L’édito de Lionel Schmitt
Bi-amplification ou double monophonie ?
Cet été, il a été question sur le forum d’un sujet souvent évoqué : l’apport musical de la bi-amplification. Tout d’abord, il faut déjà savoir que cette possibilité n’est offerte qu’aux possesseurs d’enceintes acoustiques dotées de 4 bornes de connexion, et dont le montage des filtres est effectué en parallèle. Avec un montage en série qui induit une seule paire de bornes, la connexion de deux blocs de puissance n’est pas possible.
Par ailleurs, et parmi les réponses apportées, il a été souligné qu’il n’est pas forcément opportun de mettre en oeuvre le principe de bi-amplification avec des produits ayant des caractéristiques différentes. En effet, des différences de déphasages en gain, temps de montée, et timbres musicaux pourraient donner des résultats » exotiques » et pour le moins mal équilibrés. Pour cette option, il est recommandé de choisir des blocs de puissance ayant les mêmes caractéristiques techniques et musicales. Plus généralement, il est préférable d’utiliser deux blocs de puissance que de rajouter un bloc de puissance à un amplificateur intégré, car il est difficile de savoir exactement comment va réagir le système. Sur le plan musical, et en veillant bien à l’homogénéité du montage, soit deux blocs de puissance de même référence et de même caractéristique, associés à un préamplificateur qui pourra lui, et le cas échéant être de marque différente, on arrive parfois à des résultats musicaux de qualité musicale supérieure. Selon les enceintes acoustiques utilisées, il n’est pas rare d’obtenir une meilleure luminosité générale, une bande passante subjective plus vaste, et registre grave mieux défini et plus profond.
Toutefois, en poussant l’expérience jusqu’au bout, on peut configurer le système audio en utilisant les blocs de puissance affectés à chaque canal – selon le mode monophonique. Dans ce cas de figure, l’apport se traduit par des résultats musicaux différents de la bi-amplification. Dans cette perspective, la scène sonore apparaît comme plus ample avec une meilleure séparation des canaux, mieux délimitée, un étagement des plans supérieur, et une meilleure aération de la scène sonore. Chaque » montage » offre un plus s’il est correctement élaboré. D’ailleurs, dans le cas d’une configuration double monophonique, la bande passante subjective a aussi tendance (selon les produits) à s’élargir subjectivement, ce qui me conduit à penser que ce montage pourrait s’avérer plus performant et plus séduisant qu’un montage en bi-amplification. Lors de démonstration ou d’écoute, je vous invite à faire des essais comparatifs si les produits s’y prêtent. Bonnes écoutes et bonne rentrée audiophile.
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