Origine : France
Amplificateur connecté Abyss
Enceintes compactes Minorca MC40
Prix relativement raisonnable, faible encombrement, connectivité, simplicité d’utilisation,….voici un programme auquel la marque française CABASSE s’est attelée en concevant l’amplificateur intégré connecté Abyss. Pour répondre aux exigences d’un public le plus large possible, tout en s’assurant d’une bonne cohérence, CABASSE préconise d’associer cet amplificateur à une petite d’enceintes acoustiques passives compactes. Il apparaissait assez cohérent d’analyser cet amplificateur en compagnie des enceintes Minorca MC40.
Amplificateur intégré connecté Abyss
Puissance : 2 x 120 Watts / 8 Ohms
Puissance : 2 x 215 Watts / 4 Ohms
2 entrées Ligne RCA
1 sortie casque en façade format jack 3,5
1 entrée numérique optique
1 port USB
1 port Ethernet
1 port HDMI eARC
1 sortie Subwoofer RCA
Cet amplificateur stéréo, qui tire son nom de l’univers maritime cher à CABASSE, illustre le mystère des profondeurs inexplorées, et renferme les dernières innovations algorithmiques embarquées.
De format compact (24,5 x 9,7 x 22 cm) et d’un poids ne dépassant pas 3,5 kg, Abyss est un amplificateur intégré idéal comme base pour une chaîne haute-fidélité, une télévision, et une connexion à l’écosystème Multi-room CABASSE. Il permet d’écouter toutes ses sources et toutes les plateformes musicales en stéréo. Il intègre également une prise TV, afin de vivre chaque film avec la dynamique requise.
Cet amplificateur à « l’œil magique » qui n’est pas sans rappeler un hublot de sous-marin, regroupe les principales fonctionnalités qui le rendent polyvalent. Elles sont activables par cet écran couleur LCD tactile. Autant joindre l’utile à l’agréable !
Abyss peut ainsi aisément se connecter en WiFi ou en Ethernet au réseau local et à Internet. La compatibilité DLNA vous assure alors de profiter de toutes vos musiques partagées sur le réseau local à partir d’un serveur NAS ou d’un ordinateur. Le DAC interne assure alors la prise en charge de la majorité des formats audio : WAV, MP3, AAC, WMA, AIFF, FLAC, ALAC et Ogg, ainsi que les fichiers DSD jusqu’au DSD128. Les données stockées sur un disque dur externe ou une clef USB peuvent également être exploitées via le port USB présent en face arrière.
Un panel de technologies sont à votre disposition pour toutes les enceintes passives : en fonction de votre pièce, disposez du réglage de la position d’écoute : un réglage prenant en compte la position d’écoute dans la pièce pour restituer fidèlement la musique captée par l’oreille. Pour vos préférences, utilisez le DFE : ce réglage permet de retrouver l’équilibre du son original que ce soit en mode musique d’ambiance à la maison ou mode soirée à plein volume. Les algorithmes de traitement du signal optimisent en temps réel la puissance envoyée à chaque haut-parleur en tenant compte du niveau d’écoute, du contenu spectral et de la dynamique du morceau. Ces technologies sont en constante amélioration et sont intégrées automatiquement au fil du temps par de simples mises à jour de l’application Cabasse Stream Control. L’amplificateur évolue ainsi au fil du temps en fonction des nouvelles technologies développées par la marque.
Les utilisateurs pourront aller encore plus loin dans l’optimisation de leur amplificateur Abyss via la technologie brevetée DEAP (Digital Enhancement of Acoustical Performance). Celle-ci assure une synergie parfaite entre l’amplification et les caractéristiques des haut-parleurs. Cette technologie sublime la performance des haut-parleurs Cabasse via un traitement de signal dynamique multi bande avec boucles de rétroaction qui permet d’utiliser constamment toute la puissance d’amplification disponible. Avec ce traitement de signal digital (DSP), Cabasse effectue en moyenne plus de 290 millions d’opérations à la seconde après avoir pris en compte les réglages propres à chaque utilisateur.
