REGA RS 7 Origine : Grande Bretagne
ECOUTE Les tests d’écoute ont été effectués en auditorium sur plusieurs séances avec le matériel suivant : lecteur SIM AUDIO Moon CD-1, NAIM CD 5 SI, REGA Apollo-R, amplificateurs intégrés REGA Elex-R, REGA Elicit 2, différentes électroniques ATOLL, câbles HP et modulation YBA Glass. CD utilisés : CD test NAIM Sambler N° 6 – Requiem (s) de Mozart – Celtic Spectacular par Erich Kunzel – La Folia de la Spagna par Gregorio Panagua – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Quiet Nights par Diana Krall – » Requiem de Mozart » par Karajan – » Stabat Mater » de Vivaldi sous la direction de Christopher Hogwood – Take Five par Quincy Jones, etc … 1° Timbres Sous des allures esthétiquement un peu austères, la colonne RS 7 cache bien son jeu et la simplicité de sa conception fait plutôt recette. De prime abord, cette enceinte offre un registre aigu « travaillé » et d’une belle finesse. Ce registre aigu travaille de concert avec le registre médium pour délivrer une sonorité détaillée, sans qu’elle soit pour autant agressive. L’association avec des électroniques de marque ATOLL montrent justement que ce mariage aboutit à un équilibre subjectif très réussi. Bien évidemment, le registre médium joue un rôle déterminant : il offre un superbe bouquet de teintes et une foule de nuances bien surprenantes. Celles-ci apparaissent variées, et la REGA RS 7 a pour principale atout de mettre l’accent sur le grain des instruments, rendant l’écoute très « palpable ». Autrement dit, les instruments qui gravitent dans les sphères de fréquences médium / aigu sont bien matérialisés (cuivres, cordes, piano) avec un grain fin qui enrichit et donne un cachet supplémentaire à musique. Avec certaines électroniques méticuleusement choisies, on appréciera en outre le fruité des instruments acoustiques, et le travail d’analyse qui leur donne une touche naturelle non négligeable. De toutes les façons, nous sommes aux antipodes d’une écoute dite décharnée. S’agissant du registre grave, celui-ci me pose tout de même un petit problème car je le trouve un peu « léger », ou en tout cas il est loin d’explorer les profondeurs les plus abyssales. Pour ce qui a trait à la matérialisation des percussions, tambours, etc…, il est évident que le « volume » et l’aspect plein qui donne une dimension crédible à ce genre d’instrument peut être contestable sur certaines œuvres. Les grandes orgues de l’Académie Sainte Cécile de Rome n’ont peut-être pas l’envergure attendue, mais elles n’ont perdu ni de leur verve, ni de leur souffle. Et le jeu de contrebasse dans tout ça ?, pas de problèmes : j’ai trouvé celui de » Valéria » interprétée par le Modern Jazz Quartet, souple, articulé, et d’une excellente lisibilité. Je ne peux même pas dire que le soubassement accuse des limites qui viendraient gâcher une « bonne écoute ». 2° Image – scène sonore Ce que j’ai trouvé de particulièrement intéressant sur cette enceinte, c’est le positionnement des musiciens au sein de la scène sonore, clairement identifiables, et qui souscrivent à une reproduction vraisemblable des ambiances et du « climat » qui règne sur le lieu de la prise de son. L’étagement des plans est conforme à ce que l’on peut attendre d’une enceinte acoustique de cette catégorie. Selon le positionnement (boomers placés à l’intérieur ou à l’extérieur), la restitution prendra des allures plus ou moins holographiques. Dans le cas d’un positionnement des boomers placés à l’extérieur, la scène sonore assurera une amplitude accrue, et la restitution apparaîtra également plus « enveloppée ». L’étagement des plans me semble globalement bien structuré, toutefois les effets de profondeur peuvent apparaître plus limités par rapport à d’autres enceintes de même catégorie (encore que…). Néanmoins, on distingue aisément les instrument ou groupes d’instruments de premier plan de ceux placé au second rang avec un relief qui n’a rien d’artificiel. Enfin, je précise que le message tri-dimensionnel n’a rien d’anecdotique. La construction de la scène sonore est bien faîte – l’homogénéité globale conduit à une restitution qui permet de bien cerner tous les instruments dans l’espace. 