APURNA™ Apogée
Origine : France
Amplificateurs monophoniques à transistors
Puissance : 2 x 230 watts rms / 8 ohms
Puissance : 2 x 460 watts rms / 4 ohms
Bande passante : DC 0 Hz à 475 kHz (-3 dB) à 1 watt
Bande passante : DC 0 Hz à 190 kHz (-0,1 dB) à 1 watt
Bande passante : DC 0 Hz à 60 kHz (-0,1 dB) à 230 watts
Taux de distorsion : 0,002 % (1 kHz – 1 watt)
Rapport signal / bruit : > 120 dB
Facteur d’amortissement : > 480 sous 8 ohms
1 entrée haut niveau RCA
1 entrée haut niveau XLR
Option préamplificateur intégré
4 entrées haut niveau RCA (optionnelles)
1 entrée haut niveau XLR (optionnelle)
1 sortie HP : WBT-0702.01 dorée à l’or fin
Deux nouvelles étoiles sont nées !
« Deux bateaux descendaient deux rivières capricieuses. Leur voyage dura quatre ans…. Parfois, le bon courant les portaient dans l’air sain des arbres penchés sur les rives, parfois il fallait souquer ferme pour déjouer les pièges des marécages, de l’eau dormante, ou des rapides. Il aura fallu parfois mettre au sec pour calfater, remâter ou recoudre et prévoir les escales nécessaires pour faire le point. Mais jamais, il ne fallut changer d’équipage. Un jour de vent favorable, un jour où la brume laissa sa place au soleil, les deux bateaux arrivèrent au confluent ou les deux rivières brassent leurs eaux. Ils décidèrent alors de s’unir en un seul navire baptisé APURNA ! » (*)
C’est cette vision imagée que m’inspire cette nouvelle aventure musicale. A bord de ces deux bateaux, à la « manœuvre » : Catherine et Franck Borne qui mirent toute leur énergie pour concevoir une marque, et des produits totalement inédits.
Dès le départ le cap fut fixé : nous faire entrer dans un univers musical et visuel…..différents. Concevoir et réaliser un (des) produit(s) musicaux est une chose. Qu’ils revêtent de surcroît une esthétique, une finition, qui touchent la sensibilité de chacun d’entre nous en est une autre, une esthétique unique. Il fallait y penser !
APURNA, c’est avant tout une « affaire » de famille, une « affaire » de passion, une affaire d’affection pour la reproduction musicale ultime. Entièrement conçus et fabriqués en France à la main, les électroniques APURNA embarquent les dernières innovations utilisées dans les domaines aéronautique et spatial, que ce soit au niveau du choix des composants que du modèle d’intégration, avec l’utilisation de circuits imprimé 6 couches, 70 microns de cuivre, ayant une faible constante diélectrique et une perte minimale « low CTE ».
L’univers d’APURNA se compose de trois « collections » : la gamme Soprano, la gamme Evidence, la gamme Apogée.
C’est la gamme Apogée en configuration « intégré » qu’il m’a été offert d’analyser et d’écouter. Ces deux amplificateurs sont le fruit d’un rêve qui devient désormais une réalité que je vous invite à partager au travers cette présentation détaillée et de mes impressions d’écoutes.
Intégration soignée et très compacte
La conception globale des amplificateurs APURNA™ a été réalisée dans les règles de l’art à l’aide de matériaux nobles. L’intégration est très compacte et a été étudiée dans les moindres détails. Tous les éléments constituant l’intérieur de chaque amplificateur ont été organisés afin de garder un flux logique et le plus direct possible des différents signaux, ce qui a permis de minimiser l’utilisation de câblages filaires. Les concepteurs ont ainsi obtenu une meilleure immunité aux bruits parasites (EMI/RFI) et une fiabilité éprouvée. Les câbles qui relient habituellement des différentes cartes ont été remplacés par des composants de type « barre-bus » en laiton avec finition nickel et or fin 24 carats pour la « Collection » Apogée qui fait l’objet de la présente analyse. Toutes les cartes ont une finition nickel/or électrolytique, et toutes les soudures sont inspectées une à une sous binoculaire.
