Écoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Enceintes acoustiques PE LEON Quattro Anniversaire Edition Limitée (évaluées ICI)
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
– Enceintes acoustiques SOLEN Audio HELya (évaluées ICI)
– Câbles de modulation PURIST Audio Design Aqueous RCA
– Câbles HP PURIST Audio Design Neptune
Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian & cable de tête Knack Mk2, barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Beatles go Baroque – Peter Breiner Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt – The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film – Symphonie des Jouets – Léopold Mozart ~ direction : Jean-François Paillard – Symphonie des Jouets, Promenade en traineau – Léopold Mozart ~ direction : Sir Neville Marriner – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Jardins d’hiver ~ Lucienne Renaudin Vary & l’orchestre de chambre de Paris – Stereo Concert Series ~ Decca Phase 4 – Indiscretion ~ The Curious Bards – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » – Sergey Prokofiev ~ Direction : Yuri Simonov & The Royal Philharmonic Orchestra – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield – Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra ~ Richard Strauss – Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – Two Pianos in Hollywood ~ Ronnie Aldrich & London Festival Orchestra – Prodiges ~ Camille Berthollet – Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates Kk 87 de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les Marquises ~ Jacques Brel – Epics : The History of World ~ Orchestre Philharmonique de Prague & Chœurs – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida, etc…
• Vinyles sélectionnés : The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Two Pianos in Hollywood ~ Ronnie Aldrich & London Festival Orchestra – Fellini’s Amarcord ~ Nino Rota – Barry Lyndon ~ bande originale du film Vivaldi – Concertos pour guitare & mandoline ~ Direction : Paul Kuentz – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra – Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – A mémorial for Glenn Miller : the original members – « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Contrastes ~ Pachacamac – The Complete ~ Mike Oldfield – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – Crucifixus ~ Jean-Christian Michel – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…
Première approche & esthétique sonore
Une fois que l’amplificateur a atteint sa température optimale, le confort d’écoute est instantané. Cependant, pour que l’INT One Mk.II soit pleinement opérationnel, après sa mise sous tension, il faudra patienter à minima 30 minutes – temps nécessaire pour chaque composant soir chargé et stabilisé. Il est donc souhaitable de le laisser en permanence sous tension dans la perspective d’une séance d’écoute prolongée. En cas d’inutilisation, il se mettra en veille automatiquement. A noter que, quel que soit le volume sonore, l’amplificateur atteint une température plutôt élevée pour une configuration en Classe AB.
Sa mise en fonction est très simple et les menus d’accès sont particulièrement intuitifs, puisque les réglages sont réduits à leur strict minimum.
Pour le mariage avec les enceintes acoustiques, cet amplificateur est armé pour driver des enceintes acoustiques de philosophie et de tempérament musicaux assez différents. De plus, le fort courant de sortie l’autorise à pouvoir « bouger » des enceintes de moyen et même faible rendement.
Les audiophiles les plus attentifs remarqueront immédiatement sa linéarité sur toute la bande passante de fréquences audibles. Les différentes enceintes acoustiques qui lui ont été associées au cours de ce banc d’essai ont révélé une musicalité singulière. Entrons maintenant dans les détails.
Registre aigu
• « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli (vinyle)
Le constructeur indique une réponse en fréquences qui s’étend au-delà de 800 kHz ! Que peut objectivement bien signifier ce chiffre lorsqu’on sait que l’oreille humaine, dans le meilleur des cas, ne perçoit plus rien au-dessus 12 kHz. De plus, un pressage vinyle, si bon soit-il, est tout de même limité.
A l’usage et à l’écoute, on s’aperçoit que des amplificateurs plus « limités » offrent subjectivement un registre aigu riche et que d’autres, réputés plus « performants » sur le papier, délivrent une sonorité plus terne. De toute évidence, bien qu’appartenant à la seconde catégorie, l’ALLUXITY INT One Mk.II énonce clairement la couleur; et quelle couleur !
Nonobstant les 800 kHz, cette « créature au cœur d’acier » venue du Danemark adopte une posture qui laisse filer le haut du spectre sans aucune limitation, y compris sur un pressage vinyle tel que « Jalousie » interprété par le duo Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli.
En théorie, un violon atteint une valeur de 3135 Hertz, mais ce que l’on oublie de mentionner est que cet instrument, comme d’autres, émet des fréquences harmoniques qui s’étendent au-delà de ce seuil. Plus la sonorité s’affaiblit et s’éteint progressivement dans le temps, plus on sent les micro particules de la « composante » musicale grimper dans les sphères les plus élevées. De ce fait, nous assistons à l’émergence d’une étendue de nuances plus fournie en informations. C’est en ce sens, que les 800 kHz énoncés prennent une signification.
