de piano d’une docilité remarquable. Ces notes se succèdent et s’entremêlent avec une magnifique aisance. Elle s’associent en outre avec le jeu de contrebasse dont la lisibilité est réellement « rassurante » et globalement bien maîtrisée. On assiste, par ailleurs, à un excellent contraste entre le piano et la contrebasse qui ne laisse donc aucun doute sur travail d’analyse de la section de conversion et l’efficacité de l’horloge interne.
Nous pouvons alors dire que sur cet « album », comme sur d’autres d’ailleurs, ce lecteur réseau a un comportement qui s’apparente à la robustesse du chêne et la souplesse du roseau. Plus encore, les « articulations » et le déroulement des phrases musicales nous démontrent cette souplesse et la « tenue » inébranlable de chaque tonalité. Aucune forme de flou ou d’approximation ne vient perturber le message musical. On ne décèle à aucun moment une quelconque forme « d’insuffisance respiratoire » : le N-70 délivre un message musical clair, détaché, et organisé.
Approche subjective
• Epics by The City Of Prague Philharmonic Orchestra and Chorus
L’écoute de quelques extraits de cette compilation m’a laissé quelques souvenirs mémorables. J’ai bien saisi que ce lecteur réseau avait pas mal de choses à raconter. Certes, sur ce genre de grandes orchestrations, l’aspect un peu « monolithique » parfois (souvent ?) imputable aux enregistrements numériques se faire sentir. Cependant, en regard de ce défaut mineur, les plans sont superbement mis en évidence et la réactivité prend largement le dessus.
A l’évidence, la communication avec l’auditeur s’est bien établie : vous pourrez alors compter sur le N-70 A pour vous immerger au cœur de ces musiques films (ou d’autres) dans la mesure ou le voile se lève sur l’ensemble des groupe d’instruments et des interprètes solistes. La délicatesse des timbres donne une sacrée belle crédibilité aux chœurs, aux cuivres, aux cordes, tout comme aux percussions en tous genres qui ponctuent certaines partitions.
Les timbales ont du coffre et de la matière, les coups de cymbales sont franches, nettes, et surtout sans l’ombre d’une agressivité – c’est important de le souligner. La scène sonore apparaît étendue, holographique, et structurée de manière à bien distinguer chaque plan ou groupe d’instruments.
• Prodiges par Camille Berthollet (format haute résolution 24 bits / 96 kHz)
Les titres les plus fougueux démontrent que le lecteur réseau mis au point avec soin par PIONEER met l’accent sur une forme de fidélité musicale.
Par ses coups d’archet incisifs, nous percevons bien les fondamentaux d’une musicalité « entière » délivrée par ce lecteur réseau. Le Concerto pour deux violons de Bach nous rappelle aussi que l’aspect tonique et la structure de l’image sonore font partie de la panoplie des points positifs de cet appareil. Cette source surprendra souvent, voir à chaque instant, le mélomane en quête de détails et d’émotions fortes.
La précision et le côté incisif évoqués ne signifient nullement que la sonorité du violon rime avec acidité ou agressivité; au contraire, nous retrouvons avec bonheur la teinte veloutée de tous les instruments à corde et du violon soliste en particulier. Cet appareil sait ainsi faire preuve de discernement tout en mettant l’accent sur la transparence, l’équilibre, l’homogénéité, et la cohérence que nous sommes en droit d’attendre d’un produit de cette catégorie et de ce prix. En ce sens, il n’est pas déplacé d’évoquer la neutralité du N-70.
Enfin, avec ce lecteur réseau, la musique « pulse » avec un enthousiasme débordant et finalement « contagieux » sur tous types et styles musicaux, aussi éclectiques soient-ils.
Conclusion :
Je ne crois me tromper en disant que PIONEER a retrouvé depuis quelques années le chemin de la Haute Fidélité, et même la « voie de la sagesse musicale ». En tout cas, ce lecteur réseau prouve que le constructeur Japonais n’a pas dit son dernier mot. Bien présenté et réalisé avec le soin d’un produit haut de gamme, le N-70 s’avère très musical. Nous sentons que PIONEER maîtrise la technologie numérique et s’est également concentré sur la section analogique. Le résultat : une musicalité authentique et naturelle.
Prix : 1500 € (12/2018)