L’édito de Décembre
LE SON DES SALLES OBSCURES
La fin de l’année est là et le cinéma fait traditionnellement partie des réjouissances en famille ou entre amis. Oui, mais … que penser du son qui nous est proposé ?
Peut-être accusera-t-on les audiophiles que nous sommes de s’égarer un peu et de « couper les décibels en quatre » dans ses systèmes où cela a moins d’importance … Cependant, la qualité de la bande son est bien un des composants majeurs de la réussite d’un film ; aussi les réalisateurs y portent la plus grande attention. Un son mal adapté ou de mauvaise qualité peut « casser » un film, tout simplement en empêchant les spectateurs d’entrer dans l’action !
Un de nos correspondants, projectionniste, s’indigne à juste titre du manque d’intérêt apporté par certains gérants de salles de cinéma à la qualité du son. Il est vrai que la qualité sonore est très variable en fonction des salles… Et ça ne date pas d’hier : Ayant acheté ma première chaîne Hifi (Dual) en 1970, j’étais allé peu après voir Woodstock, film culte de ces années-là, et j’avais été très déçu par la saturation permanente du son, dans le petit cinéma où j’étais allé !
Doit-on baisser les bras ? Non, et pour plusieurs raisons, par exemple à cause de la construction de nouveaux complexes ou la mise à niveau des salles existantes.
Reconnaissons bien volontiers que le son des salles de cinéma s’est amélioré récemment avec les nouveaux matériels, grâce aux amplis numériques en particulier. La chaîne complète est maintenant numérique, ce qui préserve la qualité globale. Attention :Je ne suis pas un « fan » à tous les coups de l’amplification numérique, en particulier dans une chaîne hifi où la situation est plus contrastée. Mais je pense qu’au cinéma, et dans toutes les diffusions en public, cela apporte un plus, et des performances améliorées !
Cependant, en analogique comme en numérique, il subsiste dans nos salles deux problèmes :
1 – Des erreurs de réglage du son, beaucoup trop fort en général. La dynamique extraordinaire des bandes son actuelles fait que si on veut entendre fort les dialogues, les bruits seront vraiment énormes !!! Il faudrait pouvoir baisser un peu le niveau général ; mais c’est bien sûr un réglage à faire à chaque nouveau film…
2 – Le surround n’est pas toujours bien fameux. Ici, jusque il y a peu de temps, dans un ancien complexe de cinéma où j’allais, il y avait une petite salle en stéréo seulement, et sans grande qualité : pas de basses. Je me demandais à chaque fois pourquoi j’avais payé une place de cinéma, plutôt que de louer un DVD pour lequel je pouvais régler le son au mieux… Maintenant, dans le nouveau cinéma, je suis à chaque fois surpris par l’extrême netteté des attaques, l’étendue et la linéarité de la bande passante, l’ampleur sèche des grandes basses… en fait les points forts du numérique bien maîtrisé !
… Et voici morale de cette histoire : les spectateurs sont revenus, en partie pour la meilleure qualité des salles elles-mêmes, mais aussi grâce au grand confort auditif qui nous fait oublier le son … et entrer dans l’ambiance du film. Ce qui prouve que dans le fond, les intérêts des uns et des autres ne nont pas si divergents !
Bonnes fêtes en (belle) musique à tous !
Yves
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