Origine : Japon
Amplificateur intégré
Puissance : 2 x 30 watts / 8 Ω en Classe A
Puissance : 2 x 60 watts / 4 Ω en Classe A
Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz (+0/-0,2 dB)
Taux de distorsion : 0,03%
Facteur d’amortissement : 200 sous 8 Ω à 50 Hz
Rapport signal / bruit nominal : > 98 dB
2 entrées ligne XLR
5 entrées ligne RCA
1 entrée enregistreur analogique
1 sortie enregistreur analogique
1 entrée bloc de puissance
1 sortie préamplificateur
1 sortie jack 6,35 pour casques de 8 à 100 Ω
L’amplificateur E-560 du constructeur Japonais ACCUPHASE a servi de base à son successeur le E-600 et à l’actuel E-650 dont il reprend les grands principes techniques. Visuellement et conceptuellement, la filiation est évidente. Il n’est donc pas inutile de revenir sur cet amplificateur à la présentation cossue et qui reste de bon ton.
Les amateurs de belles « pièces » apprécieront la construction massive qui inspire le sérieux et la robustesse à l’épreuve du temps. Ne nous y trompons pas, ACCUPHASE est l’un des rares constructeurs à réaliser ses produits dans son pays d’origine afin de perpétuer une tradition légendaire qu’il revendique depuis cinq décennies.
La face avant apparaît apparemment sobre : au centre deux vu-mètres prennent une place importante et son complétés d’un afficheur de couleur rouge indiquant le niveau de sortie. De part et d’autre, un sélecteur pour les sources haut niveau et le réglage du volume sonore. Une fonction d’atténuation, la sortie casque au format jack 6,35 ainsi qu’une touche « open » viennent compléter le tableau de commande principal.
Une pression sur la touche « open » active une trappe métallique derrière laquelle se cache d’autres fonctions. On comptera parmi elles, un sélecteur pour deux paires d’enceintes acoustiques pouvant les fonctionner simultanément. Les heureux possesseurs d’enregistreurs analogiques pourront compter sur la fonction monitoring. Chose plus rare, une fonction inverseur de phase est aussi présente, ce qui évitera de faire une recherche fastidieuse à l’écoute en testant à l’aide d’un tournevis testeur.
Un réglage de balance fait aussi parti de la panoplie de réglages, ainsi que les deux réglages de tonalité grave / aigu qui peuvent être mis hors service, et l’inutile fonction Loundness qui ne sert strictement à rien et déforme à outrance le signal sonore. Une touche mono / stéréo peut trouver son utilité avec les disques vinyles monophoniques. Il sera possible aussi de mettre hors service l’afficheur de volume de couleur rouge. Enfin, cet amplificateur pouvait recevoir en option une carte phono MM / MC. A cet effet, le sélecteur de source est aussi prévu à cet effet.
Le cœur du réacteur est bien l’alimentation à base d’un énorme transformateur toroïdal encapsulé et isolé, dont on ne connaît pas la valeur, ni celle des condensateurs de filtrage de taille tout aussi impressionnante. La configuration interne se distingue par son absence de câblage et par la qualité d’implantation des différents modules électroniques. Chaque canal fait appel à triple push-pull de transistors Mos-Fet montés sur dissipateurs à ailettes et polarisés en pure Classe A.
La spécificité de cet amplificateur repose sur son réglage de volume propriétaire AAVA qui ajuste l’intensité du signal au moyen au moyen de 16 amplificateurs / convertisseurs contrôlés par des commutateurs de courant. Le nombre de niveaux de volume possibles définis par la combinaison de ces amplificateurs / convertisseurs est de 216 (2 puissance 16), soit 65 536 pas pour être précis.
L’étage de gain en tension est du type MCS+ selon un principe de mise en parallèle de circuits d’amplification pour augmenter le rapport signal / bruit et abaisser la distorsion par harmoniques. Le signal est alors adressé au driver à basse impédance, lui-même suivi de l’étage de sortie triple push-pull parallèle à six transistors Mos-Fet. La configuration des circuits de pré-amplification et de puissance sont entièrement double mono et symétrique.