L’intérieur des amplificateurs APURNA™ est entièrement étanche à la poussière, ce qui garantit une absence totale d’accumulation de particules indésirables au cours du temps, impliquant une très grande fiabilité et une parfaite neutralité des timbres à chaque moment d’écoute.
L’enveloppe mécanique du châssis est conçue en un seul bloc d’aluminium afin d’assurer une rigidité absolue et de lutter contre les vibrations parasites. Un dispositif spécifique a été développé avec l’utilisation de quatre colonnes massives permettant la superposition jusqu’à cinq amplificateurs (configuration multicanal).
Aucune vis de fixation n’est apparente à l’extérieur des amplificateurs APURNA™, d’où une ligne très épurée du design. Tous les écrous borgnes de fixation interne ont une finition en or fin 24 carats.
Entrée secteur et alimentation
Les amplificateurs APURNA™ sont équipés d’un filtre secteur de dernière génération, fonctionnant simultanément en mode commun et en mode différentiel, permettant de supprimer tous les signaux indésirables provenant du réseau secteur. Il en résulte une sinusoïde exsangue d’impureté attaquant les deux transformateurs toriques de fabrication Française. Réalisés sur cahier des charges APURNA™, ces derniers sont équipés d’un écran électrostatique entre les primaires et les secondaires.
Cette entrée secteur est insensible à l’ordre de branchement de la phase qui est gérée en interne dans l’amplificateur.
L’alimentation linéaire des amplificateurs APURNA™ a été développée avec la volonté de pouvoir délivrer une puissance suffisante afin d’accompagner toutes les technologies d’enceintes acoustiques y compris les plus complexes à mettre en oeuvre.
Cette alimentation est de type symétrique pour chaque alternance positive et négative, avec l’utilisation de diodes de redressement ayant un temps de recouvrement ultra-rapide (tr=35ns). Ceci permet de minimiser la création d’harmoniques indésirables sur les alimentations des tensions continues de l’amplificateur.
Le taux de réjection à 100Hz (double alternance) est d’environ -90dB. Deux transformateurs de 550VA chacun blindés sont intégrés dans le châssis très rigide pour la Collection Apogée. Un système de purge automatique a été créé lors de la mise en arrêt de l’amplificateur, pour les fortes capacités de filtrage (au total 360 000 μF); l’objectif est d’éviter un effet « mémoire » lié à ces composants, et d’altérer leur valeur intrinsèque dans le temps.
La puissance au service de la pureté du son
L’étage de sortie des amplificateurs APURNA™ est constitué de transistors bipolaires avec une configuration push-pull travaillant en classe AB. Celui-ci peut délivrer une puissance de 230 Watts RMS sous 8 Ω et 460 Watts RMS sous 4 ohms. Cet étage de sortie dispose d’une résistance interne très faible. Son facteur d’amortissement est supérieur à 480 pour une charge de 8 ohms.
Une grande réserve d’énergie est disponible et constante. Elle est capable de fournir instantanément un courant impulsionnel de 75 ampères dans l’enceinte, ce qui représente une puissance de 4500 Watts. Cette disponibilité d’énergie permet d’obtenir une très grande dynamique, avec une superbe aération du spectre reproduit. Il en résulte une très grande ouverture de l’image sonore, et chaque instrument est à sa place dans l’espace de restitution.
Ces amplificateurs sont dotés d’une bande passante étendue et sont capables de restituer le signal à partir du continu (DC) jusqu’à 475 kHz à une atténuation de -3 dB, ce qui correspond à une diminution de la tension en sortie de 30% à cette fréquence maximale. Mais ils sont aussi en capacité de restituer une bande passante de 0Hz (DC) à 60kHz pour une puissance de 230W RMS sous 8 Ω, à une atténuation de -0,1 dB, ce qui correspond à une diminution de la tension de sortie de 1% à 60 kHz.