Avec son design sobre et raffiné et un écran de contrôle couleur LCD intuitif disponible en finition aluminium noir satiné, Abyss est un amplificateur équipé sur sa surface avant d’un contrôleur intégré tactile et évolutif. Du plus bel effet, cet écran couleur tactile vidéo LCD avec bague de rotation de volume permet de changer facilement de sources, d’ajouter ou modifier ses radios favorites et d’ajuster le volume sonore. Il affiche aussi les jaquettes des albums en lecture. Son interface pourra évoluer avec le système, tout comme l’application elle-même.
La face arrière comporte 2 entrées analogiques sur connecteurs RCA, 1 sortie pour un Subwoofer, auxquelles s’ajoutent 1 entrée TV HDMI eARC, 1 port Ethernet, 1 entrée numérique optique et 1 entrée USB-A. Abyss pourra exploiter les signaux WiFi et Bluetooth.
Curieusement, CABASSE ne s’étend pas sur les performances de son « submersible HIFI ». Seule la puissance de 2 x 120 Watts / 8 Ohms et 2 x 215 Watts / 4 Ohms et une configuration de l’étage de sortie en Classe D font partie des informations disponibles.
Enceintes passives Minorca MC40
Type compacte : 3 voies / 3 haut-parleurs
Charge : bass-reflex
Sensibilité : 89 dB / 1 Watt / 1 mètre
Impédance : 8 ohms
Réponse en fréquence : 65 Hz à 23 000 Hz
Fréquences de coupure : 900 Hz, 3200 Hz
Intégrant la technologie coaxiale SCS (Source à Cohérence Spatiale) propriétaire, l’enceinte Minorca MC40 est une enceinte passive qui entre dans le segment des enceintes dites compacte. Ses dimensions déjà conséquentes (H : 40 x L : 23 x P : 28 cm) ce modèle à être installé dans un environnement de moyenne dimension. Il s’agit d’une enceinte 3 voies / 3 haut-parleurs à charge bass-reflex. Son évent de décompression est placé en face arrière. Ce positionnement suggère largement à l’utilisateur de l’éloigner du mur arrière d’au moins 40 centimètres. Par ailleurs, l’installation dans une bibliothèque est absolument à proscrire.
La « pièce maîtresse » de cette enceinte acoustique est son haut-parleur BC10 à technologie coaxiale SCS qui regroupe les deux « diffuseurs » au sein d’une même unité. Le tweeter à dôme de 2,7 centimètres de diamètre est installé au centre du haut-parleur de médium de 12 centimètres annulaire – chacun d’eux disposant d’un système filtrage qui leur est propre.
Les fréquences graves sont prises en charge par un haut-parleur d’un diamètre de 17 centimètre doté d’une membrane Duocell réalisée par des robots CABASSE. Cette membrane a des propriétés particulières qui se singularisent par un poids très léger, une grande rigidité. Parfaitement amortie, cette membrane à profil exponentiel et épaisseur variable permet d’utiliser au maximum les qualités dynamiques des moteurs à grande course et facteur de force élevée.
A y regarder de plus près le modèle Minorca MC40, on s’aperçoit que les parois latérales ne sont pas planes. Il ne s’agit nullement d’une coquetterie ou d’un effet purement esthétique. CABASSE a travaillé son ébénisterie de façon à limiter les vibrations, les résonances internes et, de facto, les distorsions qui en résulteraient.
En face arrière de l’ébénisterie de format galbé, deux borniers de qualité acceptant les fiches bananes, fourches et câbles nus de bonne section coiffés par l’évent de décompression étudié pour évacuer efficacement les ondes arrières et minimiser toute forme de turbulences.
A l’intérieur du coffret, nous trouvons un système de filtrage à pente variable. Il est élaboré conformément au protocole CABASSE de mesures en chambre sourde. Il prend en compte les mesures dans l’axe et sur 360° pour une parfaite maîtrise de la directivité et de la puissance totale rayonnée, selon les principes SCS évoqués ci-avant.