L’imposante face arrière est plutôt bien garnie. Un grand bravo pour la qualité des connecteurs RCA. Deux logements sont disponibles pour accueillir la carte phono MM / MC ainsi qu’une carte DAC-20 optionnelles. Les connexions analogiques sont nombreuses : pas moins de 7 entrées Ligne haut niveau dont 2 symétriques sur connecteurs XLR. Le E-560 dispose d’une entrée et d’une sortie enregistreur analogique avec boucle monitoring intégrale. En outre, cet amplificateur pourra recevoir un bloc de puissance complémentaire ou servir lui-même de bloc de puissance. A ce titre, nous trouverons pour chaque utilisation une entrée et une sortie correspondante.
La mauvaise surprise vient des bornes HP. Pourtant imposantes et de qualité « militaire », celles-ci n’acceptent que le fil nu de forte section et les fourches. Le constructeur exclut d’office la possibilité pourtant bien pratique des fiches bananes – un choix qu’il assume pleinement. Cependant, il est possible de faire sauter un capuchon qui permettra toutefois d’avoir accès à la connexion via les fiches bananes.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont d’abord été effectués à domicile à avec les éléments suivants :
– préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2,
– platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania,
– lecteur CD YBA Classic Player 2,
– enceintes acoustiques PÉ LEON Kantor, DAVIS Krypton 6, RECITAL Audio Mutine EX, ACOUSTIC Energy AE500,
– casque SENNHEISER HD 430,
– câbles de modulation ESPRIT Aura, ESPRIT Beta 8G 2019, YBA Glass, VAN DEN HUL the Orchid,
– câbles HP ESPRIT Beta 8G 2019, ESPRIT Aura, MELODIKA Sugar Brown SSC45, YBA Diamond.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna. Barrette & câbles secteur CONFIDENCE Audio.
• CD sélectionnés : Notenbüchlein für Anna Magdalena Bach de Jean Sébastien Bach ~ Tragicomedia Directed by Stephen Stubbs (édition Esoteric SACD – CD) – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Meedle ~ PinkFloyd – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – Bach’s Music & Music of Nino Rota ~ Richard Galliano – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Prodige ~ Camille Berthollet – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Jazz på svenska par Jan Johansson – Les Marquises ~ Jacques Brel – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – « Cinéma » ~ Renaud Capuçon – Double jeux ~ Laurent Korcia – Lully – l’orchestre du roi soleil ~ Concert des Nations – direction Jordi Savall, etc…
• Vinyles sélectionnés : Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Barry Lindon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – The Complete ~ Mike Oldfield – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Contrastes par Pachacamac – The Complete ~ Mike Oldfield – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – Crucifixus ~ Jean-Christian Michel – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain – Barry Lindon ~ bande originale du film – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…
Couleurs tonales
Registres aigu & médium (CD)
• Prodiges ~ Camille Berthollet
Dès les premières mesures, nous nous rendons rapidement compte que cet amplificateur privilégie la douceur. Cette douceur extrême ne plaident pas en faveur des fréquences extrêmes. Cela peut revêtir un avantage sur certains enregistrements anciens ou faisant preuve de dureté. L’aspect soyeux pourra en revanche parfaitement convenir aux bons enregistrements tels que ceux contenus sur Prodiges de Camille Berthollet.
Par ailleurs, il sera nécessaire de privilégier des enceintes acoustiques légèrement montantes ou à la limite de « consonance neutre » pour tirer une bonne substance des fréquences aigües. D’emblée, je n’ai pas eu le sentiment que le registre aigu filait si haut que cela. Pas d’affolements non plus, si les les différentes tonalités du registre médium / aigu manquent un peu de « modulation » et de variété, nous n’aurons pas à nous plaindre des informations qui donnent richesse d’ensemble acceptable permettant de savourer le contenu des enregistrements bien réalisés et équilibrés.
