Écoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Préamplificateurs phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Amplificateur intégré ALLUXITY Int One Mk2
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400 VA
– Câbles de modulation PURIST Audio Design Aqueous RCA
– Câbles HP PURIST Audio Design Neptune
Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian & cable de tête Knack Mk2, barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Seal Soul – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Jardins d’hiver ~ Lucienne Renaudin Vary & l’orchestre de chambre de Paris – Danses Slaves – Antonín Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – édition Mercury Living Présence • Danses Slaves – Antonín Dvořák ~ Detroit Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – édition Dacca – Indiscretion ~ The Curious Bards – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Tant de temps ~ Henri Salvador & Benjamin Biolay • Chambre avec vue ~ Henri Salvador – Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » – A Mémorial of Glenn Miller ~ The original members of Glenn Miller’s Orchestra – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra ~ Richard Strauss – Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Two Pianos in Hollywood ~ Ronnie Aldrich & London Festival Orchestra – Prodiges ~ Camille Berthollet – Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt – Naim CD test Sampler N°6 – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Toccata & Fugue – The London Sessions ~ Georges Delerue • Something Wicked – This way Comes ~ Georges Delerue – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida, etc…
• Vinyles sélectionnés : The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Two Pianos in Hollywood ~ Ronnie Aldrich & London Festival Orchestra – Fellini’s Amarcord ~ Nino Rota – Barry Lyndon ~ bande originale du film Vivaldi – Concertos pour guitare & mandoline ~ Direction : Paul Kuentz – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – A Mémorial of Glenn Miller ~ The original members of Glenn Miller’s Orchestra – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra – Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – A mémorial for Glenn Miller : the original members – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Contrastes ~ Pachacamac – The Complete ~ Mike Oldfield – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – Crucifixus ~ Jean-Christian Michel – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…
Nature des timbres – capacités d’analyse
Registre aigu
• Prodiges ~ Camille Berthollet (CD)
Les premières phrases musicales en disent déjà long sur le tempérament musical de cette enceinte acoustique. HELya se concentre avant tout sur ses facultés à s’ouvrir, à commencer par le haut du spectre. Les hautes fréquences ne rechignent pas à s’envoler vers des « sphères » élevées. Pour l’exemple, cette enceinte acoustique accompagne, de la plus manière la plus pertinente qui soit, les notes du violon de Camille Berthollet. La sonorité de son violon prend des allures aériennes qui donnent cette forme de légèreté et cette agilité que l’on aime à retrouver sur les thèmes tels que l’Eté des Quatre Saisons de Vivaldi ou encore le Concerto pour deux violons BWV 1043 de Jean-Sébastien Bach.
Lorsque j’évoque le haut du spectre et son « ascension », cela ne signifie pas pour autant que les fréquences aigües soient surlignées. Pour parfaire la douceur, il sera néanmoins nécessaire de soigner son câblage HP et de veiller à marier ce modèle avec des amplificateurs neutres, linéaires et cohérents.
Aussi, je dirais que HELya est à classer dans la catégorie des enceintes acoustiques « Haute Définition ». Si cette expression s’applique aux fréquences hautes, nous verront plus loin que cette excellente définition se confirme sur toute la gamme de fréquences audibles.
De facto, nous retrouvons un son de violon particulièrement affuté. Aussi, et y compris à faible niveau d’écoute, on ne peut que relever le superbe détourage de l’instrument et des autres instruments qui l’accompagnent. C’est aussi, un véritable plaisir de percevoir le grain de ce violon que je qualifie ici « d’ardent ». Le contact entre l’archet et les cordes est excellent en la démonstration. Cela reflète l’authenticité de la texture sonore.
Registre médium & fluidité
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)
Cette mouture SOLEN se montre aussi très expressive dans le milieu du spectre. Le médium assure une excellente transition entre les hautes fréquences et les basses fréquences. Le choix du haut-parleur SB Acoustics et le système de filtrage mis au point à l’oreille y sont évidemment pour quelque chose.
Le test sur un registre vocal est imparable si l’on souhaite goûter aux répertoires expressifs. La voix de Dominique Fils-Aimé est reproduite avec un naturel totalement convaincant. On se laissera facilement bercer par certaines « romances » où l’artiste met toute son « énergie » et tout son coeur. Il sera impossible de faire fi de sa voix chaleureuse, suave. Le message sonore est bien « lisse » ce qui accrédite davantage le réalisme que l’on décèle tout au long de cette audition. La version vinyle nous donne accès à tout le contenu qu’une voix humaine peut délivrer : éloquence, diction impeccable, reprise de souffle, articulations d’une clarté incomparable.
