Origine : France
Enceinte colonne 3 voies / 4 haut-parleurs
Charge : Bass-reflex
Sensibilité : 91,5 dB / 2,83 volts / 1m
Impédance : 8 Ohms
Réponse en fréquence : 49 Hz à 28 kHz +/- 3 dB
Fréquences de coupure : 300 Hz & 3000 Hz
Puissance admissible : 250 Watts
Dimensions : ( H x L x P ) : 99 x 22,2 x 34,3 cm
Poids unitaire : 23,5 Kg
FOCAL fait partie des marque françaises qui font date et « ratissent large » pour conquérir un public que ne l’est pas moins. En effet le constructeur réalise de nombreux modèles allant du début de gamme jusqu’au haut de gamme avec des points d’encrages commerciaux allant de la grande surface multimédia jusqu’au magasin HIFI spécialisé.
La Chorus 726 vise principalement un panel de personnes qui souhaitent s’équiper honorablement sans débourser des sommes pharaoniques dans un ensemble audio. Cette colonne de moins d’un mètre de haut, aux allures plutôt cossues et au tarif attractif permet déjà d’accéder à une musicalité de qualité.
Figurant au catalogue depuis plusieurs années, la Chorus 726 incarne l’enceinte traditionnelle typique d’un équipement audio de classe audiophile, si tant est que le terme soit approprié. Il s’agit d’une colonne 3 voies / 4 haut-parleurs à charge bass-reflex. L’évent de décompression est installé en face avant. Son implantation est destinée à s’affranchir des effets néfastes d’un positionnement rapproché du mur arrière.
Elle pourra être installée dans des pièces d’écoute de petite à moyenne dimension allant jusqu’à une superficie de 40 m².
Les fréquences les plus hautes sont prises en charge par un tweeter TNV Al/Mg à dôme inversé de 25 millimètres de diamètre. Ce transducteur est constitué d’un alliage aluminium / magnésium permettant un bon transfert de l’énergie.
Les fréquences médium sont confiées à un haut-parleur de 16,5 centimètres de diamètre à technologie polyglass « propriétaire ». Le principe consiste à appliquer de fines microbilles de verre sur un cône en pulpe de cellulose. L’objectif est de concilier l’amortissement du papier avec la rigidité du verre.
Pour les fréquences graves, FOCAL a installé deux haut-parleurs de 16,5 centimètres de diamètre répondant à une technologie semblable.
Les codes qui ont forgé le succès de cette ligne de produits sont conservés : ébénisterie en MDF ultra rigide, jusqu’à 25 millimètres d’épaisseur, parois non parallèles, épaisseur de la façade et renforts aux endroits stratégiques associent l’efficacité au design intemporel. La 726 est disponible en 3 finitions : Palissandre, Noyer, Black Style.
Chaque enceinte est livrée avec 4 cônes de découplage qu’il est largement recommandé d’installer, ainsi que 4 protections à placer, le cas échéant, sous ces pointes.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués dans des conditions différentes, à domicile, surfaces multimédias avec les éléments suivants :
– Amplificateurs intégrés MARANTZ PM 6007 et REGA Brio
– Lecteurs CD MARANTZ CD 6007 et REGA Apollo-R
– Lecteur réseau ATOLL MS 120
– Câbles modulation, HP, secteur ordinaires
– Câbles de modulation ESPRIT Beta 8G 2019, VAN DEN HUL the Name
– Câbles HP ESPRIT Beta 8G 2019
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH e-TP 60E e, câbles secteur ESPRIT Alpha, Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Meedle ~ PinkFloyd – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music – Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Jazz på svenska par Jan Johansson – Quiet Nights ~ Diana Krall – Les Marquises ~ Jacques Brel – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Combo Capers ~ Bert Kaempfert – Prodiges ~ Camille Berthollet – Lully / l’orchestre du roi soleil / Concert des Nations ~ direction Jordi Savall, etc…
• Extraits dématérialisés Qobuz : We Get Requests ~ Oscar Peterson – Sonate Kk 87 ~ Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock – Balalaïkas Favorites ~ Osipov State Russian Folk Orchestra – Golden Brown ~ The Stranglers – Take Five ~ Dave Brubeck Quartet – Marquises ~ Jacques Brel – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – The Last of the Mohicans ~ bande originale du film – La Folia de la Spagna ~ Grégorio Paniagua – Amarcord ~ Nino Rota – Meedle ~ Pink Floyd – « La tradition symphonique » ~ Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire Volume 2 – Naim Sampler N°6 – Meedle & the Wall ~ Pink Floyd – The Voice of The Trumpet ~ Lucienne Renaudin Vary – A Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – If I Should Fall from Grace with God ~ The Pogues – Klezmer & Gypsy Music ~ Sirba Orchestra – Prodiges ~ Camille Berthollet, etc…
Conditions du test
Les tests d’écoutes ont été effectués au fil de l’eau dans différentes configurations et dans des conditions diverses incluant une première approche dans un environnement multimédia totalement inadapté à une écoute sereine et qualitative. Selon les circonstances, et avec du câblage (modulation, HP et secteur) de qualité supérieure, la restitution globale évolue sensiblement, même si les fondamentaux qui caractérisent ce modèle demeurent.
