Écoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
• Lecteur CD YBA Classic Player 2
• Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
• Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
• Préamplificateur ligne : YBA Classic 3 Delta
• Amplificateurs casques : dCS Lina & REGA Ear
• Accessoires vinyle : brosse dépoussiérage / antistatique ANALOG Relax AR-ASAB1, couvre-plateau The Wand Mat, palet presseur / stabilisateur The Wand Weight
• Câble de modulation amplificateur casque : YBA Glass, ESPRIT Aura et Beta 8G
• Câble casque MEZE Audio Prémium Furukawa PCUHD
Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian & cable de tête Knack Mk2 20A, barrettes FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna, LAB 12 Knack Mk2 & AC1.

• CD sélectionnés : The Glory that was Gershwin / Frank Chacksfield plays Irving Berlin – Beatles go Baroque ~ Peter Breiner – Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt – The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Jardins d’hiver ~ Lucienne Renaudin Vary & l’orchestre de chambre de Paris – Fellini’s Amarcord ~ Nino Rota – Indiscretion ~ The Curious Bards – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » – Sergey Prokofiev ~ Direction : Yuri Simonov & The Royal Philharmonic Orchestra – Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra ~ Richard Strauss – Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Symphonies N° 5 – 7 – 9 – Ludwig Van Beethoven ~ Rudolf Kempe & Orchestre Philharmonique de Münich – Edition Esoteric – Prodiges ~ Camille Berthollet – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates Kk 87 de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli plays Gerschwin, Berlin, Porter, Rogers, Hart and others – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les Marquises ~ Jacques Brel – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida, etc…
• Vinyles sélectionnés : The Glory that was Gershwin / Frank Chacksfield plays Irving Berlin – Fernande ~ Georges Brassens – vol.11 – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Barry Lyndon ~ bande originale du film Vivaldi – Concertos pour guitare & mandoline ~ Direction : Paul Kuentz – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra – Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – A mémorial for Glenn Miller : the original members – « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – The Complete ~ Mike Oldfield – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…

Je remercie le distributeur DELTA Audio d’avoir mis à ma disposition ce casque pendant deux mois et demi afin de pouvoir réaliser ce banc d’essai et vous faire partager mes impressions.
Nature des timbres
Registre aigu & transparence
• Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell (CD)
Comme l’intégralité des casques MEZE Audio, le Liric dans sa seconde édition est absolument irréprochable en matière de résolution. Ses facultés d’analyse le propulsent au premier rang des références incontournables du moment. Il est incontestable que la technologie embarquée joue un rôle catalyseur dans « l’excursion » des fréquences élevées.
Sur ces « pièces » de musiques baroques, Liric II nous ouvre la voie d’une musicalité qui sort des sentiers battus. Ce casque ne fait l’impasse sur aucun détail. Il est vraiment agréable d’avoir accès aux vibratos des violons, au grain des violoncelles et à cet éclat procuré par le jeu de clavecin Jeannette Sorrell à la sonorité bigrement pétillante. Chaque groupe d’instruments ou instrument soliste brille, la fois, par sa précision et sa légèreté.
La transparence nous donne accès à une multitude de sonorités, qui parfois se confondent avec la masse orchestrale. Ici tout est parfaitement distinct. Le détourage de chaque instrument ne laisse aucune interrogation quant à l’analyse poussée des signaux. Dans le même esprit, les harmoniques sont gérés de manière à laisser chaque fin de phrase s’éteindre progressivement dans le temps et l’espace sans coupure prématurée.
La magnifique limpidité du message sonore nous conforte sur la notion d’ouverture du message sonore et plus particulièrement dans le haut du spectre.
Registre médium
• The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing (vinyle édition Rega)
Pour cerner le tempérament d’un élément audio sur les fréquences intermédiaires, rien de tel qu’un excellent extrait vocal, qui plus est pressé en vinyle. The Secret of Climbing, de Stephen Fearing, édité par REGA me semble être un excellent choix. Une voix et une guitare diffusées sobrement en disent suffisamment long pour déguster, dans son intégralité, la prestation artistique.
En compagnie du Liric II, nous pouvons pleinement assurer de « communier » avec l’auteur – compositeur – interprète. Ce casque n’a pas son pareil pour reproduire chaleureusement les textes et établir une intime relation entre l’artiste et l’auditeur. Il règne au sein de l’espace d’écoute intime une ambiance à la fois feutrée, douce et fouillée. Les notes de guitares sont d’une magnifique précision. La beauté des timbres n’a d’égale que l’élégance avec laquelle l’artiste travaille son instrument.
En compagnie de cette voix charnelle et chatoyante, on se laisse facilement prendre au jeu d’une interprétation dépourvue d’artifices. Le jeu de guitare et la voix à la fois complémentaires et bien différenciés. On se laisse facilement bercer par le déroulé et la fluidité remarquables des phrases musicales. C’est aussi à travers de ce type de répertoire sobre que l’on arrive à cerner la nature chantante de ce casque, qui n’a pas fini de nous étonner.
