AUDIOMAT ALPHA RC Origine : France Puissance :
ECOUTE Les tests d’écoutes ont été réalisés à domicile avec le lecteur YBA CD Classic Player 3, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles de modulation et HP ESPRIT Kappa et Aura, ALEF Libéro. Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. CD utilisés : CD test NAIM Sambler N° 6 – Schubert : Piano Trio No 2 in mi bémol majeur Op. 100 Andante con moto du D.929 ‘’ de Franz Schubert par le Trio Wanderer – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Quiet Nights par Diana Krall – Celtic Spectacular par Erich Kunzel – Music From The Epics par le l’Orchestre Philarmonique de Prague – Sonate Kk 87 ‘’ de Scarlatti interprétée au piano par Mikhail Pletnev – Requiem de Mozart sous la Direction de Herbert Von Karajan – Double Jeux par Laurent Korcia – Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek – Porgy and Bess de Gershwin / suite orchestrale dirigée par Frank Chacksfield, etc… Je remercie les concepteurs d’AUDIOMAT d’avoir mis à ma disposition cet amplificateur pendant trois mois afin de pouvoir réaliser en avant première en France ce tout premier banc d’essai. 1° – Découverte et premières observations Ayant bénéficié du premier exemplaire mis en service, il a fallu attendre quelques semaines pour que le produit soit rodé. On peut estimer qu’à partir d’une bonne centaine d’heures l’ALPHA commence à trouver ses marques et à « s’ouvrir » progressivement. Une fois rodé, je puis vous dire que le « petit dernier » montre bien qu’il appartient à la famille AUDIOMAT et m’a même fait l’effet d’une « bombe musicale », et cela s’entend dès sa mise sous tension. Charpenté, consistant, bien en chair, le message sonore apparaît comme évident à écouter. Dès les premières secondes d’écoute, on est littéralement plongé au cœur de l’œuvre musicale. Je note une spontanéité qui ne peut jamais être prise en défaut. Les orchestrations se mettent en place de manière logique et ordonnées et attirent immédiatement l’attention. Tout comme l’ARPEGE Référence 10, l’ALPHA se singularise par sa disponibilité, sa grande réserve d’énergie et sa belle envergure. Très à son aise en toutes circonstances et quelques soient les styles de musiques choisis, l’ALPHA place immédiatement l’auditeur dans des conditions d’écoutes optimales. Aucune approximation n’est à redouter : cet amplificateur répond à toutes les sollicitations, et passe toutes les épreuves que je lui ai infligé sans rouspéter, ni fléchir. Par ailleurs, le comportement à faible niveau d’écoute est indiscutable et appréciable : ainsi, vous pourrez bénéficier à tout instant d’une foule de détails et d’un nombre impressionnant de nuances. 2° – Timbres Le registre aigu C’est sans réelle surprise que nous retrouvons sur cette mouture un registre aigu « travaillé » et d’une finesse qui est aux antipodes de celles que l’on trouve très souvent sur les produits conçus et réalisés en Asie. Sur bien des points AUDIOMAT a souhaité ici être en conformité avec ce qu’il a l’habitude d’offrir aux audiophiles et mélomanes « exercés » ou exigeants, et c’est avec une joie immense que nous pouvons profiter de ce « magnifique » registre aigu qui donne aux violons cette sonorité si aérienne, lisse, affûtée, et dépourvue de toutes traces d’agressivité. Grâce à cette forme d’ouverture dans le haut du spectre, l’auditeur bénéficiera de tout ce que peut contenir un enregistrement bien réalisé. Comme tout AUDIOMAT qui se respecte, l’ALPHA a un sens de l’analyse poussé. De ce fait, dans certaines circonstances et lorsque les enregistrements apparaissent un tantinet brillants sur les fréquences les plus élevées, on pourra trouver la musicalité un peu « raide » sur le haut du spectre. Cette qualité d’analyse évoquée pourrait dès lors devenir un inconvénient avec des CD plus ou moins respectueux de la qualité des timbres. Mais, on ne peut pas tout avoir…. En tout état de cause, on retrouve avec bonheur le filé soyeux du violon de Laurent Korcia sur l’album » Minor Waltz » et le contact « bien établi » de l’archet de l’archet sur les cordes de l’instrument et cette précision qui rend l’écoute si naturelle, si réelle. Un grand bravo également pour la sonorité cristalline