Écoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle THORENS TD 166 Mk2 & cellule REGA MM Elys 2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Accessoires vinyle : brosse dépoussiérage / antistatique ANALOG Relax AR-ASAB1, couvre-plateau The Wand Mat, palet presseur / stabilisateur The Wand Weight
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
– Enceintes acoustiques ATOHM Sirocco 1.24 (évaluées ICI)
– Casque d’écoute AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z (évalué ICI)
– Câbles de modulation YBA Glass, ESPRIT Beta 8G & AURA, VAN DEN HUL The Orchid
– Câbles HP ESPRIT Beta 8G & AURA, ATOHM ZEF Mini
Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian & cable de tête Knack Mk2, barrettes FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna, LAB 12 Knack Mk2 & AC1.
• CD sélectionnés : Jazz på svenska ~ Jan Johansson – Beatles go Baroque ~ Peter Breiner – Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt – The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film – Symphonie des Jouets – Léopold Mozart ~ direction : Jean-François Paillard – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Jardins d’hiver ~ Lucienne Renaudin Vary & l’orchestre de chambre de Paris – Fellini’s Amarcord ~ Nino Rota – Indiscretion ~ The Curious Bards – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » – Sergey Prokofiev ~ Direction : Yuri Simonov & The Royal Philharmonic Orchestra – The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield – Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra ~ Richard Strauss – Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Symphonies N° 5 – 7 – 9 – Ludwig Van Beethoven ~ Rudolf Kempe & Orchestre Philharmonique de Münich – Edition Esoteric – Two Pianos in Hollywood ~ Ronnie Aldrich & London Festival Orchestra – Prodiges ~ Camille Berthollet – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates Kk 87 de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Les Marquises ~ Jacques Brel – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les Marquises ~ Jacques Brel – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida, etc…
• Vinyles sélectionnés : The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Barry Lyndon ~ bande originale du film Vivaldi – Concertos pour guitare & mandoline ~ Direction : Paul Kuentz – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra – Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – A mémorial for Glenn Miller : the original members – « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – The Complete ~ Mike Oldfield – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…
Première approche & mise en œuvre
C’est avec un bonheur non dissimulé que je retrouve ce duo QUAD dans sa version contemporaine. La grande question qui nous taraude tous est de savoir s’il sonne comme « l’original » et s’il est à la hauteur de celui initié par son concepteur Peter Walker.
En ce qui me concerne mes impressions datent du milieu des années 70. La mémoire auditive étant par définition « volatile », la comparaison avec des souvenirs d’une époque lointaine ne serait pas fondée. De plus, et il ne m’a malheureusement pas été possible d’effectuer un comparatif in situ. De plus, les conditions d’écoutes de l’époque étaient radicalement différentes de celles du présent banc d’essai. Avec 50 ans de décalage, j’ai le vague souvenir d’une sonorité relativement douce, une sonorité à l’Anglaise comme on disait à l’époque. Celle-ci était davantage orientée sur le médium / haut médium.
A tout dire et avec toutes les précautions que cela requiert, les versions 2024 ne sonnent pas de manière identique.
La mise en œuvre est simple et ne demande pas une mise en œuvre particulière. Une fois sous tension, les appareils sont immédiatement opérationnels. Le câblage modulation et HP doivent être choisis avec soin. Paradoxalement l’ensemble QUAD du 21ème siècle n’est pas si sensible que cela au câblage secteur. Toutefois, on peut gagner significativement sur l’ouverture en optant pour un câble de modulation de compétition à destination du préamplificateur QUAD 33.
Enfin, la puissance de 2 x 50 Watts / 8 Ω et 2 x 70 Watts / 4 Ω du bloc 303 peut paraître modeste. Elle à peine supérieure à celle du modèle d’origine : 2 x 45 Watts / 8 Ω. Que l’on se rassure, elle est largement suffisante pour alimenter tout type d’enceintes acoustiques y compris les modèles de sensibilité moyenne >= 88 dB pour donner un ordre de grandeur.
Nature des timbres
Registre aigu & transparence
• Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell (CD)
Inutile de tourner autour du pot, le couple QUAD 33 & 303 est un véritable « catalyseur » pour ce qui a trait au registre aigu. Les fréquences aigües filent à des fréquences élevées avec tout ce que cela induit. Fort de ce tempérament, il faudra être attentif aux enceintes acoustiques et câbles HP associés.
