Origine : Etats-Unis
Amplificateur intégré à transistors – Dac
Puissance : 2 x 125 watts / 8 ohms (20 Hz – 20 kHz)
Puissance : approximativement 2 x 250 watts / 4 ohms
Rapport signal-bruit ligne : 108 dB haut niveau
Distorsion harmonique totale : < 0,035% à 1 kHz à 125 Watts,
Rapport signal-bruit phono Ligne : > 103dB,
Facteur d’amortissement : > 82 de 20 Hz à 10 kHz; > 72 à 20 kHz (8Ω)
Sensibilité de l’entrée MM : 2,5 mV/47 kohms
Sensibilité de l’entrée MC : 0,2 mV/100 ohms
2 entrées analogiques RCA
1 entrée analogique XLR
1 entrée phono MM
1 entrée phono MC
2 entrées numériques optiques Toslink
1 entrée numérique coaxiale S/PDIF
1 entrée numérique USB-B asynchrone (type B)
1 prise Ethernet
1 sortie analogique variable
1 sortie casque jack 6,35
L’amplificateur – Dac N°5805 de MARK LEVINSON fait partie des tous récents produits conçus et réalisés par cette marque Américaine de légende. Il s’agit d’un « gros » amplificateur à tous les niveaux, à commencer par son poids : 33 kilogrammes. Ses dimensions sont tout aussi imposantes, tout comme sa puissance et son alimentation.
Toutefois MARK LEVINSON a soigné le design, à la fois sobre et élégant avec quelques touches de couleurs rouge / orange pour signaler les fonctions en cours via l’afficheur central en façade. Pour aller jusqu’au bout de sa démarche perfectionniste, l’afficheur s’éteint au bout de quelques secondes.
De part et d’autre de cet afficheur, deux boutons rotatifs en aluminium massif se partagent les fonctions principales. Celui de gauche sélectionne les sources, celui de droite est un encodeur rotatif qui contrôle le volume sonore, mais aussi le défilement dans les différents menus signalés par l’afficheur.
Une petite télécommande en métal sera d’un précieux secours pour piloter cet amplificateur depuis votre fauteuil d’écoute. Parmi les possibilités de réglages, il convient de saluer celui de la balance vraiment très utile pour des enregistrements déséquilibrés.
Le N° 5805 n’est pas qu’un amplificateur intégré. Il adopte une section numérique / analogique qui ajoute une capacité audio numérique tout aussi exceptionnelle avec le DAC Mark Levinson Precision Link II. Le convertisseur N/A de 32 bits ESS Sabre de dernière génération avec circuit d’élimination de jitter et un convertisseur courant-tension discret et entièrement équilibré. Quatre entrées audio numériques sont fournies : une coaxiale et deux optiques S/PDIF, et une USB asynchrone pour la lecture de fichiers PCM haute résolution (jusqu’à 32 bit/384kHz) et DSD (jusqu’à 11.2MHz). Le No 5805 intègre la technologie MQA (Master Quality Authenticated), qui permet la lecture des fichiers audio et des flux MQA. Un récepteur Bluetooth d’aptX-HD permet une lecture Bluetooth de la plus haute qualité disponible.
La vue des entrailles du N°5805 dévoile une architecture entièrement double mono et symétrique. Chaque canal de l’amplificateur fonctionne en classe AB, à l’aide de composants entièrement discrets et à couplage direct.
Ils sont alimentés par une pièce maîtresse : le transformateur toroïdal surdimensionné d’une valeur de plus de 500 VA avec enroulements secondaires individuels pour les canaux gauche et droit. Inutile de dire que ce type d’alimentation tiendra en respect les enceintes acoustiques les plus « complexes » à driver et que la puissance affichée n’a pas qu’une valeur symbolique.