De ce fait, et grâce à cette bande passante très étendue, le spectre audible qui s’étend de 20Hz à 20kHz sera restitué dans son intégralité sur un plateau avec une atténuation nulle de 0dB, aucune perte de niveau ne sera effective dans toute cette bande de fréquences, et même au-delà.
Grâce à son taux de distorsion extrêmement faible de 0,002% à 1 kHz – 1W (pondération A) et à l’utilisation
de composants très haut de gamme, les amplificateurs APURNA™ restituent un signal avec une très grande linéarité quelle que soit la puissance transmise dans l’enceinte acoustique.
Un effort particulier a été déployé afin d’obtenir un rapport signal/bruit exceptionnel pour un amplificateur intégré analogique. Celui-ci est inférieur à -120dB (A).
Les amplificateurs APURNA™ embarquent un algorithme intelligent pouvant piloter un système de ventilation asservi conditionnel entre la gestion de la température du dissipateur et la puissance fournie aux enceintes acoustiques. Ceci permet de conserver une faible température ambiante à l’intérieur de l’amplificateur, ainsi que sur le châssis externe. Ce système de ventilation est absolument inaudible et ne vient en rien polluer le signal sonore ni le confort de l’écoute.
Possibilités de connexion
Les amplificateurs APURNA™ Apogée disposent en option d’un préamplificateur intégré (version testée) permettant de sélectionner entre 7 entrées de sources différentes, 2 entrées symétriques (XLR) et 5 entrées asymétriques (RCA), dont 2 entrées en mode BYPASS (XLR & RCA) destinées à l’utilisation d’un préamplificateur externe, une table de mixage, voire un instrument de musique disposant d’un réglage de volume autonome.
Les connecteurs choisis, tant au niveau des entrées que des sortie haut-parleurs, sont s’origine WBT plaqués or 24 carats. Les sorties haut-parleurs n’autoriseront que le mono câblage.
Pour le moment, aucune carte phono n’a été installée sur ces produits désormais fabriqués en série. Cependant, un examen rapide de la télécommande nous apprend que cette « option » est à l’ordre du jour et que APURNA, qui ne fait pas les chose à moitié, installera à terme une carte pour les cellules phonocaptrice à aimant et bobine mobile.
Pour la gestion du volume, APURNA™ utilise un circuit spécifique à très faible DHT+N (0,00025%) avec une dynamique de 123 dB.
Module de commande
Le module de commande constitue à lui seul une véritable œuvre d’art. Très ergonomique, agréable à regarder et à manipuler, ce trèfle à cinq feuilles est réalisé en métaux « nobles ». Il offre par ailleurs des fonctionnalités simples et intuitives d’utilisation. Il dispose d’un bouton marche/arrêt, d’une molette pour la sélection des sources avec diode de rappel et d’une commande centrale en cristal fin pour le réglage du volume.
Ce module de commande communique à l’aide d’une liaison HF avec l’amplificateur, afin de supprimer les désavantages de la liaison infrarouge, généralement utilisée par la concurrence (obligation d’orienter la télécommande vers l’amplificateur), avec une portée de plusieurs dizaines de mètres (en champ libre). Il est aussi possible d’utiliser plusieurs modules de commandes APURNA™ pour un système stéréo, voire multicanal.
Le circuit volume spécifique utilise un convertisseur R/2R dont les résistances sont calibrées au laser.
Lors de la mise en marche des amplificateurs APURNA™, le volume augmentera progressivement jusqu’à un niveau maximal de 40%, cela afin d’éviter un volume trop élevé suite à une utilisation antérieure. La diminution du volume est elle aussi progressive lorsque l’arrêt a été demandé par le module de commande.
Cette télécommande n’autorise pas le réglage séparé de chaque « bloc » (balance), mais je vous rassure cette fonction n’a pas réellement trouvé son utilité lors des tests.
Enfin, les amplificateurs s’arrêtent automatiquement en l’absence de musique durant une durée de 2 heures consécutives.