Les filtres présentent des pentes de coupure variant de 6 à 24 dB par octave avec une parfaite prise en compte de la forme du coffret et un respect total des qualités intrinsèques au haut-parleur coaxial.
Je remercie CABASSE et La Toile des Médias d’avoir mis à ma disposition ces deux produits pour une durée de trois semaines, me permettant de pouvoir réaliser ce banc d’essai.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile. L’amplificateur Abyss et les enceintes Minorca MC40 ont été essentiellement mis en œuvre conjointement avec les éléments suivants :
• CABASSE Abyss & Minorca MC40
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
L’amplificateur Abyss et les enceintes acoustiques Minorca MC40 ont été également examinés séparément avec les éléments suivants :
• CABASSE Abyss (seul)
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Enceintes acoustiques PEL Kantor
– Casque d’écoute AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z
• CABASSE Minorca MC40 (seules)
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400 VA
Pour le câblage de modulation et HP :
– Câbles de modulation ESPRIT Beta 8G, PURIST AUDIO DESIGN Jade Diamond, VAN DEN HUL the Orchid
– Câbles HP ESPRIT Beta 8G et YBA Diamond.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Alpha, Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Abysses ~ Tri Yann – Desafinado / Swingin’ Country Album ~ Si Zentner and his Orchestra – Prodige ~ Camille Berthollet – Naim CD test Sampler N°6 – The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield – Meedle ~ PinkFloyd – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – Barry Lyndon ~ bande originale du film – The Incomparable Jérôme Kern ~ Frank Chacksfield Orchestra & Chorus – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – Quiet Nights ~ Diana Krall – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – Vivaldi : concertos pour mandolines, flûtes, hautbois et violon ~ Trevor Pinnock – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens, etc…
• Vinyles sélectionnés : Quiet Nights ~ Diana Krall – Jean-Sébastien Bach : œuvres pour grandes orgues ~ Marie-Claire Alain – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Barry Lindon ~ bande originale du film – Holliwood – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – The Incomparable Jérôme Kern ~ Frank Chacksfield Orchestra & Chorus – Nameless ~ Dominique Fils-Aimé – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Saint Kylda Wedding ~ Ossian, etc…
Conditions du test
L’objectif de ce banc d’essai n’est pas de vérifier les possibilités d’exploitation ni la connectivité de l’amplificateur Abyss, mais davantage de cerner son tempérament musical au sein d’une configuration composée de l’amplificateur associé aux enceintes acoustiques Minorca MC40. Pour être le plus exhaustif possible, chacune de ces références CABASSE, a par ailleurs, été auditée séparément.
Esthétique sonore – philosophie musicale globale
• Abysses ~ Tri Yann
Afin de cerner le comportement général du système, il m’a paru intéressant de débuter par un répertoire qui appartient au groupe Tri-Yann. L’album Abysses est une bonne entrée en matière. Le groupe de Folk Rock Celtique explore le monde sous-marin en lui donnant un éclairage artistique particulier. De son côté, l’ensemble CABASSE fait un travail d’exploration minutieux à plus d’un titre. Il accompagne harmonieusement chaque thème avec un souci du détail avéré.
Nous ne serons pas décontenancés par la nature chaleureuse de la reproduction. Elle est, par définition, une caractéristiques des électroniques configurés en Classe D. Affichant une bonne neutralité, les enceintes Minorca MC40 vont prendre les couleurs et la philosophie de l’amplificateur Abyss. Dans les grandes lignes, on peut tout suite être en regard d’un déroulement des phrases musicales s’effectuant dans un « climat » d’une superbe fluidité et d’une aisance réellement satisfaisante.
