Lecteur numérique CD – SACD – DAC – STREAMER
Origine : Grande–Bretagne
Assemblage : Asie
Réponse en fréquences : 10 Hz à 20 kHz ± 0,5 dB
Taux de distorsion à 1 kHz : < 0,0008 %
Rapport signal / bruit : 118 dB
Niveau de sortie (0 dB) : asymétrique 2,2 Vrms, symétrique 4,5 Vrms
Impédance de sortie : asymétrique 47 Ω, symétrique 600 Ω
1 sortie analogique RCA
1 sortie analogique XLR
1 entrée numérique coaxiale RCA
1 entrée numérique optique
1 entrée numérique USB 2.0 haute vitesse (480 Mb/s)
1 port Rj45 Ethernet 10 / 100 Mb/s
1 sortie numérique coaxiale RCA
1 sortie numérique optique
Lorsque l’on est à la recherche d’un lecteur CD, ARCAM n’est peut-être pas la marque à laquelle, spontanément, on songe. C’est encore moins vrai si l’on souhaite opter pour une source en capacité d’exploiter les (rares) éditions SACD, d’autant que la marque Britannique ne propose plus qu’un seul lecteur capable de « rendre ce service ».
En revanche, le choix du CDS 50 prend tout son sens si l’on souhaite une source numérique pluridisciplinaire capable d’exploiter à la fois les supports matérialisés CD et SACD ainsi que les « supports » dématérialisés.
Aussi, ce lecteur s’adresse à la fois aux amateurs de supports de la vieille école et à ceux qui ne souhaitent plus manipuler les galettes irisées. Finalement, le modèle CDS 50 est un lecteur numérique flexible.
Certes avec sa présentation sobre, plutôt austère et sa fabrication industrielle de type asiatique, on ira pas forcément de prime abord vers ce lecteur. Cependant, l’habit ne faisant pas le moine, et pour un tarif plutôt accessible, cette source peut cacher son jeu.
La face avant regroupe l’essentiel des commandes relayées par une télécommande classique. Un écran matriciel de couleur bleue nous donne tous les renseignements indispensables sur le fonctionnement de l’appareil.
Techniquement ARCAM s’inspire de son expérience acquise au fil des années et des moutures qui ont précédé ce modèle. Pour la section numérique, la performance est facilitée par l’utilisation du DAC ESS Sabre 9038, ainsi qu’un soin apporté à l’ajustement précis de l’horloge interne.
Plutôt à la pointe de la technologie, le CDS 50 est en mesure de traiter les signaux jusqu’à 32 bits / 384 kHz. Il prendra facilement en charge les formats audios encodés jusqu’à 24 bits / 192 kHz, tels que les fichiers FLAC et WAV, ou les plus communs MP3 et WMA, entre autres.
Mais, nous n’en saurons pas davantage notamment sur la provenance du mécanisme de lecture encapsulé dans un boîtier totalement hermétique. Pour l’alimentation, visiblement le constructeur s’appuie sur un procédé à découpage.
Le panneau arrière nous indique que le CDS 50 possède un étage de sortie analogique symétrique (ou assimilé) comme peuvent en témoigner les connecteurs XLR, au demeurant complétés par de traditionnels fiches RCA.
Nous y trouvons également deux entrées numériques : une coaxiale S/PDIF, une optique, auxquelles s’ajoutent une entrée USB et un port Ethernet Rj45. Une prise Bluetooth autorise l’interface Wifi. Quitte à donner un peu plus de souplesse à l’utilisateur, ce lecteur bénéficie d’une sortie numérique optique et une sortie coaxiale S/PDIF.
Son port USB A Host accueillera un périphérique de stockage externe par exemple, et ses modules Ethernet et Wifi ouvrent la porte aux protocoles AirPlay, Chromecast et au streaming. Nous aurons aussi accès aux radios internet, Qobuz, Deezer et Tidal.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués en auditorium dans un contexte un peu particulier avec les éléments suivants :
– Amplificateur pour casque REGA Ear
– Casques AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z & ATH-A1000Z
– Câbles de modulation YBA Glass
En complément, quelques essais ont été effectués au fil de l’eau en mode lecteur réseau avec l’amplificateur ARCAM SA20 et enceintes acoustiques MONITOR Audio séries Bronze et Silver.
• SACD sélectionnés : Frederick Fennell conduct the Music of Leroy Anderson – Celtic Spectacular ~ Erich Kunzel & Cincinnati Pops Orchestra – Notenbüchlein für Anna Magdalena Bach de Jean Sébastien Bach ~ Tragicomedia Directed by Stephen Stubbs (édition Esoteric SACD) – Ouvertures Ludwig van Beethoven ~ direction Sir Colin Davis / Symphonie Orchester des Bayerischen Rundfuks (édition Esoteric SACD) – Mozart : Concertos pour piano ~ Sir Clifford Curzon au piano & English Chamber Orchstra – direction Benjamen Britten (édition Esoteric SACD).
