Écoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
• Lecteur CD YBA Classic Player 2
• Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
• Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
• Préamplificateur ligne : YBA Classic 3 Delta
• Accessoires vinyle : brosse dépoussiérage / antistatique ANALOG Relax AR-ASAB1, couvre-plateau The Wand Mat, palet presseur / stabilisateur The Wand Weight
• Câble de modulation : ESPRIT Aura
• Câble casque MEZE Audio Furukawa PCUHD
En complément, les casques MEZE Liric et AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z ont également été associés à l’amplificateur dCS Lina.
Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian & câble de tête Knack Mk2 20A, barrettes FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna, LAB 12 Knack Mk2 & AC1.

• CD sélectionnés : The Glory that was Gershwin / Frank Chacksfield plays Irving Berlin – Beatles go Baroque ~ Peter Breiner – Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt – The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Jardins d’hiver ~ Lucienne Renaudin Vary & l’orchestre de chambre de Paris – Fellini’s Amarcord ~ Nino Rota – Indiscretion ~ The Curious Bards – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » – Sergey Prokofiev ~ Direction : Yuri Simonov & The Royal Philharmonic Orchestra – Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra ~ Richard Strauss – Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Symphonies N° 5 – 7 – 9 – Ludwig Van Beethoven ~ Rudolf Kempe & Orchestre Philharmonique de Münich – Edition Esoteric – Prodiges ~ Camille Berthollet – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates Kk 87 de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli plays Gerschwin, Berlin, Porter, Rogers, Hart and others – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les Marquises ~ Jacques Brel – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida, etc…
• Vinyles sélectionnés : The Glory that was Gershwin / Frank Chacksfield plays Irving Berlin – Fernande ~ Georges Brassens – vol.11 – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Barry Lyndon ~ bande originale du film Vivaldi – Concertos pour guitare & mandoline ~ Direction : Paul Kuentz – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra – Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – A mémorial for Glenn Miller : the original members – « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – The Complete ~ Mike Oldfield – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…

Je remercie les distributeurs PPL Audio pour l’amplificateur dCS et DELTA Audio pour le casque d’avoir mis à ma disposition ces deux appareils pendant deux mois afin de pouvoir réaliser ce banc d’essai et vous faire partager mes impressions.
Préambule
A « qui » s’adresse cette association dCS / MEZE ? L’amplificateur dCS a été en priorité conçu et réalisé pour accompagner le Dac – Lecteur réseau dCS Lina Dac. Cependant, l’ensemble est dissociable. Chaque appareil sera également le compagnon idéal de systèmes audio haut et très haut de gamme.
Le dCS Amplifier est une électronique sensible aux câbles de modulation, câble et phase secteur. A ce propos, il serait dommageable de passer à côté du meilleur en optant pour un câble de modulation « au rabais » ou « exotique » d’une part, et ne pas veiller à respecter la phase secteur et « se rater » sur le câble secteur, d’autre part.
Pour sa part, le casque MEZE Elite s’inscrit comme le partenaire privilégié de cet amplificateur pour casque. D’ailleurs, la marque dCS préconise les casques MEZE pour modèle Bartók pourvu d’une sortie casque et naturellement pour le Lina Amplifier. De la même façon, l’Elite n’a pas été conçu – à quelques exceptions près – pour les amplificateurs intégrés pourvus d’une sortie casque intégrée dont la qualité a, la plupart du temps, ses limites.
Sur le plan de la philosophie musicale, mettons immédiatement les choses au point : ce système composé de l’amplificateur casque dCS et du casque MEZE Audio propose une musicalité dissemblable à celle d’un système notamment basé sur un casque électrostatique. Il appartiendra donc à chaque auditeur d’opérer une comparaison.
Enfin, et comme nous allons le voir, ce tandem nous offre la possibilité d’entrer dans un monde musical aux antipodes de ce que l’on a coutume d’entendre avec des systèmes HI-FI que je qualifie de « communs ».