L’étage de gain de tension utilise une topologie directement issue de l’amplificateur Nº 534. Il est couplé à un étage de sortie composé de deux transistors de commande à grande vitesse fonctionnant en classe A et six transistors de sortie 260V, 15A. Deux dispositifs Thermal-Trak dans une configuration unique garantissent une polarisation de sortie stable quelle que soit la charge ou la température. Quatre condensateurs de 10 000 microfarads par canal, situés directement sur la carte de circuit de l’étage de sortie, fournissent facilement assez de courant pour un courant conservateur de 125 Watts par canal sous 8 Ohms, près de 250 Watts par canal sous 4 Ohms, et un fonctionnement stable à 2 Ohms.
L’étage d’entrée analogique a été développé à partir d’un circuit de signal « PurePath » breveté – un circuit de préamplificateur de niveau ligne double-mono, à couplage direct et entièrement discret, pour lequel l’équipe de conception Shelton a déposé deux brevets. Un étage unique à gain couplé à un réseau de résistances à commande numérique pour l’ajustement du volume maintient une intégrité maximale du signal et une bande passante la plus large possible. Chacune de ses trois entrées stéréo de niveau ligne – une XLR symétrique et deux unipolaires, utilisent des connecteurs RCA Mark Levinson personnalisés – possède ses propres relais de commutation de signal à haute fiabilité.
L’amplificateur N°5805 bénéficie d’un étage phono de conception nouvelle. Il est doté d’une topologie de gain hybride. Il associe les principaux composants discrets de l’étage Pure Phono de la série 500 avec des circuits intégrés à faible niveau de bruit pour des performances élevées. Tout comme la série 500, un égaliseur RIAA hybride actif / passif utilise des résistances de précision et des condensateurs en polypropylène pour une précision et une clarté sonore exceptionnelles. L’utilisateur peut sélectionner le gain MM/MC et le filtre infrasonore dans le menu de configuration, tandis que les réglages de charge capacitive et résistive sont facilement accessibles depuis le panneau arrière.
L’ensemble de cette électronique faite pour durer repose au sein d’un berceau entièrement en aluminium, totalement insensible aux vibrations.
La face arrière est complète en matière de connexion. Le concepteur a bien séparé les sections numériques et analogiques. Pour ces dernières, on observe immédiatement que le N° 5805 est configuré en double mono de A jusque Z. Vous pourrez brancher trois sources haut niveau, dont une symétrique via la fiche XLR. Une sortie variable, permettra le cas échéant, d’associer un bloc de puissance complémentaire ou un amplificateur pour casque s’il apparaissait que cette section présente d’origine trouvait ses limites. A titre personnel, je regrette un peu l’absence d’une sortie fixe pour un enregistreur analogique.
MARK LEVINSON a également pris soin de doubler l’entrée phono avec une paire de fiches RCA pour les cellules à aimant mobile et une autre pour les cellules mobiles. Le futur possesseur de cet amplificateur pourra se réjouir de paramétrer et d’ajuster la capacité de sa cellule à aimant mobile : 20, 70, 120, 170 pF, ainsi que la résistance pour sa cellule à bobine mobile de 37 Ω à 1000 Ω.
Côté section numérique, nous avons l’essentiel : deux entrées numériques optiques Toslink, une entrée numérique coaxiale S/PDIF, une entrée numérique USB-B asynchrone (type B), une prise Ethernet. La seconde prise USB sert uniquement pour les mises à jour.
Ecoute et analyse :
Les tests d’écoutes ont été effectués en deux séquences distinctes en auditorium avec le matériel suivant :
Système N° 1
– Dac – lecteur réseau dCS Bartók,
– Drive MOON 260 D,
– Enceintes acoustiques APERTURA Armonia Evolution,
– Câble numérique AUDIOQUEST AES/EBU, câbles de modulation symétriques NORDOST Red Dawn,
– Câbles HP AUDIENCE Ohno III et NORDOST Heimdall 2.
Système N° 2
– Dac – lecteur réseau MOON 280 D Mind,
– Drive MOON 260 D,
– Enceintes acoustiques REVEL Performa F228 BE,
– Câble numérique AUDIOQUEST AES/EBU, câbles de modulation symétriques NORDOST Red Dawn,
– Câbles HP AUDIENCE Ohno III et NORDOST Heimdall 2.