Contrairement à bien d’autres amplificateurs fonctionnant en Classe D, cette douceur ne porte pas pour autant préjudice aux registres médium et aigu, comme nous allons le vérifier. Plus généralement, je peux dire que la présentation musicale tombe, dans sa globalité, sous le sens. Ce duo CABASSE affiche une belle cohérence et une homogénéité remarquables, avec quelques belles surprises à la clef, développées une à une dans les paragraphes qui suivent.
Nature des timbres – capacités d’analyse
Registre aigu
• Desafinado / Swingin’ Country Album ~ Si Zentner and his Orchestra
• Prodige ~ Camille Berthollet
Si nous entrons dans le vif du sujet, on remarque que ce « combo » CABASSE ne rechigne nullement à filer haut dans les fréquences. D’ailleurs, il s’agit d’une caractéristique commune à l’amplificateur ainsi qu’aux enceintes acoustiques. Chacun d’eux « travaille » avec parcimonie, sans pour autant surligner les instruments de musique tels que la trompète, la trompète bouchée qui se distinguent sur l’album Desafinado / Swingin’ Country Album signé Si Zentner and his Orchestra. Les coups de cymbales ponctuent les phrases musicales de manière étincelante, doublée d’une précision chirurgicale. Même à fort niveau d’écoute, je n’ai jamais eu le sentiment d’une once d’agressivité. Si les fréquences les plus élevées « s’envolent » avec facilité, elles sont toujours bien « lisses » – cela garantit une écoute absolument dépourvue de toute forme de stress. Assurément, cet ensemble CABASSE met l’accent sur le confort de l’écoute.
Dans un autre registre, les différents thèmes abordés par la jeune prodige du violon, Camille Berthollet, sont éblouissants. Sans mauvaise surprise, j’ai trouvé mon compte dans la texture du violon soliste et de l’ensemble des instruments qui interviennent autours d’elle. Quelle satisfaction de retrouver le filé soyeux du violon, mais aussi son merveilleux grain. Le contact de l’archet sur les cordes de l’instrument, et une sonorité boisée correspondent assez bien à une reproduction dont on attend souvent beaucoup de réalisme.
Les écoutes prolongées démontrent une certaine « classe » qui colle bien avec l’Été des Quatre Saisons de Vivaldi ou encore le Concerto pour Deux Violons de Jean-Sébastien Bach. L’amplificateur et les enceintes acoustiques n’ont pas ce défaut de simplifier le message sonore ou de le limiter dans le haut du spectre : ils le laisse s’émanciper à sa guise avec une grande liberté de manœuvre.
Registre médium – transparence
• Naim CD test Sampler N°6
• The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield
Avec cet ensemble CABASSE Abyss & Minorca, les deux albums sélectionnés sont entre de « bonnes mains » si je puis dire. Les fréquences intermédiaires viennent harmonieusement compléter les fréquences les plus élevées. Aussi, je n’ai pas décelé de « fractures » dans les transitions. Les différentes notes se manifestent dans le temps et l’espace avec cohérence. Cela nous permet de déguster sereinement la magnifique prestation d’Antonio Forcione tirées de l’album Naim CD test Sampler N°6. Son jeu de guitare est impeccablement reproduit. Les percussions qui l’accompagnent le sont tout autant. Elles apportent le « piment » nécessaire pour rendre l’écoute « attractive ». J’ai été agréablement surpris par le détourage de l’ensemble des instruments. Le contours ne sont jamais floutés. Chacun offre un dessin bien défini doublé d’une série d’harmoniques étonnantes. En effet sur Tears of Joy, nous sommes en regard de sonorités qui se propagent et s’éteignent gracieusement dans le temps et l’espace sans qu’aucune coupure ne vienne ternir le plaisir de l’écoute.
Ce sentiment de plaisir n’en sera que plus grandissant lorsque l’on prend contact avec le répertoire de Georges Gershwin à travers cette édition tiré du catalogue Decca série Phase 4. L’intégralité des composantes qui font la richesse de ces quelques pièces du compositeur sont bien présentes. Et sur ce point, il ne fait pas de doute que la transparence est une caractéristique qu’il faut avoir à l’esprit. Si elle n’est pas forcément des plus cristallines pour l’amplificateur Abyss, les enceintes Minorca MC40 ont, quant à elles, cet avantage de scruter un peu plus en profondeur le contenu du message sonore.