Précisions : même acquis séparément, il est ne serait pas raisonnable d’associer ces éléments avec des partenaires qui ne saurons pas mettre en évidence leurs qualités respectives. dCS Lina Amplifier mérite des casques à haute valeur ajoutée. Sont donc exclus les petits casques ou oreillettes nomades tant plébiscités. Par ailleurs, il est déraisonnable de choisir le MEZE Elite avec des baladeurs ou produits soi-disant de qualité audiophile. Ceux-ci proposés par certaines enseignes ou médias ne sont que des boîtes à sons qui ne sont et ne seront jamais en capacité de reproduire de la musique et procurer les résultats et la satisfaction attendus.

Nature des timbres
Registre aigu & transparence
• The Glory that was Gershwin / Frank Chacksfield plays Irving Berlin (CD & vinyle)
Nous avons facilement coutume de dire d’un ou plusieurs éléments audio qu’il est ou qu’ils sont formatés pour laisser les hautes fréquences s’aventurer dans des sphères stratosphériques. Dans le cas de figure qui nous occupe, je n’en suis plus à évaluer l’étendue de la bande passante vers le haut du spectre. Certes, le chiffre dépassant 100 kHz pour l’amplificateur et le casque peut donner des gages à la restitution des hautes fréquences, mais il s’agit avant tout d’une valeur indicative. Ces performances suggèrent plutôt que chaque constructeur a tenu à « coiffer » une gamme de fréquences la plus étendue possible dont l’objectif est de traquer et reproduire l’intégralité du contenu de ces précieux enregistrements.
Associer le casque MEZE Elite à l’amplificateur dCS Lina n’a rien d’une vue de l’esprit. Cette démarche ne constitue en cas un caprice de ma part. Au contraire, l’objectif est bien de tester et de démontrer qu’une écoute au casque pouvait répondre et même dépasser certaines exigences.
En effet, les résultats obtenus dépassent largement mes attentes. L’incroyable s’est ainsi produit. Qu’il s’agisse de la version vinyle ou de la version CD des thèmes consacrés à la musique de Gershwin, le registre aigu s’aventure dans des sphères stratosphériques. Cela se matérialise par une ouverture exceptionnelle qui repose sur les fréquences qui s’aventurent dans des sphères stratosphériques. Aucun voile ne vient perturber le message. Les notes les plus aigües ne sont pas stoppées par un « plafond de verre » artificiel qui limiterait la diffusion des micros informations.
Il ne faut cependant pas croire que les aigus sont « insistants » ou disgracieux à l’endroit de l’auditeur. Ces deux prestigieux éléments dédiés à l’audio ont, en quelque sorte, signé un « deal » pour conforter l’auditeur dans son choix en vue d’obtenir une musicalité riche en détails et en évènements de toutes natures.
Pas de chaleur exacerbée non plus. Les deux maîtres de céans se complètent harmonieusement. Ensemble, ils visent un à équilibre subjectif, une linéarité qui, finalement, conduisent à une neutralité de bon ton. Comme nous le verrons un peu plus loin, les passages musicaux plus chaleureux sont reproduits avec toute la douceur attendue.
A travers cette ode à Georges Gershwin, c’est un cocktail pétillant qui nous est proposé. dCS et MEZE se distinguent, séparément et ensemble, par un raffinement hors pair. Par ailleurs, à la lecture de ces lignes, vous comprendrez rapidement que l’on entre dans un monde musical très différent où chaque subtilité est mise en évidence. Chaque instrument soliste ou groupe d’instruments sont minutieusement détourés. De fait, les coups de cymbales et tintements du triangle, par exemple, font preuve d’une délicatesse et d’une éclat prodigieux. Les vocaux affichent une fraîcheur et une pureté imperfectibles.
Le ou les groupe(s) de flûtes traversières ainsi que la partition de violons s’affichent avec une légèreté qui correspond parfaitement aux harmonisations souhaitées par le compositeur. Le silence de fonctionnement et la stabilité démontrent une mise au point de chaque appareil effectuée à l’oreille. Le détourage des instruments et voix est simplement inouï. Cela se remarque notamment sur les arpèges de harpes qui viennent vous susurrer leur doux murmure à vos oreilles.