Le déroulement des chansons s’effectue avec une fluidité absolument inattaquable. Les phrases musicales s’enchaînent avec cette facilité que l’on peut également corréler avec le tempérament musical des sources, électroniques et câbles mis en œuvre pour ce banc d’essai. Ce qui est certain, est que cette enceintes acoustique n’est pas un frein pour des électroniques de haut de gamme.
Capacités d’analyse – Transparence
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek (CD)
Ce « petit cube de métal » risque bien d’en surprendre plus d’un lorsqu’il s’agit d’aller « creuser le fond du sillon ». HELya rejoint le club des enceintes acoustiques qui analysent en profondeur le message sonore. Cela mérite qu’on le mentionne. Il me semblerait même qu’elle aille plus loin que la plupart de ses concurrentes de même catégorie, françaises et britanniques de fabrication industrielle.
Ce que l’on peut retenir c’est son sens profond de l’ouverture. Il est inutile de vouloir pousser le volume sonore pour bénéficier du contenu des meilleurs passages de l’album Dance into Eternity de Omar Faruk Tekbilek. Cette enceinte nous fait profiter d’un contenu riche en sonorités multicolores où les instruments jouent « vrai ».
Les extraits Ayasofya et Hasret parlent d’eux-mêmes. Le suivi mélodique et l’agilité du musicien qui joue du Oud donnent immédiatement le ton : chaque note est méticuleusement « décortiquée ». Aussi, il nous est permis de suivre aisément la mélodie sans tendre l’oreille.
A cela s’ajoute le jeu de flûte et ses multiples variations produites par l’artiste qui agit sur son souffle pour « délivrer » des « oscillations » de tonalités; impressionnant est le terme qui convient le mieux pour décrire mon sentiment. Tout autours, émergent des percussions (carillon, triangle, crotale, cymbales, etc…) finement diffusées démontrant le degré de transparence qu’est capable de délivrer l’enceinte acoustique.
Enfin, HELya a aussi un atout important : la gestion des harmoniques. Nous remarquons instantanément la méticulosité avec laquelle les percussions, et d’autres instruments, s’éteignent dans le temps et l’espace sans « grignoter » sur les fins de notes, si ténues soient-elles !
Registre grave
• Meedle ~ PinkFloyd (CD)
Sur ce type d’enceintes de faible gabarit, les plus attentionnées portent nécessairement leur attention sur le registre grave. Les mêmes se disent à juste titre, que forcément les basses fréquences accusent certaines limites. Il faut analyser la question avec précaution et définir clairement où se situent les « dites » limites.
A mon avis, HELya pourra répondre aux attentes des audiophiles les plus attentifs à cette question. Le haut-parleur de 15 centimètres associé au dispositif HEL « propriétaire » et à la profondeur du coffret garantissent un grave qui descend suffisamment bas pour affronter la « phénoménale » guitare basse de Rogers Waters de One of the Days – extrait de l’album Meedle de Pink Floyd. Le compte y est sur les notes les plus profondes tout comme sur les extravagances de son jeu : HELya réagit au quart de tour, déjouant les pièges et toutes difficultés. Même à fort niveau d’écoute, aucune confusion ou distorsion ne sont à craindre. Cette enceinte contrôle parfaitement le « tenue » du grave, tant en profondeur qu’en intensité.
On se réjouira aussi des impacts du marteau sur la peau de la grosse caisse. Pas une défaillance, ou encore une once d’hésitation. Nous assistons à une reproduction « percutante », pleine, matérialisée, sans lourdeur ou, à l’inverse, trop légère. HELya travaille en profondeur avec méthode en donnant ce qu’il faut pour rendre le grave consistant et « appétissant ».
• Jazz på svenska ~ Jan Johansson (CD)
L’heure de vérité a sonné. Écouter Jazz på svenska se transforme en un véritable plaisir. Pourtant, seuls un piano et une contrebasse se côtoient.
La première chose qui interpelle est la dimension de la contrebasse. Celle-ci se détache de son unique « acolyte » qu’est le piano de Jan Johansson. La contrebasse n’est pas omniprésente, mais elle affiche une enveloppe étonnante au point d’en croire sa présence physique dans l’espace d’écoute.