Le constructeur a conçu ses produits afin de mettre l’accent sur la transparence et fouiller le message sonore dans sa profondeur. Aucun voile ne vient obscurcir le message sonore. Tous les détails sont passés à la loupe. En leur qualité d’analyste de premier ordre, les aficionados du détail seront absolument comblés de l’écoute de Vivaldi and Friends dirigé par Jeannette Sorrell.
Nous aurons droit à une sonorité de clavecin absolument déconcertante dans sa résolution. Cet instrument « étincelle » dans la pièce d’écoute. Son côté pétillant nous permet de suivre à la lettre chaque note, chaque inflexion qui contiennent une saveur particulière. De façon imagée, j’ai eu le sentiment de déguster une coupe de Champagne millésimé duquel s’échappait de fines bulles. Ce clavecin s’anime devant vous avec cette légèreté et cette précision, à la façon d’un instrument simplement vivant.
Et ce n’est pas tout ! Les instruments à cordes révèlent leur sonorité boisée aux effets magiques. Mais, entre tout, ce que j’apprécie le plus, c’est leur grain. Je l’ai observé aussi bien sur les violons, les altos, les violoncelles et les contrebasses. Le contact étroit entre l’archet et les cordes de ces instruments est phénoménal et surtout très réaliste. De fait, on peut apprécier la « technicité » de chaque instrumentiste. C’est un atout non négligeable qui sierra cette fois les mélomanes.
Fort du message sonore délivré avec une superbe limpidité, nous pourrons aussi compter sur un détourage réglé au cordeau. Cela ne laisse donc aucune place au flou et à l’approximation.
L’esprit « haute définition » qui vivifie ces électroniques de dernière génération se matérialise également par un excellent « traitement » des harmoniques. Une fois encore, c’est le clavecin qui est mis à l’honneur sur cet album. L’extinction des notes dans le temps et l’espace ne laisse aucun doute sur la gestion minutieuse des harmoniques. Cela se traduit par une élégance dont les constructeurs Britanniques ont le secret.
Et la douceur dans tout cela ? Fort de ce qui précède, la musique n’est ni froide ni « clinique ». Les QUAD 33 & 303 ne sont toutefois pas totalement neutres. Pas de chaleur exacerbée non plus, pas davantage d’agressivité n’est à craindre. Cependant, le duo sera sensible aux enregistrements dénaturés dans le haut du spectre. Si tel est le cas, il sera alors possible de solliciter le contrôle « Tilt » qui agit autour d’un axe de 700 Hz aux fins de rétablir l’équilibre subjectif.
Cette fonction « Tilt » n’est pas un correcteur physiologique de type « Loundness ». C’est plus subtil que cela. Mis au point par Peter Walker et appliqué pour la première fois sur le préamplificateur QUAD 34, il a aussi pour objet d’adapter la courbe de réponses aux phénomènes acoustiques inhérent à l’agencement de la pièce d’écoute.
Registre médium & fluidité
• Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt (CD)
De mémoire, il me semblait que les QUAD 33 & 303 du passé faisaient preuve d’une excellente fluidité. Sur ce point, les nouvelles moutures ne dérogent pas à cette caractéristique. Cela se remarque sur tous les styles musicaux, et s’apprécie, entre autres, sur les voix.
Le registre médium fait la part belle aux sections vocales dont la pureté est bien entendue liée à la prise de son. Le choix de Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast de Loreena McKennitt illustre parfaitement les prédispositions à mettre à l’honneur la section vocale soliste.
Le lien étroit entre les fréquences aigües et intermédiaires est incontestable. A ce titre et selon les enregistrements, on pourra éventuellement « jouer » avec les réglages de tonalité pour modifier, si besoin, l’équilibre tonal.
A noter également le silence de fonctionnement de chaque appareil qui ne vient à aucun moment perturber la beauté du message sonore sur les sonorité qui gravitent dans les fréquences comprises en 200 Hz et 2000 Hz. De fait la voix de l’interprète revêt une teinte et une présence réaliste dans l’espace d’écoute. A y regarder de plus près, d’autres instruments, tels que le violon et le violoncelle par exemple, prennent la « même tournure ». Leur phrasé est impeccablement reproduit avec une propreté, une couleur et une velouté qui rendent l’écoute très naturelle.