Pour l’alimentation secteur : barrette NORDOST QB 8 Mk2, câbles secteur Lief Red Dawn de la même marque.
• CD sélectionnés : Naim ~ CD test Sampler N°6 – Quiet Night’s ~ Diana Krall – « Prodiges » ~ Camille Berthollet – Meedle ~ Pink Floyd – The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield – « La tradition symphonique » ~ Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire Volume 2 – The Voice of The Trumpet ~ Lucienne Renaudin Vary – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les géants du Jazz jouent Georges Brassens – La Folia de la Spagna ~ Grégorio Paniagua – Collaboration ~ Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – The Last of the Mohicans ~ bande originale du film – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Meedle par Pink Floyd, etc…
• Extraits dématérialisés Qobuz & Tidal : Golden Brown ~ The Stranglers – Take Five ~ Dave Brubeck Quartet – Marquises ~ Jacques Brel – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – The Last of the Mohicans ~ bande originale du film – La Folia de la Spagna ~ Grégorio Paniagua – « Prodiges » par Camille Berthollet – Meedle ~ Pink Floyd – « La tradition symphonique » ~ Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire Volume 2 – Café du bon coin ~ Tri Yann – Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – The Voice of The Trumpet ~ Lucienne Renaudin Vary – Nameless ~ Dominique Fils-Aimé – A Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Cécile ma fille ~ Claude Nougaro, etc…
Découverte et premières impressions
Pour les fins connaisseurs de MARK LEVINSON, le N°5805 ne sonne pas comme les amplificateurs d’antan. A cet effet, je trouve que cette nouvelle mouture apporte davantage de fraîcheur sur le plan tonal, mais j’y reviendrais en détail plus loin.
Par ailleurs, les deux « configurations » diffèrent sur le plan tonal. Cependant, quelques soient les sources, les enceintes acoustiques, les câbles HP retenus, nous arrivons à bien cibler le tempérament musical de cet amplificateur. Les autres paramètres sont plus facilement identifiables et permettent de tirer une bonne synthèse du comportement général.
Enfin, je précise que le N°5805 a été testé exclusivement en mode « Ligne ». N’ont pas été mis en action la section de conversion numérique / analogique, la section phono, ni la sortie casque.
C’est sans réelle surprise que le N°5805 « s’impose » dans la pièce d’écoute. Assez rapidement, on décèle chez lui une force qui s’appuie sur une alimentation de grande capacité qui « prend sérieusement en main » les enceintes acoustiques associées. Pas forcément hyper démonstratif en soi, je dirais que cet amplificateur a du caractère, de la prestance, et affiche une belle énergie. Au premier abord, on pourra redouter une reproduction « monolithique ». L’écoute de différents extraits permet de lever en partie ce doute notamment sur les enregistrements bien réalisés.
Couleurs tonales
Registre aigu
• « Prodiges » ~ Camille Berthollet (extraits dématérialisés)
Ceux qui recherchent une musicalité ronde, chaleureuse, ne trouveront pas forcément leur compte avec cet amplificateur. N’en déduisez pas non plus que le N°5805 propose une musicalité froide. Cependant, ceux qui recherchent d’infimes détails, un réel détourage des instruments et des voix seront absolument comblés car cette référence MARK LEVINSON met l’accent sur l’analyse dans sa globalité.
Quel immense plaisir de retrouver l’Eté des Quatre Saisons de Vivaldi ou encore le Concerto pour deux Violons de Jean-Sébastien Bach joués par Camille Berthollet. J’ai bien senti que cet amplificateur filait haut donnant au filé du violon un superbe panache, doublé d’une précision phénoménale. Le N°5805 ne fait abstraction d’aucune nuance : en outre, il met les harmoniques au cœur d’une production musicale immaculée. Les notes évoluent dans le temps et l’espace avec toute la magie que l’on peut attendre des extraits citées.