Sans aucune surprise, nous retrouvons un comportement semblable à celui perçu lors de l’évaluation des enceintes HELios de la même marque. S’agissant du grave à proprement parlé, je n’ai pas décelé de limites subjectives ou « coup de rabot » dans le bas du spectre. HELya tient largement ses promesses lorsqu’il s’agit de tutoyer les fréquences de 35 Hertz.
Lorsque certaines notes descendent très bas, HELya ne s’affole pas : elle gère le bas du spectre avec une excellente maîtrise et une stabilité qui ne l’est pas moins. On reconnaîtra également une assise, qui n’est pas courante sur des enceintes de cette taille. Outre une excellente lisibilité et la profondeur attendue, la reproduction est totalement dégraissée. Pas de boursoufflure ou à l’inverse un manque de corps : cette « surprise du jour » s’applique à reproduire une sonorité franche et exacte. Chaque corde vibre avec un délié et un suivi mélodique de haute tenue.
Enfin, non seulement on se plait à suivre une ligne mélodique claire et charpentée, mais aussi à percevoir aisément la technicité du contrebassiste lorsque celui-ci plaque ses accords sur le manche de son instrument, sa façon de pincer délicatement les cordes qui formule une verve toute particulière, doublée d’une « propreté » indiscutable.
De son côté, le piano délivre une texture flamboyante totalement distincte de celle de la contrebasse. Cette enceinte se distingue par sa constance. Elle assure une ponctualité irréprochable sur « l’attaque » de chaque note. De plus, qu’il s’agisse du piano et de la contrebasse, nous sentons une « émission » des sons parfaitement contrôlée, ce qui n’est pas rien.
Même à fort volume d’écoute, ce modèle sait conserver toute la pureté et le charme du morceau où la distorsion a été bannie du cahier des charges.
Espace – image et scène sonores
• Danses Slaves – Antonín Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – édition Mercury Living Présence (CD)
• Danses Slaves – Antonín Dvořák ~ Detroit Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – édition édition Decca (CD)
Malgré son volume relativement réduit, HELya sort le grand jeu lorsqu’il s’agit d’assumer et de s’adapter à la taille de l’espace sonore procurée par un enregistrement de « grande envergure ».
Dès sa mise en fonction, la première chose à laquelle nous sommes « confrontés » est l’ampleur de la scène sonore. Compte tenu de la taille du coffret, celle-ci est surprenante par sa largeur. Le « format » holographique de l’espace musical ne reflète pas du tout les dimensions de cette enceinte acoustique. Sur ce point, HELya marche sur les traces de HELios – si ma mémoire est bonne; elle s’en approche même de très près.
Il est clair que l’architecture du coffret, sa profondeur portée de 31 centimètres et le dispositif HEL jouent le rôle de « catalyseur » sur l’extension que prennent les phrases orchestrales de ces Danses Slaves d’Antonin Dvorak. Cette enceinte faite de métal ne met aucune distance entre l’orchestre et l’auditeur. L’étagement de chaque plan est clairement établi. Avec ces différents extraits, nous assistons à de très beaux contrastes entre les pupitres. HELya a besoin de respirer. Aussi, il ne faut pas redouter son implantation dans une pièce d’écoute de moyenne à grande dimension, afin de bénéficier pleinement de sa reproduction « enveloppante » et de la profondeur de champ qu’elle procure.
Le coefficient de « dispersion » relevé se traduit par des effets stéréophoniques bien marqués. Ceux-ci ne débordent pas pour autant. HELya se « cale » sur la structure qui a été définie lors de la prise de son et du mixage. Elle ne redoute pas les grandes envolées d’un orchestre bien fourni en informations. Chaque groupe d’instruments, ou instruments solistes trouve sa place au sein de cette très large scène sonore. De fil en aiguille, on ne peut que s’incliner devant la reproduction aérée qui laisse chaque pupitre respirer à sa guise.
L’aspect holographique n’exclut pas les informations situées au milieu de l’espace sonore, qui, lui aussi, est bien documenté. On décèle aisément les intervenants exerçant leur art dans un espace situé au centre / gauche et centre / droit.
Autre point très intéressant : il n’est absolument pas nécessaire d’être calé au centimètres près dans l’axe des enceintes. Le coefficient d’émission des transducteurs délivre un balayage large aussi bien en largeur qu’en hauteur : HELya est vraiment « tolérante ».
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• A Mémorial of Glenn Miller ~ The original members of Glenn Miller’s Orchestra (CD & vinyles)
De nature, vive et enjouée, la « petite » SOLEN est rapide comme l’éclair. Ses capacités de réactions sont instantanées. C’est en cela qu’en sa compagnie, la musique est toujours agréable à écouter.