Aussi, tout comme le Dac – lecteur réseau Lina, l’auditeur bénéficiera d’une transparence que je qualifie de cristalline . Celle-ci s’accompagne d’une gestion des harmoniques poussée à l’extrême. Les fins de phrases musicales, les fins de notes des instruments solistes s’éteignent dans le temps et l’espace majestuosité. C’est dire combien ce système « distille » un niveau de détails illimité. Tout au long de ces longues d’écoutes, je ne me suis jamais lassé d’avoir à ma portée tous les ingrédients d’une reproduction lumineuse et, oh combien, riche en contenu.
Registre médium
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)
• Fernande ~ Georges Brassens – vol.11 (vinyle)
Deux talents, deux époques différentes, mais un seul objectif animent ses deux artistes : celui de « toucher » l’auditeur dans ce qu’il a de plus sensible. En regard, deux autres talents technologiques de la même époque, cette fois, ont été assignés au même objectif.
dCS et MEZE Audio n’ont pas d’équivalence pour incarner la musique vivante et véhiculer tout le contenu du message.
Chaque artiste, dans le style qui lui est propre, nous communique avec son cœur ses textes avec une conviction emprunte d’un réalisme déconcertant. Ce tandem « vise juste » en ce qui concerne l’expression vocale. Aussi, je comprends que les fréquences médiums sont reproduites avec un langage qui sonne vrai. De fait, nous bénéficions d’une section vocale de haute tenue. D’un artiste à l’autre, nous dégusterons une diction démunie de toute forme de caricature, d’une humanité sans précédent. Cela se manifeste aussi par une présence réaliste des artistes dans votre « cocon » d’écoute. Le casque accompagné par l’amplificateur accentue le phénomène de magie procuré par les pressages vinyles.
Les voix de Dominique Fils-Aimé et de Georges Brassens brillent par leur beauté et la justesse avec lesquelles elles s’expriment. Aucun doute sur leur « constitution » physiologique. De fait, la communion avec les artistes est instantanée. La diction, les articulations, les reprises de souffle aboutissent à une diffusion bouleversante. « Boire » chaque parole n’a plus rien de d’anecdotique ou d’imaginatif. C’est alors que le petit frisson s’amorce progressivement.
Chaque élément se complète admirablement pour établir un contact immédiat et permanent entre l’auditeur et la prestation artistique. Nous y décelons une « puissance » émotionnelle telle que chaque artiste l’a créée.
Les quelques instruments qui accompagnent chaque interprète affichent également une présence non dissimulée qui parachève l’ouvrage. De plus, leur une pureté et leur « propreté » ont été rarement entendues lors d’autres expériences d’écoutes au casque.
Ces « monumentaux maitres étalons » de la haute fidélité ont ici un pouvoir de communication évocateur. Celui-ci dépasse allègrement les performances de la plupart des ténors du genre. Sur le volume N° 11 de Georges Brassens et plus précisément sur les Passantes, la guitare en raconte tout autant que le texte et son interprétation. Les arpèges de guitare sont « décortiqués » avec une minutie déconcertante qui, de surcroît, retranscrit divinement le son boisé de la guitare.
Registre grave
• Ainsi parlait Zarathoustra – Ouverture : Richard Strauss ~ Lorin Maazel (CD)
Cerner le registre grave lors d’une écoute au casque est souvent un exercice « délicat », parfois périlleux. Bien souvent, les casques de catégorie moyenne ont, soit tendance à envelopper et même boursouffler le message sonore, soit au contraire délivrer des fréquences graves décharnées ou, tout au moins, dépourvues de corps.
