ESOTERIC A – 100
Origine : Japon
Ampli-préampli intégré à tubes
Puissance : 2 x 40 W sous 8 ohms – 4 ohms
Bande passante : 20 Hz à 60 kHz
Rapport signal / bruit : 98 dB
3 entrées haut niveau RCA
1 entrée haut niveau XLR
1 entrée directe pour source ou préamplificateur
ESOTERIC ! beaucoup d’entre nous connaissent ou ont connu la gamme haute fidélité de TEAC Company, avec ses célèbres enregistreurs à bobines libres, ses magnétocassettes très élaborés, et en dernier lieu ses non moins célèbres lecteurs CD accueillant la fameuse mécanique VRDS.
Depuis quelques années, TEAC s’est restructurée et a » logé » son département haute fidélité sous une gamme / marque à part entière prenant le nom de ESOTERIC. Cette société à part entière conçoit et réalise avec l’appui de 50 personnes (25 pour la recherches et le développement et 25 pour la réalisation) des produits orientés vers le haut et très haut de gamme à travers un catalogue fort bien fourni.
J’ai choisi cette année d’ausculter musicalement un certain nombre de ces produits puisque l’occasion m’en a été donnée.Pour commencer cette série d’écoutes, j’ai découvert un amplificateur intégré à tubes dont le volume et le poids n’ont rien à voir avec la concurrence la plus connue et la plus classique du moment : il s’agit de l’amplificateur intégré ESOTERIC A – 100.
L’A – 100 est un appareil visiblement très dépouillé mais construit pour durer dans le temps comme le démontre son châssis entièrement en aluminium qui repose sur 3 pieds de découplage astucieusement conçus dans le seul but d’évacuer ou de prémunir des vibrations parasites. On notera que cet amplificateur est à tubes, et qu’il utilise pour la circonstance 4 tubes KT 88 fabriqués et appairés en Slovaquie, puis montés en simple push-pull selon le mode de configuration monophonique.
L’alimentation a été choyée par les concepteurs puisque le A -100 fait appel à 2 transformateurs de grosse capacité intelligemment secondés par des composants destinés à garantir une stabilité absolue du courant. Les bornes de sortie HP d’origine WBT permettront à l’utilisateur potentiel de choisir l’impédance des enceintes, et les câbles HP pourront être branchés avec des fourches ou fiches bananes.
La face arrière reçoit 3 entrées haut niveau asymétriques sur fiches RCA directement boulonnées sur le châssis en aluminium, plus une entrée symétrique véritable en mode XLR, ainsi qu’un entrée directe permettant de se passer de la section préamplificatrice aux seules fins de faire chanter le seul bloc de puissance qui offre la bagatelle de 2 x 45 watts sous 8 ohms.
La haute face avant reçoit 5 boutons / poussoirs pour la sélection des 4 sources haut niveau, plus une touche muting, et un potentiomètre unique d’atténuation du volume sonore. Le bas de la face avant acueille le bouton de mise en veille de l’amplificateur. Naturellement, une très belle télécommande reprend l’intégralité des fonctions de cet amplificateur, plus celles dévolues aux sources de la marque.
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ECOUTE
Les tests d’écoutes ont été effectués avec le lecteur CD ESOTERIC X – 01 D2, une paire d’enceintes acoustiques BW SIGNATURE DIAMOND, et différents câbles dont YBA Diamond.
Test N° 1 : Musiques diverses
Ce premier test constituait une sorte de mise en bouche, et il a été utilisé pour celui-ci différentes oeuvres classiques ou de jazz.
La première impression d’écoute a été très favorable et se caractérise par une excellente fluidité, doublé d’un côté légèrement chaleureux mais non omni présent comme on a souvent l’habitude de l’entendre avec certains produits d’origine chinoise par exemple.
Certes la » patte » du tube est bien présente, mais l’A – 100 n’insiste nullement sur le côté pâteux de la restitution. An contraire, sur les vocaux et notamment au travers l’extrait de l’opéra Madame Butterfly interprété par Léontyne Price accompagné par l’orchestre de l’opéra de Rome (enregistrement de 1959), on a une impression de réelle fraîcheur. La Soprano s’exprime avec beaucoup d’aisance et surtout d’humanité avec une excellente présence dans la salle d’écoute.
Aucun sifflement n’est à craindre sur les » S », tout paraît naturel et sans débordement.
Sur d’autres extrait classiques comme Mozart interprété par Clifford Curzon et Benjamen Britten (réédition Esotéric), l’orchestre joue avec une belle aisance et le jeu de piano propose des impacts réalistes bien trempés, et ce piano prend une dimension plausible dans la pièce d’écoute confrmant sa présence.