Ce duo QUAD nouvelle génération ne fait l’impasse sur aucun instrument. Il réussit ce prodige de faire un focus sur chacun d’eux. Nous pouvons alors bénéficier de leurs infimes nuances respectives.
Registre grave
• Jazz på svenska ~ Jan Johansson
QUAD 33 & 303 maîtrisent bien les fréquences graves du piano et de la contrebasse qui « sévissent » sur cet album Jazz på svenska.
Le suivi du jeu de contrebasse est une référence en soi. Beauté et rigueur sont à verser à l’actif de cette réalisation qui associe le savoir-faire Britannique et Chinois. L’amplificateur travaille en « bonne intelligence » à dégraisser le bas du spectre, ce qui a pour conséquence d’entendre clairement les vibrations de chaque corde. J’aurai peut-être souhaité que le grave descende un soupçon plus bas. Toutefois, il ne manque ni de poids ni d’aplomb. Selon, les enceintes acoustiques et la configuration de la pièce, il sera possible de « jouer » avec le réglage de graves qui s’échelonne à + / – 3 dB. Attention, ce réglage n’a pas pour objet de faire descendre plus profondément les fréquences graves, mais, le cas échéant, de les « gonfler » ou les dégraisser en fonction de l’environnement.
Quoi qu’il en soit, aucune boursoufflure ou lourdeur ne viennent « polluer » la texture des notes les plus profondes. Par ailleurs, le bloc de puissance réagit subtilement dans le but d’entendre clairement les vibrations de chaque corde. Nous retrouvons avec bonheur la sonorité feutrée de l’instrument. Celui-ci est réellement très proche de celle écoutée en « Live ». Sur un bon nombre d’extraits, on perçoit distinctement la doigté du musicien lorsque celui plaque ses accords sur manche et lorsqu’il pince les cordes de son instrument. Nous arrivons aussi à percevoir la dextérité avec laquelle le contrebasse exerce son art.
Le piano n’est pas en reste non plus sur ce registre. Chaque note est méticuleusement soupesée par Jan Johansson. Tantôt légères, tantôt plus « affirmées », le moins que l’on puisse dire est que QUAD fait preuve d’un excellent discernement concernant les impacts et le poids de ces notes jusque dans les fréquences les plus graves. Implicitement, les phrases musicales gagnent en harmonie.
Aussi, la mélodie du piano se distingue par un délié et des enchainements remarquables. Ceux-ci sont le reflet de la stabilité avec laquelle ces électroniques se comportent, individuellement et, bien sûr, conjointement.
Scène sonore – spatialisation
• Symphonies N° 5 – 7 – 9 – Ludwig Van Beethoven ~ Rudolf Kempe & Orchestre Philharmonique de Münich – Edition Esoteric
Pour ces symphonies de Ludwing Van Beethoven rééditées chez Esoteric et dirigées par Rudolf Kempe, il est préconisé d’avoir recours à un « Grand Système Audio ». Je pense que les QUAD 33 & 303 sont « formatés » pour faire chanter de la meilleurs manière ces œuvres.
Grâce à ces électroniques, nous aurons droit à une image d’une grande amplitude qui convient à ces compositions. L’image est à la fois holographique et étoffée. Ceci renforce le caractère d’une orchestration menée par cette main de Maître qu’était le chef d’orchestre Rudolk Kempe.
Qu’il s’agisse de l’écoute au casque ou sur des enceintes acoustiques, nous sommes littéralement pris dans le tourbillon des partitions les plus fougueuses. Lors de l’écoute sur les enceintes acoustiques nous décelons parfaitement les différents contrastes ainsi que l’organisation des différents plans. La prise de son de l’époque, même retravaillée par les studios Esoteric n’est pas spécifiquement des plus démonstratives. Pourtant les QUAD contribuent à affiner le positionnement des différents pupitres dans le but de bien discerner les groupes d’instruments de premier plan de ceux de second plan.