Philosophie musicale & esthétique sonore
Registres aigu médium & transparence
• Naim CD test Sampler N°6 (CD & dématérialisé)
• Prodiges ~ Camille Berthollet (CD & dématérialisé)
Loin de vouloir afficher un comportement extraverti dans le haut du spectre, cette colonne va tutoyer les fréquences hautes avec une certaine parcimonie. Selon les systèmes associés, la couleur des timbres qui gravitent dans le giron des fréquences hautes ou intermédiaires se montre plutôt pâle. Je n’ai pas réellement eu le sentiment que la Chorus 726 se distinguait par une reproduction brillante ou étincelante. Paradoxalement, je ne peux pas dire qu’elle se distingue par un côté mat. En définitive, il ressort davantage teintes parfois ternes sur certaines zones de fréquences. Selon les circonstances, cette enceinte acoustique peut surprendre notamment sur les coups de cymbales. Mais, globalement, j’ai pu constater une sorte de retenue qui empêche les notes de prendre leur envol et de la hauteur.
Il semblerait que cette colonne privilégie les fréquences intermédiaires. Nous obtenons, à ce titre, une reproduction assez crédible les jeux de guitare acoustique ainsi que sur les vocaux, même si ces derniers ont un peu tendance à siffler sur les fins de phrases.
Le détourage des instruments et des voix est correct, sans plus. La transparence cristalline tant attendue n’est pas au rendez-vous. Nous pourrons en partie imputer ce manquement à l’ensemble MARANTZ amplificateur et lecteur CD. En compagnie de l’ensemble REGA, le gain n’est pas non plus immédiatement perceptible.
Si l’on peut regretter que la Chorus 726 n’aille pas fouiller en profondeur le contenu du message sonore, on ne peut pas affirmer qu’elle soit bouchée. Au bout de quelques heures, on s’habitue assez facilement à cette nature de timbres qui n’est pas à confondre avec la notion de douceur. Nous pourrons, au demeurant, valider l’équilibre subjectif entre les fréquences les plus élevées et les fréquences médium, en particulier sur les tonalités du violon soliste ou de l’ensemble de violons / violoncelles. A noter qu’un surcroît de grain sur ces instruments aurait été le bienvenu.
Registre Grave
• Meedle ~ PinkFloyd (CD & dématérialisé)
Le tandem de haut-parleurs en charge de gérer les fréquences graves se montre d’une bonne efficacité. Je n’ai rien à redire sur la restitution de la guitare basse de Rogers Waters sur One of These Days de Meedle de Pink Floyd. Les effets attendus ne se font pas attendre. Non seulement la basse se comporte avec toute la fougue requise, mais on appréciera la réactivité, le suivi des notes et la fermeté qui résultent de la force appliquée par le bassiste sur l’instrument.
Je n’ai pas relevé de traces d’affolement ou de talonnement lorsque le marteau vient percuter et faire vibrer la peau de la grosse caisse. La réaction est instantanée : elle offre une texture pleine, profonde, et correctement matérialisée. Sur cet extrait particulièrement démonstratif et complexe, on se rend compte que Chorus 726 reproduit les fréquences graves avec une bonne assise et une texture dégraissée.
Espace et scène sonores
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua (CD & dématérialisé)
L’architecture, le positionnement des haut-parleurs permettant à cette colonne de prendre efficacement ses marques dans une pièce d’écoute relativement vaste. En poussant un peu le volume sonore, la scène sonore prend des proportions intéressantes et une ampleur que l’on n’aurait pas soupçonné lors de la première approche en grande surface multimédia.
Chorus 726 affiche un panorama musical de format légèrement convexe. Cela permet de goûter assez facilement à toutes les informations quel que soit le positionnement de l’auditeur aux enceintes. La spatialisation globale est correcte et l’image est bien calée entre les deux enceintes acoustiques avec des effets stéréophoniques relativement bien amenés. En outre, le centre de la scène sonore bien documenté. Il ne faut pas non plus s’attendre à repérer au centimètre près le positionnement ou le déplacement des musiciens lors de la prise de son. Si l’étagement des plans est plus discutable, nous arrivons pourtant à cerner correctement chacun d’eux, sous condition que la prise de son ait permise cette distinction. Néanmoins, il faudra prêter une oreille attentive pour distinguer les instruments de second ou troisième rang.
Le comportement « volontaire » de cette mouture suggère une belle aération d’ensemble permettant à la musique de s’exprimer librement, sans contrainte apparente. D’ailleurs, sur ce point le gain avec le système REGA démontre que Chorus 726 n’est pas coincée elle peut aller assez loin sur certains paramètres ayant trait à l’holographie.