Registre médium – transparence
• Golden Brown ~ The Stranglers – Take Five ~ Dave Brubeck Quartet (extraits dématérialisés)
Quel plaisir de retrouver en format dématérialisé ces deux titres qui servent bien souvent de référence pour cerner un certain nombre de paramètres ou éléments d’un système audio.
J’avoue que la prestation de Golden Brown par The Stranglers dans sa version originale de 1982 est absolument étonnante. L’amplificateur N°5805 effectue cette prouesse de mettre en valeur les fréquences médiums. Je retiendrais de cet extrait le son du clavecin utilisé artistiquement à contre courant. Son grain est fin et relativement fidèle à celui d’un instrument acoustique. D’autre part, le solo de guitare électrique est aussi sensuel que la voix du chanteur soliste. Cela m’a convaincu que les fréquences médiums sont reproduites la délicatesse l’aspect « fouillé » qui me tient tant à cœur.
Take Five par Dave Brubeck Quartet constitue à son tour un extrait incontournable pour jauger du degré de transparence et de la couleur timbres. Ici, il n’est plus question d’évoquer la frilosité. On dépasse le stade de la critique subjective pour déguster exclusivement le contenu musical. Autant dire que cet amplificateur ne « badine » pas avec le saxophone qui prend une couleur cuivrée d’une belle authenticité. Quelle prestance, quel sens du détail s’échappent de ces deux systèmes audio. La musique est, quelque part, luisante, éclatante, sans pour autant apparaître caricaturale. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que cet amplificateur se concentre sur la définition. En outre, je lui reconnais cette faculté de détourer les instruments et les voix. Par ailleurs, le silence de fonctionnement ne filtre aucune nuance. Tous ces paramètres réunis nous amènent à musicalité riche.
Registre grave
• Meedle ~ Pink Floyd (extraits dématérialisés)
Le moins que l’on puisse attendre d’un amplificateur de cette catégorie est qu’il donne au registre grave ses lettres de noblesse, sans toutefois donner dans des excès, comme on peut parfois le déplorer avec des amplificateurs un peu en manque sur ce registre.
Les concepteurs MARK LEVINSON ont sans aucun doute travaillé à fond ce sujet pour que cet amplificateur soigne tous les paramètres liés à la reproduction des fréquences les plus profondes.
C’est donc avec une joie non dissimulée que je retrouve la « double basse » qui fait la force de One of These Days de Meedle. Cette basse descend bas, conformément à ce que l’on peut en attendre. Sa lisibilité et le suivi des notes est impeccable. Pas de passe-droit, ni boursoufflures intempestives qui viendraient ajouter artificiellement des choses qui n’existent pas . La batterie, par les impacts de la grosse caisse affichent une excellente matière, une assise, un poids maîtrisés et des résonances très particulières que l’on décèle encore mieux en format dématérialisé par rapport au CD ou au disque vinyle.
J’ai bien senti que cet amplificateurs avait de réelles facultés à explorer facilement les soubassements, y compris sur d’autres extraits. De ce point vu, on peut donc faire confiance à cet amplificateur sur ce registre pas toujours correctement pris en charge par d’autres amplificateurs.
Fluidité – grain des instruments
• La Folia ~ Grégorio Paniagua (extraits dématérialisés et CD)
Avec les enceintes APERTURA & REVEL, nous obtenons une musicalité fluide. Cela va bien dans le sens d’une écoute « apaisée » qui sied à merveille à la Folia de la Spagnia ou les note s’enchaînent sans aucune contrainte.
Vous pourrez goûter en toute quiétude à cette série de pièces baroques magistralement arrangées par Gregorio Paniagua. Le N°5805 est bien loin de restituer une sonorité simplifiée. Outre la transparence déjà évoquée ci-avant, cet amplificateur s’applique à reproduire le grain des instruments avec une excellente minutie. La sonorité du clavecin prend des teintes tantôt mates, tantôt aigrelettes ou brillantes démontrant les facultés d’analyse poussées qu’est capable de diffuser l’amplificateur. Nous arrivons même à cerner les « attaques » du marteau sur les cordes de l’instrument. Mais, c’est davantage ce superbe grain qui attire l’attention. On le remarque sur une multitude de percussions, la viole, sur le cromorne, et la guitare classique. Et puis, il y a l’intervention de la cloche qui résonne dans la pièce d’écoute et qui vous déstabilisera par sa sonorité, son enveloppe et sa texture que les amplificateurs « bon marché » ne peuvent décidément pas reproduire.