du carillon et les petites interventions d’un triangle qui viennent agrémenter les merveilleuses mélodies du CD ‘’ Dance Intro Internity ‘’ par Omar Faruk Tekbilek. Le registre médium Le registre médium délivre un « modelé » particulièrement séduisant que l’on appréciera sur les sections de cuivres (saxophones, trombones, bugles) mais également sur le jeu de violoncelle ou encore de piano. On savourera sans retenue le grain particulier et l’aspect « travaillé » qui débouchent sur une restitution très « propre », épurée, voir immaculée. Cette caractéristique s’apprécie aussi sur différents extraits vocaux, et à titre d’exemple, je peux citer le CD » Quiet Nights » par Diana Krall sur lequel on retrouve la voix suave de l’artiste s’exprimant avec une grande intelligibilité et une remarquable diction qui riment avec un perfectionnisme relativement rare. L’orchestration à la fois sobre et nuancée met cette voix en valeur, autour de laquelle on perçoit sans difficultés un grand nombre d’inflexions et de variations qui donnent davantage de « piment » et de sens à l’interprétation. Ce registre médium, de toute beauté, constitue l’épine dorsale de tout ce qui a trait au côté vivant de la musique. On l’appréciera notamment au travers de l’excellent ‘’ Dance Intro Internity ‘’ par Omar Faruk Tekbilek duquel s’échappent d’intenses émotions et des « parfums » très naturels, d’une remarquable authenticité, tels que ceux perçus au travers du jeu de flûte et la reprise de souffle du musicien clairement audible, de celui du oud, ou des multiples percussions d’une pureté étonnante. Le registre grave Le registre grave tient à son tour ses promesses et, de facto, pourra tenir la comparaison avec d’autres amplificateurs à tubes comme à transistors de même catégorie et de prix similaires, voir de catégorie et de prix supérieurs. Légèrement moins profond que celui de l’ARPEGE Référence 10, ce registre grave n’apparaît jamais coincé ou écourté. Il se distingue par une densité réaliste, et, de surcroît, il explore les soubassements avec une fermeté notable. Le côté organique s’apprécie à chaque instant, à chaque note, et plus particulièrement sur les lignes de contrebasses et basses électriques qui sont toujours bien tendues et d’une impeccable lisibilité. Ce registre grave montre aussi ses aptitudes sur les percussions qui se veulent « pleines » et fort bien détourées, sans bavures ou autres formes d’approximation. La remarquable assise donne beaucoup de crédit à leur restitution et à la matière utilisée que sont des peaux de tambour d’origine animale. 3° Fluidité – homogénéité – cohérence On retrouve avec bonheur la superbe précision du violon de Laurent Korcia (‘’ Double jeu ‘’), doublée d’une douceur et d’une fluidité qui permettent à l’auditeur de savourer le contact de l’archet sur les cordes de l’instrument. Grâce à un circuit sérieusement pensé et éprouvé et à des composants minutieusement choisis à l’écoute, l’ALPHA fait réellement des prouesses sur les harmoniques évoquées quelques lignes plus loin. Pour ma part, j’ai retrouvé un grand nombre de points de convergence avec les autres produits AUDIOMAT, et j’ai apprécié à sa juste valeur cette musicalité fluide, douce, bien ordonnancée, et formidablement orchestrée. Le lien entre les fréquences basses et aigües est magistralement « réalisé » avec des enchainements qui s’opèrent naturellement et beaucoup de liberté. On remarque instantanément l’homogénéité entre les registres qui témoigne d’une cohérence d’ensemble sans faille; je veux dire par là qu’aucun registre et aucune fréquence ne sont privilégiés. Aucun « creux », aucune « bosse », aucune forme de « décrochage » sur les grands écarts de dynamiques ne viennent perturber l’audition. Les montées en puissance se déroulent avec facilité : on peut donc être assuré d’obtenir une linéarité parfaite quelque soit le niveau d’écoute requis. 