Origine : Slovaquie
Amplificateur intégré hybride
Puissance : 2 x 100 Watts / 8 Ohms
Puissance : 2 x 150 Watts / 4 Ohms
Réponse en fréquences : 20 Hz à 20 kHz +/- 0,3 dB / 5 W
Taux de distorsion : < 0,02 % / 1 kHz
Rapport signal / bruit : 95 dB
Sensibilité d’entrée : 400 mV / 150 W / 1 kHz
Impédance d’entrée : 30 kΩ
4 entrées Ligne RCA
2 entrées Ligne XLR
Initialement connue sous le nom de EDGAR, la marque CANOR Audio développe et conçoit des électroniques et produits audiophiles depuis près de trois décennies. Basée à Prešov en Slovaquie où chaque élément est assemblé à la main, CANOR Audio a clairement misé sur le segment du High-End.
Le catalogue actuel comporte des sources numériques (lecteur CD, convertisseurs), des préamplificateurs Ligne et Phono, blocs de puissance et des amplificateurs intégrés. Ce banc d’essai est consacré à l’amplificateur intégré AI 2.10 – l’amplificateur intégré développant la puissance la plus élevée dans la gamme.
Agréable à regarder, l’AI 2.10 arbore une façade avant en aluminium, sobre et luxueuse à la fois pouvant être déclinée en deux finitions : totalement noire ou aluminium. Celle-ci donne accès à un nombre limité de fonctions : un interrupteur de mise sous tension, le réglage de volume sonore, une fonction mute, six micro touches de sélection des sources analogiques et un afficheur matriciel orange (signe distinctif de la marque) de grande dimension à intensité lumineuse réglable (jusqu’à extinction totale). Celui-ci indique l’entrée sélectionnée et le niveau de volume requis.
Une télécommande en aluminium assure le pilotage du volume sonore, l’intensité lumineuse de l’afficheur et la fonction Mute.
Toute l’électronique est placée dans un berceau en U en aluminium de forte épaisseur. Ce châssis repose sur 4 pieds en matière synthétique et caoutchouc spécialement étudiés pour assurer un découplage optimal et réduire toute forme de vibrations parasites. Le constructeur a tout particulièrement veillé à séparer la section d’alimentation comprenant le transformateur de celle traitant les « fragiles » signaux.
L’amplificateur intégré AI 2.10 est un amplificateur qui adopte une typologie hybride. Son originalité repose sur un étage d’entrée à tubes et un étage de sortie de type Classe D; une solution, je dois dire, assez rarement rencontrée.
Pour l’étage d’entrée, le choix s’est porté sur deux tubes 6922 EH d’origine Electro-Harmonix (ou ECC 88), appairés par ordinateur. Cet étage est directement relié aux différents connecteurs d’entrées analogiques. Ceux-ci sont filtrés par un atténuateur à relais d’une grande précision avant « d’attaquer » la paire de tubes précités. L’atténuateur est entièrement symétrique dans sa conception et sa mise en œuvre, assurant ainsi une parfaite symétrisation des canaux et une séparation gauche et droite optimale.
L’étage de puissance HYPEX en Classe D est alimenté par un transformateur torique surdimensionné d’une valeur totale de 460 VA de classe Audiophile, filtré et fabriqué sur cahier des charges. Il a été conçu dans le but de réduire drastiquement les bruits de fond, interférences, et EMI / RFI. Cette alimentation est secondée par une série de condensateurs d’origine SAMHWA totalisant 4 x 10 000 uF par canal.
Les circuits imprimés emploient la technologie CMT ™ (CANOR ® PCB Milling Technology – développée par le constructeur et brevetée) sur l’ensemble des produits. La technologie CMT ™ est le fruit de longues années de recherche. Cette technologie a pour objectif de se rapprocher au maximum des performances, diélectrique et blindage d’un câblage en l’air et soudure en point à point (« wire to wire »). La grosse différence provient du fait que les cartes PCB employant la technologie CMT sont symétriques, une configuration inenvisageable en tant que telle en « wire to wire ».