Dynamique – réactivité – rigueur
• Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida (extraits dématérialisés et CD)
Il arrive parfois que les amplificateurs intégrés appartenant à cette catégorie d’appareils soufrent d’une certaine « mollesse subjective ». Je vous rassure, ça n’est pas le cas du N° 5805. Cet amplificateur réagit au quart de tour et n’accuse aucune faiblesse sur le transitoires, les grandes montées en puissance, ou les écarts de dynamique. Je dirais que cet amplificateur est stoïque en toutes circonstances.
Sur Valéria interprété par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida, j’ai été très attentif au comportement du jeu de vibraphone. La rapidité avec laquelle cet instrument change de ton est tout à fait convaincante, irréprochable même. Les changements de tonalités sont pris en charge avec une rigueur et une agilité inattaquables.
Dans le même esprit, j’ai pu me réjouir des jeux respectifs de piano et de contrebasse qui révèlent que cet amplificateur en « a sous le pied » en matière de rapidité d’exécution. Sur cet extrait, on se surprend à taper du pieds pour accompagner le rythme. Si la rapidité est un point fort, la dynamique et tout ce que cela implique aboutit à un comportement très sain de l’étage de sortie et de l’alimentation. Le N°5805 saura répondre à toutes les sollicitations, à tous les styles de musiques. Sur ce dernier point, on ne peut pas réellement dire que cet amplificateur privilégie un style en particulier. Jazz, rock, musique classique ou lyrique, etc… cette mouture Mark Levinson travaille avec discernement. J’entends par là, qu’il n’en fait pas trop, que l’hyper démonstratif n’est pas dans sa nature.
Scène & espace sonore
• The Last of the Mohicans ~ bande originale du film (extraits dématérialisés)
Le doute n’est ma foi pas permis : le N°5805 offre une scène sonore panoramique qui s’appréciera dans une vaste pièce d’écoute. Je l’ai autant apprécié avec les enceintes APERTURA Armonia Evolution qu’en compagnie des REVEL Performa F228 BE.
Avec la bande originale du film The Last of the Mohicans, j’ai assisté à une reproduction digne des grandes salles de cinéma. Le côté holographique dans les trois dimensions est impressionnant. Chaque pupitre, chaque instrument soliste, chaque percussion prennent naturellement leur place respective dans l’univers sonore. Pas d’effet de compression ou autre forme de limites, la musique s’épanouit librement dans la salle d’écoute. Elle emplit la pièce d’écoute avec une image panoramique, sans limites apparentes tout au moins.
• Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski (CD)
Une fresque ! je crois que le terme est bien choisi pour décrire le comportement de cette version de la Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski.
C’est dans le plus strict respect que cet amplificateur MARK LEVINSON donne à la Toccata & Fugue une dimension holographique en conformité avec la transcription souhaitée par Léopold Stokowski. On pourra se réjouir de bénéficier d’effets stéréophoniques stupéfiant avec une séparation des canaux bien marquée. On décèle également un grand nombre d’informations au centre de la scène sonore, et surtout un positionnement des groupes d’instruments fort bien structuré entre le centre et les extrémités de cette scène sonore. Les groupes d’instruments « évoluent » naturellement d’un canal à gauche. L’étagement des plans est bien marqué. Nous distinguons les instruments de premier plan de ceux de second et troisième plan. Les effets de profondeur de champ, ainsi que les contrastes sont aisément identifiables ce qui accrédite davantage le réalisme de cette transcription.
