Très éloignés du monde « tumultueux » de la haute fidélité, et des médias / supports spécialisés, il existe en France un certain nombre « d’artisans » qui conçoivent et réalisent « dans leur coin », souvent sans faire de vagues, des produits audio qui méritent d’être signalés, écoutés, testés et naturellement conseillés. Parmi eux, on pourra compter sur la marque MELIN AUDIO.
Ce concepteur ne ménage pas ses efforts pour proposer des produits innovants et qui peuvent rivaliser avec la concurrence. Conçu et réalisé à la main par Bernard MELIN, l’AD 250 avait déjà fait l’objet de deux présentations sur ce site, mais il m’intéressait d’en savoir davantage sur la musicalité de ce modèle.
L’AD 250 se place au dessus de l’AD 100 qui avait fait l’objet d’un banc d’essai que vous pourrez retrouver ICI.
Fruit de plusieurs années de mise au point, l’AD 250 dans son ultime version est un amplificateur très complet, mais les options seront à choisir dès le départ. Aucune évolution n’est prévue par la suite. En effet, sa version de base peut être complétée avec différentes options : carte phono, carte sortie casque, télécommande (boîtier plastique ou bois). Mais, surtout l’AD 250 intègrera, à la demande, une carte de conversion numérique, ce qui en fera un amplificateur / Dac.
Monsieur MELIN a retenu le format « boîte à chaussures » très britannique avec cependant une finition à la française. La façade en aluminium brossé de trois millimètres, agrémentée par un liseré de bois, lui donne une « touche » originale, luxueuse même, et réhausse la présentation. Ce boîtier ultra compact s’avère pour le moins très rigide. Il repose sur quatre pieds en caoutchouc arrondi qui suffisent à son découplage.
Cette façade comporte trois commandes rotatives : la première sert à sélectionner les sources et actionner la section de conversion N/A. La seconde est réservée au réglage du volume sonore. La troisième permet le choix des sources numériques : mode coaxiale, mode optique, mode USB. Une prise casque au format jack 6,35 complète cette face avant qui inspire le sérieux et la qualité de cette fabrication artisanale.
S’agissant de la section casque d’écoute, le concepteur précise que la carte est autonome et délivre une puissance de sortie de 400mw sur 32ohms et 100mw sur 300 / 600ohms. L’insertion de la fiche dans la prise met automatiquement hors service les enceintes acoustiques.
La face arrière rassemble toutes les possibilités de connexions analogiques et numériques. C’est une constante chez MELIN AUDIO : mettre le « paquet » sur la qualité des connecteurs. Les fiches RCA dorées et isolées PTFE du châssis assureront une connexion efficace. Il en est de même pour le simple bornier HP qui acceptent le fil nu de 6 millimètre de diamètre, les fourches, et fiches bananes.
Vous bénéficierez de six paires de fiches RCA dont une pour l’entrée phono optionnelle à aimant mobile uniquement, et deux sorties analogiques : une fixe pour un éventuel enregistreur, et une variable pour un bloc de puissance complémentaire ou amplificateur pour casque autonome. Le cas échéant, MELIN AUDIO propose ces deux électroniques séparées.
Enfin, une fiche secteur IEC complète le tableau arrière; ainsi le futur acquéreur aura le choix de son cordon secteur. En tout état de cause, il est recommandé de veiller à ce que la phase secteur soit « adaptée, l’AD 250 est y sensible.
Sur le plan technique, l’AD 250 intègre deux modules totalement séparés classe D de 400 watts / 4 ohms possédant chacun leur alimentation à découpage de type SMPS. Cela permet une consommation faible (rendement dépassant les 90%) et surtout une régulation ultra rapide. Les +/- 60 volts qui alimentant les amplificateurs restent stables quelque soit la puissance demandée et la tension secteur dans la fourchette 210/245volts. Les condensateurs de filtrage de 4 x 1000MF sont beaucoup plus petits que sur une alimentation conventionnelle et pourtant plus performant en matière de stockage d’énergie.
Sur une alimentation secteur à transformateur classique, ces condensateurs sont rechargés 100 fois par seconde (redressement secteur 50 Hz en double alternance). C’est pourquoi il sont imposants pour ne pas se vider avant chaque recharge sur une forte demande de courant.
Sur une SMPS, ils sont rechargés 100 000 fois par seconde ( pour une fréquence de découpage de 100 kHz) c’est pourquoi ils sont plus petits. Ce qui a aussi l’avantage de fournir l’énergie plus rapidement à la charge.
