Basses, enceintes, caissons…
Chapitre 1 :
La reproduction des très basses fréquences a toujours été l’objet de recherches, depuis qu’on fabrique des enceintes…
La longue marche vers les basses fréquences
1 ) – Les ancêtres : Le baffle plan, la cheminée, les pavillons. On s’est aperçu bien vite qu’un HP à l’air libre ne pouvait pas reproduire les fréquences basses . En effet, quand l’avant du HP recule, produisant une petite dépression, l’arrière avance de son côté, produisant une surpression, positive, qui vient tout naturellement combler la dépression avant (et réciproquement), sauf s’il est de dimensions gigantesques … On a donc pensé à monter le haut-parleur dans un panneau plan empêchant l’onde arrière d’aller annuler l’onde avant. Par contre, aux fréquences plus élevées, donc pour les petites longueurs d’onde, les dimensions du panneau sont importantes face à la taille de l’onde.
Le baffle plan isole donc bien les deux faces du HP pour les fréquences médium et aigües ; mais pas pour les basses. C’était bien le cas pour les couvercles de tourne-disques des années 50-60 … En résumé, si on veut avoir des basses de cette manière (baffle plan) il faut un panneau de très grandes dimensions (plusieurs mètres). D’autres idées : Dès avant la guerre, certains ont contourné la difficulté en montant le HP dans une cloison. Plus du tout d’onde arrière ! Et on avait la bande passante maximale possible dans les basses (pour le HP choisi). Mais c ‘était tout de même moyennement pratique à installer, non ? Dans le même ordre d’idées, beaucoup ont utilisé la cheminée du salon pour y placer un baffle portant le haut-parleur (Cela risquait d’ailleurs faire une sorte de charge accordée … imprévue). Enfin le pavillon : Il a été utilisé dès avant l’utilisation du haut-parleur (pour amplifier le son du diaphragme du tourne-disques 78 tours), mais dans ce cas, comme avec un HP, son utilisation pour retransmettre les basses se heurte à des problèmes de dimensions : la taille de la « bouche », la sortie du pavillon, commande directement la fréquence la plus grave à reproduire. Pour les très basses fréquences, il existe à l’heure actuelle chez quelques passionnés (japonais surtout) des pavillons de plusieurs mètres carrés, remplissant en général tout le mur du fond . La « profondeur légère » des basses est différente de tout ce qui est créé par des HP seuls. Peu pratique également en appartement …
2 ) – Enceinte close ou bass-reflex : Dès que la hifi s’est lancée dans le grand public (au tout début des années 70), on a vu naître des enceintes permettant de descendre bas. Le bass-reflex à l’époque semblait plus « boom-boom » (sauf sur de très chères et très rares enceintes américaines ou japonaises).
A l’heure actuelle, l’immense majorité des enceintes est bass-reflex ; et cependant elles peuvent être tout à fait neutres et équilibrées.
3 ) – Enceintes asservies : On a vu apparaître (entre autres chez Philips) des enceintes dont le HP de basses était asservi au signal. Un comparateur, entre ce qui entrait dans l’enceinte (le signal musical) et ce qui en sortait réellement (un signal atténué dans les basses et à la courbe de réponse irrégulère), créait un signal de correction qui permettait de retrouver le signal d’origine à la sortie de l’enceinte. On obtenait des basses d’une ampleur et d’une neutralité stupéfiante pour la taille des enceintes : les petites bibliothèques Philips (de mémoire, 25 cm de haut) sonnaient comme des enceintes de 50 litres ; les plus grosses (60 cm de haut environ) comme des colonnes équipées d’un 38 cm ! (le rendement en moins). Malheureusement la taille insuffisante des pièces d’écoute (de mauvaises proportions en général), et l’emplacement peu correct des enceintes les ont gravement desservies, et l’essentiel des amateurs les ont abandonnées. Cette belle idée (l’asservissement) a également été bridée par des limitations techniques incontournables à l’époque : nécessité d’un signal de correction extrêmement puissant à certaines fréquences, donc tenue en puissance insuffisante du HP de basses, hélas (c’est là qu’est l’os). Pour ces raisons, on était obligé de plafonner la puissance de l’asservissement, au dessous d’une certaine fréquence qui dépendait essentiellement du haut-parleur (robustesse thermique et mécanique, élongation maximale possible…). De rares constructeurs produisent encore des enceintes asservies. … Appel aux constructeurs !
4 ) – Systèmes « triphoniques » : A la jonction des années 70-80 est apparue une nouvelle forme de chaîne : la chaîne « triphonique ». On avait remarqué que les grandes basses sont omnidirectionnelles ; d’où cette idée simple : utilisons de petites enceintes pour l’essentiel du son stéréophonique, et faisons reproduire les basses par un caisson ! C’était une idée nouvelle dans le grand public (on connaissait à l’époque les caissons de basses plutôt au cinéma).
Ce caisson pouvait en principe être n’importe où (omnidirectionnel) ; cependant on s’est aperçu qu’il s’intégrait mieux au reste s’il était placé entre les enceintes (meilleur respect de l’espace stéréo) L’idée d’utiliser un caisson avec une chaîne hifi n’a surgi à nouveau qu’avec le développement … du home cinema. A nouveau, on a vu des caissons en vente ! Et alors on a recommencé à essayer la bonne vieille solution 2 enceintes+caisson… On a d’ailleurs parcouru à nouveau toute l’évolution (amplis trop faibles, HP trop petits, enceinte du caisson trop légère…). A l’heure actuelle, on y voit plus clair. Les amplis sont adaptés à la dynamique à reproduire, les hauts-parleurs sont spécialement conçus pour fonctionner en caisson (élongation, tenue en puissance). De nombreux amateurs utilisent donc cette solution : 2 petites enceintes bibliothèques + caisson ou 2 petites colonnes + caisson. Cependant le relais n’est pas toujours facile à passer entre le caisson et les enceintes.
10/2005 |