Un habillage personnalisé
Au delà des moyens technologiques sans compromis déployés, les initiateurs de ce fabuleux projet ont aussi, et peut-être même surtout, tenu à ce que leurs produits soient beaux à regarder. Ils vous offrent la possibilité de personnaliser l’habillage sur mesure. Cinq formules d’habillage seront proposés (plus peut-être), avec un choix très élargi de couleurs, de matières et de finitions, à sélectionner parmi les réalisations ou à créer selon vos envies. Finition mate, brillante ou métallisée, cuir aux coloris intemporels ou « audacieux », bois précieux, etc… En clair, tout ou presque, est permis chez APURNA™ pour en faire des produits uniques en leur genre réalisés pour vous.
Une face avant dépouillée et une vue imprenable sur le cœur du « réacteur »
Ne cherchez pas de commandes ou autres indicateurs en face avant. Celle-ci n’est pourvue que d’un œil de couleur blanche immaculée qui rappelle simplement que ces amplificateurs sont sous opérationnels. Gravé au laser dans l’épaisseur du verre, cerclé d’une bague en inox poli, cet œil « bienveillant » évoque sans dissimulation la couleur et la pureté d’un flocon de neige, qui devient pour la circonstance l’identité affichée de la marque.
Contrairement à la plupart d’autres références, c’est une plaque de verre acrylique de forte épaisseur fait office de « capot de protection ». Outre cette forme d’originalité autorisée par la transparence de cette plaque, nous pouvons être assurés d’une étanchéité optimale du compartiment électronique contre toute forme de poussières indésirables. Cette démarche nous offre une vue imprenable sur les entrailles de la « bête », ce qui démontre également que APURNA™ est très fière de sa réalisation; je vous assure qu’il y a de quoi s’extasier !
APURNA, c’est aussi un nom
Concevoir et réaliser de somptueux et excellents produits audio passe également par « l’image de marque » que l’on souhaite véhiculer auprès du public et qui, nécessairement, doit capter l’attention, susciter la curiosité et donner une signification à la philosophie du ou des produits. Il m’intéressait beaucoup de savoir ce qui avait conduit les concepteurs à adopter le nom d’APURNA. Dès le démarrage du projet, les « consultations » furent nombreuses, mais ne reflétaient pas fidèlement la philosophie du concept; un concept sans compromis, synthèse de la très haute technologie et d’un design sur mesure.
Il fallait aussi que la notion de pureté soit au « cœur du débat ». Parmi les idées émises, Catherine Borne me confiait qu’elle avait retenu quatre lettres : PUR – pour la pureté du son et A – pour l’approche design qu’elle avait personnellement inculquée au produit (les terminaisons en A sont souvent associées à des prénoms féminins). Etant née dans une région montagneuse et adorant les sommets enneigés, sa première pensée s’est tournée vers le plus haut sommet de l’Himalaya : l’Annapurna. Choix judicieux s’il en est, l’idée était cependant de limiter le nombre de syllabes à trois. En supprimant le seconde syllabe, on obtenait alors un nom facilement mémorisable et prononçable en Anglais : APURNA était né. (**)
C’est donc vent en poupe et toutes voiles dehors que le navire APURNA « The King Of The Sea » prend maintenant un départ pour la haute mer et plus justement pour une aventure musicale qui le poussera à explorer les cinq continents. Il devra vraisemblablement affronter la houle, les embruns, les tempêtes, mais le gréement est sain, la coque solide, l’équipage pugnace et bigrement motivé.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectuésen auditorium avec le matériel suivant : Drive Moon 260 D, convertisseur Moon 380 D DSD, enceintes acoustiques ELAC FS 407 et TANNOY Kensington Gold Référence Prestige, câble numérique AUDIOQUEST AES/EBU, câbles de modulation asymétriques ESPRIT Aura, et symétriques NORDOST Red Dawn, câbles HP ESPRIT Aura.
Pour l’alimentation secteur : barrette NORDOST QB 8 Mk2, câbles secteur Lief Red Dawn de la même marque.