Les cordes sont restituées avec un velouté qui ne se dément pas, et de nombreux détails apparaissent rendant ainsi hommage à la transparence des tubes KT 88 utilisés ici.
Sur des morceaux plus modernes de jazz, le jeu de batterie et de contrebasse est à la fois net, charpenté, faisant preuve d’une excellente lisibilité. Le jeu de cymbales est à l’honneur avec une parfaîte finesse qui baigne dans une once de chaleur assez suave – mais pas trop, en définitive.
La guitare sèche s’avère très précise également et le jeu de main sur le manche peut être suivi à la trace. Cet amplificateur s’exprime réellement librement avec ces enceintes B & W sans qu’il n’y ait à craindre de tassement de la scène sonore.
Test N° 2 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire
Dès les premières notes, on est immédiatement plongé dans l’ambiance d’un concert en Live avec grand orchestre. Le côté légèrement rond et chaleureux permet de mieux apprécier les nappes de cordes (violons & violoncelles), mais aussi la restitution du violon soliste qui pourrait parfois être restituée comme celle d’un » crincrin » sonorisé.
Les détails surgissent ça et là et nous rappellent qu’un triangle est présent au sein de la masse orchestrale et qu’il teinte bel et bien quand son tour arrive. Le jeu de mandoline parfois sporadique arrive à se faire entendre, ainsi que le son du cromorne tout en bois mais lui aussi sonorisé pour l’occasion.
Le jeu de batterie et des percussions est très agréable à entendre, les coups de cymbales sont francs et se propagent bien au sein de la scène sonore. La guitare basse est parfaîtement lisible et associée à la batterie on ressent tout le poids qu’il faut donner à cet ensemble rythmique pour qu’il soit crédible.
On notera aussi au passage l’intervention des choeurs qui ont du coffre, et des vocaux solos qui sont très communicatifs vis à vis du public. Les arpèges de guitares acoustiques sont très clairs, bien déroulés, et pas agressifs pour autant.
Le jeu de guitare électrique un peu fougueux qui intervient par moment s’avère très vivant, et très supportable à bon niveau d’écoute; grâce à l’A – 100, il s’oppose et se mêle tour à tour au reste de l’orchestre, ce qui ravirait sans aucun doute les interprètes. Aucun dérapage ou aucune frustration n’est à crainde du côté de l’ampleur de la scène sonore qui se veut ample avec une excellent étagement des plans. Rien à craindre non plus du côté des attaques de l’orchestre qui sont à la fois tranchées et rapides, et sans aucune trace de traînage ou d’embonpoint.
Test N° 3 : Romance tiré de la suite symphonique » Lieutenant Kué » – Serge Prokofiev – Direction Yuri Simonov
Sur ce morceau, on appréciera la transparence générale et une forme de pureté du système dans son ensemble.
Le jeu de harpe ainsi que le xylophone sont restitués avec une finesse des plus crédible qui soit. Le jeu des cordes fait preuve d’une fluidité remarquable et d’une fabuleuse douceur générale. Le jeu de basson sonne vrai, il sonne le vrai bois par excellence.
Les multiples petites percussions s’expriment avec joie et liberté et un aspect très détouré fort agréable, avec de multiples teintes sonores réellement sympathiques.
Je retiendrais volontiers le son d’un carillon qui à un moment donné a émergé d’on ne sait où. Le placement dans l’espace sonore des musiciens est très bien respecté et on appréciera l’air qu’il peut y avoir entre les interprètes confirmant la scène sonore à la fois ample et profonde.
Par ailleurs, l’A – 100 revendique un sens de l’ouverture qui se vérifie lors des montées en puissance de l’orchestre. Aucun tassement ou ralentissement n’est à craindre en cas de forte sollicitation.
Conclusion :
Ceux qui pourraient craindre de retrouver de vieux » poncifs » musicaux avec cet amplificateur intégré à tubes se trompent. Oui, je confirme que le »son » tube est bien présent, mais l’A -100 sonne d’une façon encore différente notamment des amplificateurs à tubes d’origine chinoise.
Je trouve qu’il lève le voile sur la musique afin d’en favoriser la pureté et mettre en évidence de multiples subtilités. Dès la première écoute, on pourra avoir un coup de coeur.
Cotations : |
Musicalité : intéressante
Rapport qualité – prix : moyen/bon |
Prix : 16999 € ( 04/2009 )
Test d’écoute réalisée par
Lionel Schmitt
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