Néanmoins, le tandem amplificateur / enceintes se concentre sérieusement sur l’essentiel ainsi que sur des informations qui pourraient paraître secondaires ou parfois reléguer au second rang. Même à faible niveau d’écoute, nous percevons sans peine les petits détails; ceux qui interpellent, retiennent l’attention et que l’on se plait à entendre. Il suffit d’entendre le Suite Orchestrale from Porgy and Bess pour goûter pleinement au décor somptueux, riche en informations, proposé par CABASSE. La fraîcheur de l’interprétation ne se dément à aucun moment. Toutes les subtilités de la harpe, du banjo, des cymbales ou de la flûte traversière vous sont restituées avec la majestuosité la plus plaisante qui soit.
Registre grave
• Meedle ~ PinkFloyd
• Jazz på svenska ~ Jan Johansson
• Naim CD test Sampler N°6
On peut dire que la grande force de cette composition CABASSE repose sur son registre grave. Les différentes qualités portent sur sa profondeur de bon acabit. Qu’il s’agisse de l’amplificateur ou des enceintes acoustiques, ces éléments explorent les soubassements sans atrophie, ni limites subjectives. A l’inverse, il ne faut pas croire que les fréquences basses sont artificiellement « gonflées » avec des airs faux semblants. Toutefois, j’ai noté que l’amplificateur Abyss délivrait un bas du spectre modérément enrobé. Par ailleurs, il ne faut pas s’attacher ni s’émouvoir de la fréquence de coupure à 65 Hertz des enceintes Minorca MC40 et les limites qui pourraient en découler.
Le grave offre une excellente tenue générale comme en témoigne l’écoute de One of these Days – titre phare de l’album Meedle de Pink Floyd. L’impitoyable jeu de double basse de Roger Waters passe comme une lettre à la poste avec sa profondeur, sa fougue et sa lisibilité, absolument, sans défauts. Pas de signes d’embonpoint non plus : le travail est, sans contestation, à la hauteur de ce l’on peut attendre d’un tel répertoire. Il n’y a pas de mauvaises surprises à attendre du côté des impacts du marteau sur la peau de la grosse caisse. Ceux-ci sont fort bien contrôlés. Il en découle un poids et une matière suffisante.
Qu’il s’agisse des jeux de basses électriques présents sur certains extraits contenus sur l’album Naim CD test Sampler N°6, le constat est semblable. La formulation est dense, consistante, nettement reproduite qui démontrent que le système se focalise en priorité sur l’expression, sans que celle-ci ne soit déstabilisée d’une façon ou d’une autre.
Sur ce paramètre, Abyss et Minorca MC40 savent rendre un très bel hommage au jeu de contrebasse accompagnant le non moins subtil jeu de piano de Jan Johansson. Je trouve la restitution simplement divine. Les notes sont minutieusement décortiquées. Nous ressentons aisément l’habilité du musicien lorsque celui-ci plaque ses accord sur le manche de l’instrument et lorsqu’il pince chaque corde pour en tirer l’infime substance.
Ce que l’on peut retenir de ce registre, c’est un grave qui, en toutes circonstances, est toujours bien tenu, dégraissé et d’une grande « propreté ».
