Q Acoustics 3020
Origine : Grande Bretagne
Enceinte 2 voies, 2 HP
Charge : bass-reflex
Sensibilité : 88 dB
Impédance moyenne : 6 ohms
Puissance nominale supportée : 75 watts
Réponse en fréquence : 64 Hz à 22 kHz +/- 3db
Fréquence de coupure : 2900 Hz
Dimensions : ( H x L x P ) 26,0 x 17,0 x 22,5
Jusqu’ici, il ne m’avait jamais été donné l’occasion de rédiger un article sur les enceintes acoustiques Q Acoustics. C’était loin d’être une volonté de ma part. Je dois avouer qu’il ne m’avait pas paru prioritaire de m’étendre sur cette marque dans la mesure où d’autres « supports » ont assez largement décrit ces enceintes et plus particulièrement les enceintes de petit format de ce constructeur qui sévit en Angleterre tout au moins au niveau de la conception.
Cependant, les demandes concernant les ensembles audio à petit budget m’ont incité à m’intéresser d’un peu plus près aux enceintes Q Acoustics (entre autres), et notamment aux modèles compacts des séries 2000 et 3000, très convoités car très accessibles sur le plan tarifaire. Parmi eux, il m’est apparu intéressant de faire un focus sur la 3020, même si j’ai eu l’opportunité d’écouter les modèles 2010 et 3010.
La 3020 est une enceinte à classer dans la gamme des enceintes compactes. On sera assez surpris par la belle finition d’ensemble de cette enceinte (des autres modèles également) et d’une forme de sympathie qui suscite en quelque sorte la confiance. Il est probable que les formes arrondies du coffret en MDF ici en finition laquée noire contribuent à la séduction. La masse et le poids déjà conséquent (4,6 kg) indiquent que des moyens (industriels) ont été mis en œuvre pour pallier à toute forme de vibration indésirables. En effet, ce coffret se veut d’une rigidité non négligeable. Q Acoustics a cru bon de monter quatre patins pour assurer le découplage avec le support.
Sur le plan technique, la 3020 est une enceinte acoustique deux voies, deux haut-parleurs, de type bass-reflex avec un évent de décompression situé en face arrière au dessus du bornier HP. Essais à l’appui, il est fortement recommandé de ne pas « plaquer » l’enceinte contre un mur, ni l’insérer dans une bibliothèque. Immanquablement, vous obtiendriez une sonorité étouffée et confuse. La 3020 requiert de laisser s’évacuer librement les ondes issues de son évent.
Au verso, Q Acoustics a monté un simple bornier pour relier cette « compacte » à l’amplificateur selon le principe du seul mono-câblage. Chaque borne est montée en quinconce et accepte le fil nu, les fourches et fiches bananes. Loin d’être issues d’un catalogue prestigieux, ces bornes sont solides et de qualité respectable.
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Le concepteur est assez fier de son tweeter à dôme souple de 2,5 centimètres de diamètre. Il comporte un radiateur annulaire et un double aimant en ferrite. Il est monté en façade de façon à assurer un découplage optimal du coffret. Ce tweeter a visiblement fait l’objet d’une attention particulière et « anime » d’autres modèles du catalogue de chez Q Acoustics.
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Le concepteur met aussi en exergue son haut-parleur de médium / grave de 12,5 centimètre de diamètre à suspension en demi rouleau relativement souple qui assurer une bonne réactivité. Sa membrane est une association de papier et fibre d’aramide / kevlar à la structure rigide et légère à la fois. Ce « mélange des genres » a pour objectif de laisser s’exprimer les fréquences médium / grave sans bavure et contribuer à asseoir la précision – ce que nous verrons plus loin. Q Acoustics ne s’étend pas sur les composants du filtres.