Il est donc important qu’une électronique n’écourte pas trop vite l’étendue des fréquences montantes en voie d’extinction. Aussi, je comprends que cet amplificateur a été pensé pour accompagner les plus infimes sonorités des instruments, et même des voix sur d’autres répertoires.
• Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli plays Gerschwin, Berlin, Porter, Rogers, Hart and others (CD)
Paré pour extraire l’intégralité d’un bon enregistrement, sans le déformer ou l’embellir artificiellement, cet amplificateur de nature chantante affiche une cohérence et une linéarité incroyables. Cette posture « bienveillante » donne à la musique et aux artistes une « plus-value » qui serait passée plus ou moins inaperçue avec d’autres amplificateurs.
Le dosage entre le haut médium / aigu est bien « balancé ». Cela s’apprécie sur la sonorité de chaque violon, mais également sur les coups de cymbales et sur le frottement du balai sur la caisse claire. Ceux-ci ainsi que le piano, la contrebasse, la guitare jazz, sont reproduits de manière détourée. Le travail s’opère avec un soin maniaque où aucun fil de dépasse. De la haute couture où les « angles » ne sont jamais floutés. La reproduction est nette, précise. En outre, elle se montre d’une belle douceur d’ensemble, toujours appréciable. Toute forme de dureté est ainsi écartée.
Nous en déduirons forcément que la musicalité d’ensemble dévoile une transparence cristalline hors pair, épurée de toute forme de voile. Sur ces albums, nous pourrons tout à loisir déguster l’intégralité du contenu qui nous est proposé, ainsi que le talent de ce duo formé par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli.
Registre médium & fluidité
• Beatles go Baroque ~ Peter Breiner (CD)
Sous la baguette « iconoclaste » de Peter Breiner, les tubes impérissables des Beatles revêtent un tout nouveau costume, baroquement improbable et improbablement baroque. Avec cet amplificateur, ils nous sont proposés avec une superbe élégance dans un écrin à l’ancienne. De surcroît, ces morceaux choisis conservent bien entendu la clarté simpliste et modale des originaux. Peter Breiner y ajoute les quelques ingrédients qu’il a mis au goût du jour en les transposant au 18ème siècle. ALLUXITY les replace au 21ème siècle pour les reproduire de manière truculente.
De Vivaldi aux Beatles en passant par Bach et Haendel, Peter Breiner et sa « formation orchestre de chambre » reprend ces compositions et grands classique du groupe britannique dans des arrangements succulents dont l’amplificateur s’accommode avec un brio et une subtilité qui pointent du doigt le contenu intégral des instruments classiques.
Cet amplificateur intégré ne laisse rien dans l’ombre : il analyse et restitue toutes les composantes des violons, violoncelles, flûte traversière et clavecin avec une clarté absolument inouïe. Je dois aussi reconnaître que la texture « croustillante » du clavecin apporte une texture pétillante de très bon ton.
Ces arrangements pour orchestre de chambres requièrent d’avoir une restitution la plus fluide possible. Mon « compagnon de jeu » du moment n’en manque assurément pas, et de loin. Les notes s’écoulent conformément à la partition avec vivacité, sans aucun accroc. La musique se montre enjouée, délicieuse à percevoir, facile à écouter et riche dans son contenu.
J’avais un peu oublié ce disque, mais grâce à cet amplificateur, j’ai rattrapé le temps perdu au point de l’écouter en boucle pendant plusieurs heures – une magnifique redécouverte; c’est dire !
• Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt (CD)
Eu égard à sa sonorité naturelle, il était nécessaire de faire un focus sur les vocaux en sélectionnant, une fois n’est pas coutume, le répertoire celtique de Loreena McKennitt.
Cet amplificateur aux multiples facettes, jette un véritable pavé dans la marre. Entendre une telle poésie, une telle détermination dans l’élocution et cette facilité à transmettre à l’auditeur une voix aussi riche et fournie est captivant. A l’opposé d’autres amplificateurs, la « section vocale » n’est pas du tout sépulcrale. Au contraire, elle est simplement vivante et emprunte d’une magnifique sensualité. La diction est impeccable, les reprises de souffles et l’absence de sifflante sur les fins de phrases cautionnent la justesse des timbres et le réalisme qui en découle.