4° Transparence – sens de l’ouverture Légère, aérée, et teintée d’un « sacré » tempérament, la musique s’échappe de vos enceintes acoustiques avec une liberté d’expression réellement plaisante à entendre. Une fois à bonne température, l’amplificateur ALPHA se singularise par sa « disponibilité » et sa bonne humeur. La suite orchestrale ‘’ Porgy And Bess ‘’ de Gerschwin nous indique que cet amplificateur sait « faire dans la dentelle », qu’il travaille en quelque sorte sur mesure, et sait s’adapter à chaque extrait musical. Mille subtilités et le même nombre de nuances montrent que cet amplificateur a un goût prononcé pour la finesse. Les coups de cymbales sont clairement définis, le banjo qui ponctue la phrase musicale est bien mis en valeur, et quelques notes de flûtes traversière viennent « planer » au-dessus de la masse orchestrale et nous enseigne oh combien la musique respire, et oh combien la transparence incarne un véritable « crédo » cher aux concepteurs de cette électronique de dernière génération. Sur le plan des harmoniques, les mélomanes seront particulièrement sensibles à une extinction irréprochable des notes dans le temps et l’espace : l’ALPHA se fait un malin plaisir à prolonger le temps nécessaire ces notes de musique sans qu’aucune coupure malicieuse ne vienne nuire à la richesse d’expression, toute particulière pour un amplificateur de ce prix. Cela est très perceptible sur les petites percussions telles que les clochettes, les carillons, les cymbales, mais aussi sur les instruments de musique tels que le piano ou la contrebasse. L’approche musicale d’ensemble est basée sur la vivacité : elle demeure toutefois toujours naturelle, prenante, poignante, enthousiasmante, irrésistible, et elle invite simplement d’auditeur à déguster les meilleures œuvres en sa possession en toute sérénité, sans que celui-ci n’ait à se poser de questions métaphysiques, techniques, ou philosophiques. 5° Scène sonore – dynamique – réactivité – rigueur Question dynamique, je vous prie de croire que l’ALPHA « en a sous le pieds ». Grâce à son alimentation sérieusement pensée et savamment réalisée, la réserve en énergie lui permet de driver correctement les enceintes acoustiques de rendement 89 à 90 dB et divinement celles de sensibilité supérieure sans qu’aucun fléchissement ne soit relevé. Ainsi, l’ALPHA est armé pour donner une dimension réaliste à un Requiem (celui de Mozart par Karajan par exemple), ou à ensemble orchestral que je qualifie de « puissant » tel que celui conduit par Erich Kunzel sur l’album ‘’ Celtic Spectacular ‘’. Cet amplificateur a également un « répondant » lui permettant de faire face à de grands écarts de dynamique qu’il gère d’une main de maître. Sur ces points précis, l’ALPHA n’a pas à rougir devant les prestations de son grand frère l’ARPEGE Référence 10. La scène sonore, quant à elle, est suffisamment ample et étoffée pour remplir une pièce d’écoute de dimension de petite à moyenne dimension (voir de grande dimension) avec des enceintes acoustiques de taille compacte ou des colonnes. Les effets stéréophoniques et le milieu de la scène sonore permettent à l’auditeur d’appréhender aisément le contour de chaque instrument de musique et de chaque phrase vocale. L’auditeur attentif, de surcroit exigeant, pourra à sa guise se plonger dans une ambiance musicale d’une dimension artistique vraisemblable, lui permettant ainsi de goûter aux meilleurs enregistrements disponibles à l’heure actuelle (vinyle, CD, dématérialisé). La sensation d’espace est en conformité avec celle de la prise de son, ce qui nous autorise à être en phase avec l’endroit et les conditions de la prise de son : enregistrement public ou studio, lieu confiné ou au contraire spacieux. L’étagement des plans est bien marqué, et l’on distinguera sans peine chacun d’eux de manière claire et audible. Sur un grand orchestre, chaque instrument ou groupe d’instrument prend sa place qui la été assignée : les violoncelles, les contrebasses, et les percussions se placent en bas de la scène – les cuivres, les chœurs, les instruments d’accompagnement se placent à un niveau médian, tandis que les violons et altos viennent coiffer l’ensemble de façon aérienne. La reconstruction du cadre sonore s’effectue spontanément et logiquement nous permettant de distinguer les différents et les nombreux contrastes d’une prise de son impeccablement réalisée. Par ailleurs, chez AUDIOMAT, il y a une règle d’or : sa capacité à réagir vite et bien. Cet intégré n’échappe pas à cette règle et répond « présent » à toutes les sollicitations sans l’ombre d’une hésitation. Sa rigueur, il la démontre à chaque instant, sur chaque note, avec chaque instrument ou chaque voix. Les charges ou orchestrations ne lui font pas peur. L’ALPHA se montre agile comme un félin et à ce titre j’ai remarqué que chaque inflexion d’une ligne de contrebasse ou d’un jeu de piano étaient maîtrisées avec une souplesse extraordinaire – voici encore un trait de caractère commun à l’ARPEGE Référence 10. Enfin, j’ai particulièrement savouré la texture organique du piano et celle de la contrebasse qui animent ‘’ Valéria ‘’ interprétée par le Modern Jazz Quartet. Le poids et les impacts de chaque note de musique ainsi que les différentes modulations et le tempo bien rythmé nous convient à accompagner la phrase musicale en tapant du pied. 6° Communication avec l’auditeur Au terme de près de trois mois d’écoutes intensives, je peux attester que l’ALPHA a une belle personnalité. Avec lui, la musique sera en permanence à vos côtés. A l’instar des autres produits AUDIOMAT, le « petit dernier » a du tempérament. Cette personnalité exprime en définitive celle des interprètes. L’écoute de ‘’ Piano Trio No 2 en mi bémol majeur Op. 100 Andante con moto du D.929 ‘’ de Franz Schubert prend littéralement l’auditeur aux tripes. Le jeu franc et saccadé du piano est d’une rectitude sans failles. Il donne le ton grâce à un tempo réglé à la perfection. Le pianiste, en virtuose impeccable, tisse une tapisserie sonore riche et dense dont la rutilance sert de « support velouté » pour les interventions du violoncelle qui joue la mélodie principale et occupe une place privilégiée. Ce violoncelle délivre quelque chose de bouleversant dans la mesure où le « volume » de l’instrument, sa présence, ses teintes, sa présence paraissent réalistes. De plus, l’interprète se fait aussi un malin plaisir à soigner son jeu. J’ai eu le souffle coupé lorsque j’ai entendu les vibratos du musicien plaquant les accords sur le manche de son instrument avec une dextérité peu banale. On retrouve ces mêmes sensations sur le jeu de violon dont l’archet glisse avec brio sur les cordes de l’instrument dont la « saveur » éclatante et la couleur boisée sont d’une authenticité déconcertante. Sur cet extrait de musique, le Trio Wanderer met réellement tout son talent au service du mélomane et assure une communion totale entre Franz Schubert et l’auditeur : en ce sens cet amplificateur assure à son niveau cette mission avec une belle ferveur. La communication est poussée à un degré tel que l’on sent son cœur battre du début à la fin de l’extrait musical, car l’ALPHA s’emploie à tenir en haleine son « public » tant l’émotion est extrême du début à la fin. Le bouquet final revient à différents extraits de ‘’ Music From The Epics ‘’ interprétés par l’Orchestre Philarmonique de Prague et Chœurs. Je dois avouer que je me suis régalé à l’écoute de ‘’ Masada ‘’ ou encore le Carmina Burana de Karl Orff. La musique jaillit spontanément des enceintes avec une fougue qui vous mêle totalement au flot orchestral. Au travers de ces thèmes, cet amplificateur se montre royal ; que dis-je impérial dans la mesure où il « sonne » juste et vrai avec une reproduction en trois dimensions réellement somptueuse. Les chœurs sont tout simplement splendides et offrent un excellent contraste avec l’orchestration énergiquement rythmée par des percussions simplement « poignantes » et des sections de cuivres à la sonorité retentissante qui procurent d’immenses sensations de bonheur. Conclusion : Digne héritier de la lignée des mythiques réalisations AUDIOMAT, l’ALPHA a peu de choses à envier à ses grands frères, et encore moins à la concurrence Asiatique à laquelle il fait un joli pied de nez – musical, cela va sans dire ! Oui, l’ALPHA sonne de façon magistrale, et il chante comme pas un, pour un prix à faire pâlir certaines réalisations « exotiques » – d’autant que sa conception et sa réalisation sont intégralement effectuées en France. L’ALPHA est donc une très grande réussite car il délivre une musique à la fois enjouée, musclée, vivante, et enthousiasmante. Une très grande réussite à recommander !
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