Certains styles musicaux requièrent qu’une enceinte acoustique, et plus généralement un système complet, suivant le tempo sans traîner. Parmi ces styles musicaux, nous pourrons « prendre attache » avec ces albums dédiés à Glenn Miller, interprétés à la fin des années 70 par la plupart des membres originaux de son orchestre.
Les cuivres, le piano, la contrebasse et la batterie sont d’une rectitude à toutes épreuves. Cela nous incite à taper du pieds pour accompagner le rythme. HELya fait des étincelles, si je puis m’exprimer ainsi. C’est une enceinte d’une incroyable agilité qui nous permet de tirer parti des mesures cadencées. Les impacts et les transitoires sont nets, précis, sans aucune lenteur d’une part, ni effet « boomy » d’autre part. De surcroît, son tempérament ne cède pas à un tempérament démonstratif qui pourrait, le cas échéant, être démesuré, rendant la reproduction en peu « envahissante ». HELya fait preuve de discernement, montrant que la technologie et le choix des composants sélectionnés ont été pensés à l’écoute.
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)
Puisque HELya a l’air bien disposée et que votre serviteur a validé ses capacités de réaction, nous allons placé la barre un peu plus haut avec cet album Collaboration du Modern Jazz Quartet accompagné par Laurindo Almeida.
Je retiendrai ici les extraits Valéria et One Note Samba qui figurent sur cet album. Ceux-ci regorgent de pièges en tous genres, surtout lorsqu’il est question du jeu de vibraphone. Bon nombre d’enceintes acoustiques et même d’amplificateurs se sont « cassés le nez » et, de fait, m’ont cassé les oreilles lorsqu’il s’est agi de surmonter les difficultés imposées par les changements de tonalités et d’intensité de cet « infernal » vibraphone.
Souplesse est le terme qui résume en un mot la maîtrise avec laquelle cette enceinte déjoue toutes les difficultés imposées par ce vibraphone. Pas de passe-droits, simplification encore d’effets de distorsion. HELya s’y entend pour délivrer une sonorité à la fois éclatante, claire, d’une remarquable réactivité. Sur ce thème, ici encore, on dénombre des points de convergence avec la « grande » HELios. Plus simples à « distiller », le piano, la contrebasse et le drums ne sont pas en reste non plus.
Bien campée sur ses « positions », cette « Noble Dame Grenobloise » révèle une rigueur d’expression de haut niveau. Ceci lui permet d’affronter tous les passages complexes, les masses orchestrales chargées et de les diffuser avec une superbe éloquence.
Séquence plaisir & émotion – sens de l’expression
• The London Sessions ~ Georges Delerue (CD)
• Something Wicked – This way Comes ~ Georges Delerue (CD)
Si HELya fait mouche sur tous les critères objectifs décrits ci-avant, son principal atout réside dans sa faculté à rendre l’écoute toujours agréable. Cette enceinte n’est pas typée, mais plutôt équilibrée et d’une bonne neutralité. Cela peut constituer parfois un inconvénient, si l’amplificateur, les sources, voir les câbles ne sont pas exempts de colorations ou de creux et bosses. Ce n’est heureusement pas le cas dans cet exercice.
On peut aussi bien confier à HELya des extraits musicaux de « forte personnalité ». Elle est en mesure d’y faire face sans « dérailler ». Aussi, j’ai choisi des thèmes musicaux qui font réagir les amateurs de belles musiques. Le compositeur de musiques films – Georges Delerue – était doué pour illustrer des scènes prenantes et émotionnelles à souhait. S’il avait connu HELya au moment de la prise de son et du mixage, il y a fort à parier qu’il aurait « craqué » avec ses enceintes acoustiques qui rendent ses compositions majestueuses.
Les grandes envolées de violons, comme le violon soliste qui sévissent sont prenantes, entraînantes, parfois romantiques et surtout enthousiasmantes. Chaque détail, souhaité par le compositeur, interpelle. Beauté des timbres et superbe panache nous donnent un sentiment de grande satisfaction. Ces enceintes vous immergent dans le monde du cinéma, tel que Georges Delerue l’a souhaité. Les phrases musicales dansent devant l’auditeur avec, pour les unes, un entrain débordant, et un brin de romantisme pour les autres.