Patrice (Audiofréquences) – Bruno (Apurna) – Lionel (Audiophilefr.com)
Je remercie Bruno Morata, Catherine et Franck Borne (pour Apurna), Patrice et Faustine (pour l’équipe d’Audiofréquences – Hifi Nancy) et l’équipe PPL Audio, d’avoir organisé cette rencontre / démonstration qui m’a permis de pouvoir écouter longuement ces électroniques dans des conditions privilégiées et vous en faire profiter au travers de banc d’essai.
CD utilisés : Collaboration par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Elmeida – Requiem de Mozart dirigé par Herbert Von Karajan – Meedle de Pink Floyd – « Prodiges » par Camille Berthollet – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Tri Yann en Concert 1996 – Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire – CD test Naim Sampler N°6, etc…
Enregistrements dématérialisés : Marquises de Jacques Brel – Jungle par Emma Louise – William Sheller en solitaire – Requiem pour un con par Serge Gainsbourg, etc…
Mise en œuvre et installation
La mise en œuvre optimale de ces amplificateurs présentés sous forme de blocs monophoniques séparés requiert au préalable quelques précautions d’usage. Nous avons pris le temps nécessaire pour une installation adaptée. Le câblage devra être choisi avec attention tant en modulation qu’en HP ou secteur. Dans le premier cas, il est largement recommandé d’utiliser les entrées symétriques des blocs Apogée, sous condition que la source possède les sorties correspondantes. C’est le cas du convertisseur Moon 380 D DSD.
Par ailleurs, il est préférable d’alimenter séparément chaque amplificateur – et non pas de les jumeler au moyen du « jumper » fourni d’origine par le constructeur, lequel permet d’origine de relier les deux alimentations avec un unique câble secteur. Dans la configuration initiale (avec jumper), les deux amplificateurs sont prévus pour fonctionner selon le mode « maître » / « esclave » : ils sont alors synchronisés par une liaison HF expliquant la présence d’une petite antenne au verso de chaque boîtier. Ainsi, ils fonctionnent de concert, le bloc « maître » pilotant le bloc « esclave ».
Divers essais ont montré qu’une bien meilleure écoute ait été obtenue en inversant la phase des cordons secteur. Ce « procédé » renforce par exemple le pigment des teintes musicales et « libère » davantage le registre grave qui s’avère alors plus profond et plus affirmé.
Enfin, ces amplificateurs sont opérationnels dès leur mise sous tension. Il atteignent leur température définitive au bout de quelques secondes à peine. Il n’est nullement nécessaire de les faire chauffer au préalable pour obtenir des performances que l’on est en droit d’attendre.
Une forte personnalité animée par un « moteur puissant » fait partie de la panoplie des nombreuses qualités de ces amplificateurs.
• « Meedle » par Pink Floyd
Ce test revêt un double intérêt et plus précisément aboutit à un double constat. Nous sentons une maîtrise parfaite en matière de montée en puissance et une « gestion » souple des écarts de dynamique. Les Apogée n’ont jamais capitulé face à la demande en énergie requise par l’extrait One of These Days. La rythmique imposée par « l’imposante » batterie et la guitare basse nous démontre que ces amplificateurs « accusent tous coups » et sont imperturbables. La réactivité et la rapidité d’exécution ainsi maîtrisées s’associent intelligemment avec la forte personnalité de ces électroniques. Les coups de cymbales sont francs et nets. La guitare électrique « rugit » comme il se doit avec toute la vigueur imposée par le style de Pink Floyd. L’énergie produite est impressionnante, foudroyante même. Là, où parfois certains amplificateurs « cafouillent », les amplificateurs Apurna s’adaptent sans faillir à la musique qu’ils ont pour mission de reproduire.
Une scène sonore de dimension monumentale et de construction « méthodique » laisseront des souvenirs impérissables à tous ceux qui souhaitent « entrer en contact direct » avec la musique. Magistral, sous la « dictée » de Herbert von Karajan, l’orchestre est pleinement à votre portée. Qu’il s’agisse d’un Requiem, celui de Mozart en l’occurrence, ou de l’ouverture de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss, nous nous trouvons confronté à une reproduction au potentiel d’expression élevé.
