Jean Marie REYNAUD EMP 2
Origine : France
Enceinte 2 voies / 2 HP
Rendement : 91 dB / 1w / 1m
Impédance nominale : non spécifiée
Bande passante : 35 Hz à 25 kHz
Dimensions : ( H x L x P ) 116 x 35 x 12

C’est avec un immense bonheur que lors d’un salon haute fidélité à Nancy, j’ai pu découvrir en présence du concepteur, et en avant première la nouvelle création de Monsieur Jean Marie RAYNAUD : le modèle EMP 2.

Le concept de cette nouvelle enceinte peut surprendre de part la profondeur ultra réduite de son coffret, ainsi que de son positionnement dans la salle d’écoute puisque la EMP 2 devra se placer obligatoirement contre un mur pour déployer ses prouesses musicales.
Sur le plan technique, la conception interne de la EMP 2 repose sur un principe de 3 cavités couplées entre elles. Par ailleurs, le concepteur a mis en oeuvre un astucieux procédé de double accord favorisant la résonance diffuse des ondes internes.

Le nombre de transducteurs a été volontairement réduit à 2 : un tweeter à ruban dont le pavillon est en aluminium, et un haut parleur destiné aux fréquences grave et médium de 18 cm doté d’un dôme fait de kevlar carbone. Étant présentée à titre expérimental, je n’ai pas recueilli d’autres informations techniques complémentaires, mais qu’importe, seule la musique compte.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : Préamplificateur YBA 2 Classic Sigma, 2 blocs monophoniques / double alimentation YBA Signature, lecteur de CD YBA CD1 Sigma double alimentation, ainsi que des câbles de modulation et HP YBA Diamond.
Test N° 1 : Double Jeu par Laurent KORCIA
Pour être tout à fait complet, les premiers tests d’écoutes ont été effectués avec un amplificateur intégré YBA Passion et le lecteur CD YBA CD1 Classic Sigma double alimentation. Dans cette configuration, je dois reconnaître que l’approche musicale subjective s’est avérée pour le moins décevante, de par le côté froid et un peu fade de la restitution sonore. Je suis aussi resté aussi très interrogatif sur le profondeur de la scène sonore.
Dans un second temps, le Passion 100 a laissé la place aux électroniques Signature, et partir de ce moment, tout a été différent. Ce changement montre déjà que le modèle EMP 2 est particulièrement sensible aux électroniques qui auront la charge de l’accompagner.
Sans être particulièrement » réchauffé », le violon de Laurent KORCIA prend une teinte sonore que je qualifierais d’assez proche de la réalité. Sur le morceau » Minor Waltz » très dépouillé, on perçoit nettement les subtilités du jeu de violon, les infimes vibratos de la main gauche de l’artiste, et le glissement de l’archet sur les cordes. Il convient de souligner qu’à aucun moment, le jeu de violon dérape vers l’agressivité.
Côté grave, un excellent point pour la restitution de la contrebasse qui l’accompagne : les lignes de basse sont nettes, fermes, bien tendues, et la lisibilité des plus remarquables qui soit. J’ai été aussi très agréablement surpris par l’accordéon qui vient se superposer et compléter le jeu de violon : les bruits de touches mécaniques de l’instrument mettent en valeur les qualités inhérentes à la transparence du message sonore. La scène sonore prend une dimension des plus vraisemblable qui soit. Ce trio à la fois sobre et talentueux est particulièrement bien positionné dans l’espace, tant en largeur qu’en hauteur, et surtout en profondeur, que l’on peine à croire que l’enceinte est plaquée contre un mur et que son épaisseur ne dépasse pas 12 cm de profondeur.
Par ailleurs, et l’extrait musical y contribue pleinement, la musique qui emplit la vaste salle d’écoute couple avec une très belle fluidité sans trace d’agressivité et surtout avec une émotion à donner la chair de poule.
Test N° 2 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2
L’objectif de ce test a consisté à trouver les failles du système audio. A travers un grand orchestre symphonique, des choeurs puissants, des instruments traditionnels qui s’associent à des guitares électriques, cette nouvelle JM Raynaud n’ a pas trouvé de limites. Sur des charges complexes, chaque pupitre, chaque instrument, chaque voix a trouvé sa place sans broncher avec une magnifique liberté, et une très belle expression.
Sur l’extrait les » Filles d’Irlande », les petits instruments traditionnels ont été restitués de façon claire et spontanée au sein de la masse orchestrale parfois abondante, avec ce côté fin propre aux enceintes de la marque. Même le subtil triangle, si souvent masqué ou englouti dans le flot des choeurs, a toute sa place au sein de orchestre, et teinte de façon claire et détaillée. Les percussions » claquent » parfaitement bien révélant une précision et une lisibilité sans concession.
L’EMP 2 n’accuse aucune boursouflure et aucun effet de traînage. Les nappes de violon sont d’une très agréable fluidité, et les choeurs sont puissants et nobles. Une mention toute particulière aussi pour les vocaux solos qui font preuve d’une remarquable humanité. Le Groupe breton accompagné de l’Orchestre National des Pays de Loire jouent avec une grande liberté et belle spontanéité, mettant en valeur l’ampleur de la scène sonore sans pour autant en faire de trop. Vous l’aurez compris, Jean Marie Raynaud a voulu réconcilier la technique, les problèmes d’encombrement, sans sacrifier les critères premiers de la musicalité. L’objectif a été largement atteint, mais pour tirer pleinement profit des incroyables caractéristiques musicales de cette EMP 2, il sera vivement conseillé de lui associer des électroniques et sources à la hauteur de ses prétentions, pour un bonheur musical sans limites, car l’EMP 2 chante, chante, chante, chante ….
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 5 000 € (10/2007)
Essai réalisé par
Lionel Schmitt
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