La Classe D a été retenue par Monsieur MELIN pour des questions de consommation, d’encombrement, de poids. Ce qui lui permet d’intégrer toutes les options dans un boitier compact. Et surtout, cette technique a atteint un niveau de maturité qui la place au niveau des autres en termes de rendu sonore. De par son impédance de sortie très faible, le principe de Classe D est à même de conduire des enceintes de nature très différentes. Le concepteur de préciser que, contrairement à ce que beaucoup croient, les premiers amplis classe D ne sont pas nouveaux, ils datent des années…….. 50. A l’époque ils ne devaient pas être très fameux. C’est l’évolution de la technologie des composants qui a permis d’arriver au niveau de qualité actuel, grâce notamment aux transistors Mosfets bien adaptés à cet usage, développés pour ça d’ailleurs, ainsi qu’à la commande moteurs dans l’industrie.
Entre les deux modules SMPS se trouve une petite carte qui rassemble les modules complémentaires. Le module phono ne fait pas appel à des composants discrets, mais des circuits intégrés à faible bruit LM4562, utilisés également sur la « carte » de sortie casque.
La carte de conversion numérique / analogique a fait l’objet d’une attention particulière et le concepteur ne s’est pas privé d’y implanter une puce d’origine Sabre ES9018K2M. Par la suite, l’AD250 devrait bénéficier du modèle ES9038.
Enfin, l’heureux propriétaire de cet amplificateur pourra piloter le volume sonore de son appareil à l’aide d’une télécommande (en option) avec deux finitions dont une en bois et aluminium, compacte et pratique à utiliser. Cette télécommande agit sur le potentiomètre Alps RK27112MC 10K. Les autres commandes (sélection des sources) ne sont accessibles que via les commandes rotatives en façade qui agissent sur des relais sous vide !
Vous le voyez, bien, tout artisanal qu’il soit, l’AD 250 n’a pas grand chose à envier aux autres amplificateurs de cette catégorie et de ce prix, d’autant que la fabrication est soignée. Mais qu’en est-il de la musicalité ?
C’est ce que je vais m’empresser de vous décrire dans les lignes qui suivent.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec le matériel suivant : lecteur CD YBA CD Classic Player 3, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles de modulation ESPRIT Beta, VAN DEN HUL The Orchid et HP ESPRIT Aura. Câble numérique ESPRIT Eterna, casque Sennheiser HD 430.
Les essais vinyles ont été organisés selon deux « formules » :
• Connexion directe au module phono intégré : Platine DENON DP 30 L(S) & cellule REGA Elys 2,
• Préamplificateur phono MOON 310 LP, platine REGA RP8 & cellule MC REGA Ania.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur amplificateur : ESPRIT Alpha, Celesta, Eterna.
Je remercie le concepteur Bernard MELIN qui a bien voulu mettre à ma disposition cet amplificateur pour trois semaines afin de pouvoir vous faire vivre en direct mes impressions et réaliser ce banc d’essai.
CD sélectionnés : Symphonies N° 1 à 9 de Beethoven ~ Direction Rudof Kempe / réédition Esoteric – CD test Naim Sampler N°6 – Stéréo Concert Séries Decca Phase 4 – « Ainsi parlait Zarathoustra » de Richard Strauss ~ Direction Lorin Maazel – La Folie de Gregorio Paniagua – Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau ~ Direction Philippe Herreweghe – Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – Portrait de Tri Yann – Jazz på svenska par Jan Johansson – Sirba Orchestra – Meedle de Pink Floyd – « Prodiges » par Camille Berthollet – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach dirigé par Léopold Stokowski – Epics : The History of World par l’Orchestre Philharmonique de Prague & Chœurs – Two Pianos in Holliwood – Ronnie Aldrich with The London Festival Orchestra – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Marquises de Jacques Brel, etc…
Vinyles sélectionnés : Vaisseau de Pierre de Tri Yann – Concertos Brandebourgeois 1-2-3 de Jean-Sébastien Bach ~ Direction – Marquises de Jacques Brel – Two Pianos in Holliwood par Ronnie Aldrich with The London Festival Orchestra – Barry Lindon : B.O. du film – Molière : B.O. du film – A Mémorial of Glenn Miller – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach par Marie-Claire Alain aux grandes orgues – Crucifixus par Jean-Christian Michel – Fanfares Royales ~ Direction : Paul Kuentz All – Time Favorite Melodies of Japan – Quiet Nights par Diana Krall – « The Complete » par Mike Oldfield – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli, etc…
Approche musicale et impressions d’ensemble
Je dois reconnaître que, jusqu’ici, peu d’amplificateurs configurés en Classe D ont fait l’objet de tests dans ces colonnes. Je dois aussi avouer que les petits « trucs » venus de Chine et qui font office de gadgets dans le paysage audio actuel, produits à quelques euros et commercialisés à quelques centaines d’euros n’incitent pas réellement à s’intéresser de près à cette technologie. C’est sans doute un tort.