Scène sonore – spatialisation
• The Incomparable Jérôme Kern ~ Frank Chacksfield Orchestra & Chorus (vinyle & CD)
• Barry Lyndon ~ bande originale du film(vinyle & CD)
Sur le plan de l’étendue de la scène sonore, nos deux partenaires de défendent plutôt bien. L’amplificateur Abyss n’a rien à envier à des concurrents dont l’étage de sortie est classiquement configuré en Classe AB. L’extension en largeur prend des proportions honorables. Celles-ci ne sont pas forcément démesurées, toutefois les effets stéréophoniques et la séparation des canaux est correctement marquée. Aucun déséquilibre gauche / droit n’apparaît. La « distribution » des sonorités est clairement établie sans aucune focalisation en faveur d’un canal par rapport à l’autre. Au demeurant, le centre de la scène sonore est, quant à lui, tout aussi bien documenté. Auditionnées séparément, j’ai trouvé que les enceintes acoustiques Minorca MC40 « poussaient » un peu plus loin avec un spectre sonore un peu plus holographique.
Toute la magie et la toute légèreté contenues sur l’album (rare) dédié à Jérôme Kern démontrent une reproduction toujours aérée. Le tandem CABASSE met l’accent sur une musicalité détachée, aux antipodes de toute forme de confinement. Dans une pièce d’écoute de petite à moyenne dimension, la spatialisation prend des dimensions crédibles. L’aspect holographique permet de goûter pleinement au contenu des multiples informations contenues sur le pressage vinyle ainsi que du Compact Disc.
Pour ma part, j’ai vraiment eu le sentiment que la musique respirait. La notion de volume sonore aboutit à un positionnement clair et ciblé de chaque plan.
Ensemble ou séparément, Abyss et Minorca sont aptes à affronter des grandes pages de la musique telles que la Sarabande de Haendel qui figure sur la musique du film Barry Lyndon. Les plus tatillons ou ceux qui ont pour coutume d’écouter de la musique sur des systèmes de gamme supérieure seront peut-être légèrement décontenancés par des reliefs moins marqués. Je leur répondrai qu’il faut replacer ce système dans son contexte.
A l’écoute de cet album, j’ai senti que ce système possédait une bonne réserve en matière d’étendue de l’espace sonore. Il n’est pas forcément nécessaire de pousser le volume sonore pour bénéficier du contenu de l’enregistrement. En définitive, sur ce type de répertoire, la musique prend les proportions souhaitées. En outre, et c’est important de le mentionner, nous bénéficions d’une générosité et une image d’une stabilité irréprochables.
Les passages complexes sont délivrés avec un beau panache et une étoffe qui ne l’est pas moins. La montée en puissance de l’orchestration, les roulements de timbales, donnent ce sentiment d’une « prise en mains » qui ne laisse pas de place à l’approximation.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida
• 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela
Loin d’afficher un tempérament mollasson, cet « attelage » CABASSE n’est pas non plus le système qui affiche la dynamique la plus échevelée. Il a toutefois le répondant nécessaire pour affronter sans faillir toute forme « d’excentricité » liée aux musiques ne manquant pas d’énergie. Si on approfondit l’analyse, et que l’on isole les enceintes acoustiques Minorca MC40, nous nous apercevons que Abyss aurait mérité d’avoir ce surcroît de punch qui rend l’écoute encore plus vivante.
Que l’on se rassure : je n’ai pas réellement décelé de traces de traînage mettant à mal le complexe jeu de vibraphone qui sévit sur Valéria interprété par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida. Le déroulé des notes s’effectue avec un séquencement ordonné, sans anicroches ou autre forme de mollesse. Les grands écarts d’intensité de l’instrument, les brusques changement de tonalité sont bien maîtrisés. Les attaques de piano sont franches. Le jeu de contrebasse est lui aussi rigoureusement pris en charge. Pas de bavure ne vient entacher le plaisir de l’écoute.
L’album 11:11 de Rodrigo y Gabriela et son style flamenco ne démérite pas non plus dans ce test. Cependant la vigueur qui caractérise certains passages prend davantage de signification avec les seules enceintes Minorca MC40 qui réagissent au quart de tour et à la moindre sollicitation. Toute l’énergie contenue dans ce jeu diabolique de guitare trouvera une réponse hautement satisfaisante avec ces enceintes acoustiques au tempérament enjoué. Si l’amplificateur, toutes choses égales par ailleurs, ralentit un petite peu l’entrain, nous sommes bien loin d’une écoute ennuyeuse ou en manque de vivacité.