Ces enceintes passent au crible tout ce qui peut susciter l’émotion et l’affiche clairement. Tout est naturel, au point de faire frémir les amateurs du genre et plus généralement tous ceux à la recherche de grandes sensations. Ceux-là, succomberont, à coups sûrs, au charme d’une reproduction déliée, vivante et d’une magnifique pureté.
HELya nous fait cet immense plaisir de lever le voile sur tous forme de « raffinement » qui fait la richesse de ces musiques de films. Si vous attendez du « grandiose, alors vous serez comblés. Vous ressentirez l’état d’esprit du compositeur qui a adroitement su illustrer les images et scènes pour leur donner un sens plus profond. Chaque passage a sa « personnalité » propre qui va du romantisme à la tragédie en passant par l’enjouement. Ces effets se perçoivent distinctement. Cette enceinte est aussi capable de vous faire frissonner.
A noter que la musicalité procure un élan d’enthousiasme qui incite à se focaliser sur le contenu musical plutôt que de penser aux caractéristiques techniques et aux traits de caractère du système incluant les enceintes acoustiques. En clair, si le défi est d’oublier la chaîne HI-FI au seul profit de la musique, alors le but est largement atteint.
• Tant de temps ~ Henri Salvador & Benjamin Biolay (CD)
• Chambre avec vue ~ Henri Salvador (CD)
Satisfaction et bonheur résument à eux seuls cette manière d’écouter ces deux albums où Henri Salvador met à notre disposition tout son talent de compositeur / auteur / interprète. Il faut admettre que les arrangements musicaux sont de « haute tenue ». Cette enceintes acoustique a ce mérite de « retranscrire » une musicalité des plus harmonieuse qui soit. On note une prédisposition à laisser s’exprimer de manière intelligible les voix. On y repère un phrasé réaliste, des articulations et un enchaînement des parole du plus bel effet qui soit. Sur « chambre avec vue » l’ingénieur du son a légèrement insisté sur les aigus. Comme HELya se veut très analytique, par moment on décèle de légères persistances sur les « S ». Ça n’est pas le cas avec l’autre album Tant de temps où la section vocale est plus douce et naturelle. Ainsi, le duo Henry Salavador / Benjamen Biolay est plus naturel et devient même irrésistible.
Si les voix sont épurées, les innombrables détails de l’orchestration ne sont pas pour autant laissés pour compte. Des petits coup de cymbales, le ballet sur la caisse claire, les nappes de violons, les frets de guitare nous donnent accès à une « vue imprenable » sur l’aspect artistique, qui induit une proximité avec l’auditeur. Décidément, on ne s’embêtera jamais avec cette mouture qui chante prodigieusement.
Cette enceinte constitue un véritable chaînon entre l’artiste et l’auditeur. Nous sentons toute la poésie et la verve s’installer progressivement dans la pièce d’écoute.
• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani (CD)
Véritablement, cette enceinte acoustique nous montre le chemin d’une musicalité qui « touchera » les auditeurs sensibles à reproduction, épurée, déliée, naturelle. Si le quatuor composé de Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien et Vincent Peirani y met du sien pour imaginer des sons et mélanges de genres musicaux uniques, HELya est « l’élément » qui saura jouer sur la corde sensible des audiophiles en quête d’une reproduction « prenante ». La similitude avec HELios est assez évidente, même si cette enceinte a aussi sa propre personnalité.
Si l’on prend pour référence, la sonorité de la kora (instrument à cordes Malien constitué d’une volumineuse demi-calebasse en guise de caisse de résonance et de 21 cordes), que Ballaké Sissoko manie un peu à la façon d’une harpe avec une magie singulière. Le doigté et le sens tactile sur les cordes de l’instrument est d’une précision inouïe. Le musicien égraine chaque corde avec une adresse qui transparaît avec une texture lumineuse. Et puis, il y a ces fines résonances qui émanent de la calebasse de l’instrument, démontrant une restitution d’une authenticité inattaquable.
Conclusion :
Sous sa livrée « full metal », HELya est véritable révélation. Je dirais même qu’elle sort de l’ordinaire. Cette création 100% française rassemble un concentré de technologies qui nous amène à une musicalité faisant preuve d’une très belle ouverture. Cette ouverture se concrétise par une scène sonore étonnante dans les trois dimensions, et une réponse en fréquences étendue. De plus, les flux musicaux ne sonnent jamais de manière identique. Ceci rend tout type de musiques captivant, sans parler de cette « fusion » qui s’établit entre la musique et l’auditeur.
Prix : 2990 € la paire (02/2025)