ECOUTE :
Les tests d’écoutes ont été réalisés sur plusieurs séquences distinctes en auditoriums en Angleterre et en France, chez un particulier et à domicile avec le matériel suivant : ensemble CAMBRIDGE Topaze CD 10 & AM 10, ensemble CD & amplificateur intégré MARANTZ 6005, amplificateur ARCAM FMJ A19 et lecteur ATOLL CD 50 SE, ensemble YBA Classic 3 Delta et lecteur CD YBA Classic Player 3 – câbles de modulation QED Performance Audio 40 et HP QED Référence Silver Anniversary XT – câbles de modulation YBA Glass, VAN DEN HULL The Orchid, câbles HP YBA Diamond.
CD utilisés : CD test NAIM Sambler N° 6 – Simon and Garfunkel’s Greatest Hits – Take Five par Quincy Jones – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – La Folia de la Spagna par Gregorio Panagua – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Double jeu par Laurent Korcia – Quiet Nights par Diana Krall – Celtic Spectacular sous la Direction de Erich Kunzel – Requiem de Mozart par Karajan – Dance Intro Internity par Omar Faruk Tekbilek – Tri Yann Ramadou & La Belle Enchantée – Thriller par Michael Jackson ,etc…
1° Scène et image sonores
Bien structurée, la scène sonore prend une dimension proportionnelle à la taille de son coffret, et même un peu plus. Dans une petite pièce d’écoute, la petite Q Acoustics est parfaitement à son aise. J’ai été quelque peu surpris de la « profondeur de champ » qui place astucieusement les différents plans et me rappelle ce que sont capables de « faire » les petits modèles de chez MISSION par exemple.
Sur les charges complexes d’une orchestration chargée, la 3020 donne beaucoup et même si les dimensions ne sont pas celles des grandes colonnes de la concurrence, je ne peux dire que cette enceinte se limite au strict minimum. Le « volume » sonore emplit correctement un petit espace d’écoute, qui si il est bien agencé permettra à cette enceinte d’honorer la musique qu’elle a pour mission de reproduire.
Relativement « spacieuse », la scène sonore permet à la musique de respirer sous réserve de positionner correctement les deux enceintes acoustiques en éloignant tout de même de 40 centimètre des murs arrières et latéraux. Malgré une forme directivité assez prononcée, on arrive à trouver des informations au centre de la scène sonore et les effets stéréophoniques apparaissent évidents
2° Comportement général – présence – réactivité
Au premier abord, cette toute petite enceinte a un comportement que je qualifie de « sain » si l’on prend en compte sa sensibilité inférieure à 90 dB. Dire que la 3020 est complexe à driver ne serait pas objectif; on peut alors aisément lui associer des électroniques de puissance moyenne (25 à 30 watts) sous réserve que celles-ci aient une alimentation à la hauteur des chiffres annoncés, et que la pièce d’écoute ne soit pas trop volumineuse (15 à 20 m² pour donner un ordre d’idée).
Ce comportement peut en outre varier d’un amplificateur à l’autre, et il serait préférable d’avoir recours à un amplificateur aux réactions vives. A ce titre, le MARANTZ PM 6005 et son frère 6006 ne seront peut être les meilleurs « cibles » pour obtenir le comportement rapide et enjoué décrit par le concepteur. Bien que n’étant pas un « foudre de guerre », j’ai trouvé l’ARCAM FMJ A19 plus à son aise, et en dépit de sa puissance contenue, le CAMBRIDGE Topaze AM 10 ne se défend pas si mal dans un petit environnement.
En tout cas, quelques soient les amplificateurs mis en « concurrence », la 3020 montre une sacrée bonne volonté qui s’affiche comme une belle présence des voix de Diana Krall ou celles de Simon & Garfunkel par exemple, ainsi que celles les instruments de premier plan d’un orchestre de grande dimension. Selon les amplificateurs utilisés, les « intervenants » de second plan peuvent plus ou moins être discernés. Globalement, les capacités à réagir assez vite et correctement ont été confirmées. J’aurais presque tendance à dire que la 3020 réagit mieux que les colonnes 2050 ou 3050 par exemple.
Détail important : je recommande d’enlever le cache haut-parleur en jersey qui a tendance à amenuiser certaines fréquences haut médium / aigu et par le fait même occulter certains détails ou laisser des zones de flou sur les vibrations d’un triangle, d’un jeu de cymbales, remettant presque en question « l’âme » d’un violon.