Le duo dCS / MEZE trouve un juste équilibre entre la profondeur du spectre et l’absence quasi totale de « pression acoustique » sur les oreilles. Aussi, nous pouvons écouter en toute sérénité la fameuse Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra sans en prendre « plein les oreilles ». Le soin méticuleux apporté aux transducteurs du casque ainsi que les hautes performances de l’amplificateur nous ouvre la voie d’une reproduction d’un équilibre parfait sur toute la bande passante audible incluant notamment sur les fréquences graves.
L’Ouverture et le final aux grandes orgues s’avèrent puissants et surtout savamment contrôlées. Ils descendent aux valeurs attendues sans « abréger » les notes qui s’aventurent dans les abysses permises par l’instrument de musique. Aucune limite ne vient altérer l’excursion dans les basses fréquences. Il sera donc inutile de pousser le volume sonore, l’amplificateur casque dCS se charge de réguler l’énergie nécessaire sans pour autant la « l’amplifier » à mauvais escient.
Le début et la fin de phrase sont illustrés par la « nappe » d’orgue, souvent reproduite de manière monocorde, alors, qu’en définitive, elle fourmille de multiples micro nuances produites par les tuyaux de l’orgue. Celles-ci sont désormais révélées à l’auditeur dans le plus strict respect de l’interprétation et de la prise de son.
Cette Ouverture est aussi ponctuée de coups de timbales à la forte « personnalité » qui n’échappent pas à ce système qui les reproduit avec toute la verve et l’impulsion attendues. Leur poids et leur matière accréditent le panache de cette œuvre « prestigieuse ».
• Extraits de jazz – jeux de contrebasse
Il serait fastidieux d’énumérer tous les extraits musicaux comportant un jeu de contrebasse. Toutefois, il convient de faire un focus particulier sur le comportement de cet instrument.
Dans tous les cas de figure, les notes les plus profondes d’une valeur parfois voisine des 30 Hertz sont reproduites sans être limitées. Les notes ne manquent ni de poids ni d’aplomb et se distinguent par une excellente assise.
Mais, le couple dCS – MEZE fait encore mieux. Chacun de ses éléments travaille en « bonne intelligence » pour délivrer une sonorité hyper réaliste. Le suivi de chaque note est immédiatement identifié. Le plus extraordinaire est ce côté dégraissé qui élimine toute forme de surépaisseur artificielle qui viendrait ternir le plaisir de l’écoute. La transparence déjà évoquée ci-avant fait aussi son effet : nous percevons sans peine les vibrations de chaque corde amplifiées par la table d’harmonie de la contrebasse.
La restitution feutrée et excelle par sa texture organique. Le « doigté » et la dextérité du (des) contrebassiste(s), lorsque ceux plaquent leurs accords sur le manche, et lorsqu’ils pincent les cordes de leur contrebasse en sont l’illustration. J’avoue que l’effet est saisissant au point qu’on ne redemande !
Fluidité
• Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli plays Gerschwin, Berlin, Porter, Rogers, Hart and others (CD)
• « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli (vinyle)
Il arrive parfois que l’écoute au casque n’amène finalement pas les résultats escomptés notamment pour ce qui a trait aux caractéristiques du casque, de la sortie casque d’un amplificateur intégré, de l’amplificateur casque lui-même si celui-ci est autonome, sans parler de l’inadéquation entre les deux produits. Pour tirer pleinement profit de l’amplificateur casque dCS, il est recommandé (par mes soins) de choisir un casque neutre et aussi équilibré que l’est le MEZE Elite.
Les notes s’enchaînent avec une vélocité et une agilité qui correspondent idéalement avec l’agilité de Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli. Aucun accroc sur les jeux de violons : le flux musical s’écoule docilement en fonction du tempo. De surcroît l’équilibre de chacune de ces références audiophiles se traduit par une sorte de « pacte de non agression » vis à vis de l’auditeur. J’ai retrouvé exactement le tempérament musical du dCS Lina Dac & Master Clock, analysé en son temps avec l’amplificateur MARK LEVINSON N° 5805 et les enceintes RAIDHO TD1.2, elles aussi, auditées séparément.