Monsieur MELIN a souhaité creuser la question en réalisant des électroniques configurées comme telles car c’est ainsi qu’il a trouvé la meilleure adéquation « compaticité » / musicalité.
Sortie casque : cette carte n’a rien d’anecdotique et pourra être « exploitée » avec un casque de qualité « respectable ». L’écoute est intime, confortable, et nous obtenons une belle perspective des voix et instruments de musique. La séparation des canaux ne fait nullement défaut, mais j’aurais souhaité une spatialisation un peu plus étoffée. Quoiqu’il en soit, cette sortie casque permet de déguster tous les détails « consignés » sur des enregistrements numériques et vinyles correctement réalisés. Le timbrage apparaît doux, la fluidité n’est pas à remettre en question, et les micro informations et diverses nuances sont très bien mises en évidence. Les timbres sont sincèrement très beaux et la matière ne manque pas. En outre, j’ai apprécié les différents reliefs sur les 9 Symphonies de Beethoven rééditées sous le label Esoteric. Cette option casque peut être retenue et suggérée à tous ceux qui recherchent de temps à autre à s’isoler afin de bénéficier d’un contact direct avec les artistes.
Entrée vinyle : le module vinyle à aimant mobile se défend honorablement et n’amène aucune mauvaise surprise. Cette section est largement à la hauteur de la platine et de la cellule à aimant mobile utilisées. Il y a une foule d’informations qui émane de cette série d’écoutes vinyles sur cette entrée. Je ne cache pas que j’aurais souhaité une ampleur plus prononcée, mais la reproduction très spécifique du vinyle est au rendez-vous. J’ai apprécié le très beau grain qui émane des instruments acoustiques en général, des violons et violoncelles en particulier, ainsi que les très beaux timbres d’un hautbois et d’une flûte traversière. Sur cette entrée, avec une bonne cellule, vous pouvez vous attendre à une reproduction aérée, claire, chaleureuse, et « conviviale ».
Section de conversion N/A : cette section remplit plutôt bien sa fonction, à mon sens. La puce Sabre est ici parfaitement à sa place : elle est implantée sur un circuit qui assure une conversion numérique / analogique en garantissant une musicalité naturelle grâce à la gestion optimale des flux numériques. Je n’ai pas constaté de différences audibles entre le lecteur CD intégré et utilisé en simple Drive directement connecté à l’entrée coaxiale. Ce « compartiment » intégré à l’AD250 joue très bien son rôle : il permet d’exploiter les sources dématérialisées sans aucune arrière pensée. A l’évidence, un PC connecté directement à cet amplificateur vous fera bénéficier pleinement des musiques proposées en haute définition dans les formats les plus récents.
Couleur des timbres
• Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens
Eblouissant !, c’est le premier terme qui me vient à l’esprit lorsque j’ai mis en « ordre de marche » cet amplificateur. Les Géants du Jazz pourraient être fiers d’écouter ces compositions signées Georges Brassens et traitées à la façon jazz. D’un extrait à l’autre, l’expression est vive, enjouée. Les cuivres ressortent à merveille sans une once d’agressivité avec un ciselé tout particulier. Chaque extrait est animé par des couleurs vives, contrastées, variées. Le jeu de contrebasse est reproduit avec une rigueur, une lisibilité et une consistance d’un bien bel effet.
Les couleurs tonales sont dues aux facultés d’analyse qui singularisent cet amplificateur. Le registre aigu file très haut : il s’affiche en cohérence avec les fréquences médiums, avec toutefois un aspect légèrement montant qui apportera des informations supplémentaires comme nous le verrons plus loin. Cependant, sur toute la palette de fréquences audibles, l’AD 250 montre une bonne homogénéité d’ensemble et se montre globalement harmonieux.
• Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida
Au chapitre des difficultés, un petit passage par ce CD pour montrer que les timbres du vibraphone n’ont rien de ridicule : ils sont variés, nuancés, et offrent un « dégradé » de teintes assez étendues. Les écarts de tonalité sont restitué intelligemment, sans « vriller » et sans laisser apparaître de quelconques formes de distorsions qui nuiraient à la beauté de la reproduction.
Le registre grave mérite une mention : il descend bas sur le jeu de contrebasse; celui-ci apparaît super contrôlé. J’ai été réellement enchanté par le suivi des notes, la façon dont l’interprète pince ses cordes, la façon aussi de plaquer les accord. On imagine sans difficultés les mains se « balader » sur le manche de l’instrument pour coller aux notes qui correspondent à la mélodie sans aucune dissonance.
Définition – transparence
• Two Pianos in Holliwood – Ronnie Aldrich with The London Festival Orchestra (CD & vinyle)
Issu du répertoire de la série Decca Phase 4, j’ai choisi ce disque au double format (vinyle et CD) pour la qualité de sa prise de son et de son pressage. Par cette série de thèmes dédiée à l’âge d’or d’Holliwood, nous pourrons vite nous rendre compte la manière qu’a l’AD 250 réagir, notamment en matière de définition. C’est vrai que cet amplificateur va assez loin dans ce domaine. Bien sûr le « répondant » des deux pianos en écho est immédiatement identifiable. Cependant ceux-ci se détachent harmonieusement de la masse substantielle du London Festival Orchestra avec un effet saisissant. De surcroît, une multitude de micro informations émergent de ce flot orchestral. Les interventions d’une harpe, celles d’un triangle, d’un carillon ou encore des coups de cymbales mettent l’accent sur la clarté du message sonore, ainsi que sur le détourage de l’ensemble des groupes d’instruments ou des instruments solistes. Ces facultés d’analyse réelles sont liées au silence de fonctionnement de l’appareil qui s’appuie sur une conception saine de son électronique et des composants sélectionnés.
Fluidité – onctuosité
• Prodiges par Camille Berthollet
L’AD 250 est un amplificateur avec lequel il fait bon vivre dans la mesure où quelque soit l’intensité du niveau d’écoute, la musique s’écoule avec une docilité remarquable. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se pencher sur le cas des Concertos pour deux violons de Jean-Sébastien Bach ou encore Passacaraille de Johan Halvorsen repris par Camille Berthollet.
L’archet semble glisser sur les cordes de l’instrument trahissant « une mécanique bien huilée » que l’on nommera dans notre jargon : la fluidité.
Les amateurs de belles sensations seront aussi séduits par le « fruité » qui émane de l’instrument et de l’orchestration en général. Les attaques de l’archet sur les cordes de l’instrument s’effectuent avec formulation onctueuse bienvenue et appréciable. Avec cet enregistrement, l’AD 250 nous révèle une reproduction fort bien « documentée », haute en couleurs, claire sans pour autant faire preuve d’agressivité. Le choix de la source et des câbles en général assureront, le cas échéant, l’équilibre souhaité.
Dynamique – réactivité – rigueur
• Meddle par Pink Floyd
Il n’y a rien à dire : l’AD 250 est un amplificateur qui est vif, rapide, réactif à tous points de vues. Il « démarre » au quart de tour lorsque Pink Floyd met la gomme pour faire vrombir ses guitares électriques, la basse, et naturellement la « fracassante » batterie qui impose un rythme infernal sur One of these Days extrait de l’album Meedle. Cet amplificateur « s’exécute » alors sans retenue : il le fait remarquablement bien, sans « gueuler » avec une maîtrise impeccable, là où quelques concurrents « suffoquent » au moindre écart de dynamique.
L’AD 250 se montre ainsi « ponctuel » dans le cadencement de la rythmique montrant au même titre sa rigueur imperturbable; un tour de force à verser à l’actif de cet appareil.
Scène sonore
• Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach – Direction Léopold Stokowski (version Decca 1973)
Sur le chapitre de la scène sonore, notre protagoniste se montre assez généreux. Il offre une scène sonore d’une ampleur plus que correcte. Loin d’être la plus étendue en largeur, la scène sonore se montre holographique. Dans son ensemble, la spatialisation affiche des perspectives qui collent bien avec cette Toccatta & Fugue de Jean-Sébastien Bach revisitée par Léopold Stokowski. Les différents pupitres sont bien ordonnés et l’on distingue aisément les groupes d’instruments de premier plan de ceux de second ou troisième plan; il en est de même pour ceux situés à gauche, à droite et au centre de la « configuration instrumentale ». L’esprit d’ouverture ne manque pas dans la mesure où il « circule » beaucoup d’air entre les groupes d’instruments et ou les instruments isolés. Aussi, si vous souhaitez entendre beaucoup de nuances, vous serez comblés car rien n’est laissé de côté, bien au contraire, par cet amplificateur. L’AD 250 a ce pouvoir de doser correctement chaque instrument ou groupe d’instruments en leur donnant toute leur importance – c’est important de le mentionner !
