MELODY – SP3 Mk 2 Origine : Australie / Chine
ECOUTE Les tests d’écoutes ont été effectués avec un lecteur CD YBA CD 3 Classic Sigma, enceintes acoustiques PEL Kantor, et des câbles modulation et HP YBA Glass et Diamond. CD utilisés : Requiem de Mozart par Herbert Von Karajan – Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – volume 2 – Doubles Jeux par Laurent Korcia – La Folia de Gregorio Paniagua – Les géants du jazz jouent Georges Brassens. 1° TimbresDès les premières secondes d’audition, la première chose qui attire l’attention, l’œil, et surtout l’oreille, est sans contestation le côté transparent de la restitution – nous y reviendront. Ensuite, et contrairement aux idées reçues concernant les produits à tubes, le SP 3 ne fait pas preuve de cette chaleur outrancière. Bien au contraire, même après deux heures d’utilisation, cet amplificateur intégré fait même preuve d’un peu de sécheresse. Toutefois, cette constatation ne peut être faîte de façon systématique avec tous les enregistrements. En définitive, la première qualité du SP 3 repose sur l’analyse des instruments et des voix. Il décortique remarquablement une bonne part d’infimes subtilités présentes sur un enregistrement bien réalisé. S’agissant de la couleur des timbres, j’ai été agréablement surpris de constater que cet amplificateur permet de restituer avec une excellente justesse la couleur des instruments de musique. Sur la Folia de Gregorio Paniagua, la flûte baroque s’avère vraiment très proche de l’original, et je n’ai pas boudé mon plaisir à »examiner les teintes sonores du clavecin, ainsi que celles de la guitare classique, ou encore celles d’un pizzicato de violon. Concernant le jeu de violon, justement, avec cet excellent enregistrement, sa restitution est à la fois douce, limpide, articulée et n’accuse aucun défaut notable : une véritable surprise qui plaide nettement en faveur de cet amplificateur. Cette entrée en matière augure de bonnes choses pour la suite. On notera que le changement de tubes d’entrée par des références 12AD7, 5751, ECC88, 5814 A, modifie de façon substantielle la tonalité et la texture des timbres, permettant de répondre aux attentes diverses – attention, ces références rendent aussi le message moins clair et limpide qu’avec les tubes d’origine. 2° FluiditéAu chapitre de la fluidité, si le SP 3 n’est pas à classer dans la catégorie des meilleurs intégrés à tubes, il n’a pas à rougir non plus face à la concurrence tant à tubes qu’à transistors, et je n’ai pas trouvé qu’il faisait preuve de mauvaise volonté : bien au contraire. Sur l’extrait « Minor Waltz » tiré du CD Doubles Jeux par Laurent Korcia, l’enchaînement des notes, la variété des différentes tonalités s’effectuent de façon facile, spontanée, et la musique s’égraine sans dérapage, ni accroc particulièrement gênant. Sur des masses orchestrales plus chargées et plus complexes, telles que le Requiem de Mozart interprété par Karajan, on ne peut pas dire que la fluidité fasse défaut. Le SP 3 propose une musicalité organisée, certes à son rythme, mais avec une gestion saine des différents registres qui garantit un très bon « écoulement » des notes de musique. Pour pousser le bouchon un peu plus loin, quelques passages de Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire permettent de valider le bon comportement de cet amplificateur intégré en matière de fluidité. C’est également au niveau de cette liberté d’expression que l’on se surprend à savourer le côté »respiration » et facilité d’expression qui sont à classer à l’actif de cet amplificateur. 