3° Les timbres – équilibre général – transparence
Dans le prolongement de ce que je décrits sur le comportement général, il ne fait pas de doutes que cette enceinte compacte va délivrer des teintes sonores assez éclectiques selon les amplificateurs utilisés. Toutefois, je ne pense pas me tromper en précisant que la 3020 ne reflète ni la linéarité absolue ni une neutralité exempte de colorations.
Le registre aigu se révèle parfois insistant (pas toujours). Selon les cas de figure et les enregistrements, ce trait de caractère ne rend pas toujours l’écoute des violons et cuivres naturelle. Les vocaux sont reproduits avec une clarté remarquée qui permettent de suivre la diction des interprètes, mais vous laissera perplexe sur les « S » qui ont tendance à ressortir avec une insistance parfois désagréable. Fort de ce constat, les fréquences médium se trouvent souvent reléguées au second rang et ne plaidant forcément en faveur de l’équilibre général. Sans qu’il soit réellement question d’une quelconque forme de voile sur les micro détails, j’attendais une transparence plus « affirmée ». Soyons cependant objectif : l’essentiel est là.
Compte tenu de sa taille, nous aurions pu nous attendre à une déception totale sur les fréquences graves. Evidemment, à 64 Hz, on peut pas attendre des miracles, mais ce registre grave ne se défend pas si mal si on en juge par le suivi des notes de contrebasse ou de guitare basse. Une écoute plus approfondie démontre qu’à défaut d’explorer les soubassements, nous avons affaire un haut grave trop omniprésent qui nuit à l’homogénéité d’ensemble.
La courbe « accidentée » et la remontée « physiologique » aux extrémités de la bande passante audible montre que cette enceinte fait tout de même preuve de colorations plus ou moins prononcées. Elles peuvent en outre, et selon les goûts, plaider en sa faveur ou au contraire déplaire totalement.
4° Expression et communication avec l’auditeur
Qu’on le veuille ou non, et en dépit du positionnement sur son créneau, la 3020 sait « accrocher » l’auditeur et procure une certaine joie de vivre appréciable. En définitive, j’ai le sentiment que cette enceinte acoustique joue avant tout la carte de la séduction. Son message sonore est coloré (caricatural) – c’est entendu – mais c’est peut -être ça qui la rend attachante. Avec elle la musique s’écoule de façon à vous à faire participer aux styles musicaux que vous aimez, y compris la musique classique qu’elle semble d’ailleurs affectionner.
Son tempérament très « volontaire » que je qualifierai d’un peu « rentre dedans » montre que cette enceinte a un tempérament remarqué. Les ensembles de cordes arborent une fluidité et des timbres acceptables; pour le moins différents d’une composition audio à l’autre. Le déroulé des phrases musicales et vocales s’accorde en fait avec celui des électroniques associées. Dès lors, on peut s’attendre à sensations intéressantes (pas de grands frissons), et de surcroît une musicalité qui n’a rien d’ennuyeuse.
La consistance et la matière ne relèvent – loin de là – de l’anecdote. La batterie, les percussions, la basse, prennent des allures matérialisées fort appréciables permettant à cette enceinte de délivrer une musique vivante et de caractère bien « trempé ».
Conclusion :
Loin d’être un gadget, l’enceinte Q Acoustics 3020 est un produit qui suscite un intérêt si la pièce d’écoute n’est pas très volumineuse. Ses « prestations » vont beaucoup dépendre du matériel qui lui est associé. Il est vivement conseillé d’éviter des électroniques faisant preuve de sécheresse ou au tempérament musical décharné. Pas trop compliquée à « driver », la 3020 ravira ceux qui recherchent une enceinte à la sonorité colorée, un comportement tonique, précis et qui n’ont pas un budget démesuré.
Synthèse : | Musicalité : non dénuée d’intérêt Appréciation personnelle : quelques bons points retiennent l’attention Rapport musicalité – prix : compétitif |
Prix : 370 euros laqué noir ou blanc