• Requiem de Mozart – direction Herbert Von Karajan
Sans parler de démesure, bien campée entre les enceintes acoustique, la scène sonore apparaît d’une ampleur « généreuse ». Je parlerai même d’une présentation holographique. La spatialisation laisse la musique s’exprimer à sa guise, librement, sans contraintes ou autres formes de « tassements ».
L’agencement de la scène sonore m’est apparu très structuré, construit une avec méthode et un « ordonnancement » qui placent les instruments et les chœurs à une place bien définie, en conformité avec les exigences de la prise de son. Du flot orchestral se détache la voix de la soliste clairement positionnée au milieu de la scène sonore. L’aspect tridimensionnel est impressionnant et, qui plus est, plaisant car ce Requiem de Mozart prend alors des proportions aériennes qui insufflent une belle dose d’air pur à ce Requiem « poignant ».
L’étagement des plans aboutit à bien faire la distinction entre les instruments de premier rang et ceux de second ou troisième rang. Nous voyons alors « jaillir » d’autres instruments souvent tapis dans l’ombre, des subtilités ou plus généralement des informations parfois englouties au sein de la masse orchestrale. Nous les percevons d’autant mieux que le silence de fonctionnement des amplificateurs APURNA fait partie des caractéristiques inscrites dans le cahier des charges des concepteurs sur la base technique des « bonnes pratiques mises ordre de bataille au bon endroit ».
Nous noterons que, quelque soit le degré d’intensité requis et plus particulièrement lors de la montée en puissance de l’orchestre et des chœurs, la constance de la stabilité de l’image et des contrastes entre les différents plans particulièrement éloquents.
Avec le couple Apogée, la force et la finesse se conjuguent au présent ! inutile de pousser le volume sonore pour juger de l’éloquence qui anime ce couple de blocs monophoniques.
• Tri Yann & l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2
A niveau sonore restreint, nous nous apercevons rapidement que ces électroniques affichent une propension à s’exprimer « haut et fort », sans vulgarité ou en « faire trop ». En marge de la rapidité déjà évoquée, que l’on retrouve sur les extraits les plus toniques de cet album, en jouant avec le potentiomètre de volume et en plaçant celui-ci à un niveau confortable, nous découvrons une musicalité qui sait conjuguer la « puissance » tout en mettant en lumière la finesse des timbres d’instruments de musique plus discrets tels que la mandoline, le cromorne, le psaltérion, qui trouvent ici une place privilégiée donnant le sentiment d’une musicalité épanouie.
La « progression en décibels » s’effectue sans stress audible, avec beaucoup d’élégance et un sens profond du respect des timbres et de la texture sonore de chaque instrument pris individuellement tout comme de l’ensemble de l’orchestration. Les chœurs associés aux prestations de l’Orchestre National des Pays de Loire forment un ensemble homogène qui complète admirablement bien les prestations du groupe Tri Yann. En poussant davantage le volume sonore, on assiste à un concert « grandeur nature » où les rythmes parfois endiablés associés à un orchestre symphonique sur fond de poésies celtiques tout leur sens. Le degré d’ouverture constitue un véritable atout pour ce genre de « musique fusion« . Les blocs Apogée « formulent » la musique et les vocaux avec une forme « combinaison » qui fait ressortir les « prestations » de chaque interprètes ou groupe d’interprètes. En définitive, c’est toujours le confort d’écoute qui prédomine, doublé d’un comportement stoïque et imperturbable en toutes circonstances.
Un rayon de soleil illuminera en permanence votre pièce; un rayon de soleil qui vous laissera des moments d’émotions inoubliables.
• Marquises de Jacques Brel
Sur ce thème, les blocs Apogée poussent réellement très loin le sens du « contact » avec l’auditeur. On dirait ici que Jacques Brel se surpasse : le message est clair, articulé, poétique et rempli de cette anxiété. Il traduit l’implication du chanteur. On ressent bien tout cela au travers des extraits Marquises, Jojo ou La Ville s’endormait. L’effet est pour le moins troublant et pas toujours aussi bien retranscrit avec d’autres système audio.