3° Scène sonore et transparence Autant le dire tout de suite, la grande force du SP 3 est sans aucun doute sa transparence, qui s’appuie sur l’analyse globale et la qualité des timbres évoquée ci-avant. Sur ce thème, il faut reconnaître que MELODY marque des points. Même à niveau d’écoute intimiste, rien, mais absolument rien n’échappe à l’oreille de l’auditeur. Le SP 3 va chercher très loin, les moindres détails et les positionne dans l’espace sonore de façon à les rendre bien audible, sans les projeter en avant. Aucun voile particulier ne vient recouvrir le message sonore, y compris sur des passages orchestraux « lourds » ou chargés. Concernant la scène sonore à proprement parlé, on constate que la restitution est plutôt bien campée entre les deux enceintes acoustiques. Elle est sans aucun doute moins ample qu’avec d’autres produits plus ambitieux et plus onéreux. Les effets de séparation des canaux sont à mon sens crédibles, et le centre de la scène sonore est rempli. Sur ce thème, Le SP 3, fait preuve de discernement, et on ne pas dire qu’il y ait un manque ou un excès de focalisation. Toutefois, pour les tests d’écoute, j’ai été contraint de revoir le positionnement des enceintes acoustiques. 4° Dynamique et réactivitéEn terme de dynamique et de réactivité, le SP 3 n’est pas mou, mais on ne peut pas dire non plus qu’il incarne la vivacité au sens premier du terme. Ce qui manque sans conteste à cet intégré se traduit par l’absence des fréquences infra graves. Oui, le SP 3 ne descend pas profondément au niveau des octaves les plus basses, comme on peut malheureusement le constater sur plusieurs extraits musicaux dont « Valéria » joué par le Modern Jazz Quartet où la contrebasse manque d’assise et de profondeur. J’ai ressenti la même frustration en écoutant le Requiem de Mozart par Karajan, où l’on aurait souhaité un meilleur détachement de l’ensemble des pupitres qui gravitent dans cette zone de fréquences inférieure à 80 Hz. Malgré cette constatation, cet amplificateur ne se singularise pas par un manque de réactivité, il accélère fort bien et réagit normalement à toute forme de sollicitation. Si l’on prend en référence l’extrait « Valéria » interprété par le Modern Jazz Quartet, on reste sur une excellente impression quant au jeu de vibraphone parfaitement maîtrisé, ainsi que les attaques de piano franches, pleines, et d’une bonne stabilité générale. La dynamique est aussi au rendez vous, surtout si l’on considère la classe de cette électronique. Le SP 3 ne rechigne pas à emplir une pièce d’écoute de petite à moyenne dimension, et le test n’était pas gagné d’avance avec les PEL Kantor dont le rendement n’excède pas 90 dB. Les grands écarts de dynamique sont digérés avec facilité par le SP 3 qui ne s’émeut pas du tout lorsque la situation l’exige : il suit bien la partition, et tient le tempo. 5° Communication avec l’auditeur L’amplificateur MELODY SP 3 n’est ni extraverti, ni introverti, je dirais qu’il aborde la musique de façon simple et finalement agréable. Ses facultés à favoriser la transparence et la justesse des timbres lui permettent de revendiquer une bonne communication avec l’auditeur. Le superbe extrait « Complainte de Marion Du Faouët » de Tri-Yann Générations est restitué avec émotion, tant en ce qui concerne le vocal solo, qu’en ce qui concerne le jeu de Low whistle et la manière dont l’interprète fait vibrer l’instrument, ou encore les harmoniques de guitare acoustique – tout cela passe dans une ambiance bien sympathique, avec un aspect globalement naturel. Conclusion :Au final que penser de l’amplificateur intégré MELODY SP 3 ? – Il a des défauts, c’est entendu : son manque de grave ne lui permettra sans doute pas de se placer dans la cour des grands. En revanche, le SP 3 a aussi des qualités qui le rendent attachant, comme sa très belle transparence et sa fluidité. Le propriétaire de l’amplificateur mis à ma disposition émet quelques réserves sur sa fiabilité à long terme, car il s’avère que certains composants électroniques (hors tubes) accusent désormais quelques faiblesses…. Malgré les quelques défauts objectifs constatés au long de ce compte rendu d’écoute d’un vingtaine d’heure, je vais en surprendre plus d’un, car le MELODY SP 3 a pourtant quelque chose d’attachant. Pour son prix, il tient ses promesses, si l’on évoque la justesse de ses timbres et une bonne transparence d’ensemble. Ainsi, je suis certain qu’il pourra répondre aux attentes de tous ceux qui recherchent une forme de restitution assez authentique.
Prix : 1400 € ( 10/2011) avec télécommande.
Test d’écoute réalisé par
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