L’édito de Yves
Le local découte : Un élément à prendre en considération Le local découte est un élément à ne pas dédaigner lors de lachat dune chaîne Haute Fidélité et notamment dans le choix des enceintes. Vous ne pouvez pas mettre de grosses enceintes dans une petite pièce de 15 m². Il ne faut donc pas commettre derreur. Par exemple, les « Concorde » de Jean-Marie Reynaud ont besoin dau moins 30 m² pour pouvoir exploiter tout leur potentiel. Les constructeurs denceintes lont bien compris et proposent depuis une dizaine dannées des enceintes haut de gamme pour les petits auditoriums denviron 20 m². Mais dautres critères sont à prendre à compte et notamment la réverbération. Lidéal est davoir une réverbération bien répartie en fréquence. En effet, si on mesure le temps de réverbération fréquence par fréquence, il apparaît que celui-ci varie en fonction de la hauteur des sons ; par exemple, il est facile en mettant beaucoup d’absorbants de diminuer à un ou deux dixièmes de seconde le temps de réverbération dans les aigus. Mais on ne changera pas grand-chose dans les basses Dans ce cas de figure, la pièce aura un son sourd, étouffé. Le temps de réverbération à telle ou telle fréquence est lié à la présence de résonances dans la pièce : en gros, si la pièce résonne sur telle ou telle fréquence, on aura à la fois un gonflement du son, et un traînage du son à cette fréquence ! On essaie donc d’absorber les résonances, de façon différente selon les fréquences : par exemple des tapis ou des rideaux plus ou moins épais pour les aigus, des meubles (canapé, fauteuils ) pour les basses, le bas-médium et le médium. Les grandes basses sont à peu près insensibles aux traitements simples. Seule parade, avoir une pièce grande (1) et de proportions correctes, avec éventuellement des panneaux antirésonants. (Ces points dépassent largement le cadre d’un éditorial et feront l’objet si vous le désirez d’un développement futur) Si le sol est lisse, on utilise souvent des tapis devant les enceintes pour diminuer les réverbérations primaires (2) brouillant l’image sonore. Les murs seront si possible inertes (la pierre brute est excellente, le béton, inerte, est malheureusement assez réverbérant s’il est lisse). On trouve souvent hélas des doublages isolants intérieurs en placoplâtre, qui se comportent comme des résonateurs « imprévisibles », modifiant la réverbération de façon variable, trafiquant la courbe de réponse. C’est un mal très répandu dans les appartements modernes Avec les grands vitrages, nous avons deux des responsables du son caverneux et manquant de définition (voix d’hommes parlées, violoncelle ). On peut évoquer, pour terminer, l’importance de l’emplacement des enceintes (là aussi, un vaste développement serait possible ). En résumé, on évite [sauf avec des enceintes spéciales] les encoignures, (remontée des résonances basses et bas-médium, son ronflant) et on avance un peu les enceintes dans la pièce (profondeur de la scène sonore), mais pas trop (perte des basses ). Un équilibre est à trouver. On se souvient également que l’équilibre de la plupart des prises de son est calculé en régie pour un écartement de quelques mètres des enceintes entre elles (2.5 m à 3.5 m environ). On affine l’installation en orientant les enceintes vers l’auditeur ou parallèlement au mur arrière, selon la directivité et la courbe de réponse subjective … L’optimisation : très vaste sujet !!! Mais nous y reviendrons dans le site. Sans entrer dans les détails, les basses ont besoin d’espace pour se « déplier » : Avec un caisson descendant bas (38 cm par ex.) on peut avoir la meilleure restitution en se plaçant à la sortie de la pièce située à l’opposé de la chaîne ! Les réverberations « primaires » se produisent sur les surfaces proches de l’enceinte. Le son émis par les HP se reflète sur ces surfaces et est renvoyé vers l’auditeur avec un décalage temporel très court : les attaques sont perçues plusieurs fois à la suite en quelques centièmes de seconde, ce qui brouille le son. 11/2004 |