• Danses Slaves – Antonín Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – édition Mercury Living Présence
La notion d’aération est aussi une caractéristique à prendre sérieusement en considération. La musique respire allègrement donnant ce sentiment d’avoir beaucoup d’air entre les groupes d’instruments. De ce fait, sur les passages « chargés », les instruments plus discrets et / ou solistes ressortent sans confusion de la masse orchestrale. C’est notamment le cas sur ces Danses Slaves d’Antonín Dvořák où, pour l’exemple, le tintement du triangle s’émancipe avec une clarté et une légèreté incroyables.
Pour profiter pleinement de cette ampleur, il ne faut pas hésiter à augmenter le volume sonore. J’ai pu observer que l’extension prenait de l’envergure avec un nouveau sonore un peu plus soutenu, qui, sans doute, est à corréler avec la configuration en Classe AB du bloc de puissance.
De nature déjà fort généreuse, il est possible d’accroître la spatialisation en optant, cette fois, par deux blocs monophoniques 303 en mode bridgé reliés au préamplificateur par des câbles de modulation symétriques.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)
« Une main de fer dans un gant de velours », c’est ainsi que je qualifierais l’attitude général de ce combo. Forts de leurs alimentations respectives, ces électroniques ont un répondant qui fera honneur aux passages musicaux les plus nerveux. Mais plus que tout, ils sont en capacité de surmonter les charges complexes comme celle de Valéria issu de l’album Collaboration du The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida.
Aucune difficulté n’a été relevée sur le difficile et « sournois » jeu de vibraphone dont l’intensité et les changements incessants de tonalités sont soutenus : ils sont gérés avec une rectitude sans concession. Sans vouloir faire parler la poudre, ni en mettre plein la vue à l’auditeur, le travail s’effectue avec circonspection sans toutefois perdre de vue la dynamique. Celle-ci est loin de sombrer dans la timidité. Toutefois, à titre personnel et subjectif, j’ai relevé sur d’autres extraits une très légère retenue. Aussi, je suis persuadé que l’emploi de deux blocs monophoniques bridgés permettra au système de se mettre à niveau.
Outre le vibraphone, les attaques de piano sont franches, précises et vivaces. QUAD ne joue pas dans « l’à peu près » : les « actions » menées sont minutieusement dosées selon les notes. Elle s’enchaînent avec une superbe virtuosité qui reflète bien le caractère enthousiasmant de cet extrait musical et de ces électroniques.
La contrebasse ne déroge pas non plus à cette règle. Cette contrebasse semble danser devant vous avec une agilité étonnante et une vigueur débordante.
Enfin, nous pourrons nous délecter sur l’élan de la rythmique et plus particulièrement sur les coups de cymbales qui assure un tempo irréprochable. De surcroît, la finesse avec laquelle la cymbale est reproduite donne aussi une bonne idée dont le signal est « distillé ».
A tout dire, ce couple de QUAD veille à ce que « rien ne dépasse ». Il s’assure que la musique soit diffusée dans le respect le plus strict en matière d’entrain. Il faut reconnaître que sur ce point, le bloc de puissance 303 assure un contrôle parfaitement maîtrisé des signaux de forte intensité.
Séquence plaisir d’écoute – émotion – sens de l’expression
• Fellini’s Amarcord ~ Nino Rota (CD remasterisé)
Si vous souhaitez passer d’excellents moments d’évasion, notamment en compagnie des thèmes tirés de cet album remasterisé Fellini’s Amarcord signé Nino Rota, alors QUAD 33 & 303 est l’ensemble idéal pour entrer dans l’univers de l’Italie des années 1920 / 1930.
Si la musique est truculente en soi, disposer d’un ensemble préamplificateur – bloc de puissance expressif vous invitera sans détours à entrer dans l’atmosphère pittoresque et remplie de couleurs vives d’une époque lointaine. Qu’importe, la musique vit, bouge, emplit la pièce d’écoute de « parfums » et de teintes où se mêlent des harmonies vives, enjouées, plus romantiques ou plus nostalgiques.
Les nombreux instruments de musique qui « tapissent » la partition sont soigneusement reproduits avec un raffinement non dissimulé. L’écoute de cet album est un tout bonnement un véritable régal. QUAD nous convie à le déguster sans modération. Ce sera alors un véritable bonheur de s’enivrer de ce breuvage musical pétillant, fruité et sucré.
• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani
Compte tenu de l’ensemble des observations déjà énumérées, il eut été surprenant d’être déçu par l’écoute de cet album aux mille facettes. Le quatuor composé de Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien et Vincent Peirani nous convie à découvrir un répertoire d’un genre nouveau à base « d’ingrédients culturels » qui pourraient sembler improbables, et qui pourtant, ne le sont pas !
De plus, la prise de son et le mixage sont de la plus haute qualité. Pour « communier » totalement avec cette musique aux accents diversifiés, il est recommandé de les confier à un équipement audio qui a quelque chose à exprimer. Dans le cas contraire, nous risquons de passer à côté de l’essentiel. L’ensemble QUAD 33 / 303 est le principal « moteur » animera votre « navigateur » d’expression musicale pour vous emmener au firmament d’une reproduction très émouvante.
Au-delà de l’aspect artistique de ce quatuor de musiciens à la culture musicale diversifiée, les QUAD 33 & 303 sont de véritables compagnons de route pour entrer en contact avec l’alchimie de cultures musicales diversifiées composées d’airs populaires, de mélodies traditionnelles d’Afrique ou d’Europe de l’Est et Jazz contemporain.
Pour savourer le contenu riche en évènements de tous ordres, il fallait avoir recours à un système au tempérament musical de type analogique. QUAD remplit admirablement bien cette mission. Pour l’exemple, la sonorité de la kora, (instrument à corde Malien constitué d’une volumineuse demi-calebasse en guise de caisse de résonance et de 21 cordes) est reproduite avec une pureté semblable à celle d’une harpe. Chaque note suscite la curiosité de l’auditeur par son « efficience » incontestable.
La présence des instruments dans votre pièce d’écoute est, une fois encore, édifiante. Le « bruissement » de l’accordéon tout comme le jeu de clarinette accompagnent la mélodie principale en lui donnant une dose d’authenticité stupéfiante et oh combien attachante.
• Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music)
Pour achever ce tour d’horizon, nous entrons dans l’univers musical de Daniel Huck et de son « trépident » sextet. Ces « mignonnes petites » électroniques vous font pénétrer dans le temple de l’ambiance Cotton Club des années d’après-guerre où les orchestres de jazz se produisaient.
La prise de son de très haute qualité de cet album Rive Droite – Rive Gauche nous permet de prendre le pouls de cette atmosphère intime où le contact avec chaque interprète et son instrument est un privilège. Ce contact n’est évidemment possible que si le système audio établit ce contact. Il apparaît que le duo QUAD 33 & 303 a toutes les prédispositions pour vous assurer ce privilège.
Les cuivres sont restitués avec cette patine à l’ancienne qui exclut toute forme d’agressivité. La clarinette et la trompette bouchée sont superbement timbrées. La batterie dicte impeccablement le tempo. Le frottement du ballet sur la caisse claire est terriblement réaliste, presque palpable.
La musique s’installe confortablement devant vous avec cette volonté de toucher l’auditeur. Qu’ils soient dynamiques ou plus doux, les différents extraits de ce répertoire sont absolument délicieux. Pour ma part, j’ai été totalement captivé par la fidélité de reproduction et une texture qui s’approche de celle d’instruments écoutés en « Live ».
Les quelques applaudissements qui séparent chaque thème révèlent une approche « vraie » du plus bel effet.
Il est très facile de cibler l’emplacement précis de chaque interprète au sein du studio d’enregistrement de style caveau ainsi que la place qui lui a été assignée.
Entrée phono MM / MC
Pour être complet et s’inscrire dans la continuité du produit d’origine, QUAD a pris l’initiative de doter son préamplificateur 33 d’une carte phono.
Pour répondre à la demande actuelle, il sera possible de choisir entre une cellule à aimant mobile (MM) et bobine mobile (MC) via une touche située en face avant ou via la télécommande qui pilote absolument toutes les fonctions du préamplificateur.
L’entrée phono MM est dans la lignée de ce que l’on attendre d’une entrée intégrée. Notons qu’il ne s’agit pas d’une possibilité de connexion d’appoint sensée rendre un service. Une platine de qualité complétée par une cellule de qualité saura tirer un excellent parti des bons pressages vinyles. La reproduction est fouillée et d’une « propreté » indiscutable. Le message est démuni de bruits de fond. La séparation des canaux et plus généralement la spatialisation font preuve d’une belle extension. La réponse en fréquences est proche de celle obtenue avec une source numérique.