La face arrière comporte 4 bornes HP acceptant les fiches bananes, les fourches et le fil nu de forte section. La palette de connecteurs d’entrées analogiques regroupe 4 paires de fiches RCA et 2 paires de fiches XLR symétriques. Ne cherchez pas d’éventuelles entrées numériques ou phono, il n’y en a pas. CANOR propose des éléments séparés dédiés à ce type de sources.
On pourra éventuellement regretter l’absence d’une sortie variable servant à relier un amplificateur pour casque d’écoute.
Je remercie le distributeur Delta Audio, avec le concours de La belle Ecoute d’avoir mis à ma disposition cet amplificateur pour une durée de 3 semaines me permettant d’en faire un examen le plus exhaustif possible et de vous faire partager mes impressions au travers ce banc d’essai.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Lecteur CD YBA Heritage CD 200
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
– Câbles de modulation asymétriques ESPRIT Aura, ESPRIT Beta 8G 2019, VAN DEN HUL the Orchid
– Câbles HP ESPRIT Aura, ESPRIT Beta 8G 2019
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Ouverture Ainsi parla Zarathoustra : Richard Strauss ~ Direction Lorin Maazel – Meedle ~ PinkFloyd – Russian, Klezmer & Gipsy Music ~ Sirba Orchestra – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Quiet Nights ~ Diana Krall – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Barry Lindon ~ bande originale du film, etc…
• Vinyles sélectionnés : Quiet Nights ~ Diana Krall – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten – Holliwood – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Ted Heath salutes Benny Goodmann – The Complete ~ Mike Oldfield – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Contrastes ~ Pachacamac – Guitar Genius ~ Chet Atkins – All Time Favorite Melodies of Japan – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain, etc…
Signature sonore – nature des timbres – philosophie musicale
Registres aigu & médium
• Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens (CD)
Cet amplificateur possède une signature sonore bien à lui. Elle immédiatement identifiable. Cependant, il faudra être particulièrement vigilant à la phase secteur. Celle-ci peut considérablement changer la nature des timbres et plus généralement la physionomie musicale, si elle n’est pas respectée.
La texture veloutée des timbres qui gravitent dans les hautes fréquences est l’un des signes distinctifs. Cette « posture » ne remet absolument pas en question la qualité du registre aigu. Cet amplificateur aborde les fréquences aigües avec douceur. Cela contribue à arrondir « certains angles » sur des passages difficiles ou des instruments de musique qui auraient parfois tendance à partir dans tous les sens et agresser une oreille sensible.
Ainsi, la trompette, la trompette bouchée, le violon soliste, que l’on retrouve sur Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens, prennent une forme lissée et une reproduction chatoyante, pas déplaisantes du tout. Nous sentons clairement que le mélange de la technologie tubes / classe D fait son œuvre pour trouver un équilibre entre un message informatif et une sonorité onctueuse. Les coups de cymbales et le jeu de vibraphone nous confirment que l’amplificateur place la barre relativement haut sur les fréquences qui s’aventurent dans les sphères les plus élevées.
Cet amplificateur privilégie la finesse à une forme d’ultra définition. Cependant, le message sonore est toujours fort bien documenté. Le détourage des instruments ne comporte pas de flou ou autre trace d’approximation. Cela nous fait bénéficier d’un message musical franc, net et direct.
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua (CD et vinyle)
Dans un répertoire différent, nous pourrons observer la minutieuse transition et la cohérence entre les fréquences extrêmes et les fréquences intermédiaires.
L’amplificateur CANOR AI 2.10 n’a pas son pareil pour nous faire savourer le contenu riche en informations de la Folia de la Spagna signée Gregorio Paniagua. L’amplificateur jongle harmonieusement avec l’ensemble des multiples couleurs tonales qui tapissent cette suite de pièces musicales aux accents espagnoles. Nous reconnaissons la couleur boisée des instruments à cordes, le filé soyeux de la viole de gambe et du violon, le souffle calme et « tempéré » de la flûte baroque.