Registre grave
• Extraits de jazz – jeux de contrebasse (CDs & vinyles)
Si les fréquences aigüe et médium sont de haute tenue, le registre grave est absolument magistral. Je dirais même qu’il est une référence à lui seul. Aucun doute ne subsiste quant à sa faculté de descendre bien bas pour explorer les fréquences qui caractérisent des notes d’orgue ou de guitare basse au tempérament affirmé.
Là, où ce casque « fait mouche », c’est sur les extraits de jazz assortis d’un accompagnement à la contrebasse. Fort de ses facultés à analyser en profondeur le message sonore, Liric II nous gratifie d’un suivi des notes absolument précis et rigoureux. Celui-ci a « l’originalité » de se détacher des autres instruments avec une distinction particulière. Pas de boursoufflure ou autre forme de surépaisseur. Ce casque dégraisse purement et simplement le message sonore pour laisser chaque note vibrer à sa guise tout en « cultivant » sa texture organique. Selon les enregistrements, les notes les plus graves brillent par leur poids et leur aplomb respectifs, ce qui ne gâche rien et rend l’expression d’une teneur et d’une consistance appréciable.
Je n’ai pas manqué de porter mon appréciation sur la façon dont le(s) contrebassiste(s) exercent leur art. La contrebasse qui accompagne Dominique Fils-Aimé sur l’album Nameless illustre parfaitement ce qui va suivre. Même à faible niveau d’écoute, il est impossible de passer à côté du doigté, parfois subtil. En effet, nous entendons explicitement de la manière dont le ou les musiciens pincent les cordes et plaquent leur accords. Certains contrebassistes s’amusent également à faire glisser leurs doigts sur le manche de l’instrument pour cerner le bon accord et cela s’entend fort bien.
Scène sonore – spatialisation – confort d’écoute
• Danses Slaves – Antonín Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – édition Mercury Living Présence (CD)
D’un poids substantiel de 427 grammes et de type fermé, nous pourrions presque croire que le casque Liric II pourrait être un frein au confort d’une écoute prolongée. Eh bien, il n’en est rien. Le constructeur a mis tout son savoir-faire pour agrémenter le bien-être de l’auditeur. Une fois en place, vous oublierez bien vite sa présence au seul profit de la musique.
Mais, ce n’est pas tout, puisque le confort d’écoute passe aussi et surtout par la diffusion des sons. Quel que soient les amplificateurs utilisés, du dCS Lina Amplifier au REGA Ear, certes plus modeste, nous relevons tout d’abord une scène sonore hyper aérée. Si l’on prend en référence les Danses Slaves d’Antonín Dvořák, nous obtenons une reproduction d’une superbe holographie. L’ampleur s’accompagne par des plans bien structurés et un ciblage précis du positionnement de chaque groupe d’instruments dans l’espace. De fait, il est vraiment agréable de pouvoir percevoir la ligne mélodique et les contrechants de chacun de ces groupes d’instruments. Voici, une caractéristiques qui plaira à coup sûr aux mélomanes.
L’absence de « lourdeur » fait aussi apparaître de discrètes sonorités issues d’instruments solistes telle que celle d’un triangle dont le tintement apparaît au milieu de la masse orchestrale avec un éclat et une finesse hallucinantes.
Liric II se distingue aussi par l’absence de pression sur les oreilles, y compris sur fortes charges et montées en puissance. Il les maîtrise à la perfection, sans pour autant limiter leur « puissance ». La restitution est déliée. Elle se singularise par une ouverture qui laisse une large marge de manœuvre afin de s’émanciper de toute contrainte liée à un système de diffusion « en vase clos ».
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)
Sur le plan de la réactivité ce casque ne décevra sûrement pas. Les extraits parfois complexes à reproduire nous sont « livrés » avec une agilité et une « assurance » excellemment maîtrisées. Si Liric II nous rappelle l’âge de cet enregistrement purement analogique et ses défauts, il est démontré qu’il aborde le sujet avec rigueur. L’écoute de Valéria s’illustre, notamment, par un jeu de vibraphone vif. Par ailleurs, aucune fausse intonation n’a été relevée, pas davantage de distorsion. Il arrive parfois qu’avec certains éléments audio, les brusques changements d’intensité et de tonalité se traduisent par un suivi aléatoire. La reproduction se met alors à « vriller ». Ici, il n’en est pas question. Le vibraphone affiche une tonalité éclatante et une multitude de teintes sonores étendues. L’énergie déployée ne laisse alors aucun doute sur la technologie employée pour laisser libre cours à l’expression musicale.