Nous retrouvons davantage de détails sur le haut médium et les fréquences intermédiaires. Cela dit, rien ne nous empêche d’actionner le réglage d’aigu dans la fourchette autorisée de 3 kHz à ±10 dB pour donner un peu plus de clarté au message sonore. Cet ajustement n’a pas pour objet de « fidéliser » le contenu du message sonore – il s’agit d’un artifice visant à enjoliver les timbres du milieu / haut du spectre.
S’agissant de la transparence, celle-ci est loin d’être cristalline. En effet, un léger voile est omniprésent sur les informations les plus subtiles. Toutefois, ce manque de définition ne nuit pas au détourage des instruments ou des voix.
Registre grave
• Ainsi parla Zarathoustra ~ Richard Strauss – direction : Lorin Maazel (CD)
• Meedle ~ Pink Floyd (CD)
Si le registre aigu apparaît perfectible, toutes choses égales par ailleurs, le registre grave, en revanche, est tout à fait convainquant. Il descend réellement très bas, sans qu’il soit d’ailleurs nécessaire d’avoir recours au réglage ad’hoc logé derrière le grand volet métallique.
Ce registre grave va chercher les valeurs abyssales. Qu’il s’agisse de l’ouverture de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss aux grandes orgues ou de One of these Days extrait « clef » de l’album Meedle de Pink Floyd aucune limite subjective ne vient troubler son extension vers les fréquences les plus profondes. Dans les deux cas, le grave est propre, dégraissé, bien maîtrisé, sans bavures.
Qu’il s’agisse des percussions Ainsi parla Zarathoustra ou de la grosse caisse de One of these Days, nous bénéficions d’une texture bien matérialisée avec le poids qui convient bien. Les amateurs du genre apprécieront largement cette prestation et cette aisance à explorer les soubassements.
Les plus exigeants approuveront le suivi et le contour des notes dont la définition n’est pas négligeable, ce qui n’est pas toujours évident à appréhender sur les timbales, les impacts sur la grosse caisse, ou le jeu d’une basse électrique ou d’une contrebasse.
Rigueur
• 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela (CD)
Sur le plan de la rigueur pure, le E-560 se montre bien placé. Même s’il n’est pas l’amplificateur le plus rapide de sa catégorie, il travaille avec un sens « aigu » du respect des interprétations. La musique est plutôt franche, nette, pas du tout approximative. L’album 11:11 de Rodrigo y Gabriela nous démontre les aptitudes de cet amplificateur à déjouer les pièges d’une interprétation pour guitare, simple de prime abord, mais finalement bien plus complexe qu’il n’y parait à reproduire.
L’amplificateur s’en sort très bien : il arrive à démêler l’enchevêtrement de notes avec une excellente précision sans que cela ne tourne au « bouillon de culture ». Il démontre ses capacités à réagir avec un certain brio qui ne laissera aucun doute, ni aucun auditeur de côté.
Fluidité
• Quiet Night’s ~ Diana Krall (CD & vinyle)
Visiblement le concepteur a mis l’accent sur la fluidité que l’on peut comparer à celle des meilleurs amplificateurs à tubes, et même à transistors. Qu’il s’agisse de CD ou de disques vinyles, la musique s’écoute paisiblement sans accrocs, sans faux plis. Elle s’écoule avec une belle facilité – ce qui la rend agréable.
A l’évidence le style de musique tel que Quiet Night’s par Diana Krall nous donne une image rassurante lorsque l’on évoque le déroulé des phrases musicales et vocales. La reproduction est propre, ce qui rend l’interprétation sensuelle et confirme que cet amplificateur met l’accent sur la texture veloutée; peut-être même un peu trop velouté à mon goût personnel.
Dans ce contexte, on lui pardonnera aisément les petits manquement sur certaines nuances, ou des subtilités qui m’auraient simplement échappées, qui sait ? En tout état de cause, la musique affiche sa présence dans la pièce d’écoute sans aucune contrainte ni contraction de tous ordres.