La fluidité tant recherchée, n’est pas uniquement une caractéristique propre à l’écoute des disques vinyles, elle est totalement préservée avec des enregistrements numériques. A l’évidence, si l’une des sources accuse des limites sur ce critère, ce défaut ne sera évidemment pas pardonné par le duo dCS – MEZE.
Pour bien valider la notion de fluidité, j’ai été jusqu’au bout de la démarche en connectant les casques MEZE Elite et AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z au dCS Lina Amplifier. Inversement, le casque MEZE Elite a rejoint le petit amplificateur REGA Ear. Evalués dans des conditions différentes, les deux protagonistes « épousent » la musique avec une liberté d’expression incontestable. La musique s’écoule à la façon d’une goutte d’eau sur une feuille à la rosée du matin. Dans ce banc d’essai, leur rencontre tombe, à l’évidence, sous le sens.
En tout état de cause, c’est un véritable plaisir de goûter à ce répertoire jazz vu par deux « formations » musicales différentes. Chaque instrument suit sa partition sans occasionner de dissonance. La fine rythmique, le vibraphone, la contrebasse, le piano ou la flûte traversière sont diffusées avec une liberté d’expression absolument déconcertante.
Scène sonore – spatialisation – confort d’écoute
• Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » – Sergey Prokofiev ~ Direction : Yuri Simonov & The Royal Philharmonic Orchestra (CD)
Monumentale! c’est ainsi que je définis cette interprétation de la Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » et plus particulièrement la Romance. De plus, on comprend aisément pourquoi cette mélodie a tant inspiré le chanteur Sting pour son titre Russians.
Cette version du répertoire classique Soviétique bénéficie d’un traitement de faveur en ce qui concerne sa prise de son. Aussi, pour savourer tout le contenu de cette suite de « pages » grandioses, nous pouvons nous en remettre aux « prestations » de l’amplificateur dCS Lina et du casque MEZE Elite. Ceux-ci nous donnent accès à une reproduction ample, étoffée et d’une dimension équivalente à celle perçue lors des écoutes sur des enceintes acoustiques.
L’écoute se matérialise par une image en trois dimensions étonnante avec une répartition des pupitres qui s’étire sur un angle de plus de 180°. De surcroît, certains groupes d’instruments sont harmonieusement répartis de manière à procurer de magnifiques contrastes en conformité avec la prise de son et le positionnement de ces groupes au sein du studio d’enregistrement.
Même à bas niveau, l’écoute est totalement immersive au point que l’on s’imagine être placé au cœur du studio d’enregistrement. Et plus que tout, la « présentation » aérée de l’espace sonore et l’absence de pression acoustique déjà mentionnée, nous donne accès à une multitude de variations émises par les instruments solistes et tous les groupes d’instruments.
L’écoute me rappelle finalement les choses qui m’avaient marqué lors de l’analyse des autres produits dCS : cette capacité à vous sensibiliser au début de la partition jouée en Sol Mineur; une note qui s’inscrit comme tonique de l’accord, et donne le ton dominant à l’ensemble de l’œuvre. Ce détail n’échappera certainement pas aux mélomanes.
Il en résulte un confort d’écoute accru. Celui-ci renforce l’aspect attachant de l’œuvre où la notion d’harmonie et de pureté sonore se mêlent gracieusement. Par exemple, la dualité entre la flûte et le basson forment deux discours qui se rencontrent et finissent par s’harmoniser pour donner le ton et « former » un ensemble édifiant. Les interventions solistes de la harpe, du glockenspiel, du triangle viennent subtilement vous caresser les oreilles avec toute la délicatesse qui les caractérise en venant se positionner au-dessus de la masse orchestrale.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Meedle ~ Pink Floyd (CD)
Sur les capacités de réaction, le duo se singularise par un comportement sain où la rapidité est conforme à celle que l’on peut en attendre de la part de Pink Floyd. Du point de vue subjectif, j’aurais peut-être attendu un léger surcroît de nervosité. Toutefois, tant l’amplificateur que le casque ont le « répondant » nécessaire pour s’adapter à la rythmique endiablée procurée par les coups de batterie et la basse de Rogers Waters sur l’extrait One of these Days.