Les blocs Apogée vont jusqu’au fond des choses : reproduire le plus fidèlement possible ce qui a été « capté » lors des séances d’enregistrement. La voix « rocailleuse », l’accent typique, de Jacques Brel sont restitués avec une beauté et un phrasé à « faire dresser les cheveux sur la tête. Le travail d’analyse nous permet réellement de ressentir la sensibilité du chanteur, l’état d’esprit, la gestuelle, peut-être même son comportement ou ses mimiques. Aucun voile, aucune impureté de viennent troubler ce sens profond de la communication.
La reproduction de l’orchestration est un exemple de « légèreté » : des nappes de violons où diverses notes de harpe viennent « tutoyer » avec « classe » et distinction d’autres notes éparses de flûte traversière : elles se mêlent alors avec la vocaux pour former un ensemble des plus mélodieux qui soit. Elles apparaissent si aériennes, si détachées, si naturelles, qu’elles vous « propulsent » dans des sphères qui vous feront oublier que vous êtes chez vous à écouter de la musique – un sentiment d’évasion n’a rien d’anecdotique.
• Dance intro Eternity – Omar Faruk Tekbilek
Le degré d’effervescence atteint son « apogée » avec les fabuleuses « pièces » puisées dans l’album Dance intro Eternity de Omar Faruk Tekbilek. Des mélodies où se croisent les notes colorées d’un oud (luth oriental) aux sonorités d’une limpidité cristalline. Chaque note est détourée avec un degré de perfection qui fait réellement plaisir. Ces notes s’enchainent paisiblement, en se combinant mélodieusement aux teintes scintillantes d’un carillon. Le mélange de sensualité et de douceur atteint ici un degré de pertinence si élevé qu’il m’en a donné la chair de poule.
Le raffinement est poussé à son paroxysme par la pureté de la flûte et les multiples variations inhérentes au mouvement des lèvres de l’interprète. L‘air ainsi soufflé mis en vibration par le biseau disposé à l’embouchure de l’instrument procure de multiples nuances et de subtilités dont un bon nombre ne m’était pas jusqu’ici paru si évident que cela. J’ai réellement senti que l’interprète maîtrisait à la perfection sa flûte en faisant vibrer de ses lèvres le bec de l’instrument. Cependant j’ai vite compris que ces amplificateurs avaient pour vocation d’aller au plus profond de cette démarche d’analyse au point de jumeler astucieusement sensualité et douceur de la première note au dernier soupir. Ainsi, les Apogée réussissent ce tour force qui consiste à gérer les harmoniques de façon à laisser les notes s’éteindre naturellement dans le temps et l’espace sans altération avec une délicatesse peu commune.
La « symphonie du nouveau monde » selon Apurna se concrétise par le réalisme des couleurs tonales extrêmement étendues, variées et « vécues » au travers des albums suivants :
• « Prodiges » de Camille Bertholet
L’incroyable talent de notre jeune virtuose française ne se fait pas attendre. Sur l’Eté des Quatre Saisons de Vivaldi tout comme sur le Concerto pour Deux Violons BWV 1043 de Jean-Sébastien Bach, nous avons bénéficié d’un splendide feu d’artifice agrémenté par une foule de couleurs tonales qui révèlent l’entrain et le perfectionnisme avec lesquels ces électroniques vous proposent une musique vivante, oh ! combien naturelle. Vous l’avez deviné, l’étendue passante subjective contribue à mettre en valeur tous les registres audibles.
Nous avons perçu à la perfection les habiles « vibratos » de la main qui plaque les accords sur le manche du violon. Nous y avons entendons le contact franc et maîtrisé de l’archet sur chacune des cordes de l’instrument. Il émane aussi de cet instrument une forme d’authenticité façonnée par un large éventail de micro détails et le grain qui émanent de la table d’harmonie et m’ont, par instant, « glacé le dos ».