La vielle à roue et le cromorne « brillent » par leur grain respectif. Ils sont reproduits avec une admirable fidélité, un côté naturel et une texture d’une d’authenticité déconcertante. Avec cet amplificateur plutôt bien timbré, la Folia de la Spagna prend la forme d’une sucrerie musicale dont la saveur goûteuse marque les esprits.
Transparence – définition
• Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield (CD & vinyle)
Fort d’une conception éprouvée, l’amplificateur CANOR AI 2.10 fait preuve d’un silence de fonctionnement qui lui confère un bon degré d’ouverture sur toute la plage de fréquences audibles. Sa philosophie musicale typée, un peu « ronde », laisse une large place à la précision des différents instruments solistes ou isolés qui font l’originalité de ces différentes « pièces » musicales de Georges Gershwin.
Cette convivialité passe par une capacité à analyser finement le tintement d’un triangle, les vibrations d’une cymbale, les arpèges de harpes qui s’égrènent avec fluidité et distinction sous vos yeux et vos oreilles. Les magnifiques interventions de flûtes traversières sont d’une pureté magique : elles semblent s’envoler au-dessus de la mêlée orchestrale. Il faut aussi mentionner un degré de résolution global irréprochable. Celui-ci contribue à mettre en lumière la délicatesse de ces instruments qui « évoluent » librement dans le temps et l’espace.
Par ailleurs, j’ai relevé d’excellentes prédispositions à délivrer un message musical d’une grande « propreté », un message débarrassé « d’interfacts » qui modifieraient, voir déformeraient le signal sonore.
Registre grave
• Ouverture Ainsi parla Zarathoustra : Richard Strauss ~ Lorin Maazel (CD)
Sur le critère lié à l’exploration des soubassements, l’AI 2.10 se montre tout simplement incollable. Je peux affirmer qu’il descend très bas. L’introduction et le final aux grandes orgues de l’Ouverture Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss nous fait le cadeau d’une prestance extraordinaire, une grande classe de cette « mise en scène » dirigée par Lorin Maazel.
L’amplificateur a donc toutes les prédispositions pour aller explorer sans limites les fréquences les plus abyssales. Il s’agit de l’un des éléments distinctifs qui le place en tête des amplificateurs de sa catégorie.
Par ailleurs, j’ai été ravi de trouver des roulements de timbales consistants, d’une constitution matérialisée, doublés d’une texture organique, dotée d’une profondeur parfaitement en phase avec la nature de ces percussions.
• Meedle ~ PinkFloyd (CD)
Notre protagoniste se montre tout aussi éloquent sur des répertoires plus rock, tels que One of These Days – extrait le plus fulgurant de l’album Meedle de Pink Floyd. La « fameuse » guitare basse de Roger Waters est aussi un excellent exercice pour juger et apprécier du comportement de l’amplificateur sur les basses fréquences. Outre la fougue qui la caractérise, nous observons un suivi mélodique infaillible, précis, sans trace d’embonpoint ou de surépaisseur. La définition est excellente. On ne remettra pas en question la notion de fermeté qui fait la différence. En outre, contrairement à d’autres concurrents, on lui reconnaîtra un bas du spectre totalement dégraissé. Les faux-semblants si souvent rencontrées sur des produits (souvent d’origine Asiatique) ont été bannis du cahier des charges.
Le contact du marteau sur la peau de la grosse caisse est réellement « percutant ». L’AI 2.10 ne « fait pas dans le superficiel » : il aborde la question avec le volume et la profondeur attendus sur ce genre d’exercice, démontrant au passage une assise inattaquable sur les basses fréquences.
Scène sonore – spatialisation
• Russian, Klezmer & Gipsy Music ~ Sirba Orchestra (CD)
La ligne de conduite générale de l’amplificateur CANOR AI 2.10 augure une facilité à déployer une scène sonore de grande ampleur. Sirba Orchestra s’en donne ici à cœur joie pour délivrer une reproduction démunie de toute contrainte. La scène sonore prend une taille significative dans la pièce d’écoute. Elle se montre holographique en largeur avec un spectre qui repousse les contraintes liées à l’environnement d’écoute.
