DAVIS Acoustics DUFY HD Origine : France
ECOUTE : Les tests d’écoutes ont été effectués dans les conditions suivantes :
CD utilisés : CD test NAIM Sampler N° 6 – Celtic Spectacular par Erich Kunzel – Requiem de Mozart » sous la Direction de Herbert Von Karajan – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek – Quiet Nights par Diana Krall – Marquises par Jacques Brel – Double Jeu par Laurent Korcia – Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire 1et 2. 1° Conditions d’écoute Il est assez amusant de lire certains diagnostics sur les forums et de voir les imprécisions qui y sont consignées, d’autant que je ne partage pas l’approche minimaliste qui peut souvent en résulter dans la mesure où les conditions d’écoutes ne font l’objet d’aucune description précise, notamment l’utilisation des câbles. Pour ma part, j’ai d’abord découvert ces enceintes au travers de multiples petites séquences d’écoutes effectuées au sein d’une grande surface multi-média, autant dire dans des conditions effroyables. Ce genre d’exercice reste cependant intéressant à plus d’un titre car dans ces cas « extrêmes » nous pouvons déjà avoir une approche du produit qui permet de supposer que le produit est « sain ». D’autre part, si on arrive à « tirer » un semblant musical dans de telles conditions, tout laisse à penser qu’une fois installées à domicile et avec du matériel choisi avec soin, on peut espérer écouter de la musique dans de bonnes conditions. C’est sur ces bases minimalistes et ma connaissance du modèle MATISSE que j’avais conseillé ces enceintes associées à un amplificateur ATOLL IN 80 SE et un lecteur CD REGA Apollo-R à un audiophile qui m’a aimablement invité à écouter chez lui son système. Pour la circonstance, je m’étais muni de câbles de course de marque ESPRIT (Kappa et Aura). 2° Tempérament musical et dynamique Nul doute possible, la petite DUFY a un lien de parenté évident avec la colonne MATISSE dont elle reprend à son compte la philosophie musicale. Loin d’être « introvertie », la DUFY est une enceinte acoustique qui réagit suffisamment bien et vite pour être qualifiée de rapide. Elle accuse les grands écarts de dynamique avec une souplesse que l’on aurait pas imaginée au premier abord. J’ai été très surpris de voir le comportement de la contrebasse et du piano de » Valéria » interprété par le Modern Jazz Quartet. Le cadencement est plus que correct et mérite d’être mentionné. Par ailleurs, la DUFY accuse bien le coup sur des orchestrations au tempérament parfois fougueux, et n’a pas rechigné à encaisser les écarts de dynamique parfois violents de certains extraits de » Celtic Spectacular par Erich Kunzel » ou tirés du CD test NAIM Sampler N° 6. La DUFY est donc une enceinte malléable ou qui sait tout au moins s’adapter à un grand nombre de situations musicales. Cette caractéristique est imputable à son haut-parleur de médium / grave visiblement très au point. A fort niveau d’écoute, cette enceinte conserve un équilibre général satisfaisant, une bonne lisibilité et une bonne cohérence d’ensemble. En tous cas, je vous rassure, sur des extraits à forte capacité dynamique, je n’ai pas réussi à faire « talonner » le haut-parleur de médium / grave qui sait se tenir. La réelle confusion commence à s’installer à un niveau d’écoute réellement très élevé et à la limite de l’audible – donc sans objet dans une petite pièce d’écoute. 3° Timbres – transparence Bien évidemment, comme on pouvait l’imaginer, cette enceinte trouve ses limites dans le registre grave. Au sein d’une pièce de petite dimension, la DUFY trouve sa place et ses marques comme on pourra le voir dans le paragraphe suivant. Malgré tout, le registre grave est très propre, bien défini et l’on pourra suivre sans peine le suivi des notes d’une contrebasse ou d’une basse électrique. J’ai apprécié à sa juste valeur la texture des cordes de la contrebasse du Modern Jazz Quartet, le touché et le pincement de corde de l’interprète qui ressort bien et plaide en faveur d’une lisibilité fort recevable. Pour ceux qui se sentiraient à la longue frustrés, sachez que le constructeur propose une série de caissons de basses actifs qui permettront de « tutoyer » les fréquences les plus grave et compléter ce qui manque un peu à cette enceinte acoustique. Les registres médium et aigu se singularisent par une belle harmonie générale : ils se complètent intelligemment pour former un ensemble cohérent d’un effet plus que satisfaisant. Le registre aigu est « volontaire », jamais insistant ou criard : il est d’une réelle beauté sur les cordes, les cuivres, les percussions. Je me suis pris facilement au jeu des différentes inflexions délivrées par cette enceinte acoustique qui sait aussi mettre l’accent sur pas mal de détails, avec une finesse des plus intéressante qui soit. Soyons toutefois objectifs, la DUFY n’est pas l’enceinte la plus analytique du moment : elle va tout de même suffisamment loin pour extraire des informations qu’elle met judicieusement en valeur, de belles formes de nuances, pour offrir une richesse non dépourvu d’intérêt. La DUFY a aussi cette caractéristique de délivrer un message sonore velouté qui permet de « lisser » des cuivres un peu trop insistants ou des solos de guitares électriques un peu trop stridents et qui pourraient faire mal aux oreilles à fort niveau d’écoute. Il est certain que le système MARANTZ est différent du système ATOLL / REGA, mais dans les deux cas on appréciera certainement l’équilibre subjectif qui met bien en valeur la richesse du registre médium et des harmoniques pas déplaisants du tout, qui renforcent l’aspect vivant de l’écoute. Finalement, la palette de couleurs me semble relativement étendue et contribue à rendre l’écoute loin d’être monotone. 