Capacités de réaction – dynamique
• If I Should Fall from Grace with God ~ The Pogues (CD & dématérialisé)
• The Best of the Pogues (CD)
Forte de sa sensibilité élevée (91,5 dB), Chorus 726 pourra accompagner sans réserve absolument tous les amplificateurs à transistors contemporains, anciens et vintage, quels que soient leur puissance respective. Visiblement, un nombre étendu d’amplificateurs à tubes ne constituerons pas non plus des obstacles à laisser cette colonne s’exprimer correctement.
Attention cependant, de nature plutôt molle, l’amplificateur MARANTZ PM 6007 constitue un véritable handicap pour révéler le potentiel des capacités dynamiques de cette colonne.
Avec l’ensemble REGA, j’aurai même tendance à penser que cette enceinte endosse bien le rythme soutenu par la majorité des extraits consignés sur ces deux albums de The Pogues. Dans ce cas de figure, les capacités de réaction sont de bon ton, le rythme soutenu et les phrases musicales s’enchaînent sans difficultés. Pas de trace de traînage ne sont à craindre : la dynamique ne fait pas défaut, et Chorus 726 possède une bonne capacité d’adaptation qui rend l’écoute, somme toute, vivante.
Séquence plaisir & émotion – sens de l’expression
• Les Marquises ~ Jacques Brel (CD & dématérialisé)
Côté émotionnel, le compte n’y est pas ; pas totalement en tous cas ! Malgré un excédent de bonne volonté sur quelques paramètres, cette colonne établit une sorte de « distance » entre la musique et l’auditeur. Sur Marquises de Jacques Brel , le défaut le plus apparent est l’absence d’une voix totalement naturelle. J’aurais tendance à dire que la version CD apparaît plus réaliste que la version dématérialisée. Avec l’ensemble MARANTZ, j’ai eu le sentiment d’une forme de simplification du message vocale. Certes, la diction de l’interprète est assez bonne, mais l’orchestration reste trop en arrière-plan. Il n’y a pas cette alchimie entre la voix et l’orchestre permettant de mettre en valeur le phrasé de l’artiste. A l’écoute de cet album, j’ai eu le sentiment cruel d’être passé à côté de l’essentiel.
• Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music (CD)
L’écoute de l’album Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music ne se solde pas du tout par l’extase habituellement rencontrée avec d’autres matériels, et même d’autres enceintes acoustiques.
Si les lignes mélodiques sont assez bien « dessinées », il subsiste une forme de simplification d’un bon nombre de nuances et de certains détails. Chorus 726 peine à convaincre de cette faculté de s’approcher d’une écoute en direct ; d’une écoute où les interprètes et leurs instruments respectifs se distingueraient par une présence réaliste dans le lieu d’écoute. Avec les extraits les plus éloquents, j’ai parfois eu le sentiment de m’embêter, de « décrocher », d’écouter d’une oreille furtive. Mon attention ne fut pas retenue par le contact et frottement du ballet sur la caisse claire, pas davantage en ce qui concerne l’ambiance de la salle et les applaudissements qui ponctuent chaque plage du disque. Bien que chaleureux, les vocaux ont une certaine retenue, et les cuivres ne reflètent pas totalement l’authenticité habituelle ; une authenticité qui aurait pu nous faire croire que l’auditeur est en osmose avec les musiciens.
• Sonate Kk 87 – Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock (dématérialisé)
La superbe sonate Kk87 de Domineco Scarlatti habillement jouée au clavecin par Trevor Pinnock a quelque peu perdu de sa verve dans cet exercice. La sonorité du clavecin se montre légèrement acide, alors que le degré de résolution ne semble pas totalement abouti. Ce « choc de simplification » aboutit à une reproduction monocorde où chaque note ne se différencie pas beaucoup des autres. De fait, cette interprétation grandiose perd cruellement de son panache. Cette enceinte ne va pas jusqu’au fond des choses sur les harmoniques. Les fins de phrases sont plus ou moins rognées, même si le message musical est assez clair à défaut d’être totalement lumineux.
Il serait assez facile d’incriminer le lecteur réseau ATOLL, voir même les autres électroniques associées, mais cette relative absence de « mordant » ou de contact avec la musique s’est fait ressentir tout au long de ces différentes phases d’écoutes. Mon plus grand regret est cette absence de sensations d’émotion.
Conclusion :
Plutôt bien placée sur son segment, la colonne FOCAL Chorus 726 a de quoi séduire un public à budget serré. Si ses couleurs tonales, sa spatialisation, sa bonne volonté sont satisfaisantes, cette enceinte acoustique souffre d’un défaut que quelques concurrentes ne lui pardonneront pas : une absence partielle de sensations d’émotion.
Prix : 750 € la paire (07/2022)