La réactivité ne se fait pas attendre : aucun de ces deux éléments audio ne semble hésiter face aux excentricités du groupe Pink Floyd. Nonobstant, les impacts de la caisse claire, de la grosse caisse et le jeu de basse, une attention particulière est à porter sur les coup de cymbales à la franchise et la netteté inégalées. Le morceau San Tropez, censé être moins démonstratif, nous révèle à son tour des capacités de réaction assurément truculentes.
Ce qui m’a le plus impressionné sur cet album, c’est la rigueur avec laquelle le son de l’orgue électronique de l’époque imite le son du sonar d’un sous-marin pour introduire l’extrait Echoes. Le comportement est sans faille, démontrant cette faculté d’explorer des sonorités variées et de les « transposer » sans aucun frein.
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)
A l’audition de Pink Floyd, j’étais tout d’abord resté sur l’idée d’une restitution plus « sage » que celle ressentie lors d’une écoute avec des enceintes acoustiques. Une écoute attentive de Collaboration et plus précisément de Valéria m’a démontré l’absence totale d’entrave dans le déroulement des phrases musicales y compris les passages difficiles.
Ce tandem ampli / casque n’a pas son pareil pour surmonter les charges complexes engendrés par le jeu de vibraphone. L’intensité et les changements incessants de tonalités sont surmontés sans difficulté : ils sont gérés avec une rectitude sans concession qui magnifie l’agilité que l’on est en droit d’attendre. C’est alors que l’on peut réellement cerner le large panel de teintes sonores qui émanent de ce vibraphone souvent difficile à dompter par des éléments audios aux prestations limitées.
Par ailleurs, il est absolument inutile de pousser le volume sonore pour obtenir toute la substance et la spontanéité d’expression de cet extrait musical. Même si l’envie nous pousse à augmenter l’intensité musicale, on s’aperçoit que l’image est d’une stabilité inébranlable. La contrebasse, le piano et le drums suivent cette même règle. On se réjouira de cette franchise d’expression qui démonte bien que l’enchaînement des phrases est impeccablement contrôlé.
Séquence plaisir d’écoute – sens de l’expression et de l’émotion
• Toccata & Fugue en Ré Mineur – Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain (vinyle)
Ne boudons pas notre plaisir puisque dCS et MEZE nous y invitent. La porte est grande ouverte à qui veut entrer dans le monde de Jean-Sébastien Bach et de ses compositions pour grandes orgues.
Marie-Claire Alain vous donnera le meilleur de sa prestation. Quant à dCS et MEZE, il vous feront pénétrer dans l’antre de la musique sacrée où l’émotion est le seul fil conducteur qui relie l’auditeur au compositeur. Oubliez simplement le système audio, ses caractéristiques techniques.
Sous la « dictée » de Marie-Claire Alain, l’orgue se met à jouer pour vous et vous entraîne dans ce tourbillon de couleurs et de contrastes qui vous scotchent à votre fauteuil d’écoute. La Toccata & Fugue en Ré Mineur se déploie avec majestuosité. Des tuyaux d’orgue émanent une musique d’une pureté absolue doublée d’une force qui saura faire frémir les auditeurs en attentes de grandes et belles sensations.
De minuscules bruissements, pas toujours audibles en écoutes habituelles, sortent de ces tuyaux d’orgue. dCS et MEZE sont réellement doués pour extraire la moindre substance de cet excellent pressage vinyle et de sa prise de son qui ne l’est pas moins. Ils nous gratifient d’un nombre incalculable de facettes et de couleurs à toutes les fréquences. Des tuttis au souffle le plus faible, nous ressentons parfaitement que ce répertoire a (enfin) une âme. Cette écoute se matérialise par une bouffée d’oxygène constante, qui est aussi « l’emprunte » des électroniques dCS. A tout dire, les concepteurs de chaque produit a pensé à une chose essentiel : reproduire la musique de la manière la plus naturelle possible.