Capacités de réaction – dynamique
• Collaboration ~ the Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)
Accuphase E-560 n’est pas, et de loin, un amplificateur rapide. Cependant, il ne faut pas en déduire qu’il est mou. Ses capacités à réagir relativement vite ont été vérifiées avec Valéria et la Fugue en Ré Mineur interprétée par le Modern Jazz Quartet. Tatillon comme je suis, j’attendais pourtant davantage de « mordant » porté par des attaques un peu plus soutenues en terme de répondant.
Pourtant, le E-560 offre une capacité dynamique qui permet d’avoir une écoute vivante si on pousse un peu le volume sonore, sans être extravagante non plus. Les attaques de piano sont franches, le jeu de contrebasse offre un swing malgré tout satisfaisants.
Les articulations du vibraphone et les changements de tonalités qui caractérisent cet instrument sont parfaitement pertinentes. Je pense que les capacités de réactions et les formes d’introversion sur les nuances déjà mentionnées permettent de préserver la cohérence d’ensemble – un choix du constructeur qui peut se discuter et se défendre.
Toujours est-il que le E-560 pourtant assez bien à toutes formes de sollicitations. Elles combleront sans aucun doute les audiophiles et mélomanes qui recherchent un amplificateur ayant des capacités minimales à réagir.
Espace et scène sonores
• Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach ~ transcription & direction Léopold Stokowski
Compte tenu du schéma, de sa structure symétrique, des composants embarqués, de l’alimentation, il aurait été étonnant que cet amplificateur n’affiche pas une belle générosité en matière de spatialisation. Sur ce chapitre, pas d’inquiétudes à avoir. Le E-560 offre une scène sonore d’une grande ampleur et conforme à ses ambitions.
La Toccata & Fugue en ré mineur signée Léopold Stokowski délivre un large panorama tant en largeur qu’en hauteur. La scène sonore est bien structurée : on décèle sans peine l’emplacement de chacun des pupitres, le positionnement des groupes d’instruments ou instruments solistes. Les effets stéréophoniques sont traités avec efficacité. Les contrastes sont bien identifiés : nous arrivons à cerner les instruments de premier plan, tout comme ceux de second plan et troisième plan. Le milieu de la scène sonore est, lui aussi, bien documenté. Cela nous permet d’accéder à toutes les informations diffusées à cet endroit précis. Par ailleurs, l’image est particulièrement stable et la tenue générale est excellente.
Il est aussi intéressant de mentionner que la musique affiche une bonne aération quelque soit le format des enceintes acoustiques. La texture musicale chaleureuse ne vient nullement empiéter sur cette faculté à faire respirer la musique – ces deux critères sont à dissocier. L’amplificateur fonctionnant en pure Classe A, il est absolument inutile de pousser le volume sonore pour accéder à une reproduction holographique significative. En clair, c’est du sérieux.
Séquence émotion – sens de l’expression
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)
• Stay Tunedi ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 33,33 tr/m)
Sur la séquence émotion, cet amplificateur s’y entend parfaitement pour reproduire les vocaux avec une belle éloquence. Ces deux vinyles signés Dominique Fils-Aimé ont une prise de son et un pressage de haute qualité. Aussi, compte tenu de son tempérament musical plutôt orienté vers le son analogique, il est logique que la restitution soit portée à un degré de communication poussé.
Associé à cet amplificateur intégré, le préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2 joue un rôle d’interface permettant de mettre la lumière du contenu de chacun de ces pressages.
La reproduction des trompètes bouchées sur Stay Tunedi est resplendissante. La rythmique (batterie et basse) est particulièrement convaincante. Elle donne du « peps » à ces divines interprétations qui, ici sont se montrent savoureuses. Le E-560 se distingue par sa reproduction naturelle où le vocal trouve sa place.