Pouvoir d’expression et communication avec l’auditeur
• Avé Maria de Schubert par le New Philharmonia Orchestra ~ Direction : Richard Bonynge ~ Soliste : Joan Sutherland
Une pure merveille de cette interprétation de l’Avé Maria de Schubert sous la baguette de Richard Bonynge et interprété par Dame Joan Sutherland.
Quelle pureté émane de cette « mise en scène » chantée par cette cantatrice Australienne. J’ai été littéralement « pris à la gorge » lorsque les premières phrases me sont parvenues. On ressent fort bien le « degré d’investissement » de la cantatrice lors de la séance d’enregistrement. C’est frais, spontané, naturel en tous points. L’orchestration est légère, aérienne, pure; l’ensemble est « prenant » au point d’en oublier tout ce qui se passe autours de vous. Grâce à cet amplificateur doué par ses capacités émotionnelles, votre pièce d’écoute s’emplit, s’imprègne immédiatement de la musique de Schubert. La notion d’émotion est portée à son comble et vous fera, comme elle m’a fait, frémir de plaisir, au point d’écouter en boucle ces suites de phrases musicales particulièrement savoureuses. Ce « chevalier servant » de la musique expressive soigne le message musical de manière irréprochable avec un tact qui permet à des oeuvres telles que celle-ci de respirer en mettant en valeur la prestation de l’artiste soliste ainsi que le travail artistique du compositeur. Que demander de plus, après tout ?
• « Marquises » de Jacques Brel (CD & vinyle)
« La ville s’endormait…. » nous chantait en son temps Jacques Brel. Visiblement, ça n’est pas du tout le cas de l’amplificateur MELIN AD250 qui reprend à son compte toute l’attention que portait l’auteur / compositeur / interprète à la réalisation de cet album mythique. L’amplificateur s’applique à reproduire le plus fidèlement possible toute l’émotion transmise par Jacques Brel à travers ces textes, mais aussi au travers de l’accompagnement musical qui les illustre. La voix de Jacques Brel est bien articulée : nous pouvons distinguer le sens de chaque mot, de chaque syllabe par une diction bigrement expressive, bouleversante, voir troublante. Cet amplificateur a des facultés d’analyse poussées qui mettent très bien en valeur les caractéristiques poétiques de chaque thème. Nous retrouvons les mêmes sensations à travers les arrangements musicaux qui illustrent chacune des chansons. Nous sentons aisément que chaque instrument a été méticuleusement choisi et « consigné » sur la partition à un endroit précis pour marquer les temps forts de telle ou telle expression. Ainsi « l’ensemble » paroles et musique forment un ensemble harmonieux qui donne beaucoup de panache à certains extraits, dont l’incontournable Marquises, qui « surfe » sur les vagues de quelques notes de harpe délicatement ciselées ou des nappes de violons. Si les harmoniques n’apparaissent pas comme les plus « pointues » par rapport à d’autres amplificateurs, je n’ai pas perçu de « coupures » gênantes sur les fins de notes. Celles-ci s’éteignent proprement dans le temps et l’espace sans altérations qui viendraient « entacher » la beauté et la richesse musicale.
Conclusion :
Sous ses allures de réalisation totalement artisanale, se cache une électronique diablement musicale. Cet amplificateur peut en remontrer à des concurrents qui ont depuis de nombreuses années pignon sur rue. On sent à travers l’expression et le caractère de cet amplificateur, un créateur investi par la passion de la belle restitution.
Depuis l’AD 100, le concept appliqué à l’AD 250 a mûri. Aussi, lorsque la musique est belle, il faut se donner les moyens de l’apprécier dans les meilleurs conditions – l’AD 250 vous y aidera !
Prix version de base : 1300 € (09/2018)
Prix carte phono MM : 100 €
Prix module casque : 100 €
Prix carte N/A : 400 €
Option télécommande : 200 € & 300 € (bois / alu)