• CD sélectionnés : Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Barry Lindon ~ bande originale du film – Naim CD test Sampler N°6 – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Jazz på svenska par Jan Johansson – Quiet Nights ~ Diana Krall – Les Marquises ~ Jacques Brel – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Saint Kilda Wedding ~ Ossian – Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua.
Conditions d’écoute
Le but initial de cet exercice était de procéder à l’analyse de plusieurs casques d’écoute, incluant AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z & ATH-A1000Z dont il sera question par ailleurs dans un banc d’essai respectif. Ne possédant pas de sortie casque, ce lecteur a été soumis aux tests d’écoute en lui associant un amplificateur casque qui a fait ses preuves : REGA Ear.
L’écoute au casque est une bonne méthode pour cerner le tempérament musical d’une source. En effet, et quoiqu’en pensent les « anti-casques », l’auditeur s’affranchit totalement des contraintes d’une pièce d’écoute et ses aléas d’une part, et se trouve en prise directe avec les musiciens, leurs instruments, le studio d’enregistrement ou la salle de concert.
Dans cette perspective, vous aurez aussi compris que le choix de l’amplificateur casque et du casque revêtent aussi toute leur importance.
Les essais ont essentiellement porté sur l’écoute de CD et SACD et, plus accessoirement en mode lecteur réseau.
Philosophie musicale & esthétique sonore
Ne nous y trompons pas, dans ces conditions d’écoutes, j’ai été immédiatement confronté à une reproduction particulièrement limpide. Le dosage des différentes fréquences laisse paraître un équilibre subjectif irréprochable sur toute la gamme de fréquences audibles. Pour tout dire, le CDS 50 met instantanément l’auditeur en confiance et à l’aise.
La nature des timbres est plutôt naturelle en mode CD. Avec un support SACD, on gagne en véracité des timbres notamment sur les fréquences élevées et médium. Même si nous sommes un peu loin des performances procurées par les lecteurs de référence ESOTERIC et dCS, nous obtenons avec les deux supports une reproduction agréable, nette et précise. Beaucoup de détails viennent rapidement « flatter » l’oreille. En tout état de cause, ils ne sont jamais masqués ou confus.
Nous pourrons discerner le minuscule tintement d’un triangle, la franchise d’un coup de cymbale, ou le contact de l’archet sur les cordes d’un violon.
Le registre grave, quant à lui, ne descend pas forcément très bas. Il ne semble pas pour autant être écourté. Les octaves les plus basses d’un piano ont le poids et la texture attendus. On pourra même se réjouir de la sonorité de la contrebasse ou de la basse électrique. Le suivi des notes est impeccablement reproduit, sans bavures, ni bourdonnement. Avec une écoute au casque, ça ne pardonne pas !
En mode lecteur réseau, je dois souligner que je n’ai pas été outre mesure totalement enthousiasmé, mais j’avoue ne pas avoir approfondi la question.
Transparence – fluidité
Je peux attester que ce lecteur est linéaire sur l’étendue de la gamme de fréquences. Pas de creux ni bosses ne viennent perturber l’agréable déroulement des phrases musicales. L’écoute se montre « confortable », docile même : la section numérique et l’étage de sortie analogique font un bon travail d’analyse. Cela permet au lecteur de donner un éclairage sur un bon nombre de micro détails. Je peux même faire un focus sur un degré de transparence que je n’aurais pas forcément soupçonné de prime abord.
Le support CD 16 bits / 44,1 kHz étant ce qu’il est, j’aurais pu m’attendre à une certaine dureté avec certains enregistrements. Il n’en est rien, l’écoute est toujours douce et faire preuve d’une belle fluidité sur tout type de musiques et d’instruments de musique. Les tests en SACD confirment ce comportement sur ce point d’une part, la supériorité du support en lui-même et la capacité du lecteur à extraire le surcroît d’informations contenues, d’autre part.
Capacités de réaction – dynamique
Ceux qui recherchent une source dynamique pourront compter sur ce lecteur CD / SACD. Quel que soit le support matérialisé ou dématérialisé, le CDS 50 se distingue par une bonne énergie, une réactivité et une vigueur réelles. Ces caractéristiques peuvent se vérifier sur la Sarabande de Haendel extraite de l’album CD Barry Lindon ~ bande originale du film. Nous y trouverons ce très beau panache sur les différents extraits de l’album SACD Celtic Spectacular ~ Erich Kunzel.
Sans pour autant apparaître hyper démonstrative, la reproduction musicale se veut aussi consistante : les percussions sont restituées avec beaucoup de matière. L’intensité des impacts démontrent que ce lecteur a un sens inné pour impulser une dose de vivacité dont on ne se plaindra pas.