Autours de l’artiste, « gravitent » des instrumentistes qui mettent en valeur le phrasé de cette voix remplie de chaleur humaine. Je pense notamment au violoncelle et à la harpe bardique, entre autres, dont chaque tonalité est méthodiquement décortiquée. Les percussions trouvent également une place privilégiée par leur texture organique.
Fort de son immunité intégrale contre toute forme de pollutions d’ordre mécanique, électrique ou électromagnétique, le silence de fonctionnement de l’amplificateur s’apprécie notamment autours des instruments de moyenne à faible intensité et de la voix. Cela nous prouve que l’amplificateur filtre toutes les perturbations de quelque origine qu’elle soit qui pourraient nuire à une reproduction fidèle. Ainsi, l’écoute est largement fournie d’informations « moléculaires » dirons les uns, ou de l’ordre de l’atome, dirons les autres.
Registre grave
• Ouverture Ainsi parla Zarathoustra : Richard Strauss ~ Lorin Maazel (CD)
Si vous souhaitez savoir à quoi ressemble un « vrai » grave, confiez vos meilleurs enregistrements aux électroniques ALLUXITY. Naturellement, pour en profiter pleinement, il est requis de leur associer des enceintes acoustiques qui ne soient pas limitées dans le bas du spectre. Bien entendu, la PE LÉON Quattro Anniversaire, testée en parallèle avec cet amplificateur intégré (ICI) ne démérite pas, et de loin, sur ce paramètre. Néanmoins, nous pourrons encore « gratter » quelques octaves en lui associant le modèle Kantor du même constructeur.
Pour se convaincre de la profondeur à laquelle, l’amplificateur descend, il ne faut pas hésiter à lui soumettre l’Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss dont les premières et dernières mesures à l’orgue illustrent parfaitement la facilité avec laquelle les soubassements sont explorés.
S’agissant de ces notes d’orgue, l’INT One Mk.II est qualifié pour descendre à des valeurs abyssales en conformité avec celles de l’enregistrement. Nous bénéficions d’une transcription qui en dit long sur ses incursion dans l’infra grave. Ma réflexion est identique à celle que j’avais formulé lors du banc d’essai de l’enceinte PE LÉON Quattro Anniversaire : « à l’écoute, nous observons la multitude de micros variations procurées par la vibration de chaque tuyau d’orgue. De surcroît, l’instrument se démarque sensiblement du reste de l’orchestration, d’où une restitution contrastée qui ne manque, décidément pas, d’allure« .
Le cas des percussions qui ponctuent la partition est aussi à prendre en compte dans l’appréciation, cette fois, du haut / grave. Quelques soient les enceintes acoustiques mises en œuvre, cet amplificateur les reproduit avec un extraordinaire panache. Sans être hyper démonstratifs, les coups de timbales reflètent une sonorité organique et matérialisée. Nous ressentons la vibration des peaux de tambours lors de l’impact du marteau lorsque celui-ci vient les percuter. Lors de ces fortes sollicitations, ni les enceintes, ni l’amplificateur ne s’affolent. Le « traitement » est totalement maîtrisé. Ceci se traduit par une stabilité à toutes épreuves, avec à la clef, une absence totale de perturbations ou de distorsions.
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)
Cette fois, j’ai choisi cet album pas uniquement pour la beauté de la voix de Dominique Fils-Aimé, mais pour analyser la « tenue » de la contrebasse.
Par le test précédent, il a été démontré que l’amplificateur avait des prédispositions à descendre bas. Ici, je me suis concentré sur la lisibilité de la contrebasse. Pour être franc, il m’a paru nécessaire de porter une oreille attentive à la manière dont la contrebasse pouvait « évoluer ». Il est clair, que l’écoute parle d’elle-même. Outre ses dimensions et sa présence dans la pièce d’écoute, cet instrument sonne avec une justesse et une animation absolument « démentielles ». Chaque note raisonne avec une majestuosité, une stabilité et un côté palpable déconcertants. La vibration de chaque corde, reproduite par la table d’harmonie, délivre une superbe « enveloppe ».
Le suivi harmonique est d’une « exactitude » inattaquable; il l’est d’autant plus que la sonorité est totalement dégraissée. Nous assistons à une reproduction qui a du corps, de la matière, et ce petit supplément d’informations de type « organique » à côté duquel il est impossible de rester insensible.
C’est aussi sans dissimulation que nous percevons le doigté du contrebassiste lorsque celui-ci pince chaque corde et lorsque, de l’autre main, il plaque ses accords sur le manche de l’instrument.