De surcroît, Abyss et Minorca MC40 s’accordent à faire preuve d’un excellent discernement entre les signaux de faible intensité et une masse orchestrale imposante, parfois complexe. Cela joue grandement en faveur de la cohérence générale et rend l’écoute, en tous points, enthousiasmante.
Séquence émotion – sens de l’expression
• Quiet Nights ~ Diana Krall (CD & vinyle)
• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani (CD)
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua (CD & vinyle)
• Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 (CD)
Se sentir bien avec la musique, avec les artistes, n’est-ce pas la finalité première d’un système audio. Je ne crois pas me tromper en précisant qu’avec cet ensemble CABASSE, l’objectif est atteint. Aussi, à titre personnel, j’avoue ne pas avoir boudé pas mon plaisir à l’écoute de ces quatre albums.
Des deux premiers, nous retiendrons cette faculté à tenir l’auditeur en éveil, pour ne pas dire en haleine. La superbe voix de Diana Krall ne laissera pas l’auditeur sur sa faim. Toute la substance de son répertoire est largement mise en évidence. Ceux qui recherchent une sonorité naturelle seront comblés. La reproduction d’ensemble est chaleureuse et la section vocale n’échappe pas à cette caractéristique. La diction est excellente, déliée : elle contribue à affirmer la présence de l’artiste dans la pièce d’écoute. Si Diana Krall joue incontestablement la carte de la séduction, il me semble que l’ensemble CABASSE ne se prive pas non plus de rendre la musicalité attrayante, sans cependant pencher vers des traits caricaturaux outranciers.
La petite formation orchestrale prend à son tour toute sa part dans cet objectif d’apporter une belle dose de bien-être. Nous retrouvons avec joie le son des frets de guitare, la « danse » du balai sur la caisse claire et l’absolue finesse des coups de cymbales. Ils viennent flatter l’oreille et apportent une petite dose de réalisme supplémentaire.
Si vous souhaitez vous évader vers d’autres contrées artistiques, CABASSE peut vous y aider car Abyss et Minorca MC40 saurons vous faire vibrer à travers le répertoire de Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien et Vincent Peirani. Il est toujours captivant de découvrir de nouveaux « horizons » musicaux avec un système audio qui « valorise » les instruments de musique et vous initie en quelque sorte à ce mélange de sonorités et plus généralement toute forme d’art musical.
L’écoute d’Esperanza ou de La Chanson des Egarés extraites de l’album Les Égarés toucheront les auditeurs les plus sensibles à la qualité des timbres tout comme à la façon dont les instrumentistes s’y prennent pour faire chanter leurs instruments de musique respectifs. Nous découvrirons la texture « conviviale » et le grain si particulier de la kora, la vibration de chaque corde qui vibre dans le temps et l’espace de manière claire et détachée. Vous vous laisserez facilement prendre au jeu du doux murmure de l’accordéon qui, avec le contrechant du saxophone, forment un duo absolument prodigieux sur le plan émotionnel.
Sans vouloir s’imposer dans la cour des plus grands, nos partenaires tiennent parfaitement leur rôle respectif de vecteurs d’émotions. Nous retrouvons l’esprit festif des « pages » qui illustrent la Folia de la Spania si chère à Gregorio Paniagua. Cette musique nous est présentée de manière colorée et un tempo enjoué qui fera le bonheur des amateurs du genre. Chaque instrument trouve une place nous permettant de situer la scène et de bénéficier d’une belle étendue de micro informations. De multiples percussions viennent agrémenter la partition. On se délectera de la sonorité des instruments baroques ou de ceux plus classiques. Pourtant bien présent et clairement audible, le clavecin ne brillera peut-être pas autant que souhaité de ses milles feux. Toutefois, le degré de résolution suffisamment poussé nous permettra de suivre sa ligne mélodique et les différentes intonations qu’il peut revêtir.