Plus généralement, tous les instruments gravitant dans les fréquences médium et grave ont du corps et une matière crédible. Ils ont le répondant nécessaire pour accompagner et mettre en valeur des extraits musicaux dynamiques, ou dit plus simplement, vivants.
Scène sonore – spatialisation
Là où le CDS 50 surprend, c’est par la structure de la scène sonore qu’il délivre. L’écoute au casque démontre une reproduction d’une belle ampleur et aérée. La scène sonore est réellement bien structurée avec une série de reliefs d’autant plus appréciable avec les SACD qu’il prend en charge de manière appréciable.
Dans ces conditions d’écoutes, le phénomène de spatialisation se fait remarquer. Les écoutes se matérialisent par une ampleur remarquable. Inutile de pousser le volume sonore pour bénéficier d’une reproduction holographique, aérée, d’effets stéréo bien marqués, complétés d’une bonne substance sur les informations centrales.
Cette source ne donne certes pas dans le démonstratif, mais s’attache à faire bénéficier à l’auditeur de toute la substance des instruments de premier et de second plan. L’aspect délié et panoramique nous permet d’avoir également accès au contenu des instruments ou voix relégués au troisième plan par le jeu d’une prise de son plus ou moins bien réalisée.
Sur les très bons enregistrements de type SACD, entre autres, ce lecteur a le mérite de mettre en lumière une série de reliefs pas toujours évidents à cerner avec d’autres sources numériques concurrentes, qui, habituellement, ont pignon sur rue.
Séquence plaisir – sens de l’expression
• Notenbüchlein für Anna Magdalena Bach – Jean Sébastien Bach ~ Tragicomedia Directed by Stephen Stubbs (édition Esoteric SACD )
Notenbüchlein für Anna Magdalena Bach tirée des rééditions Esoteric SACD s’écoute au casque religieusement. Le CDS 50 se paie le luxe d’avoir une bonne assurance pour tirer le meilleur parti des SACD. Par son degré d’analyse, il nous révèle sur série d’interprétations vocales et orchestrales remplies d’émotions, éblouissantes, toniques.
On y ressent parfaitement la maîtrise de l’interprétation et la technicité de chacun des musiciens, ce qui n’est pas un moindre des compliments à formuler à son endroit. Finalement, ce lecteur place le curseur haut sur le plan de l’expressivité. La présence des musiciens et de leurs instruments à vos côtés apparaît bien réaliste.
Les « tendances » musicales sont fort bien ressenties : qu’il s’agisse d’extraits envoutants, joyeux, légers, ou mélancoliques, notre compétiteur sait faire preuve de discernement. Son comportement est nuancé en fonction de chaque style de musique. Jamais monotone, fade ou plat, chaque instant se concrétise par quelque chose de nouveau, une emprunte musicale permettant de goûter pleinement à l’interprétation.
Un bon point aussi pour le détourage des instruments et des voix ainsi que sur la gestion des harmoniques prises en charge avec une belle méticulosité afin de s’approcher au mieux d’une forme de véracité musicale.
• Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music (CD)
En mode CD, je n’ai pas eu de doutes non plus sur les possibilités de faire « vibrer » l’auditeur. L’ARCAM fait honorablement son travail, et peut-être même un peu plus. Cet appareil ne voit pas les choses de loin. Au contraire, il s’applique à vous immerger dans l’ambiance Cotton Club qui nous est proposée par ce Swing Band au tempérament enjoué.
La prise de son mi-Live mi-studio réalisée par Passavant Music est impeccablement réalisée. Le CDS 50 nous invite à partager l’enthousiasme avec lequel les musiciens exercent leur art. Nous sommes dans un environnement plutôt convivial, chaleureux, avec quelques invités qui tapent dans leurs mains pour accompagner le déroulé musical ou qui applaudissent à la fin de chaque intervention. La texture des cuivres est rutilante, bien huilée, jamais agressive. Le jeu de contrebasse est délicieux. La rythmique au drums en est même étonnante, si on en juge par les coups de cymbale nets et précis et jeu de balai sur la caisse claire, d’une belle élégance.
Grâce à ce lecteur ARCAM, je crois que le CD et le SACD sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Ils vous (nous) réservent encore et toujours de belles surprises.
Conclusion :
Beaucoup hésitent à laisser de côté leurs CD et dans une moindre mesure leurs SACD au profit d’une source dématérialisée. ARCAM propose une solution souple qui permet d’avoir accès à tous les types de supports numériques. Aussi, le CDS 50 répond pleinement à cette demande.
Sur le plan musical, c’est globalement une réussite et plus particulièrement en mode SACD où ce lecteur apporte une véritable valeur ajoutée. Pour l’acquisition d’une source numérique, songez à ce lecteur multi format et n’hésitez pas à vous déplacer pour l’écouter.
Prix : 1050 € (02/2022)