Scène sonore – spatialisation
• The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film (CD)
Les dimensions de la scène sonore sont tout simplement magistrales. ALLUXITY a vu grand et même très grand lorsque la formation orchestrale est de taille importante. C’est le cas de cette divine bande originale du film The Last of the Mohicans.
Les différents thèmes de cet album délivrent une image d’une amplitude considérable et d’une organisation des plans structurée en sous-ensembles parfaitement identifiables du premier « coup d’œil », qui, pour la circonstance, sera un « coup d’oreille ».
Peu importe les enceintes acoustiques choisies, nous assistons à une image particulièrement holographique en largeur comme en hauteur. L’INT One Mk.II s’y entend pour organiser méthodiquement les différents groupe d’instruments. Nous bénéficions ainsi de contrastes bien perceptibles entre les pupitres. Les instruments de premier plan se différencient clairement de ceux de second ou troisième plan. C’est net avec l’ensemble de contrebasses positionnées au premier rang en bas, aux percussions, tandis que les violoncelles viennent se placer un peu au-dessus sous les violons. De fait la profondeur de champ prend à son tour une dimension assez rarement rencontrée.
La posture de l’espace se manifeste par une sublime aération d’ensemble. Celle-ci profite aux instruments solistes ainsi qu’aux plus fines substances qui en émanent. Si l’image globale est d’une superbe ampleur, elle reflète une stabilité à toutes épreuves. Vous pouvez allègrement pousser le volume sonore, vous n’aurez jamais le sentiment d’une reproduction confinée. De surcroît, il n’y a pas de corrélation entre le volume sonore que vous aurez choisi, et l’envergure de la scène sonore. Ainsi, à faible niveau d’écoute, vous aurez toujours ce sentiment de plénitude du message sonore, un peu à la façon d’un amplificateur configuré en Classe A, alors que l’INT One Mk.II fonctionne en Classe AB.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Meedle ~ PinkFloyd (CD)
Avec ses 600 chevaux (traduisez 600VA) sous le capot, cette électronique de course est « taillée » pour alimenter les enceintes les plus complexes qui soient d’une part. Elle sait « faire parler la poudre » lorsque la situation l’exige, et Meedle de Pink Floyd, en est l’illustration d’autre part.
Pas question de fléchir ou de bégayer face à la « virilité » de la basse et des coups de batterie de l’extrait One of These Days. Les capacités à réagir promptement sont gérées par une main de maître, sans toutefois sombrer systématiquement dans un éclat dynamique violent ! Rapidité fulgurante est l’expression qui convient alors la mieux.
Le rythmique « orchestrée » par la basse, la batterie et la guitare électrique est simplement foudroyante sur le titre One of These Days. Les accélérations sont bluffantes démontrant le dynamisme et la vigueur qui « collent » à merveille à ce style de musique. Respects pour les coups de cymbales d’une rectitude sans faille ni approximation. Il en est de même pour les coups de grosse caisse et de caisse claire qui s’imposent avec une excellente franchise, sans se métamorphoser dans une « bouillie » inaudible. Cette vigueur ne laisse pas pour autant de place à d’éventuelles dégradations, débordements, ou formes de distorsion. L’INT One Mk.II sait se tenir.
Totalement imperturbable, sur les charges complexes, les changements d’intensité, l’amplificateur assure un déroulé musical d’une rigueur absolue en toutes circonstances. Le « saut d’obstacles » étant hyper concluants, passons maintenant aux plaisirs de l’écoute pure.
Séquence plaisir d’écoute – émotion – sens de l’expression
• Schéhérazade – Rimsky–Korsakov ~ Direction : Charles Dutoit (CD)
Écouter Schéhérazade de Nikolay Rimsky–Korsakov se transforme en un véritable émerveillement; que dis-je une révélation. Si la version de Charles Dutoit dirigeant l’Orchestre Symphonique de Montréal est déjà un « monument » en soi, en compagnie de l’amplificateur ALLUXITY, cette symphonie prend une prestance que je qualifie d’exceptionnelle.
Pour ma part, je n’ai pas uniquement pris plaisir à l’écouter. Au fil des minutes, j’y ai découvert un foisonnement de micros informations dont un jeu de violon soliste qui « crève littéralement l’écran ». Avec d’autres amplificateurs, ce violon soliste fait partie d’un « tout » relativement indissociable et même parfois en retrait. Dans cette épreuve, nous arrivons à cerner la technicité avec laquelle le soliste travaille chaque accord, chaque vibrato pour lui donner un sens mélodique particulier; sens probablement souhaité par le compositeur. A écouter encore plus attentivement, je me suis également rendu compte que d’autres instruments solistes étaient « traités » d’une manière identique. Pour exemple, les interventions du hautbois et de la (ou des) flûte(s) traversière(s) « subissent le même sort ».