La section phono bobine mobile se « tient bien » sans pour autant rivaliser avec des préamplificateurs phono totalement séparés et prix parfois plus élevé que le QUAD 33. On pourra seulement regretter l’absence d’ajustement d’impédance de charge, de capacitance et de gain. Aussi, il conviendra d’être vigilant aux caractéristiques de la cellule phonocaptrice.
Sur le plan musical, on franchit un gap significatif en comparaison avec les deux cellules REGA utilisées (Ania et Elys2). Ce qui est avéré, c’est le silence de fonctionnement de la partie MC. Le très bon rapport signal / bruit met davantage les micro signaux gravés. Sur ce point, on pointera le comportement des harmoniques et l’extinction progressives des fins de notes / phrases, à l’identique de celles relevées avec une source numérique.
La réponse en fréquences aux deux extrémités du spectre audible nous donne un aperçu de la substance que l’on peut tirer d’un bon pressage vinyle. Les vocaux tirent particulièrement bien leur épingle du jeu par la justesse de leur expression. Le côté naturel et la présence affirmée dans la pièce d’écoute ne trompent pas sur Nameless de Dominique Fils-Aimé et The Secret of Climbing de Stephen Fearing (édition Rega).
Enfin, la scène sonore est, elle aussi, bien organisée, suffisamment holographique pour goûter à l’intégralité du contenu d’un bon disque vinyle.
Sortie casque
Voulant bien faire les choses, QUAD a eu la bonne idée d’installer un module casque relié à une prise au format jack 6,35 en façade. L’introduction de la fiche coupe instantanément le signal vers le bloc de puissance via un relai intégré. Le constructeur ne s’étend pas sur la composition du circuit. Nous savons seulement qu’il a été pensé de façon à assurer un taux de montée élevé et qu’il fonctionne en limitant la rétroaction de courant. Il est compatible avec un grand nombre de casque dont l’impédance est comprise entre 20 et 600 Ω.
Contrairement à bon nombre de sorties casque installées sur des amplificateurs intégrés, celle du QUAD 33 offre un « service de proximité » plus convaincant. Dès lors, nous pourrons lui associer des casques de qualité supérieure. Le casque AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z, par exemple, sera un partenaire qui ne fera, et de loin, pas défaut.
Dans ces conditions, nous pouvons parfaitement passer quelques heures, en toute intimité, avec nos artistes préférés sans fatigue auditive. La « pression acoustique » sur les oreilles est suffisamment contenue y compris à niveau d’écoute plus élevé pour une écoute confortable. Si le degré d’aération est un peu moins prononcé que lors des écoutes effectuées avec des enceintes acoustiques, l’ensemble n’a pas l’apparence d’une restitution confinée.
A l’instar de l’écoute avec le bloc de puissance 303 et les enceintes acoustiques, nous retrouvons une reproduction claire et détaillée, sans fausses notes ni surlignage intempestif. Les facultés d’analyse étendue ouvrent la perspective d’une superbe transparence et d’un grain très fin, notamment sur les cordes, le clavecin. Le registre grave suit la même tendance, sans être omniprésent.
Conclusion :
Non, l’ensemble QUAD 33 & 303 n’est pas une simple réédition d’une création signée Peter Walker en 1967. Certes, la présentation vintage fait partie intégrante de son identité et de son attrait. Toutefois, si l’équipe de conception s’est globalement inspirée de la philosophie originale, les composants et méthodes contemporaines ont permis à cet ensemble de « briller » par sa musicalité, qu’il appartiendra naturellement à chacun d’apprécier selon ses goûts personnels.
Sans sombrer dans les effets spectaculaires, ce duo privilégie avant tout un message sonore le plus naturel possible, en y apportant une touche d’émotions significative. La réponse en fréquences suffisamment étendue se matérialise par une sorte de « sucrerie musicale » riche en saveurs de tous ordres. Je dirai que QUAD 33 & 303 constituent une sorte de « sentinelle » de vos meilleurs moments musicaux.
Prix préamplificateur 33 : 1500 € (08/2025)
Prix bloc de puissance stéréo 303 : 1500 €
Prix bloc de puissance supplémentaire : 1500 €