Aucune trace de traînage n’est à redouter. Quel que soit l’amplificateur casque utilisé en amont, nous pouvons être assuré du répondant en toutes circonstances. Autour du vibraphone, le piano, la contrebasse et le drums suivent docilement le rythme enjoué de cet extrait musical, démontrant que ce casque se met aisément au diapason lorsque la situation le nécessite.
En dépit, de la charge orchestrale, ce casque se distingue également par sa magnifique constance. C’est, finalement, ce qui le rend polyvalent sur un grand nombre de répertoires. Ne croyez pas non plus, que ce casque veuille à tous prix « sombrer dans le démonstratif ». Outre ses capacités dynamiques reconnues, les extraits plus sages sont pris en charge avec un respect indiscutable.
Séquence plaisir d’écoute – sens de l’expression et de l’émotion
• Guitar Genius ~ Chet Atkins (vinyle)
Tout comme son grand frère Elite, Liric II fait réellement bon ménage avec les pressages vinyles – sous réserve que ceux-ci soient de bonne « facture » et les disques en parfait état.
C’est avec un bonheur non dissimulé que j’ai redécouvert de très belles « pièces » pour guitare jouées par le maître du picking qu’était Chet Atkins. Ce guitariste « reprend » ici, entre autres, une adaptation très personnelle de Autumn Leaves avec un talent et une méthode absolument délicieuses, évidemment révélées par ce casque. Les ambiances de studio sont assez singulièrement perceptibles, ce qui est loin d’être inintéressant.
Le déroulé des notes de guitare et le doigté sont reproduits avec minutie hors pair. Les enregistrements du début des années soixante semblent sortir de leur écrin comme lavés de toute imperfection. Cette interprétation se traduit ici par une grande classe, vraiment bienvenue. Chet Atkins s’applique à rendre à la fois hommage au compositeur Joseph Kosma, et à donner un supplément d’âme à cette page célèbre en « dorlotant » la partition avec la « légèreté » et la « technicité » qu’on lui connaît. Son de jeu de picking vaut le détour.
La sonorité du vibraphone qui accompagne la guitare se montre, elle aussi, sous un jour réellement « sympathique » et surtout harmonieux. Le réalisme qui en découle induit une communication totale avec l’auditeur.
Pas de lourdeur ou autres formes de caricatures. Nous sommes davantage face à une musicalité distillée avec méthode délivrant des couleurs variées, des « dégradés sonores » et d’innombrables variations qui viennent compléter judicieusement une reproduction riche en substances.
• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani (CD)
Si vous souhaitez profiter pleinement des prestations musicales du casque Liric II, n’hésitez pas à le marier à des systèmes audios complets de grande qualité. Dans cet exercice qui prend comme référence l’album Les Égarés, le plaisir de l’écoute est porté à son paroxysme. L’auditeur un tant soi peu sensible à l’expression, comprendra aisément qu’il est possible d’obtenir des petits frissons de plaisir lorsque la musique arrive à vous atteindre comme sait le faire ce casque.
L’écoute de Esperanza, Izao ou encore La Chanson de Égarés, pour ne citer que ces thèmes, est un véritable régal. Le caractère mélodieux de ce casque se matérialise par la sonorité de la kora (instrument à corde Malien constitué d’une volumineuse demi-calebasse en guise de caisse de résonance et de 21 cordes). Les notes virevoltent autour de vous avec une habilité et une délicatesse, faisant penser au jeu d’une harpe. Le piqué associé à la docilité sont à couper le souffle. L’instrument brille de ses mille et une facettes au sein d’un univers multicolore diffusé avec une « sincérité » sans précédent.
Sur ce type de répertoire, on appréciera la présentation « aérienne ». Celle-ci laisse une large place à tous les intervenants et leurs instruments au sein de l’espace sonore. Le doux murmure de l’accordéon, si fin, accompagne la kora par un contrechant qui vient compléter la phrase musicale originale. La clarinette prend le même charme avec le charme de ses intonations multiples. Celles-ci insufflent une bouffée d’air pur qui met du baume au cœur et naturellement une sacrée belle dose d’émotion.
Liric II est un partenaire de choix qu’il faudra pourtant chouchouter en lui donnant du « contenu » par le biais d’électroniques de pointe.

Conclusion :
Écouté dans les mêmes conditions que le modèle Elite, Liric II dans sa livrée boisée est un casque fermé qui fait preuve d’une ouverture extraordinaire. Il vous fera bénéficier d’une transparence cristalline, d’une scène sonore ample et déliée. Sa bande passante, particulièrement étendue, creuse en profondeur le sillon des meilleures prises de sons. Son confort est un point fort à prendre en considération. En sa compagnie, la musique est passionnante, et pour tout dire, addictive.

Prix : 2.000 € (11/2025)






