La concentration de Camille Berthollet et l’application de l’artiste à faire chanter son instrument sont d’une éloquence à laquelle j’ai été sincèrement sensible.
Sur d’autres extraits, le clavecin brille de ses mille feux par ses teintes diverses et une série d’harmoniques rendant l’écoute particulièrement riche. Aucune caricature n’est à relever, ne favorise ou ne déforme tel ou tel registre. L’ensemble est toujours homogène, équilibré, et je peux attester de l’absolue neutralité de ces électroniques « de pointe ».
Enfin, sur d’autres extraits tels que le thème du film La Liste Shindler composée par John Williams et « revisitée » par Camille Berthollet, j’ai eu le net sentiment d’une approche musicale faîte d’échanges calmes, intenses, et passionnés avec la violoniste, une approche qui fera verser des larmes de bonheur aux mélomanes un tantinet sensibles à la beauté du son d’un violon bien « travaillé » dont la fluidité s’affiche dans ce test comme une référence.
• « Collaboration » par The Modern Jazz Quartet
J’avoue ne pas avoir boudé mon plaisir lorsque j’ai écouté Valéria interprété le Modern Jazz Quartet. Initialement interrogatif sur le comportement du registre grave, avec cet extrait j’ai été largement convaincu par les facultés qu’ont les électroniques APURNA à explorer les soubassements sans difficultés. Le jeu de contrebasse est absolument divin : reproduit sans aucune forme d’altération, il se distingue par sa remarquable souplesse, son exceptionnelle matérialisation, sa densité, et une assise incontestables. Cette contrebasse semble « danser » à gauche de la scène sonore. Le musicien qui la « pratique » montre toute son habilité à pincer les cordes de son instrument d’une main, et à « promener » l’autre main sur le manche de l’instrument pour « cibler » les accords : cela se voit, cela se perçoit, cela s’entend.
Le « clou du spectacle » passe par la rude épreuve du jeu de vibraphone. Celui-ci se singularise par un bouquet de consonances multiples, qui se paie le luxe de passer de l’une à l’autre avec une aisance et une rapidité rares. Ce vibraphone a réussi à illuminer de tous ses feux la scène sonore et plus globalement la pièce d’écoute. La teinte si caractéristique de l’instrument est simplement savoureuse. Sans faux semblant, ou autre forme de flatterie d’aucune sorte, le piano « magique » donne une impulsion aux différents extraits par sa rigueur, sa présence, ses notes profondes, que les blocs Apogée gèrent avec un contrôle et un dosage absolument étonnant. C’est fou comme l’orchestre crève alors l’écran !
Conclusion :
Une journée passée avec les amplificateurs APURNA Apogée est un « exercice » que je recommande sans restriction. Je « mets en garde » tous ceux qui viendraient à ignorer ou critiquer cette nouvelle référence Française sans l’avoir écoutée. Ceux là passeront à côté de quelque chose d’exceptionnel.
Savamment épaulés par les enceintes acoustique TANNOY, les sources MOON, et les différents câbles utilisés, ces électroniques vous font entrer dans une autre « galaxie musicale » ».
Vous l’aurez compris, j’ai été enthousiasmé par les prestations musicales de ces jeunes électroniques. Utiliser les amplificateurs APURNA Apogée, c’est simplement écouter la musique à l’état pur. Les amplificateurs APURNA Apogée ont réellement tout pour réussir leur entrée dans le monde de la haute fidélité d’exception grâce à leur technologie de pointe. Beauté du design, beauté musicale sont les maîtres mots de la philosophie APURNA.
Synthèse : | Musicalité : du grand art musical Appréciation personnelle : super enthousiaste Rapport musicalité – prix : sans objet |
Prix : Blocs mono : 2 x 69000 € (04/2018)
Option préamplificateur : 17400 €
Lionel Schmitt
(*) inspiré d’un texte de Gilles Servat
(**) descriptif fourni par Catherine et Franck Borne