Cette « générosité » aboutit à une restitution aérée. Pas de notion de confinement à redouter. Chaque instrument ou groupe d’instruments est clairement identifié. l’AI 2.10 est un amplificateur qui sait parfaitement répartir les différents intervenants dans l’espace sonore de manière à pouvoir disposer des nombreux détails qui captent l’attention.
Et puis, cet amplificateur délivre une image d’une stabilité exemplaire quel que soit le degré de sollicitation et / ou du style de musique sélectionné.
• Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski (CD)
Dans le même esprit, la Toccata & Fugue en Ré Mineur de Jean-Sébastien Bach, transcrite et dirigée par Léopold Stokowski prend toute sa dimension en compagnie du CANOR AI 2.10. En effet, celui-ci s’applique à repousser les limites d’une restitution de grande envergure, dans les tous les sens du terme.
L’expression se veut puissante, communicative, immersive. L’amplificateur arrive à démêler les passages les plus complexes, les plus intenses, en leur donnant un magnifique panache. Ce panache renforce la notion de splendeur avec des effets stéréophoniques prodigieux. La musique affiche un superbe délié favorisant la mise en perspective des instruments solistes ou plus discrets, et groupes d’instruments de second ou troisième plan. Par l’étoffe qu’il présente, l’AI 2.10 laisse ainsi une place importante aux micros informations qui émergent, comme par enchantement, du flot orchestral.
Outre cette notion d’espace, qui prend de belles proportions, les différents plans sont immédiatement identifiés. Cet amplificateur place le curseur haut pour structurer la composition du contenu de l’enregistrement. Nous pourrons nous réjouir des excellents contrastes qui représentent la principale caractéristique des prises de sons Decca Phase 4.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)
Le CANOR AI 2.10 ne se place pas en tête du marathon pour ce qui a trait à la rapidité. Cela ne signifie pas non plus qu’il soit en queue de peloton. Je le situerai dans une bonne moyenne.
C’est un amplificateur qui privilégie avant tout le confort d’écoute, sans se montrer trop démonstratif. D’ailleurs, comme beaucoup d’amplificateurs de haut de gamme, il est sensible à la qualité du courant secteur et réagit assez différemment selon les jours où les heures.
Cela dit, si, à titre personnel, selon mes goûts, je trouve qu’il fait preuve d’un peu de retenue, il est indéniable que ses capacités à réagir promptement sont incontestables. L’écoute de Valéria par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida démontre que l’AI 2.10 traite son sujet avec brio. En matière de dynamique, il se place en bonne position. Sur cet extrait, le complexe jeu de vibraphone est reproduit avec toute l’agilité attendue. Les changements rapides d’intensité et de fréquences ne sont pas affectés : le déroulement des phrases musicales s’effectue avec souplesse, détermination, sans l’ombre d’une hésitation.
Le jeu de piano est d’une superbe franchise : ses attaques, à la rigueur imperturbable, sont maîtrisées. J’ai eu le sentiment que cet amplificateur travaillait essentiellement sur un message sonore dont le contrôle est totalement assuré. Sans vouloir afficher une « puissance de feu » démesurée, l’AI 2.10 se montre toujours disponible, volontaire, tonique juste ce qu’il faut. La rythmique imposée par le jeu de contrebasse et les impacts du piano démontre qu’il est à la hauteur d’une formulation expressive, et sur ce point, ne décevra pas.
Séquence émotion – sens de l’expression
• Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 (CD)
Le choix du CD « Le Son Plaisir » édité par Onkyo est parfaitement approprié pour mesurer le degré d’émotion qui peut résulter d’une écoute qui ne l’est pas moins.
S’il y a bien une œuvre qui vous plonge dans le monde étonnant du lyrique, c’est bien le Kyrié de la Misa Criolla d’Ariel Ramirez – direction José Luis Océjo. En compagnie de cet amplificateur au « cœur tendre » mais vigoureux, la musique prend une formulation palpitante. Elle amène ce petit frisson de satisfaction. Le soliste et la chorale qui l’accompagne ont un véritable sens de la communication qui se transmet sans détours à l’auditeur. Dans le même ordre d’idées, le Stabat Mater de Vivaldi – Direction Christopher Hogwood fait aussi parti de ces œuvres qui vous « transpercent » le corps et transforment la vie. Cet amplificateur s’y entend pour véhiculer les petites informations, intonations et nuances qui rendent la musique humaine, réaliste et si enthousiasmante.