Sur les deux albums, j’ai retrouvé l’aspect humain de la voix. Cette manière à délier chaque phrase me semble excellent. Si la richesse des timbres et la variété des nuances n’est peut-être pas optimale, en comparaison avec d’autres amplificateurs, nous sommes assurés de bénéficier d’une écoute réaliste et communicative.
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua (vinyle & CD)
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek (CD & dématérialisé)
Toute la chaleur de la musique orientale se retrouve sur les différents extraits de Dance into Eternity d’Omar Faruk Tekblilek. C’est un bon point, mais j’ai trouvé cet amplificateur légèrement introverti lorsqu’il s’agit de procurer le frisson ultime.
Si les impressions d’ensemble sont positives, je trouve que cet amplificateur manque un peu d’ouverture, par moment et sur certains extraits. Nous retrouvons un jeu de flûte qui reflète bien la maîtrise de l’interprète. La sonorité du oud se révèle délicieuse et la sonorité boisée de l’instrument est incontestable. Le côté précis et le détourage des instruments et des voix permettent de mettre l’accent sur leur texture respective.
Du côté des harmoniques, cet amplificateur traite le sujet de manière réaliste. Les notes s’éteignent progressivement dans le temps et l’espace avec un beau panache qui rend la reproduction de tous les instruments crédible.
En dépit de la beauté qui « l’anime », la Folia de la Spagna par Gregorio Paniagua ne se montre pas bouleversante. Il y a toujours cette petite forme de retenue qui instaure une distance entre les interprètes et l’auditeur. Chaque instrument a été « isolé » afin d’en vérifier le contenu. Le grain, de ceux-ci ne peut être remis en cause, pas davantage la notion de précision ou la fidélité des timbres. Cependant, ce qui me gêne un peu se traduit par un manque d’entrain et de variété – une sorte de petite simplification qui peut nuire à la prestance du message musical dans son ensemble. Cela dit, le E-560 est un amplificateur qui sait chanter lorsque les extraits musicaux s’y prêtent.
Sortie casque
Comme tout (ou presque) amplificateur Japonais qui se respecte, le E-560 est muni d’une sortie casque au standard jack 6,35 en façade. L’écoute au casque est conforme à celle décrite dans les lignes précédentes. Pas de surprises, ni bonnes, ni mauvaises : nous retrouvons la texture générale chaleureuse et un peu ronde propre à cet amplificateur et décrite ci-avant. Nous gagnons légèrement en clarté et en définition avec le casque SENNHEISER.
Comme souvent dans ce genre d’exercice, la proximité avec les interprètes est un peu plus « marquée », mais rien de transcendant non plus. Globalement, l’écoute est agréable. L’équilibre général et la transparence nous permettent de déguster honorablement le contenu musical.
Les effets stéréo et la scène sonore ont le volume attendu, mais pas plus. Sans être anecdotique, la sortie casque ne peut rivaliser avec un amplificateur casque séparé de bonne qualité.
Conclusion :
Sous son allure massive à la finition cossue, l’amplificateur ACCUPHASE cache une électronique élaborée avec soin, doublée d’une construction faite pour affronter les outrages du temps. Le constructeur Japonais a fait des choix techniques, dont la pure Classe A, qui ont assurément des conséquences sur la philosophie musicale d’ensemble. Le E-560 n’est pas un amplificateur neutre; loin de là. Le côté rond et chaleureux est largement prédominant. Il pourra autant plaire que déplaire – c’est une question de goûts personnels. Cependant, il affiche une tenue en puissance inébranlable, mais peut-être un peu moins cette faculté à captiver l’auditeur pendant de longues heures d’écoutes.
Sans être extraverti à outrance, cet amplificateur se montre néanmoins musical. Il privilégie certaines couleurs qui feront le bonheur de ceux qui recherchent musicalité « sympathique ». Son principal handicap se traduit par un manque de nuances flagrant.
Prix de l’actuel E-650 : 11000 €
Test d’écoute réalisé par