Séquence émotion
• Jazz på svenska ~ Jan Johansson (extraits dématérialisés)
De part ses facultés à « piloter » la musique d’une main de maître, cet amplificateur s’inscrit comme un instrument capable de délivrer beaucoup d’émotion. Evidemment, ses caractéristiques d’analyse poussées conduisent obligatoirement à avoir recours à des enregistrements bien réalisés.
En dépit d’une prise de son qui date de 1962, cet hommage à la musique traditionnelle Suédoise revisitée par Jan Johansson en « format » jazz apporte beaucoup de fraîcheur et de délicatesse. Un grand nombre de passages sont bouleversants et le N°5805 s’y entend pour procurer de véritables et belles sensations.
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (extraits dématérialisés)
Plutôt habitué à déguster Nameless dans sa version vinyle, je dois reconnaître qu’en mode dématérialisé, cet album n’a rien perdu de son originalité, dans tous les sens du terme.
L’amplificateur 5805 se montre respectueux de tout ce qui fait la richesse de l’interprétation. La présence de Dominique Fils-Aimé se fait remarquablement sentir dans la pièce d’écoute. Sa voix douce et chaleureuse est simplement réaliste. J’ai bien senti que l’artiste vivait sa musique avec passion, travaillant sa diction, ses respirations. Tout cela s’entend et peut être même se voit.
On imagine sans peine Dominique Fils-Aimé et la petite formation orchestrale qui l’accompagne devant vous. La communication avec l’auditeur est totale. Les percussions virevoltent autours de vous et s’éteignent avec harmonie dans le temps et l’espace.
La reproduction d’ensemble est très pure, cristalline mais sans excès. Le jeu de contrebasse se montre sous un jour plutôt intéressant . Il ajoute une dose d’authenticité et de charme à la prestation musicale d’ensemble. La précision des notes est confondante, le suivi mélodique précis, la résonance des cordes sur la table d’harmonie est absolument prodigieux. Le pincement des cordes est nettement perceptible et confirme les facultés d’analyse poussées qu’est en capacité de fournir cet amplificateur.
• Marquises ~ Jacques Brel (extraits dématérialisés)
Dans le même esprit que Nameless, sur Marquises de Jacques Brel, on voit bien que cet amplificateur sait parfaitement mettre l’accent sur les vocaux et produire d’intenses émotions. L’orchestration un peu plus fournie qui accompagne la chanteur permet de percevoir les différents contrastes de la prise de son. L’orchestre en toile fond ne joue pas le rôle de décor, comme je l’ai souvent remarqué avec d’autres amplificateurs.
Il prend une place importante dans l’harmonie générale et, le N°5805 contribue largement à mettre en lumière la fine section de violons, tout comme les quelques notes de guitare qui s’enchevêtrent avec les arpèges de harpes. Quelques notes de flûte traversière donnent le sentiment d’une musicalité aérienne, légère, et bien en phase avec la poésie de Marquises.
Les vocaux semblent à mon sens « sincères ». Ils n’ont peut-être pas la chaleur humaine que l’on peut percevoir avec d’autres électroniques, telles que MOON par exemple. Cependant, on appréciera la diction : chaque mot, chaque syllabe, et le phrasé si caractéristique de l’interprète qu’on oubliera bien vite cette petite digression que certains puristes pourraient éventuellement prendre comme une critique subjective.
Conclusion :
Le N°5805 de MARK LEVINSON est, disons le, une » grosse machine « . A cet effet, on pourra compter sur lui pour remplir votre pièce d’écoute d’une musique riche en substances. Son alimentation surdimensionnée délivre le courant requis pour les enceintes les plus difficiles à driver.
Bien secondé par des enceintes acoustiques, une source, des câbles mûrement sélectionnés, cet amplificateur vous fera découvrir la musique grandeur nature. L’ampleur de la scène sonore est son principal atout. La stabilité et la rapidité sont des paramètres sans défauts. Enfin, la définition et la transparence sont sources de plaisir pour des écoutes longue durée.
Prix : 8950 € (09/2020)