Plus généralement, ce « talentueux » amplificateur aux mille et une facettes, n’a pas son pareil pour faire teinter les percussions. Les « pointes » du triangle délivrent un son qui se prolonge gracieusement dans le temps et l’espace avec une acuité démontrant qu’aucun détail n’est laissé pour compte.
• Contrastes ~ Pachacamac (vinyle)
Quelle bonheur de retrouver ce rare album à la prise de son génialement réalisée. Pas d’artifices : rien que des instruments acoustiques sud-américains / péruviens et un violoncelle en guise de contrebasse.
Son écoute donne du baume au cœur permis par l’amplificateur. Ici, on se rend vite compte ce que signifie mot pureté. Les flûtes de pan sont reproduites avec un son de cathédrale; elles se répondent en enveloppant littéralement l’auditeur dans un tourbillon de couleurs chatoyantes, lui donnant le sentiment de participer à l’expression musicale. La ligne mélodique du charango qui se distingue des flûtes nous transporte au cœur de la Cordillère des Andes où chaque thème retentit à faire taire à jamais les bruits « environnementaux » de tous ordres pour se consacrer à la seule musique.
La musique, ça s’écoute, ça se déguste, ça se respire aussi. L’INT One Mk.II vous prend par la main en vous invitant à le suivre dans cette voie. Il vous indique le chemin à prendre pour trouver l’air pur et frais musical qui vous donnera l’envie vous ressourcer. Dans la pièce, il n’y aura que vous, la musique et les interprètes. La reproduction est tellement « déliée » qu’il est facile de cerner la « respiration » de chaque instrument, leur contrechant, leur contrepoint respectifs autours de la mélodie principale.
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua (vinyle & CD)
Comme il fait bon vivre avec la musique « véhiculée » par cet amplificateur, ce tour d’horizon s’achève par l’écoute de la Folia de la Spagna mise en musique par Gregorio Paniagua.
Ici, il ne sera plus question de porter un jugement sur les caractéristiques énoncées ci-avant. L’amplificateur apporte une réponse concrète et objective aux audiophiles les plus exigeants sur la base des critères décrits. Toutefois, il appartiendra à chacun de les valider. Sachez enfin que ALLUXITY INT One Mk.II jette un pavé dans la marre, lorsque l’on évoque la notion d’émotion.
Pour ma part, il est absolument impossible de rester insensible aux charmes d’un style de musique vivant, expressif, réaliste tel que cette composition baroque magistralement interprétée. Dans cette exercice, je me suis réellement dit que le concepteur avait conçu cet appareil dans l’unique but de reproduire la musique telle qu’elle a été composée et arrangée pour être entendue et appréciée.
Il n’y a rien à redire sur l’authenticité des instruments baroques et classiques et les percussions. En complément, j’ai souhaité prêter une attention toute particulière sur les bruitages à la sonorité parfois « démoniaque » qui assurent la transition entre certaines plages de l’album. Sur la fin de la plage 10, Gregorio Paniagua a « introduit » de véritables sons de cloche. Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi cette cloche prend le nom de bourdon. C’est par ce type de sonorités d’une grande complexité que l’on totalement cerner la réaction d’un système audio dans son intégralité.
L’INT One Mk.II ouvre la perspective d’une sonorité profonde et retentissante absolument identique à celle d’une cloche d’église. La fin de phrase démontre jusqu’où peut aller peuvent être poussés les phénomènes harmoniques. De surcroît, on se rend immédiatement compte à quel point l’électronique maîtrise cette résonance qui n’en finit pas de durer dans le temps. Le contact entre le battant et le corps de la cloche dispense des vibrations qui inondent la pièce d’écoute. Cette pluie « d’informations » évolue avec une rapidité qui se matérialise par une succession de tonalités effarantes à plus d’un titre.
Conclusion :
De format moyen / standard, sobre dans sa présentation et avec quelques chevaux sous le capot, l’amplificateur intégré ALLUXITY INT One Mk.II abrite une technologie de pointe qui le conduit à pouvoir rivaliser avec tous les concurrents de sa catégorie, et même de catégories supérieures. Avec sa comportement musical hors pair, il devient le « cerveau » d’un système audio de haute volée. Justesse des timbres, vaste scène sonore, rapidité, sont les piliers d’une reproduction totalement naturelle et émotionnelle.
Prix : 9995 € (02/2025)