• Quiet Nights ~ Diana Krall (CD & vinyle)
Comme cela a été évoqué, l’AI 2.10 fait la part belle à une restitution en tous points chaleureuse. Il apparaît alors évident que les vocaux soient spécialement mis en valeur. L’ensemble des thèmes figurant sur l’album Quiet Nights peuvent recevoir une mention spéciale lorsqu’il s’agit de faire connaissance avec la voix suave de Diana Krall. En complément de la texture douce et apaisante de la chanteuse, l’auditeur aura le privilège de bénéficier d’une prestation vocale sensuelle.
Si l’écoute à faible niveau peut sembler légèrement « timide », elle prend toute sa place en augmentant le niveau de volume sonore de 2 à 4 décibels. C’est à un niveau d’écoute « confortable » que cet amplificateur exprimera le mieux la superbe harmonie d’un répertoire riche en évènements. Cette électronique murement réfléchie, mise au point avec passion, a un sens profond de la mélodie. Celle-ci se fait sentir notamment sur les vocaux à l’élégance singulière rendant l’écoute délicieuse. On se laisse bercer par l’excellent phrasé de l’artiste et par l’accompagnement orchestral. Celui-ci se montre modulé. L’ensemble est reproduit avec une belle « fraîcheur » et une forme de distinction notable. Cela contribue ainsi à rendre l’écoute attachante.
• The Singing Clarinet ~ Giora Feidman (CD)
Avec ce CD The Singing Clarinet, l’AI 2.10 surprendra plus d’un auditeur. Les prestations du clarinettiste Giora Feidmann démontrent cette volonté toute particulière d’expression de la part de l’artiste et du petit ensemble qui l’accompagne. Nous ressentons le degré d’émotions qui monte au fur et à mesure du déroulement de la partition.
Il faut admettre que Giora Feidmann s’applique à nous insuffler sa sensibilité toute particulière, notamment par sa manière de faire chanter son instrument en lui donnant des intonations variées que l’amplificateur ne contourne jamais. L’AI 2.10 a tous les atouts pour nous faire partager l’enthousiasme qui anime le soliste et ses musiciens qui expriment clairement leur plaisir de jouer ensemble et leur connivence avec l’art musical. Sur ce point, l’AI 2.10 coche toutes les cases.
Sur ce type de répertoire, c’est un véritable bonheur de déguster cette musique à laquelle l’IA 2.10 donne un supplément d’âme dont j’aurais eu tort de me priver. Le timbrage des instruments constitue un véritable régal. L’expression de type analogique est d’une tendresse incroyable. Au fil des heures d’écoutes, nous découvrons les multiples facettes d’un répertoire dont cet amplificateur n’aura que pour unique objectif de susciter simplement le plaisir de l’écoute.
Certains thèmes sont plus romantiques, d’autres bouleversants. Eh bien, l’AI 2.10 sait très bien faire la différence. Il est en capacité de vous sensibiliser à ces subtilités : un tour de force qui rend l’écoute fascinante, captivante.
Conclusion :
L’amplificateur CANOR IA 2.10 n’est pas un amplificateur comme les autres. Pour ma part, il même aux antipodes de ce que propose la concurrence dans cette catégorie de produits. Il a son caractère bien à lui, résultant du mélange des techniques : tubes et section de puissance en Classe D.
De tempérament doux et chaleureux, cet amplificateur se montre généreux en matière spatialisation, sans sombrer dans l’outrance. Pour tout dire, sa singularité repose sur l’aspect affectif que l’on porte, en sa compagnie, à la musique. Principalement mélodieux, il présente une restitution plaisante qu’il faut apprendre à découvrir. Il conviendra à tous ceux recherchant une musicalité aux couleurs vives et chatoyantes.
Prix : 3850 € (12/2022)