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek (CD)
Les albums vinyles et CD se succèdent. Je retiens Dance into Eternity pour sa prise de son qualitative et surtout la valeur artistique de ses musiciens. L’écouter au casque ne laisse aucune ambiguïté sur une reproduction dénuée de toute forme d’imperfections. La musique sonne avec un sens profond de la justesse des timbres et de la sincérité de ses interprètes. Ce répertoire aux accents chatoyants se pare ici d’une élégance qui n’a d’égal que celle des musiciens.
De nature chantante, le duo dCS – MEZE vous transmet sans voile la sonorité fruitée et boisée du oud. Nous entendons clairement les vibrations de la table d’harmonie. Le sublime grain de chaque corde fait transparaître l’attention portée par le musicien à nous faire partager son enthousiasme pour la musique qu’il affectionne.
Les percussions qui animent chacun de ces extraits ajoutent un ton coloré qui fleure bon avec les saveurs musicales orientales éclatantes, à la fois fraîches, chaleureuses – saveurs d’une authenticité, qui plus est, « renversante ». De plus, les rythmes entrainants incitent à taper du pieds pour accompagner la mesure. C’est dire si chaque élément a été mis au point pour s’assurer d’un niveau de performances élevé
La cerise sur le gâteau est ici le jeu de flûte baroque. Eu égard aux prestations de cet ensemble et au confort du casque, nous n’avons plus du tout le sentiment d’écouter la musique en vase clos. L’éloquence se matérialise un « souffle d’air pur » qui fait simplement du bien. Le sentiment d’évasion est garanti. La sonorité de l’instrument est parfois bouleversante. Elle est cependant « nourrie » d’un nombre démesurée d’infimes variations, souvent discrètes, pourtant bel et bien perceptibles. Le musicien exerce son art avec une pléthore de nuances, rendant l’écoute exaltante au point de procurer un frisson de bonheur incommensurable.
• La leçon de piano – thème principal du film ~ Michael Nyman (CD)
La dernière séance d’écoute est consacrée au thème principal du film La Leçon de Piano qui, sous des traits pouvant au premier abord paraître simplistes, réserve de belles surprises. En définitive, ce thème est dans ce test beaucoup plus riche qu’il n’y paraît. Le thème, principale joué au piano, se pare progressivement d’une toile de violons aux accents soyeux qui « enveloppe » l’auditeur.
L’écoute révèle beaucoup plus de contenu qu’une simple succession de notes. La « prise de contact » avec le piano dessine une mélodie jouée avec un superbe sens de l’harmonie. Nous découvrons alors le minutieux exercice du compositeur / interprète. Ce piano se met alors à chanter avec un magnifique délié. Chaque croche ou double-croche est méticuleusement sous pesée, dosée avec un soin inimaginable que le couple dCS – MEZE est en capacité de révéler. Nous sentons chaque vibration se mouvoir dans l’espace d’écoute avec un brin de légèreté, accompagné d’une verve incroyable. Pour tout dire, il est indéniable que le duo dCS – MEZE poursuit un objectif semblable à celui du compositeur : illustrer de superbes images et vous faire entrer dans l’histoire du film. En ce qui me concerne, l’objectif est atteint.

Conclusion :
A la lecture de cette analyse, vous aurez vite compris que ces deux références étaient faites pour se rencontrer et jouer ensemble. Si vous estimez que le tarif est déraisonnable, à l’écoute, vous comprendrez qu’avec dCS Lina Amplifier et MEZE Elite, vous entrez dans un monde musical réaliste et naturel. C’est pour le seul amour de la musique qu’ils ont été réunis. Croyez-moi, le jeu vaut la chandelle de faire cette expérience, qui deviendra alors inoubliable.

Prix de l’amplificateur : 10.500 € (11/2025)
Prix du casque : 4.000 €





