Heureusement, il n’en est pas tout à fait de même avec un Air Varié d’après Colombi par l’Ecole de Modèle 17ème Siècle qui figure sur ce CD test « Le son Plaisir » édité par Onkyo. Au contraire, le clavecin retrouve les couleurs qui font son charme. Sur ce thème où se côtoient le violon et le violoncelle baroques, nous bénéficions d’une reproduction bien modulée en parfaite osmose avec l’esprit musical du thème abordée. La palette de teintes est large, et l’on ressent aisément une interprétation « délicatement » orchestrée. Par ailleurs, le contact entre l’archet et les cordes du violon, celles du violoncelle baroque mettent bien en exergue le superbe grain de ces instruments de musique.
Enfin, je dois reconnaître que j’ai même été fasciné par le Kyrié de la Misa Criolla d’Ariel Ramirez – direction José Luis Océjo. Celui-ci s’écoute avec un « degré de persuasion » réellement prenant. Les chœurs ont une élégance vous permettant de communier avec la fantastique ferveur de ce répertoire. Il se passe dans le lieu d’écoute quelque chose d’insolite : une existence non dissimulée du soliste et de l’ensemble vocal. Ceux-ci mettent tout leur talent à votre disposition pour vous faire partager le meilleur d’eux-mêmes : un très bon point qu’il faut avoir à l’esprit !
Sortie casque
Etant pourvu d’une sortie casque en façade, autant aller jusqu’au bout de la démarche de ce test en effectuant une écoute en « milieu clos ». Le constructeur nous impose un format jack 3,5. Le casque AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z possède un connecteur adaptable 6,35 / 3,5 rendant possible cette expérience.
L’approche est dans son ensemble plutôt positive. A mon sens, il semblerait même que cette sortie casque soit un peu plus qu’une solution d’appoint. Cela signifie qu’avec un casque de bon niveau, nous pouvons tirer de bonnes substances avec des enregistrements qualitatifs.
Mettons-nous bien d’accord, cette sortie ne pourra nullement rivaliser avec les qualités d’un amplificateur pour casque séparé – d’ailleurs Abyss ne possède pas de sortie à niveau variable, interdisant à l’utilisateur d’avoir recours à un tel boîtier. Cependant, la section casque intégrée rend l’écoute globalement non dépourvue d’intérêt. Cependant, elle est assez différente de celle effectuée avec les enceintes acoustiques.
Le contact avec les interprètes, leurs instruments est convaincant, pourvue d’un réalisme significatif. Je relève une belle finesse sur le haut et le milieu du spectre et une bonne transparence. Si l’aspect onctueux est bien présent, le bas du spectre apparaît un peu plus « court » qu’avec l’utilisation d’enceintes acoustiques. Cependant, la définition est excellente sur la totalité du spectre audible. La scène sonore apparaît, elle aussi, moins ample sans toutefois démériter. Les effets stéréophoniques sont bien organisés. L’aspect tri-dimensionnel n’est peut-être pas aussi prononcé que souhaité, mais la notion d’aération est préservée. Cela plaide en faveur d’un confort d’utilisation de bon ton.
Conclusion :
CABASSE Abyss et Minorca MC40 : voici un système « découverte » plutôt convivial. Qu’il s’agisse de l’amplificateur intégré ou des enceintes acoustiques, la nature musicale se traduit par une forme de romantisme que je laisserai à chacun d’apprécier selon ses goûts et attentes.
Pris séparément ou conjointement, chacun de ces éléments fait bien son travail : le suivi mélodique est impeccable. Le déroulé musical s’opère dans une « atmosphère » douce et chaleureuse, légèrement ronde. De tempérament respectif équilibré, Abyss et Minorca s’expriment avec bonne précision. Ces deux références constituent assurément les bases d’un ensemble audio à la musicalité incontestable.
Prix amplificateur Abyss : 1690 € (07/2023)
Prix enceintes Minorca MC40 : 800 € la paire