4° Scène sonore et spatialisation Sur ce thème, il faut reconnaître que cette « MATISSE junior » est peut-être en retrait par rapport à des concurrentes de même taille mais de prix bien plus élevé. Il faut malgré tout reconnaître qu’elle tire correctement son épingle du jeu tant sur le plan de la profondeur que de la largeur. La « mise en scène » est soigneusement organisée aussi bien sur des petites formations que sur des grandes orchestrations. Compte tenu de la taille de l’enceinte, l’étagement des plans et les reliefs sont correctement marqués : les groupes d’instruments trouvent naturellement leur place avec une aération que l’on aurait pas forcément soupçonné de prime abord. Le » Requiem de Mozart » par Karajan ne ressemble pas un orchestre de chambre, non : l’orchestre se déploie avec une ampleur satisfaisante permettant à l’auditeur de bénéficier d’à peu près toutes les envolées de violons et violoncelles, de la montée en puissance des chœurs, mais aussi des impacts des percussions dont la présence et la persévérance m’a convaincu et même étonné. Aucun tassement gênant n’est à relever et j’ajoute que cette enceinte acoustique s’avère aussi linéaire que possible à faible comme à haut niveau d’écoute. La voix de la soliste Maria Stader se détache sans peine du flot orchestral et m’a permis de distinguer assez facilement chaque syllabe et chaque articulation de son phrasé. Sur des ensembles orchestraux plus » dépouillés » en instruments de musique, tels que » Remember The River » par Fred Simon tiré du CD test NAIM Sampler N° 6 , la DUFY m’a fasciné par sa forme de volontarisme en matière de générosité et par la présence des musiciens dans la pièce d’écoute. Chacun d’eux a trouvé une place lui permettant de jouer sa partition librement : ainsi on détecte qu’il y a beaucoup d’air entre les musiciens, et cela nous (vous) rassurera et contribuera quant à l’homogénéité et au respect du volume de la densité du piano, de la contrebasse, et du saxophone. 4° Communication avec l’auditeur La DUFY a beaucoup de points communs avec la MATISSE dont elle s’inspire sur le plan conceptuel. Je n’ai pas été décontenancé par son caractère musical assez semblable et sa facilité d’élocution dont l’objectif est d’établir un dialogue soutenu entre les interprètes et l’auditeur. Par ailleurs, les facultés d‘expression ne s’inventent pas : et dans des conditions d’écoutes fort différentes avec du matériel qui l’est tout autant, on sent bien que DAVIS ACOUSTICS a souhaité produire une enceinte acoustique, qui à défaut de sortir de l’ordinaire, permet de goûter aux joies d’une interprétation et d’une prise de son à minima qualitative. » Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek » rassemble des extraits musicaux particulièrement expressifs et poignants joués par des musiciens doués d’une « habileté artistique » qui fait la différence. Ainsi, j’ai retrouvé le parfum sublime de ce jeu de flûte avec ses nombreuses variations qui vous donnent ce frisson de plaisir et vous comble d’une belle émotion. Le jeu de oud fait preuve d’un raffinement qui nous permet de juger avec quel soin le musicien s’applique à lui donner toute la couleur souhaitée par sa dextérité à frotter les cordes de son instrument. Les couleurs que prennent différentes percussions sont fascinantes par leur consonance : un véritable bonheur que d’entendre le tintement d’un carillon, d’un triangle, venant enrichir un ensemble instrumental oriental que je qualifie de talentueux. Les vocaux semblent particulièrement à leur aise avec cette enceinte qui se permet le luxe de rendre « lumineuse » la diction de Jacques Brel sur » Marquises « , d’en déceler un phrasé naturel et qui exprime à son public des impressions et des messages qui laisseront un excellent souvenir à un auditeur sensible au sens artistique des mots de ce « sculpteur de mots » de talent. En toile de fond, l’orchestration riche en nuances, n’a pas été délaissée : elle prend toute sa place. Les nappes de violons complétées par le « délicat » jeu de harpe au quel répondent quelques arpèges de guitare, et quelques notes de flûte traversière tissent autours du chanteur une toile harmonique d’un bel effet. Enfin, c’est un véritable bonheur de retrouver la « superbe » Diana Krall à travers quelques extraits de son album » Quiet Nights « . Ici aussi, la diction et l’expression gutturale sont savoureuses et confirment l’adresse avec laquelle cette enceinte établit un lien étroit entre l’interprète et l’auditeur. Conclusion :Bonne pour le service, la DUFY saura enthousiasmer tout audiophile souhaitant s’équiper à bon prix d’une paire d’enceintes acoustiques qui n’a pas d’autres prétentions que de s’insérer dans une pièce d’écoute de petite dimension. Facile à « driver », la DUFY se contentera de quelques dizaines de watts pour être sereinement mise en œuvre, là ou d’autres modèles compacts requièrent des électroniques deux fois plus puissantes pour s’exprimer à peine mieux. Dans le fond, je la trouve sympathique cette « petite » enceinte et pour peu que le choix de l’amplificateur, de la source, et des câbles aient été minutieusement sélectionnés, la DUFY saura même vous faire vibrer d’émotion !
Prix : 700 € finition laquée (06/2015) Test d’écoute réalisé par
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