3° Comportement général Je qualifierais volontiers cette enceinte acoustique de « caméléon musical » dans la mesure où je la juge neutre et en tout cas sans coloration particulière. Ainsi, cette enceinte prendra la couleur des électroniques et des sources qui lui seront associées. Ne comptez donc pas sur elle pour modifier les éventuelles imperfections d’une source et / ou d’un amplificateur qui manque « d’imagination musicale », de couleurs, ou trahissant une restitution « bouchée ». La RS 7 donnera le meilleur d’elle même avec des appareils qui ont un tant soi peu de personnalité et des caractéristiques musicales qui en valent la peine (évitons certains amplificateurs chinois à tubes de petite vertu). La « Belle » se singularise par une très belle précision et un beau détourage des instruments, notamment sur les violons, les cuivres, et les percussions, où il n’est nullement question » d’à peu près « . Je qualifie cette RS 7 de « volontaire » car elle marque non pas sa présence, mais celle des musiciens dans la pièce d’écoute. Pas spécialement démonstrative, la RS 7 s’adapte à la musique qu’elle a pour mission de restituer, sous condition que son implantation dans la pièce d’écoute ait été étudié avec soin. Cette REGA est de surcroît vive et de tempérament enjoué : lorsque la musique danse, la RS 7 soutient le rythme et la cadence y compris sur les charges les plus complexes et les orchestrations de grande dimension. Je peux même dire qu’elle m’a bluffé sur » Take Five » de Quincy Jones, et que cela a été un véritable régal d’écouter le » Requiem de Mozart » par Karajan. Pas d’effets de traînage ne se sont fait sentir, les réactions sont instantanées et cette enceinte acoustique restitue une musique vivifiante et tonique. 4° Communication avec l’auditeur Le moins que l’on puisse dire est que la RS 7 est une enceinte acoustique qui « respire » et de laquelle émane un message plutôt aéré. La RS 7 n’est pas coincée, au contraire elle suscite l’attention des auditeurs par ses prédispositions à communiquer des sensations; de belles sensations même !. La RS 7 s’inscrit comme un vecteur d’émotions comme j’ai pu m’en rendre compte à l’écoute du CD » Quiet Nights » de Diana Krall. La voix de l’artiste ressort avec une texture très naturelle, particulièrement chaleureuse, et terriblement sensuelle. » Stabat Mater » de Vivaldi sous la direction de Christopher Hogwood nous donne une idée de la façon dont la REGA RS 7 « soigne » la musique avec une attention toute particulière. La diction du soliste est réellement très communicative, et forme un excellent contraste avec l’orchestration qui se distingue par une richesse des timbres et une large palette de couleurs et une foule de subtilités qu’il serait inconvenant de ne passer sous silence. Le filé des cordes qui accompagne le soliste est absolument savoureux : il donne réellement du sens à cette interprétation magistrale – des grands de bonheur musical en perspective. Les excellents extraits consignés sur le CD test NAIM Sampler N° 6 ont achevé de me convaincre sur les propensions de cette enceinte à délivrer un message clair et authentique. On pourra prendre en référence » Tears of Joy » d’Antonio Forcione dont le jeu de guitare classique nous met simplement en situation d’une écoute déstressée. On appréhende immédiatement chaque intonation de l’instrument, chaque accord, ainsi que des arpèges et des harmoniques fignolés à l’extrême, avec en toile de fond une nappe de contrebasse. Les quelques percussions éparses donnent du piment et un intérêt particulier à cette interprétation qui ne manque pas d’originalité. » Remember The River » tiré du même CD m’a donné bien plus que ce que je pouvais attendre d’un produit de cette catégorie et de prix. Voici un saxophone qui s’exprime avec une texture qui « sent bon le cuivre ». De surcroît, son interprète s’emploie à nous faire partager son engouement à le faire chanter. L’accompagnement du piano et de la contrebasse se détache et complète habillement la ligne mélodique pour former un trio talentueux et succulent à écouter. Conclusion : Longtemps placée au sommet de la gamme avant l’arrivée de la RS 10, la RS 7 est une enceinte colonne aux qualités musicales incontestables, doublées de quelques talents cachés. Relativement simple à driver, la RS 7 a un sens de la précision et de l’ouverture affirmées. Elle s’associera harmonieusement avec des électroniques aussi bien d’origine britannique que françaises. Je la recommande, entre autres, avec les amplificateurs ATOLL de la série 100 et 200, les NAIM Nait XS 2, Supernait 2, CYRUS 8, et REGA of course.
Prix :
Test d’écoute réalisé par
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